4 juin 1989 - Seul le prononcé fait foi
Message de M. François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion du Congrès de la Ligue des Droits de l'homme, Paris, dimanche 4 juin 1989.
A quelques semaines du 2ème centenaire de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, il est bien naturel que je m'adresse plus particulièrement à votre Congrès.
- Ce ne sont pas les commémorations qui manquent cette année. Que d'institutions, que d'associations qui tiennent à marquer leur place dans la descendance de la déclaration du 26 août 1789 £ mais la Ligue des Droits de l'Homme y occupe tout de même une place à part. Les Droits de l'Homme font l'objet d'un consensus général, d'un consensus qui n'est pas toujours exempt d'arrière-pensées, de sous entendus ou de malentendus £ mais on n'en discute plus le principe, et je m'en réjouis. Il n'en allait pas de même, assurément, lorsque la Ligue a été créée, il y a 91 ans. Il n'y avait alors, dans le camp des Droits de l'Homme ni concurrence, ni surenchère.
- Vous le savez, pour l'avoir vécu et pour le vivre encore : la cause des Droits de l'Homme est un combat de tous les jours, un combat exigeant. Vous allez débattre de la citoyenneté. Vous avez tenu, par ce choix, à marquer le caractère indivisible des Droits de l'Homme et des Droits du Citoyen. Vous avez raison historiquement. Ce n'est pas par hasard si les dix-sept articles de la Déclaration de 1789 mêlent intimement les principes d'organisation politique et l'affirmation des droits de la personne. Les deux thèmes sont indissolublement liés et sont comme l'écho l'un de l'autre.
- Et vous avez raison pour l'avenir. Il n'est pas nécessaire, pour faire progresser les Droits de l'Homme, d'en allonger indéfiniment la liste, de noyer les 17 articles de 1789 dans un océan de proclamations nouvelles comme beaucoup sont tentés de le faire. C'est par la consolidation et par l'élargissement de la citoyenneté que l'on progressera dans les faits. Continuez d'être le "modèle vivant et agissant" dont parlait Alain. C'est votre vocation, c'est votre tradition et c'est, pour la République, une nécessité.\
- Ce ne sont pas les commémorations qui manquent cette année. Que d'institutions, que d'associations qui tiennent à marquer leur place dans la descendance de la déclaration du 26 août 1789 £ mais la Ligue des Droits de l'Homme y occupe tout de même une place à part. Les Droits de l'Homme font l'objet d'un consensus général, d'un consensus qui n'est pas toujours exempt d'arrière-pensées, de sous entendus ou de malentendus £ mais on n'en discute plus le principe, et je m'en réjouis. Il n'en allait pas de même, assurément, lorsque la Ligue a été créée, il y a 91 ans. Il n'y avait alors, dans le camp des Droits de l'Homme ni concurrence, ni surenchère.
- Vous le savez, pour l'avoir vécu et pour le vivre encore : la cause des Droits de l'Homme est un combat de tous les jours, un combat exigeant. Vous allez débattre de la citoyenneté. Vous avez tenu, par ce choix, à marquer le caractère indivisible des Droits de l'Homme et des Droits du Citoyen. Vous avez raison historiquement. Ce n'est pas par hasard si les dix-sept articles de la Déclaration de 1789 mêlent intimement les principes d'organisation politique et l'affirmation des droits de la personne. Les deux thèmes sont indissolublement liés et sont comme l'écho l'un de l'autre.
- Et vous avez raison pour l'avenir. Il n'est pas nécessaire, pour faire progresser les Droits de l'Homme, d'en allonger indéfiniment la liste, de noyer les 17 articles de 1789 dans un océan de proclamations nouvelles comme beaucoup sont tentés de le faire. C'est par la consolidation et par l'élargissement de la citoyenneté que l'on progressera dans les faits. Continuez d'être le "modèle vivant et agissant" dont parlait Alain. C'est votre vocation, c'est votre tradition et c'est, pour la République, une nécessité.\