5 septembre 1989 - Seul le prononcé fait foi

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Lettre de M. François Mitterrand, Président de la République, adressée à M. Virgilio Barco, Président de la République de Colombie, sur la coopération internationale pour la répression du trafic de la drogue et son blanchiment, Paris, le 5 septembre 1989.

Monsieur le président,
- L'action courageuse et résolue que vous venez d'engager contre les trafiquants de drogue suscite admiration et espoir dans tous les pays qui ont, à un titre ou un autre, à souffrir de ce fléau.
- La France qui a toujours été au premier rang de la lutte contre le trafic des stupéfiants, a tenu à ce que les dirigeants des pays industrialisés réunis à Paris, en juillet dernier, aient une discussion approfondie sur ce sujet. Les conclusions du Sommet de l'Arche à ce propos vont directement dans le sens de la politique de votre gouvernement. Le problème du blanchiment de l'argent de la drogue est en particulier au centre de nos préoccupations et une réunion des Sept se tiendra la semaine prochaine à Paris pour étudier l'adaptation des systèmes juridiques et le renforcement de l'entraide judiciaire multilatérale.
- Mon intention est de prolonger cette action dans le cadre de la Communauté européenne, dont la France assume actuellement la Présidence et de saisir le Conseil européen de décembre prochain de ce sujet.
- Dans les circonstances dramatiques que traverse votre pays, il me paraît indispensable de renforcer la coopération dans la lutte contre la drogue, entreprise ces dernières années par l'installation à Bogota d'une antenne de l'Office de répression du trafic des stupéfiants. Le gouvernement français est disposé à vous apporter l'assistance technique et juridique nécessaire pour renforcer votre dispositif de répression.
- Si vous l'estimez souhaitable, une mission de spécialistes pourrait se rendre très rapidement à Bogota pour évaluer vos besoins et les moyens d'y répondre.
- Au moment où le gouvernement et le peuple colombien sont engagés dans un combat dont chacun mesure l'importance et les difficultés, je tiens à vous redire ma sympathie profonde et mon soutien personnel.
- Je vous prie de croire, monsieur le Président, à l'assurance de ma haute considération et de mon entière solidarité.\