22 mai 1978 - Seul le prononcé fait foi
INTERVIEW DE M. VALERY GISCARD D'ESTAING, ACCORDEE A M. FRANCOIS DE SAINTE-MARIE, SUR LA SECURITE EN AFRIQUE, L'INTERVENTION FRANCAISE AU ZAIRE ET L'AIDE AU CONTINENT AFRICAIN, RADIO-FRANCE-INTERNATIONALE, PALAIS DE L'ELYSEE LUNDI 22 MAI 1978
`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- MONSIEUR LE PRESIDENT, LE 5EME SOMMET FRANCO - AFRICAIN QUI SE TIENT DANS LA CAPITALE FRANCAISE S'OUVRE DANS UNE CONJONCTURE DONT LE PRESIDENT SENGHOR A PU DIRE QU'ELLE ETAIT L'UNE DES PLUS DRAMATIQUES QUE L'HISTOIRE DE L'AFRIQUE AIT CONNUE. LES CONFLITS SE MULTIPLIENT, EN EFFET, SUR LE SOL AFRICAIN ET IL Y A EU LES DRAMATIQUES EVENEMENTS DE KOLWEZI `ZAIRE`. DANS CE CONTEXTE, PENSEZ-VOUS QUE LE PROBLEME DE LA SECURITE DOMINE LES TRAVAUX DU SOMMET DE PARIS ? LE PRESIDENT.- LE SOMMET DE PARIS A ETE REUNI BIEN AVANT QUE CES EVENEMENTS NE SE DEVELOPPENT. IL N'Y A DONC AUCUNE RELATION DIRECTE ENTRE CE SOMMET DE PARIS, QUI EST LE 5EME ENTRE LA FRANCE ET UN CERTAIN NOMBRE D'ETATS AFRICAINS (21 ETATS) ET LES EVENEMENTS RECENTS QUI SE SONT DEROULES EN AFRIQUE. PAR CONTRE, LE PROBLEME DE LA SECURITE EN AFRIQUE EST UN PROBLEME QUI EST AU COEUR DES PREOCUPATIONS DE BEAUCOUP DE PARTICIPANTS. JE VOUS DIRAI, ELEVANT LE DEBAT, POURQUOI. DEPUIS LA DECOLONISATION, C'EST-A-DIRE DEPUIS LES ANNEES 60 `1960`, LE GRAND PROBLEME QUI SE POSAIT DANS TOUTES LES RELATIONS ENTRE LES ETATS EUROPEENS ET L'AFRIQUE ETAIT LE PROBLEME DU DEVELOPPEMENT : CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT, ORGANISATION DU DEVELOPPEMENT, C'ETAIT LA LE SUJET DE TOUTES NOS RENCONTRES. MALHEUREUSEMENT, A LA SUITE D'EVENEMENTS EXTERIEURS, LES PREOCCUPATIONS DE SECURITE SONT DEVENUES TRES URGENTES, TRES PRESSANTES POUR UN CERTAIN NOMBRE D'ETATS AFRICAINS. MAIS NOUS SOUHAITONS QUE L'ON REVIENNE LE PLUS VITE POSSIBLE A UNE SITUATION QUI PERMETTRA A L'AFRIQUE DE SE CONSACRER A SA GRANDE TACHE, QUI EST SA TACHE HISTORIQUE DE DEVELOPPEMENT. LA VOLONTE DE LA FRANCE ET DE NOS PARTENAIRES, C'EST QUE L'AFRIQUE PUISSE REDEVENIR LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE, LE CONTINENT PAISIBLE
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`POLITIQUE ETRANGERE `RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- VOUS AVEZ DEJA EXPLIQUE, MONSIEUR LE PRESIDENT, LES RAISONS PUREMENT HUMANITAIRES DE L'INTERVENTION FRANCAISE A KOLWEZI `ZAIRE` ET IL N'Y A AUCUNE AMBIGUITE A CE SUJET. MAIS ON A PU SE POSER LA QUESTION LORS D'AUTRES INTERVENTIONS PONCTUELLES ET LIMITEES DE LA FRANCE EN AFRIQUE COMME AU TCHAD ET EN MAURITANIE £ QUELLE EST, MONSIEUR LE PRESIDENT, LEUR MOTIVATION PRINCIPALE A VOS YEUX : L'ASSISTANCE A DES PAYS AMIS DE LA FRANCE OU BIEN LA PROTECTION DE NOS RESSORTISSANTS ? EN D'AUTRES TERMES,SI LA SECONDE MOTIVATION N'EXISTAIT PAS, Y AURAIT-IL QUAND MEME INTERVENTION ? LE PRESIDENT.- JE NE VOUDRAIS PAS QUE VOUS CONSACRIEZ TROP DE DEVELOPPEMENTS A CET ASPECT DES CHOSES. NOUS SOMMES ICI POUR PARLER DE NOS RELATIONS AVEC LES ETATS AFRICAINS. NOS RELATIONS SONT ESSENTIELLEMENT DES RELATIONS PACIFIQUES, D'ETUDE EN_COMMUN DE LA SITUATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET DES PROBLEMES DU DEVELOPPEMENT. JE VOUS RAPPELLE, D'AUTRE_PART, QUE DANS LA LONGUE HISTOIRE DES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LES ETATS FRANCOPHONES, LA VIOLENCE N'EST JAMAIS VENUE DE CE GROUPE D'ETATS. JE RAPPELAIS A NOS AMIS QUE DEPUIS 1960, IL Y A EU DES CHANGEMENTS DE REGIMES POLITIQUES DANS CES ETATS. IL Y A EU DES COUPS D'ETAT. LA FRANCE N'EST JAMAIS INTERVENUE. MEME, DEPUIS QUE JE SUIS PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, VOUS SAVEZ QU'IL Y A EU UN CHANGEMENT AU TCHAD. CE N'EST PAS LE MEME PRESIDENT QUI EST A L'HEURE ACTUELLE A LA TETE DU TCHAD QUE LORSQUE J'AI ETE ELU EN 1974. NOUS NE SOMMES INTERVENUS EN RIEN DANS CE CHANGEMENT POLITIQUE. DE MEME, IL Y A EU DES CHANGEMENTS DANS L'ORGANISATION POLITIQUE DE L'AFRIQUE. A UN CERTAIN MOMENT, LE SENEGAL ET LE MALI FORMAIENT ENSEMBLE UNE FEDERATION, PUIS ILS SE SONT SEPARES. LA FRANCE N'EST JAMAIS INTERVENUE DANS CES QUESTIONS. IL Y A EU RECEMMENT UNE DIFFICULTE ENTRE LA HAUTE-VOLTA ET LE MALI CONCERNANT LE TRACE DE LEUR FRONTIERE, TRACE DE LA FRONTIERE D'AILLEURS QUI REMONTAIT PRECISEMENT A LA PERIODE PRECEDANT L'INDEPENDANCE. LA FRANCE N'EST INTERVENUE EN RIEN DANS CETTE QUERELLE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES ` REPONSE` DONC, IL FAUT SAVOIR QUE LE GROUPE D'ETATS AVEC LEQUEL NOUS ENTRETENONS CES RELATIONS PLUS ETROITES EST UN GROUPE D'ETATS ESSENTIELLEMENT PACIFIQUE ET DONT N'EST JAMAIS VENUE L'ORIGINE DES TENSIONS ET DES VIOLENCES QUI S'OBSERVENT ICI ET LA SUR LE CONTINENT AFRICAIN. C'EST UN POINT FONDAMENTAL ET IL FAUT BIEN QUE NOS AMIS AFRICAINS D'UNE_PART ET L'OPINION FRANCAISE D'AUTRE_PART, MAIS ELLE LE SAIT, SACHENT QUE LA FRANCE A ETE CONDUITE A AGIR EN REPONSE A DES SITUATIONS, MAIS QU'ELLE N'A JAMAIS ETE A L'ORIGINE DE CES SITUATIONS. QUELLES SONT LES CAUSES DE CETTE ACTION ? IL Y A DEUX CAUSES TOUT A FAIT DIFFERENTES. IL Y A D'UNE_PART LE FAIT QUE NOUS AVONS DES ACCORDS DE COOPERATION AVEC UN CERTAIN NOMBRE D'ETATS AFRICAINS COMME NOUS AVONS DES TRAITES AVEC D'AUTRES PAYS OU D'AUTRES PARTENAIRES DANS LE MONDE ET QUE NOUS REMPLISSONS LES OBLIGATIONS QUI SONT CELLES DE CES ACCORDS DE COOPERATION. LA FRANCE EST UN PAYS DONT L'HISTOIRE EST CELLE D'UN PAYS QUI A TOUJOURS SU TENIR SA PAROLE ET SES ENGAGEMENTS. DONC, NOUS LE FAISONS, ET NOUS LE FERONS VIS-A-VIS DES ETATS AFRICAINS AVEC LESQUELS NOUS AVONS DES ACCORDS DE COOPERATION. D'AUTRE_PART, IL Y A EU DES SITUATIONS, EN EFFET, PONCTUELLES, PARTICULIERES, COMME LA MENACE TRES SERIEUSE DONT NOUS ETIONS INFORMES JOUR PAR JOUR, QUI PESAIT SUR LA NOMBREUSE POPULATION EUROPEENNE DE KOLWEZI. CE N'ETAIT PAS UNE MAJORITE DE FRANCAIS, LOIN DE LA, MAIS NOUS AVIONS UN NOMBRE IMPORTANT DE NOS COMPATRIOTES PUISQU'IL Y EN AVAIT ENVIRON 400. J'AI RECU PLUSIEURS SOIRS DE SUITE, A MINUIT, DES APPELS ANGOISSES DE NOS REPRESENTANTS AU ZAIRE POUR NOUS DIRE QUE CETTE SITUATION DEVENAIT D'HEURE EN HEURE PLUS DIFFICILE ET QU'ON ATTENDAIT AVEC INSISTANCE UNE ACTION QUI PERMETTE DE PROTEGER CES RESSORTISSANTS ETRANGERS. ET C'EST DANS CES CONDITIONS ET POUR CE SEUL MOTIF QUE LA FRANCE EST INTERVENUE A KOLWEZI
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- VOUS AVEZ LANCE VOUS-MEME, MONSIEUR LE PRESIDENT, LORS DU 3EME SOMMET FRANCO - AFRICAIN, LA CELEBRE FORMULE : "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS ". CERTAINS DE CEUX QUI CONTESTENT VOTRE POLITIQUE ONT VU UNE CONTRADICTION ENTRE LA PROCLAMATION DE CE PRINCIPE ET LES QUELQUES INTERVENTIONS FRANCAISES QUI ONT SUIVI. JE VEUX PARLER, BIEN ENTENDU, DES INTERVENTIONS SUR LE SOL AFRICAIN. LE PRESIDENT.