28 août 2010 - Seul le prononcé fait foi

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Message de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, adressé aux parents de M. Guilad Shalit, un militaire franco-israélien retenu en otage à Gaza, le 28 août 2010.

Cher Noam, Chère Aviva,
Ce soir, à vous et à tous ceux, si nombreux, qui témoignent de cette impressionnante solidarité envers Guilad et sa famille, je veux dire combien je me sens proche de votre engagement et de votre action, alors que Guilad entre dans sa 25ème année.
Le sort inacceptable de ce jeune homme, privé depuis plus de quatre ans de liberté et de contacts avec les siens, nous émeut et nous réunit.
Guilad n'est pas un prisonnier de guerre, car les prisonniers de guerre ont des droits. Celui de recevoir la visite d'organisations humanitaires, celui d'échanger du courrier avec leurs proches. Guilad n'a pas ces droits car Guilad -- disons les choses - est un otage. Et c'est cette manière révoltante de traiter un être humain qui suscite notre indignation collective, en Israël, en France et partout dans le monde.
Ce cinquième anniversaire que Guilad passe prisonnier doit être le dernier. Des efforts obstinés ont été menés afin d'obtenir sa libération. S'ils n'ont pas encore abouti, soyez certains que jamais nous ne baisserons les bras. Notre action continue. Elle réussira £ Guilad doit pouvoir rentrer chez lui et retrouver les siens sans délai.
Chère Aviva, cher Noam, chers amis,
Votre modestie est à la mesure de votre détermination mais je veux vous dire combien j'admire votre ténacité sobre, digne, exemplaire face à l'inacceptable.
Il n'y a de votre part ni accusation, ni haine, ni rejet. Votre combat n'a rien à voir avec l'évidente nécessité de trouver une solution à la question palestinienne - et nous formons en ce moment de grands espoirs à cet égard - ou à la situation à Gaza. Votre combat, notre combat, est avant tout humanitaire. Parce que la détention, au secret, d'un être humain pendant plus de quatre ans est simplement contraire à tous les principes d'humanité. Tel est votre message, mon message, qui donne au cas de Guilad et à votre action une dimension universelle. J'appelle ceux qui détiennent votre fils à l'entendre et à mettre fin au calvaire d'un homme et de sa famille.
A vous, chers Noam et Aviva, à tous ceux qui vous entourent et qui vous soutiennent, je dis toute mon amitié, toute ma sympathie et toute mon estime pour cette grande démonstration de solidarité. Je veux surtout vous assurer de ma détermination, qui est intacte, pour obtenir la libération de Guilad, pour qu'il revienne enfin, au plus vite, auprès de vous.