15 septembre 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Hollande, Président de la République, à TF1 le 15 septembre 2013, sur la situation en Syrie et sur la politique du gouvernement.

CLAIRE CHAZAL
Bonsoir Monsieur le Président.
LE PRESIDENT
Bonsoir Claire CHAZAL.
CLAIRE CHAZAL
Merci de nous recevoir ici à lHôtel de Marigny, lannexe de lElysée, ouvert exceptionnellement, on la dit, pour ces Journées du patrimoine.
Merci de nous réserver votre première intervention sur le dossier de la Syrie et votre parole sur ce point est très attendue.
Vous vous exprimerez aussi à lissue dune semaine très importante qui a vu la présentation du budget 2014 dans ses grandes lignes et puis aussi une semaine au cours de laquelle les Français ont reçu leur feuille dimpôt.
Vous savez que sur ce thème, il y a beaucoup de questions, dinquiétude, voire de colère £ nous consacrerons à ce thème, la deuxième moitié de notre entretien. La Syrie tout dabord donc. Les dernières tractations diplomatiques à Genève entre les Américains et les Russes ont débouché sur un accord portant sur le démantèlement des stocks darmes chimiques syriens avec même la possibilité duser de la force si Damas nobtempère pas £ la Chine approuve. Le régime de Damas saffiche aussi satisfait aujourdhui. Est-ce que cet accord vous agrée ? Est-ce que vous êtes heureux de cet accord ?
LE PRESIDENT
Dabord merci davoir accepté cet entretien. Il est attendu par les Français car la Syrie, cest la tragédie la plus grave du début du 21e siècle.
120.000 morts. La moitié de la population est déplacée : deux millions de réfugiés. Et puis le 21 août, dans ce cortège dhorreur, il y a eu un massacre chimique. 1.500 civils, femmes, hommes, enfants, qui ont été tués à travers lutilisation de gaz. Et donc la première question comme Président de la République, que jai eue à régler, pas simplement autour de ma conscience mais de lidée que je me fais de la France et de ma responsabilité, cest quune réaction était nécessaire, que ce drame navait que trop duré et quil prenait un tour, à travers les armes chimiques, qui ne pouvait plus être accepté parce que cétait une violation du droit international, de la plus vieille de nos conventions qui proscrit les armes chimiques. Alors nous avons donc menacé dutiliser la force à travers des frappes £ pas simplement la France, les Etats-Unis et à un moment le Royaume-Uni.
CLAIRE CHAZAL
Vous avez même dit : il faut punir Bachar EL-ASSAD. Vous ne regrettez pas aujourdhui ce terme, compte tenu de lévolution de la situation ?
LE PRESIDENT
Justement, sil ny avait pas eu de réaction, alors quest-ce qui se serait passé ? Bachar EL-ASSAD aurait donc continué à gazer la population ?
Bachar EL-ASSAD niait même jusquà récemment, il y a quelques jours, quil avait des armes chimiques £ aujourdhui, il en fait laveu.
Les Russes soutenaient Bachar EL-ASSAD et considéraient quil ny avait rien à faire, en tout cas pas une punition. La pression que la France a exercée pas simplement la France, les Etats-Unis la pression qui a été donc suffisamment forte, a convaincu la Russie, POUTINE, de prendre une initiative. Tant mieux. Cette initiative a permis davoir un accord, là, ces derniers jours.
CLAIRE CHAZAL
Mais la France nétait pas présente à Genève. Est-ce que vous avez regretté labsence de la France ?
LE PRESIDENT
Alors dabord quest-ce quon doit penser de cet accord ? Je considère que cest une étape importante. Mais ce nest pas le point darrivée. Donc la France nest pas seule, elle na jamais été seule. On me dit : vous êtes avec les Etats-Unis dOBAMA. Quel crime y aurait-il dêtre avec le président OBAMA sur cette question des droits essentiels de la personne humaine et de notre sécurité ?
Quand des armes chimiques sont utilisées, ce nest pas simplement dans un pays, dans une région, ça peut être partout. Donc la France a considéré que ce qui avait été noué entre les Américains et les Russes ces derniers jours, cest une étape importante. Quest-ce que je vais faire demain ? Je vais recevoir le ministre KERRY, des Affaires étrangères, quon appelle le Secrétaire dEtat américain et le ministre des Affaires étrangères britanniques, avec Laurent FABIUS. Et nous allons mettre en forme la prochaine résolution du Conseil de sécurité qui va prendre laccord et le traduire.
De quelle manière ? Un, de faire en sorte que les vérifications sur place puissent être faites
CLAIRE CHAZAL
Vous savez que cest très difficile
LE PRESIDENT
Cest très difficile, donc ça mérite effectivement que nous y passions un certain nombre de temps pour être sûrs que les 50 sites soient bien identifiés.