- CEUX QUI LE DISENT SONT DANS L'ERREUR, L'ERREUR LA PLUS VISIBLE, ET TOUTE PERSONNE DE BONS SENS LE COMPRENDRA. LORSQUE J'AI DIT "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS", J'AI CONSTATE QUE LA FORMULE ETAIT REPRISE PAR BEAUCOUP D'AUTRES. ET QUAND UNE FORMULE EST REPRISE PAR BEAUCOUP D'AUTRES, C'EST QU'ELLE EST JUSTE. DONC J'AI EXPRIME UN SENTIMENT QUI EST BIEN CELUI DE L'AFRIQUE. MAIS QU'EST-CE QUI S'EST PASSE DEPUIS ? JE VOUS AI EXPLIQUE QUE L'ACTION DE LA FRANCE ETAIT TOUJOURS UNE ACTION EN REPONSE, CE N'ETAIT PAS UNE INITIATIVE. PEUT-ON CITER UN SEUL CAS OU LA FRANCE AIT AGI SANS QUE CE SOIT A LA DEMANDE D'UN GOUVERNEMENT AFRICAIN OU DE FACON A METTRE EN DIFFICULTE UN AUTRE ETAT AFRICAIN ? CELA NE S'EST JAMAIS PRODUIT. "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS" CA VEUT DIRE AUSSI QUE L'ON PROTEGE L'AFRIQUE VIS-A-VIS DES NON-AFRICAINS QUI VOUDRAIENT Y SEMER LA DESTABILISATION OU MALHEUREUSEMENT LA VIOLENCE. L'OBJECTIF DE LA POLITIQUE FRANCAISE EST QUE LES AFRICAINS PUISSENT REGLER EUX-MEMES LES PROBLEMES DE L'AFRIQUE. ET JE DIRAI A NOS AMIS QUE CHAQUE FOIS QUE L'AFRIQUE AVANCERA DANS CETTE DIRECTION, ELLE POURRA _COMPTER SUR L'APPROBATION ET LA COMPREHENSION DE LA FRANCE. C'EST NOTRE VOLONTE, MAIS CELA VEUT DIRE QUE, DE L'EXTERIEUR, IL NE FAUT PAS QUE, PRENANT PRETEXTE DE LA FORMULE "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS", D'AUTRES, VENUS DE L'EXTERIEUR,DESTABILISENT CE CONTINENT PACIFIQUE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- QUITTONS, SI VOUS LE VOULEZ BIEN, MONSIEUR LE PRESIDENT, LES PROBLEMES RELATIFS A LA SECURITE DU CONTINENT AFRICAIN. LE PROBLEME DE L'AIDE FRANCAISE AUX ETATS AFRICAINS SERA SANS DOUTE EVOQUE LORS DE CE SOMMET DE PARIS. N'Y A-T-IL PAS CHEZ CERTAINS DE NOS INTERLOCUTEURS LA CRAINTE QUE LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE N'AMENE LA FRANCE A NE PAS DEVELOPPER SON AIDE VOIRE MEME A LA REDUIRE, QUE CE SOIT SUR-LE-PLAN FINANCIER OU SUR-LE-PLAN DE L'ASSISTANCE TECHNIQUE ? LE PRESIDENT.- LA FRANCE MAINTIENDRA ET DEVELOPPERA SON AIDE. JE VOUS LE DIT DE LA FACON LA PLUS NETTE. NATURELLEMENT, LE NIVEAU DE CETTE AIDE EST, EN QUELQUE SORTE, LIE A NOTRE PROPRE EXPANSION ECONOMIQUE. VOUS SAVEZ QUE L'OBJECTIF QUE NOUS NOUS SOMMES FIXE, QUI EST DE 0,7 % DU PRODUIT INTERIEUR BRUT `PIB` CONSACRE AU DEVELOPPEMENT, DEPEND DU VOLUME DE CE PRODUIT INTERIEUR BRUT QUI JADIS AUGMENTAIT ASSEZ RAPIDEMENT ET QUI MAINTENANT AUGMENTE AU CONTRAIRE PLUS LENTEMENT. MAIS J'AI REGARDE LES CHIFFRES. POUR 1977 ET 1978, NOS CHIFFRES SONT D'ENVIRON 0,62, 0,63 % DE NOTRE PRODUCTION INTERIEURE BRUTE CONSACREE A L'AIDE AU DEVELOPPEMENT. SI ON COMPARE AU GROUPE DES PAYS INDUSTRIALISES, NOUS FAISONS EN GROS DEUX FOIS PLUS QUE LA MOYENNE DES AUTRES. JE PEUX VOUS DIRE QUE LA FRANCE MAINTIENDRA SON EFFORT ET QUE MEME LE REDRESSEMENT DE NOTRE SITUATION ECONOMIQUE, AUQUEL NOUS CONSACRONS NOS EFFORTS, PERMETTRA DE POURSUIVRE L'AUGMENTATION DE NOTRE AIDE AU DEVELOPPEMENT
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- LE 5EME SOMMET FRANCO - AFRICAIN DOIT NORMALEMENT SE PENCHER SUR LA QUESTION DU RENOUVELLEMENT EN 1980 DE LA CONVENTION DE LOME, CONVENTION QUI LIE 53 ETATS D'AFRIQUE, DES CARAIBES ET DU PACIFIQUE `ETATS ACP` AVEC LES NEUF PAYS DE LA COMMUNAUTE_ECONOMIQUE_EUROPEENNE `CEE`. N'Y A-T-IL PAS CHEZ CERTAINS DE NOS INTERLOCUTEURS AFRICAINS LA CRAINTE QUE L'EXTENSION DE CETTE CONVENTION A DE NOMBREUX AUTRE ETATS DU TIERS-MONDE N'ABOUTISSE A UNE SUPPRESSION DES AVANTAGES ACQUIS PAR LES PREMIERS SIGNATAIRES DE LA CONVENTION ? LE PRESIDENT.