Le Président Emmanuel Macron a réuni ce jeudi 4 novembre 2021 une cinquantaine de chefs d'entreprises et de décideurs du secteur du tourisme dans le cadre du Sommet Destination France.

Cet évènement a été l'occasion pour le Président de marquer son engagement pour ce secteur durement affecté par la crise mais aussi de fixer l'ambition de conforter la place de la France comme première destination touristique mondiale et de l'accompagner dans son évolution, avec notamment un tourisme plus durable.

4 novembre 2021 - Seul le prononcé fait foi

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Discours du Président de la République au Sommet Destination France

Mesdames et Messieurs les ministres,

 

Madame la députée,

 

Monsieur le président du Comité mondial d'éthique,

 

Mesdames et Messieurs, Chers amis. 

 

Heureux de vous retrouver pour beaucoup d'entre vous. Je voulais juste avoir quelques mots dans une journée, que je sais chargée, et puis dans un processus, je dirais plus long pour continuer à avancer sur ces questions essentielles de tourisme. Et au moment de ce sommet international du tourisme et alors que nous avons tous et toutes à œuvrer pour cette destination France. Alors, il y a parmi vous des acteurs de l'attractivité, du transport, de la restauration, de la gastronomie et évidemment, du tourisme, de l'hôtellerie, des voyages, du sport d’absolument tous les secteurs ; des femmes et des hommes qui sont engagés dans le luxe, l'artisanat, des métiers qui pourraient sembler n'avoir rien à voir ensemble. Si, au fond, tout cela n'était pas tenu par une seule et même chose, permettre à nos compatriotes et au monde entier de vivre des expériences uniques et précisément de retrouver la destination France. Retrouver aussi une offre, je dirais complète, intégrée pour nos opérateurs et constituée à la fois un moment de vie exceptionnel, une activité économique indispensable pour nos territoires en Hexagone comme pour nos Outre-mer et un levier d'activité économique absolument inédit.

 

Alors, la France a toujours été et demeure une terre de tourisme. Je n'ai pas ici à le démontrer à tous les acteurs présents, mais il est clair que c'est une économie du bonheur, une industrie des jours heureux. Et la France a énormément d'atouts à cet égard ; matériels et immatériels, des infrastructures de transport unique avec des opérateurs intégrés. Elle a des résultats historiques. C'est la première destination mondiale quasiment chaque année depuis plus de 30 ans. 90 millions de touristes étrangers sont venus en parcourir les chemins en 2019, ce qui était un record absolu. Et au-delà de cela, nous avons un patrimoine culturel, naturel qui est une chance pour le pays. Je ne vais pas ici en vanter les mérites, mais chacun les connaît et je pense que c'est ce qui est au cœur du tourisme français. Je crois que monsieur BÉLAVAL est là et plusieurs autres aussi qui portent ces joyaux justement de notre patrimoine culturel et de nos grands monuments : des Invalides, qui m'ont retenu jusqu'il y a un instant, au Panthéon, en passant par l'Opéra, Notre-Dame, les Champs Elysées, le Louvre. Les patrimoines qui jalonnent l'intégralité de notre pays. Le patrimoine naturel qui est aussi le nôtre, et qui est lui aussi exceptionnel, qu'il s'agisse encore de notre territoire hexagonal ou de nos Outre-mer avec des véritables joyaux. La deuxième zone économique exclusive maritime du monde, ce qui est véritablement un trésor. 6 montagnes, 18 000 kilomètres de littoral, une variété de paysages pour beaucoup classés. Et donc, véritablement des trésors qui sont tout à la fois urbains et de villages.

 

Et puis derrière ça, c'est un art de vivre à la française et donc des nourritures immatérielles, mais aussi des nourritures très terrestres - n’est-ce pas chef ?  600 restaurants étoilés, 12 100 fromages, 3 200 vins, nos baguettes, nos croissants. Certains diraient, je ne vais pas, je le dis pour nos amis étrangers, je ne vais pas soulever un débat qui est toujours très délicat en France, entre les chocolatines et les pains au chocolat. Bon courage pour les traducteurs, et nos excentricités gastronomiques. Et également une transformation profonde sur ce sujet, une prise de conscience par tous nos territoires, nos acteurs d'un tourisme de plus en plus durable qui doit proposer aussi des solutions différentes, des mobilités plus douces, une expérience justement différente de nos territoires.  Et une expérience de vie, si je puis dire, profonde, et du sens retrouvé à travers le tourisme sur nos territoires. Et puis au-delà de ça, quand je parle d'art de vivre, je ne saurais oublier aussi tous les métiers d'art, tous les artisans qui contribuent à l'attractivité de la France et au tourisme, à nos agriculteurs qui ont organisé un agrotourisme, justement, qui est absolument inédit. Et comme nos voisins italiens ou d'autres ont su le faire, mais avec nos spécificités, développent aussi une offre très différente. Dire les synergies qu'il y a entre les métiers du tourisme et les métiers du luxe et de l'artisanat, qu’ils sont aussi des métiers d'attractivité, d'expériences, de sens et évidemment, nous dire combien notre culture, je parlais du patrimoine, mais nos activités culturelles, nos festivals, qu'il s'agisse des rencontres d'Arles, le Festival de Cannes en passant par les Vieilles Charrues ou tant d'autres, sont des éléments de cette attractivité.

