16 juillet 1996 - Seul le prononcé fait foi

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Toast de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur les relations franco-gabonaises et l'aide de la France à l'Afrique, Libreville le 16 juillet 1996.

Monsieur le Président de la République, mon cher Omar,
- Madame la Présidente, ma chère Edith,
- Monsieur le Premier ministre,
- Mesdames et messieurs les ministres,
- Mesdames,
- Messieurs,
- Mes chers amis,
- Je voudrais vous remercier, monsieur le Président de la République, pour l'accueil toujours si chaleureux que vous nous avez réservé, à la délégation qui nous accompagne et à moi-même, et aussi pour les très amicales paroles que vous avez prononcées et qui marquent bien les liens particuliers qui nous unissent. J'ai été notamment sensible au fait que, malgré le faste de la soirée, tu veuilles bien te souvenir que nous tutoyons depuis trente ans.
- Ces paroles amicales illustrent à mes yeux la profondeur de l'amitié qui au-delà de nos personnes lie nos deux pays, cette amitié qui fut scellée, il y a cent-cinquante ans, sous les auspices de la lutte contre l'esclavage.
- Le Gabon, cet "Ami très cher et très fidèle de la France", comme le Général de Gaulle l'avait décrit un jour, et le pays que j'ai l'honneur de représenter s'estiment et se comprennent.
- Ils se comprennent tout d'abord, parce qu'ils parlent, c'est vrai, la même langue. La francophonie est pour nos deux pays une belle cause. Pour le monde, elle est aussi un signe de culture et d'espérance, un moyen enfin de s'exprimer hors des dangers de l'uniformisation culturelle qui pourrait nous guetter.
- Nos pays se comprennent encore, me semble-t-il, parce qu'ils attachent la même importance à la liberté. Ici, à Libreville, comme chez nous, en France, nous bâtissons jour après jour cette liberté que jadis nos pairs - les vôtres, les nôtres - ont défendu avec leur sang et qu'aujourd'hui nous faisons vivre avec nos mains et nos coeurs.
- Nos pays se comprennent, enfin, parce qu'ils croient en l'Afrique, en dépit des soubresauts qui, trop souvent encore, et parfois aux portes même du Gabon, secouent ce continent mais nous y croyons et le temps nous donnera raison. Nos pays se comprennent enfin en raison des liens personnels qui vous lient, monsieur le Président, qui te lient, mon cher Omar, à la France, et permettez-moi de souligner les relations anciennes, trente-et-un an, effectivement, d'estime, de confiance, d'amitié, d'affection qui nous unissent vous et moi, toi et moi, depuis si longtemps.
- Chacun sait, monsieur le Président, le rôle essentiel que, doyen écouté et respecté, vous jouez dans ces circonstances difficiles, pour rassurer ici, pour réconcilier là, pour faire entendre partout la voix de la modération et la voix de la sagesse. Je peux en porter encore un récent témoignage.
- J'aurai demain, à Franceville, chez vous, dans votre région, l'occasion d'exposer la façon dont la France dont vous avez souligné l'importance qu'elle porte à l'Afrique, entend contribuer à la nécessaire dynamisation des économies africaines.
- Permettez-moi donc ce soir, de me borner à vous dire que, dans un contexte où l'aide publique internationale tend malheureusement à stagner, je souhaite comme je l'ai souligné récemment à Lyon, lors de la réunion du G7, à laquelle vous avez fait allusion, que l'effort ne se relâche pas et qu'il augmente. C'est au moment où l'Afrique est pleine de promesses, qu'il nous faut tenir bon. C'est au moment où l'Afrique change, qu'il nous faut rester fidèle et affirmer notre confiance dans ce continent. C'est une exigence historique, morale et politique.
- Voilà ce que j'aurai l'occasion, mon cher Omar, de développer demain, en attendant je voudrais pour ce soir, avant de partager ce repas amical lever mon verre en l'honneur de Mme Edith Bongo, en ton honneur, en l'honneur surtout de l'ensemble du peuple gabonais pour qui j'ai depuis longtemps beaucoup d'estime et beaucoup d'amitié.
- Vive le Gabon !
- Vive la France !
- Vive l'amitié franco gabonaise.\