15 mars 1988 - Seul le prononcé fait foi
Discours de M. François Mitterrand, Président de la République, sur la politique de défense, le rôle de l'armée de l'air et celui des réservistes, sur la base aérienne de Creil, mardi 15 mars 1988.
Messieurs,
- J'ai désiré visiter cette base pendant que s'y déroule une partie des manoeuvres générales de l'armée de l'air dont on me disait à l'instant qu'elles s'exécutent partout en France et dans le même moment.
- Pourquoi avoir choisi Creil ? C'est parce qu'ici se déroule une expérience particulière, on pourrait dire unique dans son genre, une première : l'ensemble des personnels de l'armée de l'air, partout, et l'ensemble des matériels, prennent part à la démonstration, tandis que sont rassemblés réserves et actives avec le désir ici même, j'ai pu le constater, de donner aux réservistes les responsabilités les plus variées, conformes à leur instruction, et leur permettant de remplir un rôle entier de responsabilité directe dans le -cadre de l'opération générale. Enfin j'ai pu voir le déploiement d'une unité aérienne de combat sur une base dont le fonctionnement général et la production défense sont pour l'essentiel assurés par des personnels des réserves. Cela vaudra quelques leçons dont nous parlerons tout à l'heure.
- J'ai assisté à un certain nombre de démonstrations, j'ai pu parler à certains d'entre vous, et j'ai vu combien s'était réalisée la symbiose entre les personnels, quelles que soient leur origine et leur qualification. Cette démonstration est pour moi très instructive, comme elle doit l'être pour vous, à des titres divers.
- Me viennent à l'esprit quelques considérations touchant à notre arme aérienne. Vous en faites aujourd'hui l'expérience, depuis une quinzaine de jours, dans le pays, vous êtes ici les éléments d'un tout. Vous devez avoir conscience d'être parmi ceux qui démontrent à l'exercice que la France et son armée sont prêtes en permanence à remplir leur devoir en cas de nécessité. Cette arme, sa mobilité, lui permet de se disperser, s'abriter, se défendre, attaquer, réparer rapidement des dommages, des dégâts, de porter ses feux, dans des délais très brefs, en profondeur, vers l'attaquant.
- Vous constituez, messieurs, l'une des composantes essentielles de notre défense, c'est-à-dire de la sécurité du pays. Vous devez être capables de réagir vite, de conserver en tout -état de cause une valeur opérationnelle constante en dépit des attaques, de la surprise et de la puissance. Ces démonstrations que j'ai vues, dont chacune était notable, prouvent qu'il s'agit là d'un ensemble d'actions complémentaires, jusqu'à cette destruction puis réparation de piste, dont j'ai pu constater qu'elle pouvait se réaliser en deux heures, puisque vous avez rassemblé les techniques les plus modernes, servies par des hommes remarquablement exercés et un matériel très au point. Cela ne peut qu'encourager la puissance publique à développer ses recherches et à prendre aussi ses décisions. Je pense à la nécessité de l'avion de combat futur dont nous avons besoin pour la décennie prochaine. Notre armée de l'air en a besoin, et nos intérêts industriels ne sont pas à négliger.\
Dans la panoplie de vos démarches, je n'oublie pas non plus les actions humanitaires, celles que vous mettez constamment en action dans le monde. L'opinion ne le sait pas toujours. Dois-je citer vos interventions dans le Pacifique sud lors du dernier cyclone, auprès des camps de réfugiés d'Ethiopie, auprès des populations sinistrées de Colombie, ou du Mexique ?
