11 novembre 1999 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur la participation de la France aux opérations militaires au Kosovo, Paris le 11 novembre 1999.

Monsieur le Ministre de la Défense,
Monsieur le Ministre,
Mesdames,
Messieurs,

Lorsque le 23 mars dernier, j'ai décidé, en accord avec le Gouvernement, d'engager nos armées, aux côtés de nos alliés, dans des opérations militaires visant à rétablir le droit et la paix au Kosovo, je n'ignorais pas que ce serait long et difficile. Il fallait pourtant agir, au nom des valeurs qui sont celles de la République et de l'idée que nous nous faisons de la dignité des hommes.
Nous avions retenu une stratégie que nous avons défendue avec succès au sein de l'Alliance, parce qu'elle était la seule -je crois- qui préservait l'avenir.
Fort heureusement pour le peuple Kosovar, mais aussi pour la morale et le pour le droit international, cette stratégie a réussi.
Vous avez été les artisans de ce succès, de cette victoire des démocraties sur un système intolérable d'oppression et de négation des droits de la personne humaine.
C'est pourquoi j'ai tenu à vous exprimer personnellement aujourd'hui, en présence et au nom aussi du Gouvernement, la gratitude de la Nation.
Sans vous, sans votre courage, votre compétence et votre détermination, la révolte et l'indignation ressenties par l'immense majorité des Français auraient été impuissantes à s'exprimer.
Vous avez accepté de risquer votre vie dans les opérations aériennes et navales ou, plus tard, dans le rétablissement de la paix au Kosovo et il était juste que la Nation vous exprime sa reconnaissance.
Bien évidemment, ce n'est pas à vous seuls, présents ici, qui avez été choisis en raison de vos états de service pour représenter l'ensemble de nos forces engagées au Kosovo, que revient tout le mérite du succès de nos armes.
Et je tiens à rendre hommage, devant vous, à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué à ce que la France tienne son rang dans les opérations difficiles, dangereuses, risquées, et je tiens -notamment- à rendre hommage, un hommage particulier, au Général Kelche, le chef d'état-major de nos armées.
Enfin, avant de procéder à la remise des décorations que vous ont valu votre compétence et votre courage, je tiens à vous dire le plaisir personnel que j'éprouve à présider cette cérémonie que j'ai voulue moins traditionnelle qu'à l'habitude, dans ce Palais de l'Elysée qui est celui de tous les Français, et ceci pour lui donner le caractère exceptionnel qu'à mes yeux elle mérite.