Le Président de la République a appris avec émotion qu’Henriette Cohen, la doyenne française des rescapés d'Auschwitz, s’est éteinte lundi à l'âge de 101 ans.

Née en 1917, Henriette Cohen fut ciblée par une rafle de la Gestapo en mai 1944 à Eyguières, près de Marseille. Elle qui était alors une jeune mère de deux filles âgées de 3 ans et 14 mois, fut arrêtée avec sa belle-mère.
Le mois suivant, elles furent toutes deux déportées de Drancy à Auschwitz. Sa belle-mère fut directement envoyée dans les chambres à gaz de Birkenau tandis qu’Henriette fut emmenée à Auschwitz pour effectuer des travaux forcés. Ses bourreaux voulurent la réduire, comme tant d’autres, à un numéro qu’on lisait toujours distinctement sur son bras 75 ans après : « A-8541 ». Survivant à cet enfer, au froid et à la faim, à l’épuisement et à la maladie, elle revint en France en janvier 1945. Elle ne pesait alors plus que 35 kg.
Henriette Cohen retrouva son mari et ses deux filles qui étaient parvenus à se cacher dans une ferme grâce à des paysans qui furent reconnus « Justes parmi les nations ». Alors qu’elle avait frôlé la mort, qu’elle avait connu l’horreur, elle su puiser en elle-même et dans l’union de sa famille une résilience immense et une joie de vivre qui n’avait rien de frivole ni d’insouciant. Voulant plus que jamais affirmer la puissance de la vie et de l’amour, elle eut quatre autres enfants, puis treize petits-enfants et trente-quatre arrière-petits-enfants.
Mais, pendant longtemps, comme beaucoup d’autres rescapés, Henriette Cohen était restée mutique sur ce qu’elle avait vécu. Finalement, après quarante ans de silence, elle avait trouvé la force de témoigner et de raconter aux plus jeunes l’atrocité des camps « pour que personne, disait-elle, ne puisse nier la Shoah ».
Henriette Cohen nous a quittés mais son combat contre les forces de l’oubli et de la haine demeure. Fidèles à sa mémoire et à celle de tous ceux qui ont fait face à la barbarie nazie, nous le mènerons, inlassablement. Avec tous ces jeunes qui ont eu la chance d’entendre son vibrant témoignage. Avec tous les Français.
Le Président de la République salue la mémoire d’une femme courageuse et forte, généreuse et engagée. Il adresse à toute sa famille ainsi qu’à ses proches ses plus sincères condoléances.

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