12 décembre 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les lycées français à l'étranger notamment au Brésil, à Brasilia le 12 décembre 2013.

Monsieur le Gouverneur,
Mesdames, Messieurs qui représentez, ici, les autorités du Brésil,
Je vous remercie, au nom de la délégation que je conduis, pour votre accueil, ici, dans un établissement qui est, à la fois, français et brésilien et qui porte le beau nom de François Mitterrand.
On m'avait dit que j'allais inaugurer le lycée. C'était peut-être aller vite en besogne ou c'était pour accélérer les travaux ! J'aurais donc l'occasion de revenir Mais il m'a été bien précisé que, pour la Coupe du monde de football, tout devait être prêt. Je ne sais pas pourquoi pour la Coupe du monde de football Peut-être que l'équipe de France va être reçue ici ? L'un d'entre vous m'a déjà donné le match qui aurait lieu, ici, à Brasilia.
Mais, aujourd'hui, c'est une visite d'État que j'effectue au Brésil à l'invitation de la Présidente Dilma ROUSSEF et c'est un beau symbole que de commencer par l'inauguration d'un lycée. L'école française de Brasilia a été créée il y a 40 ans. Devenu lycée François-Mitterrand en 1996, aujourd'hui, transformé, j'allais dire recréé, ce lieu va permettre aux enfants de tous niveaux, de l'école jusqu'au lycée, d'être accueillis dans des conditions particulièrement favorables.
C'est un projet en tout point franco-brésilien : il a fallu la volonté des autorités de deux pays et une synthèse architecturale puisqu'un architecte brésilien et un architecte français ont enfanté ce lycée. Nous y trouverons donc le raffinement des deux cultures. Je veux, ici, les féliciter. Je sais aussi que l'entreprise ATOS a été chargée de la construction. Je ne doute pas que les ouvriers qui sont sur ce chantier auront à cur de le réaliser dans les délais prévus.
Alors, ce lycée accueille déjà 461 élèves. Je veux être précis pour les effectifs : 235 Brésiliens, 152 Français, 74 élèves d'autres nationalités. Mais on me dit qu'il y a aussi des élèves qui ont plusieurs nationalités.
L'idée, avec ce nouvel établissement, c'est de doubler la capacité, c'est-à-dire d'arriver jusqu'à 1000 élèves. Je suis convaincu que la communauté française saura faire confiance à cet établissement : c'est déjà le cas quand je vois les regards des parents et le bonheur des enfants. Voir une école en chantier, cela fait toujours plaisir. Cela veut dire que l'on n'y est pas ! Mais je sais aussi que beaucoup de Brésiliens et beaucoup de parents qui sont d'autres nationalités vont faire confiance à la qualité de notre enseignement.
Puisque je suis ici dans un établissement français, je veux, avec le ministre Laurent FABIUS, souligner combien nous contribuons au rayonnement de la langue française et de la culture française à travers ces établissements. Il y a 488 lycées français à l'étranger. Cela constitue le premier réseau scolaire étranger au monde : la France a le plus d'établissements au monde pour promouvoir l'enseignement, la langue et la culture de notre pays.
Ce réseau d'établissements accueille 320 000 élèves dans 131 pays avec 8 000 professeurs que je salue : certains sont des titulaires de l'Education nationale, d'autres peuvent être des contractuels. Ce réseau, loin d'être terminé, est en plein développement, comme on le constate ici à Brasilia. Depuis 2006, il a même accueilli 100 000 élèves supplémentaires avec 34 nouveaux établissements.
Au Brésil, le lycée François-Mitterrand est complété par l'école Renault à Curitiba, l'école française de Natal, le lycée Molière à Rio de Janeiro et le lycée Pasteur à Sao Paulo. Il y a toujours des lycées Pasteur, partout, parce qu'il y a aussi un lien avec ce que prétend faire la France : éduquer et soigner.
Le Gouvernement français je m'adresse ici à la communauté nationale, qui paye des impôts, comme partout : ces impôts servent aussi au financement de l'éducation à l'étranger contribue, avec plus de 500 millions d'euros chaque année, au financement du réseau scolaire extérieur. J'entends maintenir cet effort avec un financement mixte puisqu'il est aussi demandé une participation aux parents et souvent très significative D'où la question des bourses que nous avons essayé de poser une nouvelle fois pour les augmenter. Même si, comme toujours avec les bourses, la question des seuils de revenus peut, à l'évidence, poser des questions d'injustice ou d'inégalité.
Quelles sont les missions de nos lycées à l'étranger ? D'abord offrir un service d'éducation aux enfants de Français qui y ont droit. Ensuite, proposer une scolarisation à des enfants de toute nationalité : ici, d'abord, des Brésiliens parce que nous considérons que nous devons former toutes les élites et que les élèves d'autres nationalités qui sont passés ici serviront la France, parleront français, n'oublieront pas leurs années passées notamment au lycée François-Mitterrand. Ils se souviendront de ce qu'il leur aura été enseigné.
La dernière mission de nos établissements à l'étranger, c'est d'être une vitrine pour l'ensemble de notre système éducatif et de préparer même l'accueil dans nos universités. Je parle ici devant la ministre de l'Enseignement supérieur, parce que nous voulons accueillir plus d'étudiants étrangers dans nos universités et notamment des étudiants brésiliens. Nous avons un programme qui vise à accueillir 10 000 étudiants brésiliens en France dans nos universités. Nous considérons que, là aussi, c'est une chance et nous avons simplifié toutes les procédures pour y parvenir.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que j'étais venu dire à l'occasion de cette visite. D'abord, mes remerciements aux autorités brésiliennes pour le soutien qu'elles nous ont apporté au lycée, ici. Une prière à leur intention une prière laïque bien sûr ! : continuer à aider les établissements français au Brésil. Et puis ma gratitude à l'égard de l'ensemble des personnels de l'Education nationale qui sont présents. Et ma confiance dans l'enseignement qui est dispensé. Un mot amical pour les parents d'élèves et tous mes encouragements pour les lycéens, collégiens et écoliers. C'est une chance d'être à Brasilia : saisissez-la ! Merci.