CLAIRE CHAZAL
Beaucoup disent quil est presque illusoire de demander à la fois le recensement et puis la destruction de ces stocks darmes
LE PRESIDENT
Après il y a la destruction. Un calendrier a été fixé, sans doute est-il un peu ambitieux, mais enfin on ne va pas se plaindre
CLAIRE CHAZAL
Certains parlent de dix ans
LE PRESIDENT
Oui. Là, il est dit premier semestre 2014
CLAIRE CHAZAL
Cest très très court
LE PRESIDENT
Cest très court. Donc il faut bien intégrer la menace de sanctions si laccord et le résultat de la résolution du Conseil de sécurité nétaient pas traduits.
Donc nous devons faire en sorte quil y ait la possibilité dune sanction sil ny a pas application. Mais il y a une étape importante qui maintenant doit être suivie de cette résolution devant le Conseil de sécurité, de cette possibilité de sanction en cas de manquement du côté syrien et il y a autre chose qui va se produire lundi, cest le rapport des inspecteurs de lONU, afin de savoir sil y a bien eu utilisation darmes chimiques et cela aura quelques conséquences sur le processus.
CLAIRE CHAZAL
Alors on va revenir à ces preuves évidemment, qui sont très importantes £ quand vous dites « sanctions », quest-ce que ça veut dire Monsieur le Président ? Des frappes ?
LE PRESIDENT
Jusque-là, les Etats-Unis, et la France disaient que puisque le Conseil de sécurité était débloqué, nous étions prêts à envisager des frappes pour faire bouger la Syrie et faire évoluer la diplomatie russe.
Convenons que cette stratégie a porté puisque nous en sommes arrivés au point où maintenant la menace de sanctions nest plus portée par des pays mais pourrait lêtre par le Conseil de sécurité des Nations-Unies.
CLAIRE CHAZAL
Qui pourrait dire prononcer, le mot « frappes ciblées »
LE PRESIDENT
Il prononcera en tout cas le mot « sanctions » puisque cest dans ce cadre-là que les Russes et les Américains ont convenu de situer maintenant linspection, la destruction des armes chimiques en Syrie.
CLAIRE CHAZAL
Est-ce que ce nest pas une façon pour Vladimir POUTINE de gagner du temps ? Est-ce quaujourdhui on peut faire confiance la question est peut-être brutale à Vladimir POUTINE ? Au fond, les frappes sont différées
LE PRESIDENT
On ne peut pas à la fois nous dire : « allez vers les Russes » parce que cela peut être une occasion de sortie de cette crise et en même temps « vous ne pouvez pas faire confiance aux Russes » ! La meilleure façon de nous faire confiance mutuellement, c'est de passer devant le Conseil de sécurité. Jusque-là, les Russes pas simplement les Russes dailleurs, les Chinois aussi bloquaient le Conseil de sécurité £ les Russes avaient posé trois fois leur veto depuis le début de la crise syrienne £ cette fois-ci, puisquils sont partie prenante de cet accord, ils pourront être aussi juges de son application et de son exécution et donc partie prenante dune éventuelle sanction si le Conseil de sécurité en jugeait ainsi, faute de participation des Syriens Quand je dis des Syriens, je dis régime syrien parce quil faut bien voir que Bachar EL-ASSAD nest pas le représentant de la Syrie. Pour nous, pour la France, les représentants de la Syrie, cest lopposition démocratique, ce ne sont pas les djihadistes non plus parce que finalement les djihadistes, les islamiques radicaux et le régime de Bachar EL-ASSAD se donnent la main, les uns pour justifier leur maintien au pouvoir Bachar EL-ASSAD les autres pour justifier de leur installation en Syrie. Il faut arrêter ce conflit. Et donc la prochaine étape après le Conseil de Sécurité qui va se mettre sur la question des armes chimiques
CLAIRE CHAZAL
Et la France pourrait être à linitiative et rédiger cette résolution ?
LE PRESIDENT
Oui, nous allons dès demain y travailler avec les ministres des Affaires étrangères américain et britannique, puis ensuite Laurent FABIUS se rendra en Russie pour rencontrer son homologue pour terminer ce processus et nous pourrions faire voter cette résolution avant la fin de la semaine. Est-ce que nous en aurions pour autant terminé ? Il y a toujours ces violences, il y a toujours cette guerre en Syrie. Donc la prochaine étape, cela doit être de trouver la solution politique à la crise syrienne et cela nous pourrions le faire si chacun est conscient de la gravité de la situation mais aussi de lopportunité qui nous est donnée. Nous pourrions le faire dès lAssemblée générale des Nations Unies à la fin du mois de septembre.
CLAIRE CHAZAL
Et vous-même, Président français, vous souhaitez le départ de Bachar EL-ASSAD ?
LE PRESIDENT
Je lai toujours dit, mais la meilleure des façons de lobtenir, cest davoir cet accord politique et dêtre sûr que ceux qui vont être chargés de la transition soient des démocrates car il ne sagit pas dinstaller ceux que nous avons combattus au Mali ou il y a quelques mois en Lybie. Donc faisons attention de ne pas installer ceux que nous considérons comme aussi dangereux que Bachar EL-ASSAD, puisque tous les deux, Bachar EL-ASSAD et les djihadistes, sont des massacreurs.