- C'est un devoir qu'on accomplit, 24 heures sur 24, auquel les réservistes apportent, lorsqu'ils sont appelés, le maximum de leur temps, de leur énergie et de leur compétence et ce, jusqu'à des actions peut-être moins spectaculaires, - mais ce n'est pas le spectacle qui est en cause -, mais très importantes, en France, Outre-mer, partout où nous sommes appelés : transport d'organes, évacuation sanitaire, recherche de sinistrés et leur sauvetage. J'ai vu à quel point vous aviez su représenter un spectacle qui aurait pu être tragique, s'il avait été authentique, mais qui n'en montrait pas moins que vous aviez étudié jusque dans le détail, avec des personnels professionnellement spécialisés comment évacuer dans le minimum de temps et avec le maximum de sécurité, des hommes blessés.\
Ma deuxième réflexion portera précisément sur les hommes. A quelqu'endroit que l'on se trouve, quand on appartient à l'armée française et particulièrement à l'armée de l'air, puisque je suis là devant elle, doit s'imposer une notion de complémentarité de l'un à l'autre et d'un service à l'autre, de solidarité, d'entraînement, d'harmonie dans les dispositions à prendre, lorsqu'il s'agit de tactiques de combat, de connaissance des matériels, savoir aussi jusqu'où chacun d'entre vous peut aller. C'est dans ce sens qu'il est très important que la réserve vienne épauler l'active. Cela permet, selon les paroles que j'ai entendues tout à l'heure, émanant d'un officier général, de durer, de survivre, de poursuivre l'action. Je considère cette participation massive du personnel de réserve comme un exemple très remarquable de ce que peut faire une nation, lorsqu'elle est déterminée à se défendre. Ceci exige qu'elle soit aussi déterminée, y compris quand elle n'a pas besoin de se défendre mais qu'elle doit s'entraîner si jamais, bref, être prête à l'échéance.
- Ce n'est pas facile. Chacun d'entre vous, messieurs, qui appartenez à la réserve, vous avez vos obligations professionnelles, vos occupations, votre vie de famille, vous répondez à l'appel qui est fait pour mieux vous instruire et pour mieux servir. Cela demande aussi disponibilité de l'esprit, volonté de servir, que je n'ai pas pu ne pas remarquer. C'est une affaire de détermination. La France veut-elle rester maîtresse de son destin ? Je pose la question, je connais la réponse. Encore faut-il le démontrer. Ces quelques moments passés ensemble, ici, ont précisément pour objet de prouver à la Nation qu'elle serait défendue.
- C'est aussi une justification du service national. On forme des personnels qui apportent leurs forces et leurs compétences quand il le faut. C'est aussi un lien essentiel entre la Nation et son armée. Elle apporte aux personnels de carrière comme un air de l'extérieur, comme elle permet de faire connaître à nos concitoyens la façon dont elle vit et la façon dont elle travaille. Je crois que l'armée, qui est à la pointe du progrès, ne néglige pas pendant les week-ends d'entreprendre des campagnes - comment dirais-je - d'informations orientées pour mieux se faire comprendre, mieux se faire accepter. Si vous devez provoquer des gênes, il faut que les gens d'alentour sachent pourquoi et qu'ils l'acceptent, comme vous l'avez accepté vous-mêmes.
- Je salue, messieurs, votre savoir-faire, dont je n'ai eu naturellement qu'un très bref aperçu, votre disponibilité et votre foi dans la mission qui vous incombe et qu'après tout, vous-même, vous avez choisi.\
Ma troisième réflexion, qui sera la dernière, touche à notre stratégie. Nous devons faire face à l'éventualité de toute action menée contre nos intérêts, notre sécurité et notre indépendance. Vous connaissez notre stratégie, elle est dite de dissuasion et de dissuasion autonome.
- De dissuasion, c'est-à-dire qu'elle est faite pour interdire la guerre plus que pour la gagner, pour empêcher qu'un agresseur éventuel ne songe à attaquer la France, tant il prendrait de risques. De dissuasion, et de dissuasion nucléaire, puisque nous sommes l'un des seuls pays européens d'Occident à disposer de l'arme atomique. Cette dissuasion nucléaire n'est pas composée seulement par le nucléaire. Elle représente une combinaison appropriée de forces nucléaires et de forces conventionnelles, toujours dans le même objectif : empêcher, dissuader une guerre nucléaire en Europe. On peut en imaginer les désastres, mais songeons plutôt aux moyens de faire qu'elle ne puisse avoir lieu, d'où la nécessité pour le pays et son gouvernement, et ses responsables militaires, d'être toujours disponible pour détenir la maîtrise d'une arme, pour commander une armée dont les mouvements seront tels, par la célérité, la précision, que nul ne pourrait penser qu'il y aurait de notre part abandon ou faiblesse.