 

A dessein, je couvre tout cela pour dire que ces trésors français constituent notre force. Et je crois qu'un des défis d'ailleurs, qui est le nôtre collectivement et tous les acteurs qui sont ici présents ont un rôle essentiel à jouer pour développer les synergies entre toutes ces activités. Et je veux en mentionner une dernière dans le moment que nous vivons, c’est évidemment le sport. Parce que nous aurons des grands rendez-vous en France. J'y reviendrai avec le rugby comme les Jeux olympiques et qui sont des leviers extraordinaires pour développer le tourisme, développer l'attractivité et permettre d'accueillir le monde entier. Et au-delà des évènements sportifs, de les accueillir encore plus durablement en leur proposant des expériences un peu inédites et en leur proposant justement de découvrir la France aussi différemment. Et donc, le défi qui est le nôtre, c'est de réussir à ce que chacun de ces métiers apporte et que tout cela apporte à l'économie française. A ce que notre attractivité continue de se développer et à ce qu’en multipliant les synergies qu’il y a entre tous ces secteurs qui, bien souvent, étaient séparés, qui s'étaient historiquement trop peu parlé, on arrive véritablement à transformer la destination France. Je pose ainsi le cadre.

 

La France a tous ces atouts. Elle a cette place de première destination mondiale et nous avons de quoi avoir des résultats formidables. Maintenant, le moment où nous nous réunissons aujourd'hui, où vous avez à tenir justement ces rencontres et où se tient ce sommet international, est un moment évidemment particulier parce que nous venons de traverser, nous sommes encore en train de traverser, une crise inédite sur le plan international ; qui vous a tous touché, qui a touché tous nos compatriotes qu’est cette pandémie. Les chiffres de l'OMS le montrent. Nous n'en sommes pas sortis même si le vaccin nous permet de l'appréhender différemment. Mais je le dis devant des professionnels, quels que soient vos secteurs qui ont été les plus durement touchés à travers le monde. Parce que si le virus avait un ennemi, ce sont bien les métiers de la convivialité, puisque ce virus a en quelque sorte bloqué les contacts humains. Et lorsqu'il nous a fallu réagir dans l'urgence, le premier message a été de dire aux gens : « restez chez vous, ne vous déplacez pas, n'allez plus voir vos proches, ne voyagez plus ». Et donc, on a demandé pour la première fois dans notre histoire contemporaine et depuis très longtemps, aux gens de faire l'inverse de tout ce qu'ils souhaitaient faire, ce qu'on les avait habitués à faire depuis des décennies et ce qui est au cœur de vos activités. Et donc évidemment, le tourisme a été le secteur très clairement le plus impacté, avec tous les métiers qui sont évidemment adjacents à celui-ci. Et ça a été un drame à l'international pour tous vos métiers.

 

Avec la pandémie, votre secteur a été profondément percuté. Il représentait 10 % du PIB mondial et 10 % des emplois. Et il a toujours été un incroyable vecteur de création d'emplois, de qualification, d'intégration aussi et de promotion, avec une capacité à prendre des gens peu qualifiés, à les former et à leur proposer des parcours de carrière, ce qui est aussi une spécificité de tous les métiers que j'évoquais là, des métiers de bouche, des métiers de services, des métiers d'infrastructures. Et donc en l'espace de quelques jours, tout ça s'est arrêté. L'an passé, la France n'a ainsi pu accueillir que 40 millions de touristes étrangers. Pendant plus d'un an, les entreprises n'ont pas pu ouvrir leurs portes. On a des restaurateurs qui, pendant des mois, n'ont pas pu évidemment accueillir un client. On a des établissements qui ont été complètement fermés. On a des événements sportifs internationaux et des grands événements qui ont été totalement annulés. Et donc, vous avez tous vécu ça, si je puis dire, dans votre chair et vous avez tenu.