CLAIRE CHAZAL
Il y a le problème des réfugiés aussi, Monsieur le Président. Est-ce que la France compte en accueillir, des réfugiés de Syrie, puisquon sait que la population fuit par milliers par dizaines de milliers le pays.
LE PRESIDENT
Jai cité ce drame : deux millions de réfugiés, qui créent une situation épouvantable en Jordanie, au Liban, en Turquie, autant de pays amis qui se trouvent déstabilisés je pense notamment au Liban et à la Jordanie, parce que ce sont des pays fragiles compte tenu de limportance des réfugiés. A partir de ce constat, oui, nous devons prendre notre part mais si jai voulu une solution politique, si jai voulu faire pression sur le régime syrien, cest bien pour arrêter cet engrenage parce que ce serait quand même un paradoxe si on laissait faire et, en même temps, si on était amené à accueillir des réfugiés en toujours plus grand nombre ! Je my refuse. Moi, je veux une solution et je dois dire que les Français se sont beaucoup interrogés, je les comprends
CLAIRE CHAZAL
Ils ont même rejeté lidée de frappes
LE PRESIDENT
Oui après lexemple irakien où la France nétait pas allée et heureusement ! Après cette guerre en Afghanistan qui a duré onze ans
CLAIRE CHAZAL
Et tous les printemps arabes qui évidemment montrent les limites
LE PRESIDENT
Jai dailleurs moi-même retiré les forces françaises dAfghanistan Et puis la Libye qui na pas donné tous les résultats escomptés. Même si, au Mali, nous pouvons être fiers dune opération pleinement réussie. Donc je comprends les Français qui cherchent une autre solution et qui peuvent se dire « cest bien loin et ce nest pas notre affaire ». Si, cest notre affaire ! La sécurité de la France, cest ma responsabilité. Donc cest vrai que je veux que nous puissions maintenant que nous avons réussi parce que nous devons être fiers de ce que nous avons fait, la pression que nous avons exercée, avec les Etats-Unis, elle a payé ! donc à nous maintenant de chercher la solution politique à ce conflit.
CLAIRE CHAZAL
Mais vous navez pas été, si on reprend la genèse très rapidement bien sûr, vous navez pas été surpris par les décisions et de David CAMERON et de Barack OBAMA de consulter le Parlement et au fond jallais dire de lâcher un peu la France
LE PRESIDENT
Chacun a ses institutions £ en France, vous savez que le président de la République a des prérogatives, cela nous rend plus prompts, plus forts
CLAIRE CHAZAL
Vous navez pas pensé vous aussi à consulter le Parlement ?
LE PRESIDENT
Bien sûr, je suis soucieux de ce que peut représenter le Parlement, de ce quil peut aussi prononcer. Mais je nai pas eu à le consulter puisquaujourdhui nous sommes dans une phase qui nous permet denvisager sérieusement une issue diplomatique et politique. Mais je lindique, pour être tout à fait clair devant vous : loption militaire doit demeurer, sinon il ny aura pas la contrainte. Je souhaite quelle soit dailleurs exercée par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
CLAIRE CHAZAL
Avant de passer bien sûr au volet économique qui est très important, un mot des otages. Trois ans que quatre otages français sont retenus au Mali £ deux otages nos confrères dEUROPE 1 en Syrie. Est-ce que vous avez des preuves de vie dEdouard ELIAS et Didier FRANCOIS ?
LE PRESIDENT
Oui, nous avons des preuves. Mais ils sont retenus. Et je pense aussi à nos otages du Mali. Nous avons des preuves, mais ils sont retenus. Et les quatre otages quon appelle dArlit, le sont depuis trois ans presque jour pour jour. Je mesure ce que cela représente pour les familles, je les ai reçues plusieurs fois, je connais leur douleur, leur impatience qui devient même maintenant insupportable, et je peux leur dire, je dois leur dire que nous faisons tout pour aller les chercher mais en faisant en sorte que les contacts que nous prenons puissent aboutir. Cest trop long. Si javais pu le faire dès à présent, je serais heureux de pouvoir vous le confier aujourdhui, mais je fais en sorte que nous puissions saisir toutes les opportunités qui se présenteront aussi bien pour le Mali que pour la Syrie.
CLAIRE CHAZAL
Un tout dernier mot peut-être, Monsieur le Président, sur la Syrie : lopération au Mali avait montré lefficacité de larmée française. Aujourdhui, cette opération en Syrie a été plus chaotique ou en tout cas il y a eu des annonces, des reculs des Américains. Ce sont des moments très difficiles dans lexercice dun pouvoir présidentiel. Est-ce quau fond cet épisode syrien, vous ne le regrettez pas ou en tout cas vous ne vous êtes pas senti mal à laise à certains moments ?
