22 mai 1989 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur l'enfant et la famille, à l'occasion de la remise des médailles de la famille française, Paris, le 22 mai 1989.

Je vous remercie aussi assurant la transition Monsieur le Président pour tout le travail que vous accomplissez à la tête des associations familiales.
- L'ensemble de ces associations se consacre avec beaucoup de dévouement aux tâches qu'elles ont bénévolement entreprises. J'aurai l'occasion de le leur dire lors du congrès auquel je me rendrais avec plaisir.
- C'est une rencontre annuelle que nous avons. J'ai devant moi des mères de famille et des pères de famille qui assument de lourdes charges puisque ce sont des familles les plus nombreuses où les efforts et le dévouement ont été le plus remarqués. Ce n'est pas si simple. A travers les années beaucoup de petits enfants grandissent, on ne sait pas au fond à quel âge c'est le plus aisé, j'allais dire on ne sait pas à quel âge c'est le plus difficile, c'est toujours difficile même si en compensation on reçoit beaucoup d'amour, d'affection.
- Vous remplissez un rôle indispensable à la vie nationale et un rôle individuel exemplaire c'est pourquoi je tiens à ce que régulièrement nous nous retrouvions pour souligner les mérites de celles et ceux d'entre vous qui nous ont été signalés par les personnes qualifiées afin de vous remettre des distinctions que modestement vous mettrez ensuite dans un tiroir ou sur une étagère de votre maison mais qui resteront comme un témoignage à l'égard de vos enfants, de ce que vous avez été capable de faire vous-même. Le courage, le dévouement, la disponibilité et des enfants pour vous et pour le pays cela fait beaucoup de raisons de vous en remercier.\
Toutes les politiques familiales s'élaborent. Cela sera traité précisément dans quelques semaines.
- C'est un souci pour moi comme pour le gouvernement, madame le secrétaire d'Etat, que de trouver des réponses à un certain nombre de problèmes qui peuvent apparaître comme limités mais qui n'en sont pas moins fort importants, indépendamment bien entendu des grandes questions qui se posent à la démographie française.
- Par exemple, la garde des enfants et puis comment garder des enfants, pour les intéresser pour que ce temps de garde lorsqu'ils sont en âge de s'instruire puisse être utile pour eux sans que cela soit ennuyeux. L'objet d'une garde c'est aussi de soulager la mère de famille quand d'ailleurs ce n'est pas une nécessité absolue lorsqu'une mère de famille travaille à l'extérieur il faut bien assurer la sécurité et la présence auprès des enfants.
- Un autre souci, le gouvernement a agi dans ce sens, c'est l'ensemble des sévices ou des violences que subissent les enfants. Naturellement pas dans vos familles mais vous voyez cela souvent à côté de vous et vous avez une sorte de responsabilité collective. Oui, des images qui à la télévision, je ne me plains pas de la télévision, il ne s'agit pas de tomber dans l'excès, d'organiser des contrôles et des censures mais la vision de la violence produit un effet infiniment plus grave sur une sensibilité d'enfant que la lecture ou que les images immobiles que l'on avait dans les livres de la génération précédente. Bref, leur sensibilité est durement éprouvée. Beaucoup de responsables de ces moyens d'informations le savent, ils sont même souvent père ou mère de famille, il ne faut pas croire qu'il y a un monde d'un côté qui veut dire n'importe quoi et d'autre part ceux qui s'en plaignent. Je crois qu'une concertation utile sans imposition particulière doit s'instaurer pour protéger cette sensibilité. Il y a aussi les violences, des violences sexuelles, les incitations de toutes sortes qui on le voit bien en lisant les journaux ont tendance à se multiplier et je crois qu'il faut que nous réfléchissions sérieusement à ces questions car rien n'est plus important que de protéger un enfant dans sa totalité physique, mentale et spirituelle.
- Enfin, nous reparlerons de tout cela en d'autres circonstances et le moment vient où il faut bien aussi s'arrêter à ce petit air de fête que représente la remise d'une distinction. C'est ce que je vais faire maintenant. Je souhaiterai globalement bonne chance et bonheur à celles et ceux qui les recevront et quand nous nous séparerons nous aurons le sentiment d'avoir mis comme cela une petite pierre blanche sur le long chemin de votre responsabilité familiale.\