- SI L'EVOLUTION ETAIT CELLE QUE VOUS DECRIVEZ, NATURELLEMENT, ON OBTIENDRAIT CE RESULTAT, C'EST-A-DIRE UNE DILUTION DE L'AVANTAGE ET UNE CERTAINE ATTENUATION DE CE QUE CES AVANTAGES REPRESENTAIENT POUR LES PREMIERS PARTENAIRES DE LA COMMUNAUTE_ECONOMIQUE_EUROPEENNE. C'EST POURQUOI NOUS DEVONS ETRE TRES ATTENTIFS DANS L'EXTENSION ET EN-PARTICULIER LIMITER CETTE EXTENSION A DES ETATS QUI ONT DES RELATIONS PARTICULIERES HISTORIQUES VIS-A-VIS DES PAYS DE LA COMMUNAUTE. JE PENSE EN-PARTICULIER A CERTAINS PETITS ETATS QUI ONT RECEMMENT, COMME VOUS LE SAVEZ, ACCEDE A L'INDEPENDANCE EN AFRIQUE. NOUS ESTIMONS QU'IL NE FAUT PAS ALLER AU-DELA ET, D'AUTRE_PART, NOUS PENSONS QU'IL FAUT DANS LE FONCTIONNEMENT DE CE FUTUR ACCORD, MAINTENIR LE CARACTERE PREFERENTIEL, QUI A ETE DONNE AUX RELATIONS ENTRE LA COMMUNAUTE_ECONOMIQUE_EUROPEENNE ET LES ETATS D'AFRIQUE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- LA MENACE DE LA SECHERESSE DEMEURE SUSPENDUE, MONSIEUR LE PRESIDENT, SUR DE NOMBREUX ETATS DU SAHEL AVEC SES DRAMATIQUES CONSEQUENCES HUMAINES. LE SOMMET DE PARIS DEVRAIT-IL, DANS VOTRE ESPRIT, FAIRE DE NOUVELLES PROPOSITIONS POUR UN ACCROISSEMENT RADICAL DE LA SOLIDARITE INTERNATIONALE FACE A CE DRAME ? LE PRESIDENT.- NOUS FERONS DE TELLES PROPOSITIONS. NOUS PARLERONS DE LA QUESTION DU SAHEL ET DE LA SECHERESSE AU-COURS DE NOTRE REUNION ET JE PEUX VOUS DIRE D'UNE_PART QUE LA FRANCE ANNONCERA L'AUGMENTATION DE SA CONTRIBUTION A LA LUTTE CONTRE LA SECHERESSE ET D'AUTRE_PART, SA PARTICIPATION A CERTAINS GRANDS TRAVAUX QUI ONT POUR OBJET L'AMELIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA REGION. JE PENSE EN-PARTICULIER A CE QU'ON APPELLE " LA MISE EN VALEUR DU FLEUVE SENEGAL " ET QUI INTERESSE, VOUS LE SAVEZ, A LA FOIS LE SENEGAL, LE MALI ET LA MAURITANIE. SUR CES DEUX POINTS, NOUS FERONS DES PROPOSITIONS ET NOUS INDIQUERONS L'ACCROISSEMENT DE NOTRE CONTRIBUTION. JE DIRAI QUE CETTE ATTITUDE DE LA FRANCE SERA CELLE QUI ILLUSTRERA NOTRE VOLONTE PROFONDE EN CE QUI CONCERNE NOS RELATIONS AVEC L'AFRIQUE, QUI EST D'ETABLIR ENTRE L'EUROPE ET L'AFRIQUE UNE VERITABLE FRATERNITE ET D'APPORTER NOTRE AIDE ET NOTRE _CONCOURS AUX PROBLEMES QUI SONT LES PROBLEMES LES PLUS PROFONDS DE L'AFRIQUE, C'EST-A-DIRE SON DEVELOPPEMENT ET A CERTAINS EGARDS, SA LUTTE CONTRE LES FLEAUX NATURELS ET NOTAMMENT LA SECHERESSE
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`POLITIQUE ETRANGERE `RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- MONSIEUR LE PRESIDENT, UN HEBDOMADAIRE FRANCAIS QUI N'EST PAS CONSIDERE COMME L'UN DES PARTISANS LES PLUS CHAUDS DE VOTRE POLITIQUE, VOUS APPELAIT, IL Y A QUELQUES SEMAINES, " GISCARD L'AFRICAIN ". POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELQUES-UNES DES RAISONS PERSONNELLES OU DES RAISONS POLITIQUES QUI EXPLIQUENT L'INTERET PRIVILEGIE QUE VOUS MANIFESTEZ A L'EGARD DU CONTINENT AFRICAIN ? LE PRESIDENT.- IL Y A DEUX SORTEE DE RAISONS. LA PREMIERE RAISON EST UNE RAISON PERSONNELLE. J'AIME L'AFRIQUE. JE VAIS VOUS DIRE POURQUOI. LA SECONDE EST UNE RAISON POLITIQUE. JE CROIS QU'IL Y A UNE TRES GRANDE IMPORTANCE A CE QUE LES RELATIONS ENTRE L'EUROPE ET L'AFRIQUE AIENT UN CARACTERE A LA FOIS TRES INTENSE ET TRES EXEMPLAIRE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES ` REPONSE` D'ABORD, J'AIME L'AFRIQUE - JE NE SAIS PAS SI VOUS CONNAISSEZ L'AFRIQUE - LES AFRICAINS, J'AIME LA NATURE AFRICAINE. JE TROUVE QUE C'EST UN CONTINENT D'UNE BEAUTE UNIQUE DANS LE MONDE. J'AIME LE CARACTERE AFRICAIN C'EST-A-DIRE CETTE SAGESSE, CETTE SIMPLICITE, CETTE HUMANITE, CETTE EGALITE ET J'AI TOUJOURS TROUVE QU'I Y AVAIT DANS L'AFRIQUE COMME DISAIENT LES ANCIENS, UNE SORTE DE CONTINENT MATERNEL POUR L'HUMANITE. C'EST D'AILLEURS, COMME VOUS LE SAVEZ, DE L'AFRIQUE QUE VIENT LE PEUPLEMENT DU RESTE DU MONDE. JE SOUFFRE DE VOIR CETTE AFRIQUE QUI EST LE PAYS DE LA PAIX, LE PAYS DU DIALOGUE, LE PAYS DE LA GAIETE, LIVREE A DES AFFRONTEMENTS QUI NE SONT PAS DU TOUT DANS SA _NATURE PROFONDE. PARTOUT OU LES AFRICAINS SONT ENTRE EUX, ILS ONT NATURELLEMENT DES DISPUTES, MAIS ILS LES REGLENT, COMME ILS LE DISENT