LE PRESIDENT
Dabord je veux exprimer toute ma reconnaissance à larmée française, admirable force qui a été capable de rendre à ce pays du Mali sa souveraineté je vais y aller dans quelques jours et ce sera loccasion de saluer toute lopération, du début où jai pris la décision, jusquà la fin, lélection présidentielle. Le nouveau Président a été installé et jirai à sa rencontre la semaine prochaine. Saluer aussi larmée française qui était prête à organiser les frappes, à les mettre en uvre dès que jen aurais pris la décision. Son rôle nest pas de décider. Son rôle, cest de permettre au président de la République, au nom de tous les Français, de prendre loption qui paraît la meilleure. Nous navons pas pris cette option. Finalement la menace de frappe, lefficacité des frappes, car elles auraient été tout à fait pertinentes et graduées, proportionnées et nous naurions pas eu à survoler le territoire syrien, cest vous dire la qualité de notre armée £ mais le fait que cette menace ait existé a permis darriver à la solution politique. Donc il ny a pas de diplomatie possible sil ny a pas aussi une crédibilité militaire. La France est une nation souveraine. Moi je ne dépends pas de quelque pays que ce soit. Pas pour le Mali, pas pour la Syrie, jengage la France ou je ne lengage pas quand je considère que ce sont nos intérêts essentiels qui sont en cause. Et là, comme nous navons pas engagé cette force, nous lavons utilisée dans sa menace même, pour arriver à la solution que les Français souhaitaient, que le monde souhaitait, c'est-à-dire une solution diplomatique.
CLAIRE CHAZAL
Alors Monsieur le Président, le dossier économique £ évidemment il est très important. Au cours de cette semaine, le budget 2014, en tout cas dans ses grandes lignes, a été présenté. La fiscalité aussi, cest très important puisque les Français viennent de recevoir leur feuille dimpôt et vous savez que cest ce qui les concerne au premier chef £ ils sont inquiets, ils expriment souvent beaucoup de mécontentement, dinquiétude. Dabord plaçons le cadre et la situation économique si vous le voulez bien. Vous aviez dit, il y a toujours juste un an dailleurs sur le plateau de TF1, que vous vous engagiez à inverser la courbe du chômage dici la fin 2013 £ le nombre de demandeurs demploi a encore augmenté au cours des trois derniers mois cest vrai que laugmentation est moins rapide mais laugmentation est réelle lengagement va être difficile à tenir, on est loin du compte, Monsieur le Président ?
LE PRESIDENT
Non, on est tout près du but. Je métais engagé devant vous, donc devant les Français, lannée dernière à la même époque, pour leur dire que je ferai tout, avec le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, pour inverser la courbe du chômage à la fin de lannée 2013. Nous y sommes presque. Donc dans deux mois, jaurai à rendre compte. Et nous faisons à travers les emplois davenir ou pour les jeunes, les emplois aidés qui sont des emplois utiles pour lensemble de ceux qui sont au chômage depuis trop longtemps, avec les contrats de génération, avec le crédit dimpôt pour les entreprises, pour leur permettre daméliorer leur compétitivité, avec laccord que nous avons passé aussi entre partenaires sociaux et lEtat a eu à le transcrire dans une loi, avec le Parlement nous avons donné de la compétitivité, nous avons mis de lemploi, nous avons assuré pour les jeunes comme pour les moins jeunes une possibilité davenir. Cela reste difficile puisquil ny a pas de croissance
CLAIRE CHAZAL
120.000 emplois détruits en un an, 240.000 créés en Allemagne £ cest un système dont on a limpression que lefficacité peine à se concrétiser les emplois aidés
LE PRESIDENT
La différence avec lAllemagne, cest quelle a une meilleure compétitivité que nous £ donc je dois en tirer les leçons, faire que nous naidions pas les entreprises pour aider les entreprises mais pour leur permettre davoir plus de marges et donc plus de capacités pour embaucher et pour investir. Je dois faire en sorte daméliorer le marché du travail que lon dit trop rigide pour que les salariés soient mieux protégés et que les entreprises aient plus de souplesse, cest ce que nous avons fait ! Première différence avec lAllemagne.