 

Et je veux vraiment vous en remercier parce que les femmes et les hommes qui sont dans vos entreprises, qui, je le sais, ont vécu souvent dans l'angoisse, qui ont aussi vécu une forme de perte de sens, parfois de leur quotidien, ont parfois connu des drames et je veux en évoquant ça aussi avoir une pensée pour tous ceux qui ont parfois commis le pire, parce qu'il y en a eu malheureusement dans toutes les professions que vous représentez, qui ont craqué sous cette pression. Mais vous avez collectivement tenu, avec beaucoup de force, avec beaucoup de résilience dans des métiers qui sont tous des métiers d’engagés, au fond, au-delà, simplement de pouvoir faire vivre sa famille. Ce sont des métiers où, chaque jour, le sens est dans le travail, la transmission, le plaisir d'être avec des clients, des usagers, mais aussi de pouvoir transmettre à d'autres ses passions. Vous avez tenu et nous avons tenu tous ensemble. Et donc, en France, et je veux le dire ici, et je sais que vous en êtes tous conscients parce que vous en avez été des co-acteurs pour les Français qui sont là. Mais je veux le dire pour nos amis à l'international qui sont ici. Le choix que nous avons fait dès le premier jour a été d'accompagner l'ensemble des professionnels. Et nous l'avons fait de manière assumée parce nous avons eu conscience que c'était défendre des entreprises et des vies et que nous n'avons pas voulu que le capital industriel, humain, que le sens, le savoir-faire qu'il y avait derrière tous ces métiers puissent être détruits par la crise.

 

Et donc l'Etat s'est immédiatement mobilisé pour préserver les emplois, les trésoreries et éviter les faillites et les pertes. Début septembre, le soutien de l'Etat s'élevait à plus de 38 milliards d'euros, avec des aides qui ont soutenu tous les professionnels du secteur. C'est inédit dans notre histoire, évidemment. Tous les maillons de la chaîne et la France s'est dotée, je crois pouvoir le dire vraiment si je fais la somme de tout le secteur, du système le plus protecteur d'Europe et qui a été aussi le premier pays au monde à soutenir le secteur touristique à un tel niveau pendant la pandémie. Du chômage partiel aux prêts garantis, en passant par les mécanismes soit du Fonds de solidarité pour les plus petits acteurs, soit les dotations sectorielles, nous nous sommes tous et toutes mobilisés pour faire face à l'urgence.

 

Et je veux saluer vraiment tous les professionnels et les représentants des différents syndicats parce que vous avez fait un travail avec les ministres absolument unique, je dirais, semaine après semaine, adapter les dispositifs, permettre de répondre à la crise. Et je veux remercier les ministres ici présents qui n'ont pas compté leur temps, leur énergie. Et donc, nous avons accompagné au pic de la crise quand presque rien n'était possible. Ensuite, on a accompagné par un plan d'investissement exceptionnel de 3 milliards d'euros la relance donc en mai dernier, avec pour ambition d'accompagner 9 000 acteurs touchés par la crise pour qu'ils puissent redémarrer. Et nous l'avons fait avec le secteur, là aussi, de manière très intime, très étroite et avec toutes les composantes qui sont ici présentes.

 

Aujourd'hui, enfin, c'est l'heure de la reprise qui a sonné dans un contexte qui est encore très fragile, mais où je crois pouvoir dire que nous avons construit une vraie capacité à résister et à bâtir ce qui, je pense, est essentiel pour tous vos secteurs. Qu'il s’agisse des métiers du transport qui a tant souffert, métiers justement, de la restauration, de l'hôtellerie et de l'accueil, c'est au fond bâtir de la visibilité parce que quelle que soit la dynamique de l'épidémie, c'est ça dont on a besoin, dont vous avez besoin.

 

La France a été parmi les premiers pays au monde à développer ce fameux pass sanitaire et donc, en quelque sorte, une organisation qui permet de partager la contrainte, mais de rouvrir dans des conditions plus sereines les établissements et progressivement, de sortir de ces fameuses jauges. Et pour moi, c'est vraiment un instrument de résilience absolument essentiel, et qu'il s'agisse des hôtels, des musées, des restaurants, des stades, des salles de spectacles, on a pu ainsi progressivement rouvrir, lever progressivement les jauges et tenir. Et on peut, du coup, malgré la reprise de l'épidémie, se dire aujourd'hui que nous continuerons à tenir. On ajustera les contrôles, on renforcera peut-être à tel ou tel moment, mais on sortira de cette logique binaire en quelque sorte de l'ouverture complète ou de la fermeture. Beaucoup reste encore clairement à faire, mais nous ne sommes plus dans la situation passée parce que nous avons appris, parce que nous avons le vaccin, parce que nous nous sommes dotés du pass sanitaire. Beaucoup de nos voisins européens ont adopté ensuite la même organisation, beaucoup de nos partenaires internationaux aussi l'ont fait. Mais je crois que nous sommes dans une situation solide avec 50 millions de personnes aujourd'hui ayant reçu un schéma vaccinal complet, nous avons 86 % de la population éligible de plus de 12 ans qui est aujourd'hui vaccinée. Et nous sommes en train de relancer les efforts pour la fameuse troisième dose pour les plus de 65 ans. C'est ce qui nous permet et ce qui est essentiel pour vos métiers, de continuer, comme je l'ai dit dès le début, à vivre avec le virus, mais en restant ouvert à tous égards, c'est-à-dire en ayant des structures d'accueil culturelles, sportives, touristiques, de convivialités ouvertes et en restant ouverts avec le reste du monde. Ce qui est évidemment essentiel, parce que ce que nous voulons tous éviter, c'est qu'en cas de reprise épidémique plus forte, on soit en situation de replier, justement, cette ouverture et de refermer.