EUX-MEMES, A L'AFRICAINE PAR DE LONGS ECHANGES DE VUES, DE LONGUES DISCUSSIONS ET ILS DEGAGENT DES SOLUTIONS PACIFIQUES. DONC, J'AIME L'AFRIQUE. MAIS D'AUTRE_PART, JE PENSE QUE LES RELATIONS ENTRE L'EUROPE ET L'AFRIQUE DOIVENT AVOIR UN CARACTERE PARTICULIER ET EXEMPLAIRE. VOUS SAVEZ QU'UN DES GRANDS PROBLEMES DE NOTRE TEMPS EST LA CREATION DE NOUVELLES RELATIONS ECONOMIQUES ENTRE LES GRANDS PAYS INDUSTRIALISES DU NORD ET LES PAYS EN DEVELOPPEMENT QUI SONT EN GENERAL DANS L'HEMISPHERE SUD. CECI, C'EST VRAI POUR LE MONDE, MAIS C'EST VRAI DANS NOTRE REGION DU MONDE OU LE NORD C'EST NOUS, ET OU LE SUD C'EST L'AFRIQUE. IL FAUDRAIT QUE, DANS CETTE REGION PARTICULIERE DU MONDE, IL Y AIT UNE RELATION EXEMPLAIRE ENTRE LES PAYS INDUSTRIALISES ET LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT AFRICAINS. C'EST POURQUOI JE PENSE QUE SI L'EUROPE POUVAIT DONNER L'EXEMPLE DE LA SOLIDARITE VIS-A-VIS DE L'AFRIQUE, A LA FOIS, ELLE REGLERAIT BIEN ENTENDU BEAUCOUP DE PROBLEMES DE NOTRE REGION ET EN MEME TEMPS, ELLE MONTRERAIT UN PEU LE CHEMIN POUR LE MONDE
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`POLITIQUE ETRANGERE `RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- VOUS AVEZ DEJA EXPLIQUE, MONSIEUR LE PRESIDENT, LES RAISONS PUREMENT HUMANITAIRES DE L'INTERVENTION FRANCAISE A KOLWEZI `ZAIRE` ET IL N'Y A AUCUNE AMBIGUITE A CE SUJET. MAIS ON A PU SE POSER LA QUESTION LORS D'AUTRES INTERVENTIONS PONCTUELLES ET LIMITEES DE LA FRANCE EN AFRIQUE COMME AU TCHAD ET EN MAURITANIE £ QUELLE EST, MONSIEUR LE PRESIDENT, LEUR MOTIVATION PRINCIPALE A VOS YEUX : L'ASSISTANCE A DES PAYS AMIS DE LA FRANCE OU BIEN LA PROTECTION DE NOS RESSORTISSANTS ? EN D'AUTRES TERMES,SI LA SECONDE MOTIVATION N'EXISTAIT PAS, Y AURAIT-IL QUAND MEME INTERVENTION ? LE PRESIDENT.- JE NE VOUDRAIS PAS QUE VOUS CONSACRIEZ TROP DE DEVELOPPEMENTS A CET ASPECT DES CHOSES. NOUS SOMMES ICI POUR PARLER DE NOS RELATIONS AVEC LES ETATS AFRICAINS. NOS RELATIONS SONT ESSENTIELLEMENT DES RELATIONS PACIFIQUES, D'ETUDE EN_COMMUN DE LA SITUATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE ET DES PROBLEMES DU DEVELOPPEMENT. JE VOUS RAPPELLE, D'AUTRE_PART, QUE DANS LA LONGUE HISTOIRE DES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LES ETATS FRANCOPHONES, LA VIOLENCE N'EST JAMAIS VENUE DE CE GROUPE D'ETATS. JE RAPPELAIS A NOS AMIS QUE DEPUIS 1960, IL Y A EU DES CHANGEMENTS DE REGIMES POLITIQUES DANS CES ETATS. IL Y A EU DES COUPS D'ETAT. LA FRANCE N'EST JAMAIS INTERVENUE. MEME, DEPUIS QUE JE SUIS PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, VOUS SAVEZ QU'IL Y A EU UN CHANGEMENT AU TCHAD. CE N'EST PAS LE MEME PRESIDENT QUI EST A L'HEURE ACTUELLE A LA TETE DU TCHAD QUE LORSQUE J'AI ETE ELU EN 1974. NOUS NE SOMMES INTERVENUS EN RIEN DANS CE CHANGEMENT POLITIQUE. DE MEME, IL Y A EU DES CHANGEMENTS DANS L'ORGANISATION POLITIQUE DE L'AFRIQUE. A UN CERTAIN MOMENT, LE SENEGAL ET LE MALI FORMAIENT ENSEMBLE UNE FEDERATION, PUIS ILS SE SONT SEPARES. LA FRANCE N'EST JAMAIS INTERVENUE DANS CES QUESTIONS. IL Y A EU RECEMMENT UNE DIFFICULTE ENTRE LA HAUTE-VOLTA ET LE MALI CONCERNANT LE TRACE DE LEUR FRONTIERE, TRACE DE LA FRONTIERE D'AILLEURS QUI REMONTAIT PRECISEMENT A LA PERIODE PRECEDANT L'INDEPENDANCE. LA FRANCE N'EST INTERVENUE EN RIEN DANS CETTE QUERELLE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES ` REPONSE` DONC, IL FAUT SAVOIR QUE LE GROUPE D'ETATS AVEC LEQUEL NOUS ENTRETENONS CES RELATIONS PLUS ETROITES EST UN GROUPE D'ETATS ESSENTIELLEMENT PACIFIQUE ET DONT N'EST JAMAIS VENUE L'ORIGINE DES TENSIONS ET DES VIOLENCES QUI S'OBSERVENT ICI ET LA SUR LE