Il y a une deuxième différence, elle est majeure, cest quils ont une population active qui est en diminution et nous, on ne va pas sen plaindre, on a plus de jeunes qui arrivent sur le marché du travail. Cela nous oblige à faire plus de croissance £ et vous me parlez des impôts et vous avez raison parce que cest la question qui, hélas, est posée en cette rentrée avec les avis qui arrivent pour la moitié de nos compatriotes qui paient limpôt sur le revenu. Oui, nous avons dû faire des efforts pour réduire les déficits £ mais nous avons déjà atteint une bonne part du chemin. Donc à partir de là, jai décidé que nous pouvions, en cohérence avec ce que nous proposait la Commission européenne, prendre un peu plus de temps pour réduire les déficits, parce que lessentiel, cest la croissance et lemploi £ pas parce que je me suis engagé pour la fin de lannée, parce que linversion de la courbe du chômage pour la fin de lannée, si cela ne soit pas se poursuivre dans les mois de 2014, on reviendra vers le chef de lEtat
CLAIRE CHAZAL
Il faut au moins 1,5% de croissance pour créer de lemploi
LE PRESIDENT
Exactement ! On me dira : « Ecoutez, si cétait pour deux-trois mois, ce sont les emplois aidés qui vous ont permis darriver à ce résultat, nous ne sommes pas dupes ! » A partir de là, je dois mettre plus déléments de soutien de la croissance. Comment ? Parce que ce sont les investissements des entreprises qui vont être décisifs. Vous savez, le 14 juillet, là aussi, javais annoncé la reprise. Sourires chez certains, scepticisme chez dautres
CLAIRE CHAZAL
Croissance quasi-nulle cette année
LE PRESIDENT
Sauf que la croissance, elle commence à redémarrer. Tout mon objectif avec Jean-Marc AYRAULT, cest daccompagner ce processus. Comment la croissance peut-elle sinstaller ? Sil y a des investissements décidés par les entreprises et sil y a une consommation des ménages suffisamment dynamique pour entretenir la demande ?
CLAIRE CHAZAL
Alors justement, on va venir bien sûr aux aides que vous accordez aux entreprises, en tout cas dans le budget 2014 mais dabord le volet des ménages. Vous avez parlé de pause fiscale. Mais vous savez, et vous le disiez vous-même, que les Français reçoivent leur feuille dimpôt, ils voient que ça augmente. Pierre MOSCOVICI a même parlé de ras-le-bol fiscal. Est-ce que lon peut parler de pause fiscale, François HOLLANDE, quand les ménages vont payer douze milliards deuros de plus sous forme daugmentation de la TVA, de baisse du plafond du quotient familial ou de hausse des cotisations retraite ?
LE PRESIDENT
Essayons dêtre le plus simple possible et le plus clair possible. Un, il y a eu des augmentations dimpôts depuis deux ans de la part de la majorité précédente trente milliards de la part de la majorité actuelle trente milliards 60 milliards sur les ménages et sur les entreprises. Cest beaucoup !
CLAIRE CHAZAL
Un taux de prélèvements obligatoires record ! 46% !
LE PRESIDENT
Cest beaucoup ! Pourquoi ? Parce quil y avait ce déficit à réduire et parce quil y avait des dépenses nécessaires à assurer. Mais cest beaucoup, donc ça devient trop. A partir de là, en 2014, nous aurions pu continuer à augmenter les impôts. Quest-ce que jai décidé ? De faire dabord des économies. Des économies sur le budget de lEtat, des économies sur la Sécurité sociale. Ce nest pas facile mais cest nécessaire.
CLAIRE CHAZAL
On ne sait pas très bien où les 9 milliards déconomie
LE PRESIDENT
9 milliards. Tous les budgets des ministères, tous, ont été réduits de 2% sauf le budget de lEducation, le budget de lEmploi et le budget de la Sécurité, les trois priorités du gouvernement. Tous les autres ont été diminués £ la preuve, cest que les dépenses de lEtat vont baisser en 2014 par rapport à 2013. Cest la première fois dans notre histoire de ces trente ou quarante dernières années. Donc des économies qui nous permettent aujourdhui de moins demander de prélèvements. Vous me parlez et vous avez raison, de la TVA. Je réponds.
CLAIRE CHAZAL
C'est-à-dire quau fond les salariés, consommateurs, retraités vont payer davantage
LE PRESIDENT
La TVA, quand jai été élu, en mai 2012, avait été portée par mon prédécesseur, Nicolas SARKOZY et par le gouvernement de François FILLON, à 21,2%. La TVA était donc à 21,2%. Jai annulé cette augmentation mais jai prévenu, jai dit : on lannule parce quon ne veut pas peser sur la consommation des ménages, cest 12 milliards qui devaient être prélevés ainsi. On a donc annulé cette augmentation de la TVA et on la reportée au 1er janvier 2014. Et le taux sera non de 21,2% mais de 20%. Cest déjà beaucoup pour le taux normal. On a relevé le taux intermédiaire de 7 à 10. Mais cest moins que si ça avait été la décision précédente. Il nempêche, cest déjà 6 milliards qui vont être pris. Vous me parlez du quotient familial : il touche 1,3 million de familles. Cest déjà beaucoup sur les 30 millions qui peuvent être concernées. Mais vous savez que jai évité une mise en cause des allocations familiales parce que certains disaient : on peut plafonner les allocations familiales. Jai dit : non, on va garder les allocations familiales. Toute famille, tout parent doit garder des allocations familiales quel que soit son revenu. En revanche, le quotient familial, qui est dautant plus favorable quon paie un impôt sur le revenu élevé, doit être plafonné. Mais ce seront les deux seules augmentations dimpôt : TVA et quotient familial. Jai annulé aussi une augmentation de la CSG qui était annoncée £ la presse sen faisait lécho.