 

Cette embellie devrait être accélérée par le travail de fond qui a été justement entrepris et par tout ce qui a été fait par les uns et les autres durant ces derniers mois, et je veux vous en remercier, pour aplanir le chemin du voyage, pour simplifier l'obtention des visas, pour réduire le temps d'attente aux frontières en renforçant la sécurité. Parce que cette crise a permis d’apprendre et d'optimiser, justement, notre organisation collective. Durant cette crise et grâce au plan que nous avons depuis le mois de mai dernier, nous avons aussi amélioré notre politique, justement, d'attractivité pour permettre de mieux faire connaître la France, d'investir dans les moyens, de mieux la promouvoir à l'international. Nous avons aussi mieux développé nos systèmes de formation, initiale et continue, développé les compétences pendant la crise. Ça, ce sont tous les acquis de la crise et de ce premier plan de reprise.

 

Et puis, nous avons œuvré pour, là aussi, avoir des outils permettant de développer et d'anticiper les évolutions et les transformations du secteur sous toutes ses formes. Enfin, nous avons aussi encore amélioré nos mécanismes et notre bataille pour l'attractivité avec des résultats qui étaient là avant-crise, quels que soient d'ailleurs les secteurs que vous représentez et qu'on a, si je puis dire, encore améliorés en sortie de crise pour garder nos investisseurs internationaux en France mais pour continuer à développer l'attractivité de nos acteurs, de tous vos secteurs durant la crise et en sortie de crise. Donc, il y a, si je puis dire, les forces historiques de la France, il y a cette crise qui vous a percuté, mais dans laquelle nous avons tenu avec un investissement inédit et dont nous sommes en train de sortir avec une organisation sanitaire, je crois, très forte et très résiliente et avec un plan d'abord de résistance, puis de relance au mois de mai, qui nous met en bonne situation.

 

La question, c'est maintenant où va-t-on ? Et c'est là-dessus que je vais finir mon propos. Alors quand je regarde les choses et je le dis avec beaucoup de lucidité. D'abord, pendant la crise, on a été bousculé. Tout le monde a été confronté aux mêmes défis, mais parce que beaucoup sont restés chez eux, ont eu un tourisme plus local. La destination France a été challengée pendant la crise. En termes de recettes touristiques, nous ne sommes plus les premiers. Donc il faut très vite qu'on se remette en ordre de marche pour redevenir la première destination. La deuxième, pour moi, le deuxième objectif qu'on doit se donner, c'est de redévelopper notre rang de destination France numéro une en étant beaucoup plus résilient et en pensant le modèle d'avenir, c'est-à-dire, qu’on ne refera pas ce qu'on faisait avant crise. Et c'est ce qui rejoint pour moi le cœur de mon propos et ce que je vous disais en introduction. C'est-à-dire qu'en développant la synergie entre l’ensemble de nos atouts, on doit réussir à développer un modèle touristique qui est porteur de beaucoup plus de sens, qui est intégré sur nos territoires, qui est beaucoup plus fin, qui développe justement des parcours, qui développent des expériences beaucoup plus profondes et qui valorisent la transformation qui est la nôtre pour être une grande nation de culture, de sport et d'exemplarité en matière climatique et de transformation de ces paysages et de son agriculture. Et ce sera un levier de création d'emplois absolument, à mes yeux, unique qui est aussi porteur de sens et qui accompagne une transition dont on a besoin sur le plan environnemental. Et puis, le troisième objectif qu'on doit se donner, c'est d'améliorer la qualité de notre tourisme. Parce que si nous avons été depuis tant d'années numéro un en nombre de visiteurs, nous ne sommes pas les meilleurs en nombre de panier moyen dépensé en France.