CONTINENT AFRICAIN. C'EST UN POINT FONDAMENTAL ET IL FAUT BIEN QUE NOS AMIS AFRICAINS D'UNE_PART ET L'OPINION FRANCAISE D'AUTRE_PART, MAIS ELLE LE SAIT, SACHENT QUE LA FRANCE A ETE CONDUITE A AGIR EN REPONSE A DES SITUATIONS, MAIS QU'ELLE N'A JAMAIS ETE A L'ORIGINE DE CES SITUATIONS. QUELLES SONT LES CAUSES DE CETTE ACTION ? IL Y A DEUX CAUSES TOUT A FAIT DIFFERENTES. IL Y A D'UNE_PART LE FAIT QUE NOUS AVONS DES ACCORDS DE COOPERATION AVEC UN CERTAIN NOMBRE D'ETATS AFRICAINS COMME NOUS AVONS DES TRAITES AVEC D'AUTRES PAYS OU D'AUTRES PARTENAIRES DANS LE MONDE ET QUE NOUS REMPLISSONS LES OBLIGATIONS QUI SONT CELLES DE CES ACCORDS DE COOPERATION. LA FRANCE EST UN PAYS DONT L'HISTOIRE EST CELLE D'UN PAYS QUI A TOUJOURS SU TENIR SA PAROLE ET SES ENGAGEMENTS. DONC, NOUS LE FAISONS, ET NOUS LE FERONS VIS-A-VIS DES ETATS AFRICAINS AVEC LESQUELS NOUS AVONS DES ACCORDS DE COOPERATION. D'AUTRE_PART, IL Y A EU DES SITUATIONS, EN EFFET, PONCTUELLES, PARTICULIERES, COMME LA MENACE TRES SERIEUSE DONT NOUS ETIONS INFORMES JOUR PAR JOUR, QUI PESAIT SUR LA NOMBREUSE POPULATION EUROPEENNE DE KOLWEZI. CE N'ETAIT PAS UNE MAJORITE DE FRANCAIS, LOIN DE LA, MAIS NOUS AVIONS UN NOMBRE IMPORTANT DE NOS COMPATRIOTES PUISQU'IL Y EN AVAIT ENVIRON 400. J'AI RECU PLUSIEURS SOIRS DE SUITE, A MINUIT, DES APPELS ANGOISSES DE NOS REPRESENTANTS AU ZAIRE POUR NOUS DIRE QUE CETTE SITUATION DEVENAIT D'HEURE EN HEURE PLUS DIFFICILE ET QU'ON ATTENDAIT AVEC INSISTANCE UNE ACTION QUI PERMETTE DE PROTEGER CES RESSORTISSANTS ETRANGERS. ET C'EST DANS CES CONDITIONS ET POUR CE SEUL MOTIF QUE LA FRANCE EST INTERVENUE A KOLWEZI
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- VOUS AVEZ LANCE VOUS-MEME, MONSIEUR LE PRESIDENT, LORS DU 3EME SOMMET FRANCO - AFRICAIN, LA CELEBRE FORMULE : "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS ". CERTAINS DE CEUX QUI CONTESTENT VOTRE POLITIQUE ONT VU UNE CONTRADICTION ENTRE LA PROCLAMATION DE CE PRINCIPE ET LES QUELQUES INTERVENTIONS FRANCAISES QUI ONT SUIVI. JE VEUX PARLER, BIEN ENTENDU, DES INTERVENTIONS SUR LE SOL AFRICAIN. LE PRESIDENT.- CEUX QUI LE DISENT SONT DANS L'ERREUR, L'ERREUR LA PLUS VISIBLE, ET TOUTE PERSONNE DE BONS SENS LE COMPRENDRA. LORSQUE J'AI DIT "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS", J'AI CONSTATE QUE LA FORMULE ETAIT REPRISE PAR BEAUCOUP D'AUTRES. ET QUAND UNE FORMULE EST REPRISE PAR BEAUCOUP D'AUTRES, C'EST QU'ELLE EST JUSTE. DONC J'AI EXPRIME UN SENTIMENT QUI EST BIEN CELUI DE L'AFRIQUE. MAIS QU'EST-CE QUI S'EST PASSE DEPUIS ? JE VOUS AI EXPLIQUE QUE L'ACTION DE LA FRANCE ETAIT TOUJOURS UNE ACTION EN REPONSE, CE N'ETAIT PAS UNE INITIATIVE. PEUT-ON CITER UN SEUL CAS OU LA FRANCE AIT AGI SANS QUE CE SOIT A LA DEMANDE D'UN GOUVERNEMENT AFRICAIN OU DE FACON A METTRE EN DIFFICULTE UN AUTRE ETAT AFRICAIN ? CELA NE S'EST JAMAIS PRODUIT. "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS" CA VEUT DIRE AUSSI QUE L'ON PROTEGE L'AFRIQUE VIS-A-VIS DES NON-AFRICAINS QUI VOUDRAIENT Y SEMER LA DESTABILISATION OU MALHEUREUSEMENT LA VIOLENCE. L'OBJECTIF DE LA POLITIQUE FRANCAISE EST QUE LES AFRICAINS PUISSENT REGLER EUX-MEMES LES PROBLEMES DE L'AFRIQUE. ET JE DIRAI A NOS AMIS QUE CHAQUE FOIS QUE L'AFRIQUE AVANCERA DANS CETTE DIRECTION, ELLE POURRA _COMPTER SUR L'APPROBATION ET LA COMPREHENSION DE LA FRANCE. C'EST NOTRE VOLONTE, MAIS CELA VEUT DIRE QUE, DE L'EXTERIEUR, IL NE FAUT PAS QUE, PRENANT PRETEXTE DE LA FORMULE "L'AFRIQUE AUX AFRICAINS", D'AUTRES, VENUS DE L'EXTERIEUR,DESTABILISENT CE CONTINENT PACIFIQUE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- QUITTONS, SI VOUS LE VOULEZ BIEN, MONSIEUR LE PRESIDENT, LES PROBLEMES RELATIFS A LA SECURITE DU CONTINENT AFRICAIN. LE PROBLEME DE L'AIDE FRANCAISE AUX ETATS AFRICAINS SERA SANS DOUTE EVOQUE LORS DE CE SOMMET DE PARIS. N'Y A-T-IL PAS CHEZ CERTAINS DE NOS INTERLOCUTEURS LA CRAINTE QUE LA CRISE ECONOMIQUE MONDIALE N'AMENE LA FRANCE A NE PAS DEVELOPPER SON AIDE VOIRE MEME A LA REDUIRE, QUE CE SOIT SUR-LE-PLAN FINANCIER OU SUR-LE-PLAN DE L'ASSISTANCE TECHNIQUE ? LE PRESIDENT.