CLAIRE CHAZAL
Il y aura aussi les cotisations retraite qui vont augmenter
LE PRESIDENT
Pour financer la retraite
CLAIRE CHAZAL
Oui mais ça pèse sur les ménages forcément.
LE PRESIDENT
Ce ne sera que de 0,15%. 0,15% ! 4 euros sur un salaire de trois mille euros, 4 euros par mois. Mais jai pris une décision que chacun peut comprendre : depuis deux ans, le barème de limpôt sur le revenu
CLAIRE CHAZAL
Oui, vous ne laviez pas réindexé lan dernier
LE PRESIDENT
Voilà, il navait pas été réindexé depuis deux ans, par le gouvernement précédent et le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT. Deux ans, ce qui fait quun certain nombre de contribuables, ceux-là mêmes qui vont dans les centres des impôts, dire « quest-ce qui arrive ? », ont été réintégrés dans le barème parce quils navaient pas été indexés
CLAIRE CHAZAL
Là ce sont les petits contribuables évidemment
LE PRESIDENT
Oui, ce sont effectivement les petites retraites, les petits salaires
CLAIRE CHAZAL
Et ils ont eu à payer la redevance en même temps, la taxe foncière
LE PRESIDENT
et à ce moment-là ils se trouvent imposables à la taxe dhabitation quand ils en étaient exonérés ou à la redevance télé. Jai dit : il faut prendre une décision pour 2014, le barème de limpôt sur le revenu va être réindexé par rapport au coût de la vie.
Jai pris une deuxième décision : le relèvement de la décote, c'est-à-dire que les premières tranches du barème de limpôt sur le revenu vont être allégées pour que les contribuables, ceux qui ont pu payer un peu plus dimpôts sur les heures supplémentaires ou ceux qui ont pu avoir une amélioration de leurs revenus, ne soient pas touchés par limpôt sur le revenu. Deux décisions qui vont donc alléger la pression fiscale et réduire limposition de ceux qui travaillent ou de ceux qui sont en retraite.
CLAIRE CHAZAL
Et est-ce que vous pouvez nous affirmer quil ny aura pas dautre taxe pour renflouer la Sécurité sociale ? On a parlé de taxe sur les boissons
LE PRESIDENT
Oui, limagination fiscale est sans limite
CLAIRE CHAZAL
Mais la peur des contribuables aussi
LE PRESIDENT
Mais je peux le comprendre parce que depuis des années, cest un concours LEPINE de laugmentation parfois cocasse de la taxe. Il ny aura aucune taxe nouvelle qui sera introduite.
CLAIRE CHAZAL
Alors taxe aussi verte. Vous savez quil y a une grande attente des écologistes. Ils vous ont même donné une sorte dultimatum. Est-ce que vous allez instaurer une taxe sur le diesel qui, on le rappelle, touche évidemment les revenus modestes puisque le parc de voitures diesels est très large et concerne énormément de Français ?
LE PRESIDENT
Ce nest pas rendre service à lécologie et je suis sûr que les écologistes partagent ce point de vue que de la réduire, lécologie, à des impôts. Lécologie, cest une obligation et cest aussi une opportunité. La transition énergétique £ il faut bien passer dun système qui a été dévoreur de toutes les ressources de la planète à un système beaucoup plus sobre. Nous devons réduire notre part du nucléaire dans la production délectricité, réduire la part de consommation du pétrole. Donc faire ce changement qui va dailleurs être une opportunité industrielle considérable jai présenté là, à lElysée, les nouveaux produits de demain sur lesquels lindustrie française est déjà en avance : lavion électrique, le TGV nouvelle génération, la voiture électrique, la voiture qui ne va consommer que deux litres aux cent, cest tout proche !
CLAIRE CHAZAL
Vous savez que les Verts demandent une vraie transition environnementale
LE PRESIDENT
Oui, ils ont raison £ il faut passer à cette transition, mais ça ne suppose pas davoir des taxes supplémentaires.
CLAIRE CHAZAL
Peut-être une contribution climat énergie
LE PRESIDENT
Le gouvernement a voulu justement créer une contribution climat énergie pour inciter les consommateurs à choisir ce qui est le meilleur pour leur environnement, pour leur pouvoir dachat et pour lindépendance énergétique de la France. Il va y avoir aussi des incitations fortes pour les entreprises de la même manière. Cette contribution énergie - climat va monter en puissance de manière limitée au cours des prochaines années et intégrera toutes les énergies, dont le gasoil, mais pas pour 2014. Il ny aura pas deffet en 2014. Jajoute que chaque fois quun impôt augmentera sur le plan écologique, un impôt baissera. Et pour moi, la priorité, cest la rénovation thermique, je vais annoncer très prochainement un crédit dimpôt pour la rénovation thermique et nous pourrons même aller plus loin sur les systèmes de fiscalité indirecte, de TVA, parce que je sais que ça intéresse beaucoup dartisans. La rénovation thermique doit être la grande priorité pour le pouvoir dachat et pour lindustrie française.
