30 septembre 2016 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Hollande, Président de la République, sur les obsèques de l'homme politique israélien Shimon Peres et sur la relance du processus de paix au Proche-Orient, à Jérusalem le 30 septembre 2016.

JOURNALISTE : Cette cérémonie a été à la hauteur du Shimon PERES que vous avez connu ?
LE PRESIDENT : Oui, Shimon PERES c'était un des pères fondateurs d'Israël et c'était un homme de paix. Il fallait que cette cérémonie puisse rassembler tous ceux qui étaient non seulement des amis de Shimon PERES mais ceux qui voulaient la paix.
Je crois que les messages qui ont été passés, avec la présence aussi de Mahmoud ABBAS, le Président de l'Autorité palestinienne, étaient de dire que nous ne renoncions pas à la recherche d'une solution pour la paix ici, au Proche-Orient, entre Israéliens et Palestiniens.
Et puis enfin Shimon PERES était un ami de la France, un grand ami de la France. Il avait connu la France très tôt, lors des premières discussions qui pouvaient concerner les relations entre la France et Israël au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Ensuite, il avait été avec François MITTERRAND et puis tous les Présidents qui se sont succédé attaché à faire progresser la paix. Souvenons-nous des accords d'Oslo, hélas ! Qui n'ont pas pu trouver leur traduction.
Il parlait français, il aimait la culture française, il s'adressait à la France parce qu'il savait quel rôle elle pouvait et peut encore jouer aujourd'hui pour la paix. C'est pour cela qu'il était si important que je sois là comme Président de la République et que d'autres soient là, que la France soit largement représentée parce qu'au-delà des alternances, au-delà des majorités il y a toujours eu cette position constante de la France pour aller chercher la paix au Proche-Orient et il y a toujours eu cette relation amicale avec Shimon PERES qui était un ami de la France.
JOURNALISTE : Cette disparition de Shimon PERES peut être une occasion à saisir pour relancer un processus de paix qui, on le sait, est au point mort ?
LE PRESIDENT : Ce sera un message, un signal, aussi une occasion pour Mahmoud ABBAS de venir ici à Jérusalem, ce qui a été le cas, de rencontrer même brièvement le Premier ministre NETANYAHU.
J'ai eu un échange avec le Président de l'Autorité palestinienne, j'en aurai également tout à l'heure avec le Premier ministre israélien, le Président israélien parce que nous devons justement utiliser cette cérémonie particulièrement émouvante, avec cette idée que la paix n'est pas perdue dès lors qu'on se bat pour elle.
Il faut se battre pour la paix et donc, Shimon PERES par sa propre disparition a permis qu'il y ait encore un événement qui soit au service de la paix.
JOURNALISTE : Vous avez dit « la France était très représentée », vous-même, monsieur AYRAULT, monsieur SARKOZY. Dans quels termes s'est passé ce voyage en commun avec monsieur SARKOZY, deux Présidents dans un même avion, de quoi avez-vous parlé ?
LE PRESIDENT : Heureusement que dans la République française, au-delà des différences, au-delà des alternances, il y a des relations qui peuvent permettre que nous puissions nous retrouver tous, en tout cas tous ceux qui voulaient être là.
Et j'ai considéré que les responsables politiques, en l'occurrence l'ancien Président de la République Nicolas SARKOZY, dès lors qu'il voulait venir ici pour cette cérémonie, devait avoir toute sa place et, notamment dans l'avion. Merci.
JOURNALISTE : Merci.
LE PRESIDENT : Merci à vous.