Les 2 et 3 juin, une réunion internationale sur l'environnement se tient en Suède, à Stockholm.

Sous le thème « Stockholm+50 : une planète saine pour la prospérité de toutes et tous - notre responsabilité, notre chance », cette réunion de haut niveau fait suite à des mois de consultations et de discussions avec des particuliers, des communautés, des organisations et des gouvernements du monde entier. 

Découvrez le message du Président Emmanuel Macron lors de la Conférence : 

2 juin 2022 - Seul le prononcé fait foi

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MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Monsieur le Secrétaire Général des Nations unies, 
Madame la Directrice exécutive du PNUE, 
Mesdames et Messieurs les chefs d’État et de gouvernement, 
Mesdames et Messieurs les ministres, 
Chers amis,
 
À Stockholm, en 1972, s’est ouvert un nouveau chapitre de notre histoire collective, celle de la conscience écologique mondiale.

Il y a 50 ans, nous avons répondu à des enjeux planétaires par l’invention d’un nouveau multilatéralisme : à Rio, 20 ans plus tard, nous adoptions les trois conventions majeures, sur le climat, la biodiversité et la désertification.

De Rio à l’Accord de Paris, il nous aura fallu 25 ans de plus pour rendre tangibles, concrets et partagés par tous, nos objectifs climat : viser la neutralité carbone pour limiter le réchauffement au maximum à 2 degrés Celsius. 25 ans, c’est-à-dire une génération entière. 

Depuis Stockholm ce furent 5 décennies de prise de conscience. Nécessaires, ô combien. Suffisantes, certainement pas. 

Aujourd’hui, les scientifiques ne nous adressent plus des alertes, mais des ultimatums. Les crises du climat, de la biodiversité et de la sécheresse se cumulent, dans un monde totalement interdépendant et où de nouvelles puissances ont émergé. Si notre devoir d’exemplarité en tant que nation parmi les plus riches est historique, nos responsabilités sont plus que jamais partagées.

La France est déterminée à faire partie des premiers pays au monde à sortir des énergies fossiles. C’est notre devoir, notre responsabilité pour continuer à agir pour le climat. C’est la feuille de route que j’ai fixée à la Première ministre de la France en charge de la planification écologique. 

Car c’est désormais la recherche absolue de résultats rapides qui doit nous guider sur tous les fronts et partout sur le globe. Mais aussi une capacité à planifier, à changer en profondeur les comportements de nos compatriotes, de nos entreprises, de nos investisseurs, de l’ensemble de nos systèmes productifs, de nos organisations publiques collectives, nos modes de vie. 

Je veux citer trois actions décisives :

1.    Comme nous l’avons fait sur le climat, il nous faut des objectifs précis sur la biodiversité d’ici 2030 – comme par exemple celui de protéger rapidement 30% des terres et des mers. L’agenda pour la biodiversité est indissociable de celui pour la lutte contre le dérèglement climatiques. 

2.    Ensuite, pour réussir, nous devons réorienter massivement les flux financiers publics et privés sur nos objectifs pour le climat et la biodiversité, avec un agenda de transparence qui doit s’imposer à tous. Cet agenda de cohérence, ce doit aussi être celui de la réforme que nous voulons pour notre ordre commercial, qui doit intégrer pleinement ces enjeux. Je l’ai plusieurs fois répété, on ne peut pas se donner des objectifs sur le climat ou la biodiversité, et continuer de négocier des accords commerciaux comme il y a 20 ou 30 ans. C’est incohérent et irresponsable.

3.    Enfin, il y a 50 ans, la solidarité était déjà identifiée comme l’un des principes fondateurs : solidarité avec les générations à venir, solidarité aussi avec ceux qui font dès aujourd’hui face aux conséquences du changement climatique. Cette solidarité ne s’incarnera que par l’action : avec des moyens pour accélérer partout la sortie des énergies fossiles, et en priorité du charbon, et bâtir une transition juste. Avec aussi notre mobilisation face aux risques sur la sécurité alimentaire, alors que les crises géopolitiques et climatiques se combinent. 

Stockholm, Rio, puis Paris. 50 années essentielles pour construire un destin commun. Mais celles-ci seront balayées si les dix prochaines années ne sont pas entièrement consacrées à ce qu’attend de nous la génération climat. C’est-à-dire, des résultats. 

Et je le dis avec beaucoup de force, en ce jour qui ne doit pas simplement être anniversaire. Le contexte géopolitique qui est le nôtre vient bousculer nos vies, nos systèmes politiques, nos choix. Les décisions que nous devons prendre dans ce contexte de retour de la guerre en Europe ne doivent en aucun cas nous conduire à attendre davantage. Et donc notre génération doit être celle des résultats pour le climat, pour la biodiversité, contre la désertification, en même temps que nous aurons à faire face au retour de la guerre et à ses conséquences. Nous ne pouvons pas choisir, ce sont des urgences auxquelles nous devons répondre ensemble et en même temps. 

Je vous remercie. 


 

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