CLAIRE CHAZAL
Mais si les députés Verts ne votent pas le budget, les ministres partiront ou quitteront le gouvernement
LE PRESIDENT
Ecoutez, je ne pense pas quil faille raisonner ainsi £ il y a lintérêt du pays. Chacun doit se déterminer non par rapport à un parti, même si cela compte, même sil y a des congrès ou autres rendez-vous. Cest lintérêt de la France, pas simplement pour lannée 2014, lintérêt à moyen terme, à long terme. Vous savez que jai voulu inscrire notre pays dans une stratégie à dix ans. Quest-ce quon veut être dans dix ans ? Moi je vois bien le malaise qui existe chez beaucoup de nos compatriotes, de se dire : est-ce que la France va être encore un pays qui compte ? On en a parlé sur le dossier syrien. Moi je veux que mon pays compte, pas nimporte comment, pas dans nimporte quelle situation £ il faut que le pays compte et on ne peut compter que si on a une économie forte et on ne peut compter que si on a aussi réussi la transition énergétique.
CLAIRE CHAZAL
Et si on lui fixe un cap, au fond cest ça qui est très important. Vous avez beaucoup parlé des entreprises aussi, Monsieur le Président, est-ce quaujourdhui, votre religion est faite et il faut faire une politique de loffre, c'est-à-dire renoncer peut-être à la relance par la consommation, mais inciter avant tout les entreprises qui sont les créatrices demplois et de richesse £ est-ce quau fond une révolution à la fois idéologique et sémantique sest mise à luvre et est-ce que vous lassumez aujourdhui ?
LE PRESIDENT
Moi, jassume lavenir de la France et il passe, je vous lai dit, par une économie forte. Si on veut des emplois, si on veut des productions en France, si on veut que nos enfants aient une perspective de carrière, il faut des entreprises.
CLAIRE CHAZAL
« François HOLLANDE
LE PRESIDENT
Donc les entreprises, je ne les assiste pas, elles ne le demandent pas.
CLAIRE CHAZAL
le président des patrons » a dit un journal.
LE PRESIDENT
Si je voulais dire, « président des entreprises pour notre pays », oui, parce que les entreprises, ce sont les salariés de ces entreprises. Lavenir de ces entreprises, cest lavenir de lemploi des salariés. Et pour moi, ce qui compte, ce sont les Français. Les Français, ils ne sont pas coupés des entreprises, ils vivent dans les entreprises. Alors il faut aussi que les entreprises prennent un certain nombre de décisions et nattendent pas simplement que lEtat allège le coût du travail, ce que nous avons fait et allons continuer à faire. Il faut que les entreprises elles-mêmes se sentent soutenues parce quon a besoin de tout le monde, des salariés comme des entrepreneurs, nous puissions avoir une perspective de redressement et de croissance.
CLAIRE CHAZAL
Vous avez parlé des entreprises £ on a parlé aussi des petits contribuables. Vous aviez décidé de re-fiscaliser les heures supplémentaires.
LE PRESIDENT
Oui.
CLAIRE CHAZAL
Cétait très important mais vous savez que ça fait perdre du pouvoir dachat à beaucoup de salariés.
LE PRESIDENT
Oui.
CLAIRE CHAZAL
Est-ce que vous avez regretté cette mesure ?
LE PRESIDENT
Quel était le raisonnement ? Quel est-il encore aujourdhui ?
CLAIRE CHAZAL
Et est-ce que vous allez faire quelque chose, jallais dire, pour ces très bas salaires ?
LE PRESIDENT
Oui, je comprends bien votre question et elle mest souvent posée. Le raisonnement, cétait de dire : quand une entreprise peut payer moins cher une heure supplémentaire quune heure dun salarié qui pourrait être recruté, la tentation de lentreprise, cest de prendre autant quil est possible des heures supplémentaires, puisque ça lui revient moins cher que de prendre un jeune ou un moins jeune dans lentreprise.
CLAIRE CHAZAL
On nest pas sûr que ça ait créé des emplois !
LE PRESIDENT
On sait quen tout cas, la mesure de défiscalisation a coûté 100 000 emplois. Pas sûr que la suppression ait créé 100 000 emplois, je vous laccorde. Je tiens néanmoins en compte cette observation de beaucoup de ces salariés qui étaient des employés dentreprises de moins de 20 salariés qui disent : « oui mais pourquoi nous, on va payer un impôt sur le revenu sur nos heures supplémentaires ? » Donc ces salariés bénéficieront de la mesure que je vous ai présentée, cest-à-dire une décote qui fera que finalement ils seront défiscalisés, ne rentrant pas dans les premières tranches du barème de limpôt sur le revenu. Jai pensé à cette situation.
CLAIRE CHAZAL
Alors, nous avons fait un large tour dhorizon du budget, de la fiscalité. Un mot de politique peut-être, Monsieur le président. François FILLON a beaucoup fait parler de lui, notamment à droite, en renvoyant dos à dos le Parti socialiste et le Front national. Jean-Marc AYRAULT demande que lUMP clarifie sa position. Quest-ce que vous pensez des déclarations de François FILLON ?
