Le Président de la République Emmanuel Macron a reçu Anthony Albanese, Premier ministre d’Australie, pour un déjeuner de travail. 

Il s'agissait de leur premier entretien bilatéral en personne, après avoir échangé par téléphone le 26 mai dernier.

L’entretien a porté sur les mesures nécessaires au rétablissement de la confiance entre nos deux pays, avec pour objectif une coopération renforcée sur les sujets d’intérêt commun que sont la stabilité et la prospérité de l’espace indopacifique, l’urgence climatique, ou encore l’agression russe contre l’Ukraine et ses conséquences pour la sécurité alimentaire et énergétique du reste du monde.

Revoir la déclaration conjointe : 

1 juillet 2022 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration du Président de la République à l’occasion de la visite du Premier ministre d’Australie, Anthony ALBANESE

Bonjour Mesdames, Messieurs.
Monsieur le Premier ministre, cher Anthony, I’m really glad to welcome you in Paris with your wife Judy and for this very first trip in France and Europe, and right after this NATO meeting we had in Madrid. 

Je suis très heureux, Monsieur le Premier ministre, de vous accueillir aujourd’hui à Paris. Et ce déplacement après notre échange téléphonique il y a quelques semaines, juste après votre élection, et après les quelques moments que nous avons passé en marge du sommet de l’OTAN à Madrid, marque cette volonté de rebâtir une relation de confiance entre nos deux pays, une relation fondée sur le respect mutuel, après, nous le savons bien, une phase difficile, mais une relation qui s’appuie aussi sur un partenariat stratégique et historique. Historique en effet, je tiens ici à le rappeler, car personne en France n’oublie le combat que ces dizaines de milliers de jeunes Australiens sont venus livrer dans les tranchées de la Somme à nos côtés il y a plus d’un siècle. Nous n’oublierons jamais la fraternité qui est née de ce combat et de ce sacrifice, jamais. Cette histoire se prolonge désormais avec le retour de la guerre sur le continent européen, du fait de l’agression russe contre l’Ukraine. Et je veux ici saluer avec un profond sentiment de gratitude la solidarité du gouvernement et du peuple australien, à nouveau à nos côtés pour apporter un soutien financier, économique, humanitaire et militaire à Kiev. 

Nous allons également agir ensemble pour répondre aux conséquences de cette guerre dans les secteurs de l’énergie comme de l’alimentation, et votre soutien à l’initiative FARM va s’avérer à cet égard déterminant. Parmi les grands enjeux que nous allons évoquer ce midi avec nos gouvernements, il en est un qui à mes yeux est structurant pour la relation, c’est évidemment celui de la stratégie indopacifique et de tous les défis auxquels la région est confrontée. La lutte contre le changement climatique et la préservation de la biodiversité structurent cet agenda, au cœur du sommet des océans qui s’est tenu hier et durant lequel nous avons pu à nouveau réaffirmer nos priorités, et je vous remercie d’ailleurs d’y avoir envoyé votre ministre que j’ai pu retrouver à Lisbonne. 

La nouvelle position australienne, volontariste, ambitieuse nous offre une opportunité d’avancer ensemble sur de nouveaux projets dans le cadre des initiatives lancées ces dernières années. Je ne vais pas être ici exhaustif mais de la coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples, de l’initiative dite KIWA sur l’atténuation des effets du changement climatique et la préservation de la biodiversité dans le Pacifique, jusqu’au soutien à la conclusion des négociations sur un instrument relatif à la biodiversité en haute mer, dite BBNJ, je me réjouis que vous ayez décidé de replacer votre pays au cœur de tous ces combats pour l’indopacifique évidemment, mais plus largement pour la planète. 

Cet agenda indopacifique, c’est aussi un agenda géostratégique et de défense, un agenda technologique dont nous discuterons plus longuement dans un instant. Naturellement, nous aurons aussi un échange sur la transition énergétique pour progresser ensemble sur de nouveaux projets en matière d’énergies renouvelables, de transport maritime, d’hydrogène, d'approvisionnement en métaux critiques, dont nous connaissons le rôle pour les nouvelles technologies que j’évoquais. Ce renouveau de la relation doit aussi nous projeter vers de nouveaux horizons : le spatial, les pôles, en particulier l’Antarctique, les fonds sous-marins, le numérique. 

Cher Anthony, nos territoires d’Outre-mer, notamment la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna, la Polynésie française, l’île de La Réunion, Mayotte et les Terres australes et antarctiques françaises, nous rapprochent de l’Australie à tout point de vue : géographique, culturel, stratégique et économique. Et je souhaite que ce cadre de notre relation bilatérale, et nous allons travailler ensemble à la feuille de route, leur donne de nouvelles opportunités, surtout pour la jeunesse à qui nous avons tant demandé pendant les moments les plus durs de la pandémie. La culture que j’évoquais aura une place particulière et je veux vous remercier d’être aussi à Paris pour cet après-midi pouvoir inaugurer l’exposition de l’artiste aborigène Sally GABORI à la Fondation Cartier, qui sera une première en France et qui va nous permettre de souligner l’importance de la relation bilatérale mais aussi la reconnaissance pleine et entière de ces artistes aborigènes auxquels votre pays a su donner une place essentielle. Voilà quelques-uns des chantiers, Mesdames et Messieurs, que je voulais ici illustrer, en vous redisant tout le bonheur que j’ai d’accueillir Monsieur le Premier ministre et son épouse à Paris aujourd’hui pour ensemble bâtir l’avenir de nos deux pays. Thank you so much, Anthony. 

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