- LA FRANCE MAINTIENDRA ET DEVELOPPERA SON AIDE. JE VOUS LE DIT DE LA FACON LA PLUS NETTE. NATURELLEMENT, LE NIVEAU DE CETTE AIDE EST, EN QUELQUE SORTE, LIE A NOTRE PROPRE EXPANSION ECONOMIQUE. VOUS SAVEZ QUE L'OBJECTIF QUE NOUS NOUS SOMMES FIXE, QUI EST DE 0,7 % DU PRODUIT INTERIEUR BRUT `PIB` CONSACRE AU DEVELOPPEMENT, DEPEND DU VOLUME DE CE PRODUIT INTERIEUR BRUT QUI JADIS AUGMENTAIT ASSEZ RAPIDEMENT ET QUI MAINTENANT AUGMENTE AU CONTRAIRE PLUS LENTEMENT. MAIS J'AI REGARDE LES CHIFFRES. POUR 1977 ET 1978, NOS CHIFFRES SONT D'ENVIRON 0,62, 0,63 % DE NOTRE PRODUCTION INTERIEURE BRUTE CONSACREE A L'AIDE AU DEVELOPPEMENT. SI ON COMPARE AU GROUPE DES PAYS INDUSTRIALISES, NOUS FAISONS EN GROS DEUX FOIS PLUS QUE LA MOYENNE DES AUTRES. JE PEUX VOUS DIRE QUE LA FRANCE MAINTIENDRA SON EFFORT ET QUE MEME LE REDRESSEMENT DE NOTRE SITUATION ECONOMIQUE, AUQUEL NOUS CONSACRONS NOS EFFORTS, PERMETTRA DE POURSUIVRE L'AUGMENTATION DE NOTRE AIDE AU DEVELOPPEMENT
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- LE 5EME SOMMET FRANCO - AFRICAIN DOIT NORMALEMENT SE PENCHER SUR LA QUESTION DU RENOUVELLEMENT EN 1980 DE LA CONVENTION DE LOME, CONVENTION QUI LIE 53 ETATS D'AFRIQUE, DES CARAIBES ET DU PACIFIQUE `ETATS ACP` AVEC LES NEUF PAYS DE LA COMMUNAUTE_ECONOMIQUE_EUROPEENNE `CEE`. N'Y A-T-IL PAS CHEZ CERTAINS DE NOS INTERLOCUTEURS AFRICAINS LA CRAINTE QUE L'EXTENSION DE CETTE CONVENTION A DE NOMBREUX AUTRE ETATS DU TIERS-MONDE N'ABOUTISSE A UNE SUPPRESSION DES AVANTAGES ACQUIS PAR LES PREMIERS SIGNATAIRES DE LA CONVENTION ? LE PRESIDENT.- SI L'EVOLUTION ETAIT CELLE QUE VOUS DECRIVEZ, NATURELLEMENT, ON OBTIENDRAIT CE RESULTAT, C'EST-A-DIRE UNE DILUTION DE L'AVANTAGE ET UNE CERTAINE ATTENUATION DE CE QUE CES AVANTAGES REPRESENTAIENT POUR LES PREMIERS PARTENAIRES DE LA COMMUNAUTE_ECONOMIQUE_EUROPEENNE. C'EST POURQUOI NOUS DEVONS ETRE TRES ATTENTIFS DANS L'EXTENSION ET EN-PARTICULIER LIMITER CETTE EXTENSION A DES ETATS QUI ONT DES RELATIONS PARTICULIERES HISTORIQUES VIS-A-VIS DES PAYS DE LA COMMUNAUTE. JE PENSE EN-PARTICULIER A CERTAINS PETITS ETATS QUI ONT RECEMMENT, COMME VOUS LE SAVEZ, ACCEDE A L'INDEPENDANCE EN AFRIQUE. NOUS ESTIMONS QU'IL NE FAUT PAS ALLER AU-DELA ET, D'AUTRE_PART, NOUS PENSONS QU'IL FAUT DANS LE FONCTIONNEMENT DE CE FUTUR ACCORD, MAINTENIR LE CARACTERE PREFERENTIEL, QUI A ETE DONNE AUX RELATIONS ENTRE LA COMMUNAUTE_ECONOMIQUE_EUROPEENNE ET LES ETATS D'AFRIQUE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- LA MENACE DE LA SECHERESSE DEMEURE SUSPENDUE, MONSIEUR LE PRESIDENT, SUR DE NOMBREUX ETATS DU SAHEL AVEC SES DRAMATIQUES CONSEQUENCES HUMAINES. LE SOMMET DE PARIS DEVRAIT-IL, DANS VOTRE ESPRIT, FAIRE DE NOUVELLES PROPOSITIONS POUR UN ACCROISSEMENT RADICAL DE LA SOLIDARITE INTERNATIONALE FACE A CE DRAME ? LE PRESIDENT.