LE PRESIDENT
Je suis chef de lEtat £ je ne suis pas le chef dun parti et je ne mêle pas de ces controverses partisanes, en loccurrence dopposition mais ça vaudrait aussi pour un parti de la majorité. Je vais simplement évoquer ce que je crois être les principes qui nous réunissent tous. Nous voulons que la France puisse être fière delle-même, fière de ses valeurs, des valeurs qui sont héritées de lHistoire, qui nous font différents de toutes les nations du monde. Partout où je me déplace, je suis le Président de la France, au-delà même de ma personne. Cest la France, et la France, elle est regardée comme ayant des principes fondamentaux. Il y a un principe, cest que tous les partis sont autorisés à aller vers les électeurs, les électeurs sont libres de les choisir, mais il y a des digues.
CLAIRE CHAZAL
Une ligne rouge
LE PRESIDENT
il y a des règles.
CLAIRE CHAZAL
comme ont dit certains.
LE PRESIDENT
Oui, il y a des principes. Moi, je peux donner mon expérience : jétais, vous savez, longtemps premier secrétaire dun parti, je me suis retrouvé le 21 avril 2002, Jean-Marie LE PEN face à Jacques CHIRAC. Je ne me suis pas posé de questions, je nai pas regardé qui était le plus, le moins sectaire, la question ne se posait même pas.
CLAIRE CHAZAL
Certains lont fait à gauche !
LE PRESIDENT
Jai appelé à voter Jacques CHIRAC et je ne le regrette pas, parce quil y a un moment, ce qui nous rassemble, que ce soit des gaulliste, des libéraux, des socialistes, des radicaux, enfin des républicains, ce qui nous rassemble on peut avoir nos différences, on peut avoir nos clivages et on a besoin de ces clivages cest la démocratie. Ce qui nous rassemble, cest une conception commune de la France et de la République et cest mon rôle de le rappeler.
CLAIRE CHAZAL
Un dernier mot peut-être, nous arrivons au terme de cette émission, le climat dinsécurité est grand dans certaines villes. A Nice, une affaire a suscité beaucoup de réactions, celle de ce bijoutier qui a tué un malfaiteur pour lequel aussi la légitime défense na pas été retenue mais qui na pas été en prison, il na pas été emprisonné. Est-ce que tout cela ne risque pas dencourager dans certains cas les citoyens ou certains Français à se faire justice eux-mêmes ? Est-ce que ça vous inquiète ?
LE PRESIDENT
Jai suivi cette affaire parce que cest un terrible drame. Jai vu ce bijoutier qui a été frappé à coups de crosse et qui a commis un acte nous verrons lequel sur le plan judiciaire après ce choc qui a été le sien. Jai vu aussi la famille du délinquant, 14 condamnations, 19 ans, déjà père de famille. La lutte contre linsécurité, la lutte contre la récidive, la justice qui doit à chaque fois prévaloir, parce que cest à la justice de faire justice et pas à quelque personne que ce soit dautre. Il faut rester aussi sur cette logique et donc dans cette affaire, exaspération, colère £ et en même temps, la justice, toute la justice, rien que la justice. Jajoute un autre mot, ces bijoutiers qui
CLAIRE CHAZAL
Sont souvent menacés
LE PRESIDENT
sont agressés
CLAIRE CHAZAL
agressés
LE PRESIDENT
menacés, lEtat doit aussi leur venir en soutien, les protéger par des forces de police. Nous le faisons [ nous avons arrêté les suppressions de postes] par la vidéosurveillance avec les élus et je veux dire que les élus locaux doivent travailler avec lEtat, que ce soit à Nice ou que ce soit partout ailleurs, à Marseille où on sait quil y a eu aussi une poussée de violence. Mais lEtat doit prendre aussi la responsabilité daider ces bijoutiers ou dautres professions à mieux se protéger parce que je vois bien quil y a là un très grand malaise. Enfin, que chacun soit convaincu que sur la question de la sécurité, nous mettrons tous les moyens, moyens pour la police et la gendarmerie, cest fait et nous continuerons. Moyens pour la justice parce quil y a 80 000 décisions qui ne sont pas exécutées, parce que la récidive, on le voit, se diffuse. Moyens pour tous les services de prévention, moyens aussi pour léducation. Bref, nous ferons tout parce que quand un pays est miné par ce doute, par linsécurité, par cette peur, ce pays perd ses références. Là aussi, cest ma responsabilité. Chacun doit rester dans la République et, pour cela, être sûr quil sera protégé.
CLAIRE CHAZAL
Nous arrivons au terme de cette émission et il me reste à vous remercier, Monsieur le président
LE PRESIDENT
Cest moi qui vous remercie pour cet entretien.
CLAIRE CHAZAL
Merci de nous avoir accordé en tout cas cette première interview de rentrée notamment sur le dossier syrien. Merci beaucoup !