- Autonome aussi ai-je dit : cette force nucléaire de dissuasion dépend des ordres que donne le Président de la République. Nul ne peut, par dessus lui, décider pour la Nation et pour l'armée. Nous appartenons à une alliance `Alliance atlantique` et nous sommes des alliés loyaux, nous savons ce que nous lui devons et nous la considérons comme indispensable pour assurer la sécurité intercontinentale. Mais nous n'en avons pas moins décidé et maintenu la décision de décider nous-même de l'emploi et du moment de cet emploi, en même temps que de ses conditions, c'est-à-dire que nous restons maîtres de l'appréciation.
- Il faut bien parler de cela, étant bien entendu que la politique de la France tend à l'organisation de la paix et que nous entendons que la paix soit préservée par d'autres moyens que ceux de la menace de guerre, mais aussi par la préparation et par la combinaison des moyens qui permettront d'assurer l'équilibre entre les forces éventuellement ennemies, l'équilibre des forces. A quel niveau ? Au niveau le plus bas possible, d'où la nécessité du désarmement. Cette entreprise a commencé récemment. Nous l'approuvons sans réserves. Encore faut-il que ce désarmement conduise à plus de sécurité et que par paradoxe, il n'aboutisse pas à moins de sécurité pour nous-mêmes, ce qui exige aussi globalité, simultanéité, contrôle.
- Je n'insisterai pas davantage, messieurs. Vous m'avez donné l'occasion de dire en peu de mots les données essentielles sur lesquelles repose notre défense. J'ai pu constater, mais je n'avais pas besoin de le constater, sinon pour confirmer ma propre connaissance de vos moyens, de vos armes et de votre façon de faire, que vous étiez aptes à remplir votre tâche. Cette tâche, c'est le service de la France.
- Devant tout autre public, j'aurais conclu par des remerciements pour l'utile contact qui m'a permis de vous rencontrer cet après-midi. Je ne le ferai pas. Nul n'a besoin d'être remercié lorsqu'il s'agit de servir le pays.\
- J'ai désiré visiter cette base pendant que s'y déroule une partie des manoeuvres générales de l'armée de l'air dont on me disait à l'instant qu'elles s'exécutent partout en France et dans le même moment.
- Pourquoi avoir choisi Creil ? C'est parce qu'ici se déroule une expérience particulière, on pourrait dire unique dans son genre, une première : l'ensemble des personnels de l'armée de l'air, partout, et l'ensemble des matériels, prennent part à la démonstration, tandis que sont rassemblés réserves et actives avec le désir ici même, j'ai pu le constater, de donner aux réservistes les responsabilités les plus variées, conformes à leur instruction, et leur permettant de remplir un rôle entier de responsabilité directe dans le -cadre de l'opération générale. Enfin j'ai pu voir le déploiement d'une unité aérienne de combat sur une base dont le fonctionnement général et la production défense sont pour l'essentiel assurés par des personnels des réserves. Cela vaudra quelques leçons dont nous parlerons tout à l'heure.
- J'ai assisté à un certain nombre de démonstrations, j'ai pu parler à certains d'entre vous, et j'ai vu combien s'était réalisée la symbiose entre les personnels, quelles que soient leur origine et leur qualification. Cette démonstration est pour moi très instructive, comme elle doit l'être pour vous, à des titres divers.
- Me viennent à l'esprit quelques considérations touchant à notre arme aérienne. Vous en faites aujourd'hui l'expérience, depuis une quinzaine de jours, dans le pays, vous êtes ici les éléments d'un tout. Vous devez avoir conscience d'être parmi ceux qui démontrent à l'exercice que la France et son armée sont prêtes en permanence à remplir leur devoir en cas de nécessité. Cette arme, sa mobilité, lui permet de se disperser, s'abriter, se défendre, attaquer, réparer rapidement des dommages, des dégâts, de porter ses feux, dans des délais très brefs, en profondeur, vers l'attaquant.