 

Et après avoir parlé du sens, je redeviens très terre à terre, mais il faut avoir les deux. C'est qu'on avait beaucoup de touristes, beaucoup de gens mais ce n’est pas en France qu’ils dépensaient le plus. Et la clé, on le sait bien, c'est de permettre de pousser nos compatriotes qui font du tourisme en France, mais aussi les touristes du monde entier, de rester un peu plus longtemps, d'aller dans des endroits où il y a de la qualité et d'avoir des bonnes justifications par justement cette expérience pour qu’ils dépensent un peu plus quand ils sont chez nous. Je crois que c’est ça les trois objectifs qu'il faut avoir en sortie de crise pour notre tourisme. Et donc pour ça, il y a tout un travail qui a été fait, qui est en train de se poursuivre, je sais que vous vous réunirez cet après-midi, mais il me semble qu'on a plusieurs axes qui sont aujourd'hui à travailler et à accélérer. D'abord, comme je le disais, on doit passer d'une réflexion strictement quantitative à une réflexion qualitative, et donc je souhaite que nous puissions faire émerger entre les acteurs traditionnels, les nouveaux acteurs en faisant lien entre le physique et le numérique, justement, la capacité à agréger et à faire vivre de nouvelles expériences plus authentiques, c'est-à-dire que ce qu'il nous faut travailler et je pense qu'on a un atout immense, c'est ce qu'on appelle cette « French Touch ». La BPI s'est beaucoup investie sur le sujet et plusieurs parlementaires ici présents aussi, mais c'est de réussir à développer une offre touristique de qualité qui passe par la mise en synergie de tous ces métiers. Et au fond, je crois pouvoir le dire, le fait qu'aujourd'hui, les touristes du monde entier, ils viennent chercher non pas une prestation à un endroit donné, mais une expérience. Et plus cette expérience est intégrée, plus elle est présentée dans son unicité, plus elle est couturée, en quelque sorte du transport jusqu'à l'exceptionnel, aux paysages, aux villages insolites, à une expérience de culture, à un évènement sportif, plus on rentre dans l'exceptionnel et on arrive le valoriser. Et donc, cette « French Touch », c'est cet art de vivre à la française, mais c'est la mise en synergie de véritablement de tout ce qui fait l'excellence à la française. Et donc, c'est à la fois un travail que nous, Français, avons à faire pour qu'il y ait beaucoup plus d'interactions entre tous les secteurs et tous les métiers, et je pense qu'on a appris pendant la crise, on s'est amélioré, mais c'est aussi un travail qu’il y a à faire à travers, justement aussi une capacité à bâtir ensuite, la prestation intégrée. Le deuxième grand axe pour moi, sur lequel vos travaux doivent nous permettre d'avancer, c'est l'adaptation des infrastructures. Je le disais, on a de très bonnes infrastructures de transport, mais on a encore beaucoup de travail à faire et je sais combien les acteurs ici présents y sont engagés, qu'il s'agisse du transport ferroviaire ou transport justement aérien ou maritime, sur la modernisation de nos infrastructures, l'adaptation de notre flotte, la revalorisation de celle-ci pour les moyens/longs courriers. Et moi, j'ai cette volonté vraiment, de refaire de la France un vrai hub régional et international, ce qui est un vrai défi par rapport à nos évolutions sur le plan du climat. Mais je pense qu'il faut totalement qu'on assume d'être une nation exemplaire sur le plan climatique, mais en même temps d'être une grande nation de transport. Ça suppose simplement de repositionner le transport aérien là où il y a également de la valeur des flux et de se mettre au cœur de ces flux, et je sais que c'est ce que font nos grands acteurs, ici présents, et je les remercie dans un moment de défi essentiel. C'est de les aider à innover pour développer des offres, parce que les touristes du monde entier le veulent, qui sont de plus en plus écologiques, et donc d'innover aussi dans notre offre de transport. C'est ensuite de développer, justement la multimodalité et l'intermodalité, pour permettre de passer très vite d'un transport à l'autre, et de limiter les émissions. C'est permettre de développer une ferroviaire pour les personnes comme pour le fret, de manière intelligente, et de libérer ainsi d'autres axes. C'est de développer le fluvial et le maritime, qui est aussi un axe de transport en même temps que de commerce absolument, essentiel. Et donc la modernisation de nos infrastructures est une stratégie touristique pour les décennies à venir. Et elle est au cœur d'ailleurs, de ce que nous avons mis sur France 2030. Au niveau plus local, je dirais, et ça, c'est de la couture très fine sur nos territoires, nous voulons aussi développer les voies vertes et les voies bleues, je l’ai évoqué pour le fluvial, avec les voies, les voies bleues, mais les voies vertes aussi, nos pistes cyclables. Et ça, c'est un axe qui existait avant crise avec le fameux « plan vélo ». Et c'est ce que nous faisons avec les collectivités territoriales. Mais en sortie de crise, nous allons mettre véritablement, une accélération très forte pour pouvoir développer cette offre de terrain qui, en passant par le fluvial, le vélo, etc., correspond aussi aux nouvelles attentes de nos compatriotes mais aussi des touristes du monde entier et a la capacité de proposer là aussi, des infrastructures et des pratiques adaptées aux goûts de ces derniers. Troisième élément sur lequel je voulais insister, c'est la montée en gamme de l'hôtellerie et de la restauration, l'accompagnement des professionnels. Et là, on a un immense défi sur nos territoires. On a un défi de sortie de crise dans les régions qui sont encore touchées par l'insuffisante reprise du tourisme international, je parle dans une ville où beaucoup d'acteurs exceptionnels qui ont modernisé leurs infrastructures souffrent énormément, parce qu'ils n'ont pas retrouvé leurs touristes chinois ou américains. Et donc, là, on a un énorme défi pour les aider à maintenir le niveau de prestation et les encourager à maintenir le niveau de prestation et d'accueil, puisque c'est du tourisme de très haute qualité qui va avec notre attractivité. Mais nous avons, sur le territoire français, et que ce soit en Hexagone comme en Outre-mer, un énorme défi de modernisation et de transformation de nos infrastructures, et ça, vraiment, nous devons l'ensemble de la profession, les pouvoirs publics et le secteur privé y travaillaient massivement.

