4 avril 1989 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur l'amitié franco-allemande et la célébration du bicentenaire de la Révolution française, Günzburg le 4 avril 1989.

Je suis très sensible à l'accueil de votre ville ainsi qu'aux paroles que vous venez d'exprimer, monsieur le maire.
- Il m'est très agréable de me retrouver une fois de plus dans votre pays afin de poursuivre les échanges multiples que j'ai avec votre Chancelier déjà depuis plusieurs années.
- Nous travaillons pour une meilleure entente entre nos deux pays et de ce point de vue, les progrès sont tout à fait remarquables. Nous travaillons pour la construction de l'Europe et nos conversations nous permettront de mieux préparer les prochaines rencontres entre les douze pays de la Communauté. Nous travaillons pour la paix et pour définir les chemins qui y mènent car rien n'est plus important pour le monde et particulièrement pour l'Europe que de fonder une ère de prospérité qui ne sera possible que dans la concorde entre les pays qui composent notre continent.
- J'ai écouté avec intérêt et plaisir le récit des rencontres du passé qui ont marqué les grandes étapes des relations entre l'Allemagne et la France et particulièrement bien entendu cette région.
- On m'a dit, en effet, que j'étais le deuxième chef d'Etat français à venir à Günzburg. On m'avait dit aussi que le premier n'avait pas réglé toutes ses dettes à l'égard du guide qui l'avait conduit jusqu'ici. Alors, puisque le premier a laissé des dettes, le deuxième essaie de réparer les dommages. J'ai entre les mains une médaille d'or célébrant le bicentenaire de la Révolution française. C'est la première que j'aie dans les mains. Elle représente à peu près - j'ai demandé que l'on fasse le calcul - la valeur de ce qui a été oublié par Napoléon. Alors je la confie au maire de votre ville qui la gardera en souvenir de l'amitié franco-allemande. Cette année verra beaucoup de cérémonies en France et dans le monde pour la célébration de ce bicentenaire £ j'aurai à offrir quelques souvenirs de ce genre aux chefs d'Etat qui viendront dans mon pays.
- J'ai devant moi la marque d'un jumelage entre Gunzburg et Lunnion. C'est bien la marque que la réconciliation d'après guerre mondiale qui est devenues plus qu'une réconciliation, une véritable amitié, est désormais entrée dans nos moeurs en même temps que dans nos coeurs.
- Ce seront les peuples qui feront l'Europe et particulièrement les peuples allemands et français. Je vous dis mon espoir mais il y faudra encore du travail. Soyez sûrs en tout cas de notre volonté de réussite.\