- NOUS FERONS DE TELLES PROPOSITIONS. NOUS PARLERONS DE LA QUESTION DU SAHEL ET DE LA SECHERESSE AU-COURS DE NOTRE REUNION ET JE PEUX VOUS DIRE D'UNE_PART QUE LA FRANCE ANNONCERA L'AUGMENTATION DE SA CONTRIBUTION A LA LUTTE CONTRE LA SECHERESSE ET D'AUTRE_PART, SA PARTICIPATION A CERTAINS GRANDS TRAVAUX QUI ONT POUR OBJET L'AMELIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA REGION. JE PENSE EN-PARTICULIER A CE QU'ON APPELLE " LA MISE EN VALEUR DU FLEUVE SENEGAL " ET QUI INTERESSE, VOUS LE SAVEZ, A LA FOIS LE SENEGAL, LE MALI ET LA MAURITANIE. SUR CES DEUX POINTS, NOUS FERONS DES PROPOSITIONS ET NOUS INDIQUERONS L'ACCROISSEMENT DE NOTRE CONTRIBUTION. JE DIRAI QUE CETTE ATTITUDE DE LA FRANCE SERA CELLE QUI ILLUSTRERA NOTRE VOLONTE PROFONDE EN CE QUI CONCERNE NOS RELATIONS AVEC L'AFRIQUE, QUI EST D'ETABLIR ENTRE L'EUROPE ET L'AFRIQUE UNE VERITABLE FRATERNITE ET D'APPORTER NOTRE AIDE ET NOTRE _CONCOURS AUX PROBLEMES QUI SONT LES PROBLEMES LES PLUS PROFONDS DE L'AFRIQUE, C'EST-A-DIRE SON DEVELOPPEMENT ET A CERTAINS EGARDS, SA LUTTE CONTRE LES FLEAUX NATURELS ET NOTAMMENT LA SECHERESSE
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`POLITIQUE ETRANGERE `RELATIONS FRANCO - AFRICAINES` QUESTION.- MONSIEUR LE PRESIDENT, UN HEBDOMADAIRE FRANCAIS QUI N'EST PAS CONSIDERE COMME L'UN DES PARTISANS LES PLUS CHAUDS DE VOTRE POLITIQUE, VOUS APPELAIT, IL Y A QUELQUES SEMAINES, " GISCARD L'AFRICAIN ". POUVEZ-VOUS NOUS DIRE QUELQUES-UNES DES RAISONS PERSONNELLES OU DES RAISONS POLITIQUES QUI EXPLIQUENT L'INTERET PRIVILEGIE QUE VOUS MANIFESTEZ A L'EGARD DU CONTINENT AFRICAIN ? LE PRESIDENT.- IL Y A DEUX SORTEE DE RAISONS. LA PREMIERE RAISON EST UNE RAISON PERSONNELLE. J'AIME L'AFRIQUE. JE VAIS VOUS DIRE POURQUOI. LA SECONDE EST UNE RAISON POLITIQUE. JE CROIS QU'IL Y A UNE TRES GRANDE IMPORTANCE A CE QUE LES RELATIONS ENTRE L'EUROPE ET L'AFRIQUE AIENT UN CARACTERE A LA FOIS TRES INTENSE ET TRES EXEMPLAIRE
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`POLITIQUE ETRANGERE ` RELATIONS FRANCO - AFRICAINES ` REPONSE` D'ABORD, J'AIME L'AFRIQUE - JE NE SAIS PAS SI VOUS CONNAISSEZ L'AFRIQUE - LES AFRICAINS, J'AIME LA NATURE AFRICAINE. JE TROUVE QUE C'EST UN CONTINENT D'UNE BEAUTE UNIQUE DANS LE MONDE. J'AIME LE CARACTERE AFRICAIN C'EST-A-DIRE CETTE SAGESSE, CETTE SIMPLICITE, CETTE HUMANITE, CETTE EGALITE ET J'AI TOUJOURS TROUVE QU'I Y AVAIT DANS L'AFRIQUE COMME DISAIENT LES ANCIENS, UNE SORTE DE CONTINENT MATERNEL POUR L'HUMANITE. C'EST D'AILLEURS, COMME VOUS LE SAVEZ, DE L'AFRIQUE QUE VIENT LE PEUPLEMENT DU RESTE DU MONDE. JE SOUFFRE DE VOIR CETTE AFRIQUE QUI EST LE PAYS DE LA PAIX, LE PAYS DU DIALOGUE, LE PAYS DE LA GAIETE, LIVREE A DES AFFRONTEMENTS QUI NE SONT PAS DU TOUT DANS SA _NATURE PROFONDE. PARTOUT OU LES AFRICAINS SONT ENTRE EUX, ILS ONT NATURELLEMENT DES DISPUTES, MAIS ILS LES REGLENT, COMME ILS LE DISENT EUX-MEMES, A L'AFRICAINE PAR DE LONGS ECHANGES DE VUES, DE LONGUES DISCUSSIONS ET ILS DEGAGENT DES SOLUTIONS PACIFIQUES. DONC, J'AIME L'AFRIQUE. MAIS D'AUTRE_PART, JE PENSE QUE LES RELATIONS ENTRE L'EUROPE ET L'AFRIQUE DOIVENT AVOIR UN CARACTERE PARTICULIER ET EXEMPLAIRE. VOUS SAVEZ QU'UN DES GRANDS PROBLEMES DE NOTRE TEMPS EST LA CREATION DE NOUVELLES RELATIONS ECONOMIQUES ENTRE LES GRANDS PAYS INDUSTRIALISES DU NORD ET LES PAYS EN DEVELOPPEMENT QUI SONT EN GENERAL DANS L'HEMISPHERE SUD. CECI, C'EST VRAI POUR LE MONDE, MAIS C'EST VRAI DANS NOTRE REGION DU MONDE OU LE NORD C'EST NOUS, ET OU LE SUD C'EST L'AFRIQUE. IL FAUDRAIT QUE, DANS CETTE REGION PARTICULIERE DU MONDE, IL Y AIT UNE RELATION EXEMPLAIRE ENTRE LES PAYS INDUSTRIALISES ET LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT AFRICAINS. C'EST POURQUOI JE PENSE QUE SI L'EUROPE POUVAIT DONNER L'EXEMPLE DE LA SOLIDARITE VIS-A-VIS DE L'AFRIQUE, A LA FOIS, ELLE REGLERAIT BIEN ENTENDU BEAUCOUP DE PROBLEMES DE NOTRE REGION ET EN MEME TEMPS, ELLE MONTRERAIT UN PEU LE CHEMIN POUR LE MONDE
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