 

On a aujourd'hui des villes qui sont extraordinaires, qui ont un potentiel immense, je pense à la ville de Lourdes, par exemple, qui va reprendre, qui est la deuxième ville hôtelière de France. On était ensemble avec le ministre, qui est devenu un Lourdais d'adoption, dont le parc s'est énormément dégradé, a beaucoup vieilli. Et donc, qui se concentre sur des portefeuilles moyens qui ne sont plus au goût du jour. Or, on peut là aussi, attirer beaucoup plus de gens sur des expériences différentes, développer ces synergies, c'est de l'investissement massif que parfois les familles ne peuvent pas faire. On a des trésors en Outre-mer, des trésors dans nos Caraïbes, en Polynésie ou ailleurs et quand on se compare avec certains voisins, nous ne sommes pas au rendez-vous de l'infrastructure. Et donc, là, on a un énorme travail à faire pour accompagner nos acteurs locaux, à avoir un investissement qui leur permette de redevenir compétitif, dans leur région et de réintégrer un tourisme de grande qualité. Et donc sur ce sujet, je veux vraiment qu'on arrive à mobiliser une réponse la plus adaptée possible, je compte vraiment sur la Caisse des Dépôts et Consignations, qui doit être un des acteurs accompagnant cette transformation. Mais je pense aussi que c'est une initiative publique et privée absolument essentielle. Et si on arrive à en bâtir le cadre, on doit pouvoir attirer beaucoup d'investisseurs privés qui vont aller sur ce secteur et nous permettre de la montée en gamme de nos infrastructures d'accueil qui est absolument essentielle. Je sais aussi que tous nos restaurateurs travaillent beaucoup sur ce sujet. Le représentant personnel, le chef GOMEZ travaille aussi beaucoup en lien avec les ministres, et donc ça fait partie des axes, là aussi pour la montée en gamme des structures, mais également les synergies avec d'autres domaines : culture, sport, bien être et qui est une vraie transformation, justement, de notre offre. La clé avec les infrastructures, ce sont les personnes, quand je parle de ce troisième axe, et on le sait, vous y travaillez beaucoup, on l’a évoqué en mai dernier à Saint-Cirq-Lapopie : Nous sommes confrontés dans tous vos métiers à des besoins de main-d'œuvre qui sont non pourvus. C'est un des secteurs où on connaît cela de la manière la plus cruelle. Durant la crise, beaucoup de jeunes ou moins jeunes ont quitté les métiers de la restauration, du tourisme, du service pour aller vers d'autres métiers parce que les vôtres étaient fermés. Mais ils ne reviennent pas forcément. Et donc là, il y a un travail à faire qui passe par un ensemble assez complexe qui est de la rémunération, mais pas seulement, qui est du cycle horaire, qui est de la qualité de vie, la capacité à concilier le travail et la vie personnelle. Et donc, on a à réinventer un modèle, pour pouvoir continuer à attirer les jeunes, mais surtout à les garder. Moi, je crois beaucoup à ce qui est la force dans tous vos métiers, qui est le compagnonnage, l'apprentissage, parce que c'est une richesse de ces métiers là pour attirer les jeunes et les former, et donner du sens. Mais on voit bien qu'on est face à un défi où les nouvelles générations ont d'autres aspirations — on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas — et ce n'est pas vrai qu'en France, quand je regarde les chiffres à l'international, vos collègues anglo-saxons qui sont là, le vivent aussi, que ce soit outre-Manche ou outre-Atlantique. Et donc, il faut vraiment qu'on arrive à penser ce plan, pour avoir une autre offre, une adaptation des cycles horaires, une plus grande conciliation, justement, de tout cela, mais aussi des plans de formation pour mieux aider à former l'apprentissage de la langue étrangère, aider des langues étrangères, aider aussi à évoluer dans la carrière et permettre du coup attractivité et maintien dans la carrière. Quatrième axe, me semble-t-il important, c'est d'accélérer