- Vous constituez, messieurs, l'une des composantes essentielles de notre défense, c'est-à-dire de la sécurité du pays. Vous devez être capables de réagir vite, de conserver en tout -état de cause une valeur opérationnelle constante en dépit des attaques, de la surprise et de la puissance. Ces démonstrations que j'ai vues, dont chacune était notable, prouvent qu'il s'agit là d'un ensemble d'actions complémentaires, jusqu'à cette destruction puis réparation de piste, dont j'ai pu constater qu'elle pouvait se réaliser en deux heures, puisque vous avez rassemblé les techniques les plus modernes, servies par des hommes remarquablement exercés et un matériel très au point. Cela ne peut qu'encourager la puissance publique à développer ses recherches et à prendre aussi ses décisions. Je pense à la nécessité de l'avion de combat futur dont nous avons besoin pour la décennie prochaine. Notre armée de l'air en a besoin, et nos intérêts industriels ne sont pas à négliger.\
Dans la panoplie de vos démarches, je n'oublie pas non plus les actions humanitaires, celles que vous mettez constamment en action dans le monde. L'opinion ne le sait pas toujours. Dois-je citer vos interventions dans le Pacifique sud lors du dernier cyclone, auprès des camps de réfugiés d'Ethiopie, auprès des populations sinistrées de Colombie, ou du Mexique ?
- C'est un devoir qu'on accomplit, 24 heures sur 24, auquel les réservistes apportent, lorsqu'ils sont appelés, le maximum de leur temps, de leur énergie et de leur compétence et ce, jusqu'à des actions peut-être moins spectaculaires, - mais ce n'est pas le spectacle qui est en cause -, mais très importantes, en France, Outre-mer, partout où nous sommes appelés : transport d'organes, évacuation sanitaire, recherche de sinistrés et leur sauvetage. J'ai vu à quel point vous aviez su représenter un spectacle qui aurait pu être tragique, s'il avait été authentique, mais qui n'en montrait pas moins que vous aviez étudié jusque dans le détail, avec des personnels professionnellement spécialisés comment évacuer dans le minimum de temps et avec le maximum de sécurité, des hommes blessés.\
Ma deuxième réflexion portera précisément sur les hommes. A quelqu'endroit que l'on se trouve, quand on appartient à l'armée française et particulièrement à l'armée de l'air, puisque je suis là devant elle, doit s'imposer une notion de complémentarité de l'un à l'autre et d'un service à l'autre, de solidarité, d'entraînement, d'harmonie dans les dispositions à prendre, lorsqu'il s'agit de tactiques de combat, de connaissance des matériels, savoir aussi jusqu'où chacun d'entre vous peut aller. C'est dans ce sens qu'il est très important que la réserve vienne épauler l'active. Cela permet, selon les paroles que j'ai entendues tout à l'heure, émanant d'un officier général, de durer, de survivre, de poursuivre l'action. Je considère cette participation massive du personnel de réserve comme un exemple très remarquable de ce que peut faire une nation, lorsqu'elle est déterminée à se défendre. Ceci exige qu'elle soit aussi déterminée, y compris quand elle n'a pas besoin de se défendre mais qu'elle doit s'entraîner si jamais, bref, être prête à l'échéance.
- Ce n'est pas facile. Chacun d'entre vous, messieurs, qui appartenez à la réserve, vous avez vos obligations professionnelles, vos occupations, votre vie de famille, vous répondez à l'appel qui est fait pour mieux vous instruire et pour mieux servir. Cela demande aussi disponibilité de l'esprit, volonté de servir, que je n'ai pas pu ne pas remarquer. C'est une affaire de détermination. La France veut-elle rester maîtresse de son destin ? Je pose la question, je connais la réponse. Encore faut-il le démontrer. Ces quelques moments passés ensemble, ici, ont précisément pour objet de prouver à la Nation qu'elle serait défendue.
