Georges Ménage, ancien marin des Forces navales françaises libres, qui participait au Débarquement en Normandie le 6 juin 1944, s’est éteint samedi dernier.

Ce natif de Saint-Brieuc avait, par patriotisme, rejoint l’Angleterre et le Général de Gaulle dès le 18 juin 1940 en embarquant sur un bateau avec des camarades depuis Paimpol. Il n’avait alors que 18 ans. 

Pendant près de quatre ans, il participa à des missions de la marine marchande ou de la marine des Forces navales de la France libre, escortant des convois destinés à ravitailler l'Angleterre qui étaient alors menacés par les tentatives de blocus des nazis.

En mai 1944, le Débarquement approchait : après des entraînements intensifs en Ecosse, il fut transféré dans le sud de l’Angleterre où il prit place à bord de la corvette « La Renoncule ». Le 5 juin, il découvrait enfin le plan d’action du Débarquement.

Le lendemain, le 6 juin, sur la plage d’Utah Beach, il fut l’un des héros de cette grande armada de la liberté, qui rendit possible l’épopée victorieuse des Alliés.

La Seconde Guerre mondiale achevée, Georges Ménage poursuivit sa carrière dans la marine, participant notamment aux guerres d’Indochine et d’Algérie, avant de rejoindre le groupe Total où il dirigea le pôle « Sécurité et Environnement ».

Interrogé à l’occasion du 75e anniversaire du Débarquement de Normandie, il y a quelques semaines, il confiait – avec un sens du devoir et de l’honneur intacts : « Je ne suis pas fier d'avoir fait ce que je devais faire mais je suis heureux d'avoir eu la chance de pouvoir le faire, c'est différent ! ».

Lui qui s’inquiétait de la résurgence des nationalismes et de la montée des populismes avait tenu, en 2016, à livrer le témoignage de son engagement dans la Résistance en publiant Odyssée d'un marin de la France libre.

C’est à des hommes et des femmes comme Georges Ménage, à leur courage, à leur dévouement au service d’une cause plus haute que leurs intérêts propres, que nous devons notre liberté retrouvée. A toutes celles et ceux qui, comme lui, souvent dès l’Armistice de juin 1940, se sont engagés dans la Résistance, ont refusé le renoncement et la compromission, ont pris tous les risques et se sont sacrifiés pour défendre notre honneur et rendre à la France sa liberté.

75 ans après, la flamme que Georges Ménage et ses compagnons ont allumée ne s’est pas éteinte. Elle est faite de notre fidélité à nos valeurs républicaines et elle continue, elle doit continuer, de nous éclairer.

Le Président de la République salue la mémoire d’un héros de la liberté et de l’honneur et adresse à sa famille, à ses proches, ainsi qu’à tous ses anciens compagnons des Forces Françaises Libres ses plus sincères condoléances.

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