la transition touristique, je l’ai évoqué à plusieurs reprises, mais nous donner les moyens de devenir la première destination de tourisme durable en 2030 sur le plan social et environnemental. Le secteur représente 11 % de nos émissions de gaz à effet de serre et donc, vis-à-vis de nos engagements internationaux de la planète, on doit complètement repenser les choses. Je l’évoquais quand je parlais des infrastructures et du transport, mais c'est plus largement un élément à intégrer. Et moi, ma philosophie, c'est qu'on ne doit pas en faire un élément de contrainte, mais d'opportunité, parce que les consommateurs sont des citoyens. Et vos consommateurs, vos clients sont des citoyens et ils vont de plus en plus réajuster, réintégrer la cohérence de leur agenda. Et donc, je pense que c'est un levier formidable de compétitivité et d'attractivité que d'être exemplaire en la matière. Et si on sait inventer un modèle de tourisme sur tous les territoires avec justement du circuit-court, de la nourriture de qualité qui émet peu si on sait inventer des modes de déplacement. Si on sait inventer justement cette offre intégrée qui en même temps porte ce sens, on a un levier formidable pour avoir justement de l'attractivité et justifier aussi notre montée en gamme. Je crois que ça répond à l’inspiration des clients et ça répond aussi à ce qui peut faire notre force et ça correspond en plus à une immense force française. C'est qu'il y a très peu de territoires. Encore une fois, qu'il s'agisse de territoire hexagonal ou de nos Outre-mer, qui soit si finement couturé que le nôtre, par autant de terroirs, de climats, de différences de sols, et donc, d'une richesse culinaire, de patrimoine, de paysages si exceptionnels. Et donc, c’est ce qui permet de développer une offre, je crois pouvoir le dire, absolument unique en tenant compte de cet aspect. Enfin, c'est vraiment le cinquième axe sur lequel je voulais insister : nous ferons de l'innovation et du numérique des leviers de transformation et de croissance du futur. Ces dernières années, le numérique a souvent été opposé au réel. Il y a pu avoir des tensions dans votre secteur — il y en a toujours — entre les acteurs justement totalement numériques et les acteurs physiques. Moi, je veux saluer d'abord la convergence qu'il y a entre ces métiers et la transformation que les acteurs historiques sont en train de faire de leurs propres pratiques en développant leurs propres plateformes, leurs capacités justement à digitaliser et à numériser leurs activités. Je veux aussi qu'on construise les voies de convergence pour essayer de tirer le meilleur pour les métiers du tourisme et de nos territoires de toutes les innovations et de la capacité justement à attirer des flux. Cette crise nous a permis de commencer à accélérer la numérisation des entreprises et des activités pour les acteurs les plus petits. Une des faiblesses de la France était l'insuffisante numérisation des TPE et des PME. On a mis en place, dans le cadre de France Relance, des plans massifs pour aller en ce sens qui ont été sursouscrits. Et c'est vrai aussi dans les métiers du tourisme. Et donc, je pense qu'on doit encore continuer à avancer à cet égard. Mais je veux vraiment saluer les différentes solutions qui ont été déployées pour soutenir l'innovation dans le tourisme à ce titre : le Tourism Lab, le Welcome City Lab, la plateforme Data Tourisme, le challenge Tourisme innove, la billetterie interconnectée, l'accompagnement à la transformation numérique des acteurs du tourisme, le soutien à la création d'une communauté French Tech Tourisme par Bpifrance. Alentour, la plateforme qui a permis avec la Banque des territoires et Amadeus de développer là aussi une offre numérique qui permet de recoller sur les territoires. Je pourrais en citer beaucoup d'autres. Il y a une digitalisation du secteur qui est massive et qui est absolument essentielle.