- C'est aussi une justification du service national. On forme des personnels qui apportent leurs forces et leurs compétences quand il le faut. C'est aussi un lien essentiel entre la Nation et son armée. Elle apporte aux personnels de carrière comme un air de l'extérieur, comme elle permet de faire connaître à nos concitoyens la façon dont elle vit et la façon dont elle travaille. Je crois que l'armée, qui est à la pointe du progrès, ne néglige pas pendant les week-ends d'entreprendre des campagnes - comment dirais-je - d'informations orientées pour mieux se faire comprendre, mieux se faire accepter. Si vous devez provoquer des gênes, il faut que les gens d'alentour sachent pourquoi et qu'ils l'acceptent, comme vous l'avez accepté vous-mêmes.
- Je salue, messieurs, votre savoir-faire, dont je n'ai eu naturellement qu'un très bref aperçu, votre disponibilité et votre foi dans la mission qui vous incombe et qu'après tout, vous-même, vous avez choisi.\
Ma troisième réflexion, qui sera la dernière, touche à notre stratégie. Nous devons faire face à l'éventualité de toute action menée contre nos intérêts, notre sécurité et notre indépendance. Vous connaissez notre stratégie, elle est dite de dissuasion et de dissuasion autonome.
- De dissuasion, c'est-à-dire qu'elle est faite pour interdire la guerre plus que pour la gagner, pour empêcher qu'un agresseur éventuel ne songe à attaquer la France, tant il prendrait de risques. De dissuasion, et de dissuasion nucléaire, puisque nous sommes l'un des seuls pays européens d'Occident à disposer de l'arme atomique. Cette dissuasion nucléaire n'est pas composée seulement par le nucléaire. Elle représente une combinaison appropriée de forces nucléaires et de forces conventionnelles, toujours dans le même objectif : empêcher, dissuader une guerre nucléaire en Europe. On peut en imaginer les désastres, mais songeons plutôt aux moyens de faire qu'elle ne puisse avoir lieu, d'où la nécessité pour le pays et son gouvernement, et ses responsables militaires, d'être toujours disponible pour détenir la maîtrise d'une arme, pour commander une armée dont les mouvements seront tels, par la célérité, la précision, que nul ne pourrait penser qu'il y aurait de notre part abandon ou faiblesse.
- Autonome aussi ai-je dit : cette force nucléaire de dissuasion dépend des ordres que donne le Président de la République. Nul ne peut, par dessus lui, décider pour la Nation et pour l'armée. Nous appartenons à une alliance `Alliance atlantique` et nous sommes des alliés loyaux, nous savons ce que nous lui devons et nous la considérons comme indispensable pour assurer la sécurité intercontinentale. Mais nous n'en avons pas moins décidé et maintenu la décision de décider nous-même de l'emploi et du moment de cet emploi, en même temps que de ses conditions, c'est-à-dire que nous restons maîtres de l'appréciation.
- Il faut bien parler de cela, étant bien entendu que la politique de la France tend à l'organisation de la paix et que nous entendons que la paix soit préservée par d'autres moyens que ceux de la menace de guerre, mais aussi par la préparation et par la combinaison des moyens qui permettront d'assurer l'équilibre entre les forces éventuellement ennemies, l'équilibre des forces. A quel niveau ? Au niveau le plus bas possible, d'où la nécessité du désarmement. Cette entreprise a commencé récemment. Nous l'approuvons sans réserves. Encore faut-il que ce désarmement conduise à plus de sécurité et que par paradoxe, il n'aboutisse pas à moins de sécurité pour nous-mêmes, ce qui exige aussi globalité, simultanéité, contrôle.
- Je n'insisterai pas davantage, messieurs. Vous m'avez donné l'occasion de dire en peu de mots les données essentielles sur lesquelles repose notre défense. J'ai pu constater, mais je n'avais pas besoin de le constater, sinon pour confirmer ma propre connaissance de vos moyens, de vos armes et de votre façon de faire, que vous étiez aptes à remplir votre tâche. Cette tâche, c'est le service de la France.
- Devant tout autre public, j'aurais conclu par des remerciements pour l'utile contact qui m'a permis de vous rencontrer cet après-midi. Je ne le ferai pas. Nul n'a besoin d'être remercié lorsqu'il s'agit de servir le pays.\