 

Et donc, ces transformations sont structurantes pour que dans un an, dans 5 ans, dans 10 ans, la France reste la destination par excellence pour les escapades en amoureux ou familiales, pour des séjours plus longs aussi, pour qu'on ait en quelque sorte un modèle totalement intégré qui donne sa place à tous les métiers qui sont les vôtres, des métiers du transport individuel, au transport collectif, à la gastronomie, à l'artisanat ou à l'événementiel. Et donc, c'est pour moi vraiment notre ambition, du culturel au paysagé, aux sportifs, au patrimonial, d'attirer l'excellence et, par ces 5 axes, si je puis dire, de permettre d'avancer. Alors je sais que la suite de votre journée permettra d'avoir des discussions autour de tables rondes dans un lieu magique qui est l'hôtel de la Marine. Mais je veux vraiment remercier le CMN et Philippe BÉLAVAL, parce qu'il a été la cheville ouvrière de la transformation de ce lieu. Mais je crois qu'il dit d'ailleurs beaucoup des trésors encore cachés que notre pays véritablement porte. Vous verrez si vous ne l'avez pas encore découvert pour certains d'entre vous ce lieu absolument unique. D'ailleurs, la gastronomie est maintenant invitée en même temps que la culture. Le sport aussi est là puisque nous avons convaincu la FIFA d'y mettre ses bureaux à l'international. Le foot sera aussi présent dans ce lieu. Et pour réussir tout cela, nous avons besoin évidemment de vos réflexions. Mais nous avons besoin de vous, de votre engagement. La France a ses atouts, ses faiblesses. Elle est prête à relever les défis. Nous l'avons fait en crise, en relance et nous le ferons dans la sortie de crise. A la mi-novembre, le Premier ministre présentera notre plan d'investissement et plan d'avenir. C'est le fruit de notre travail collectif et il permettra pour la stratégie française avec tous les acteurs qui vont, véritablement portée et pensée, de rentrer dans le détail que je ne viens que d'esquisser ce vers quoi nous voulons aller. Mais d'ores et déjà, moi, j'attends vraiment de vous en termes d'engagement. Avant la crise, la France enregistrait en moyenne 15 milliards d'euros d'investissements dans l'industrie touristique chaque année. Aujourd'hui, nous devons viser 20 milliards d'euros d'investissements annuels. Et donc, on a besoin de continuer à porter des projets et des innovations, à simplifier le cadre et à rester très attractif, comme on le fait et comme le font nos ambassadeurs et nos combattants dans tous les secteurs, et à convaincre nos partenaires internationaux de venir continuer à investir en France : dans les acteurs du tourisme, dans les structures, dans les nouvelles solutions. Et donc, pour ça, j'ai vraiment besoin de votre implication à toutes et tous, de vos investissements, de votre confiance, de votre mobilisation, de votre pouvoir d’entraînement.

 

Dans le cadre de l'organisation de ce sommet, certains d'entre vous nous ont d'ores déjà fait savoir qu'ils répondaient présents à cet appel et je veux les en remercier. C'est le cas d'Accor, qui investit pour la centrale de réservation hôtelière officielle de l'événement Rugby World Cup 2023 et des Jeux olympiques de 2024. Bel exemple de synergie d’ailleurs entre tourisme et sport. Deux évènements majeurs dans les prochaines années pour le rayonnement de la destination France à l'international. Mais merci pour ça. C'est un engagement massif. C'est un investissement, mais je pense que c'est la preuve très tangible de ce que nous voulons faire. Je sais que les métiers du luxe sont là aussi et sont des métiers qui continuent à former, à embaucher sur nos territoires et à attirer de l'investissement international et à promouvoir. Il faut continuer de le faire, mais dans tous nos métiers que j'ai évoqués depuis tout à l'heure, il faut vraiment continuer à porter ces innovations, je dirais, très fort et encore plus vite. Je parle aussi d'Expedia de TripAdvisor, qui promouvront la destination de France sur leur plateforme, facteur d'attractivité des touristes internationaux, de beaucoup d'autres initiatives. Je vous en remercie, mais j'ai envie de dire : ce n'est pas assez. Nous devons déployer dans ce contexte, vraiment, j'y crois, une ambition redoublée. C'est ce que j'ai voulu ici présenter dans ces mêmes lieux avec France 2030. Je crois véritablement que c'est aujourd'hui que nous devons avoir encore plus d'ambition et d'énergie pour sortir de la crise. Elle n'est pas finie, mais il faut déjà penser à 5-10 ans. Je crois dur comme fer dans notre capacité collective à remettre le tourisme mondial sur les rails et à lui donner des impulsions qui le méritent. Et à ce que la destination France redevienne cette destination phare. Et donc, je souhaite vraiment que vos journées soient les plus productives possible, que ce sommet permette de sortir des projets extrêmement concrets et des synergies entre secteurs, mais aussi des investissements nouveaux. Et je souhaite vraiment qu'on puisse parachever des secteurs et des initiatives nouvelles pour le plan que le Premier ministre aura annoncé à la mi-novembre et qui a été préparé par les ministres ici présents. En tout cas, je veux que vous soyez sûrs de mon engagement, de l'engagement du Gouvernement, car les secteurs que vous représentez, les métiers, les savoir-faire, ces trésors humains et surtout les femmes et les hommes qu'il y a derrière vous sont une chance pour la France. C'est notre fierté, mais c'est aussi une chance pour l'ensemble de l'économie du pays, parce que ce sont des femmes et des hommes qui nous rendent plus forts, qui permettent d'attirer le monde entier, de mieux faire connaître nos pays et de continuer à l'embellir, à le rendre plus beau, continuer à préserver son sens historique et lui en donner aussi un nouveau et un nouveau souffle. Donc, merci infiniment pour votre engagement. Merci d'avoir tenu durant cette crise, mais comme vous l'avez compris, je compte sur vous pour que tous ensemble au national, à l'européen, à l'international, nous en sortirons encore plus forts avec beaucoup plus d'ambition. Merci à toutes et tous !

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