30 mai 2013 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Conférence de presse conjointe de M. François Hollande, Président de la République, et Mme Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d'Allemagne, notamment sur la contribution franco-allemande pour le renforcement de la compétitivité et de la croissance en Europe, à Paris le 30 mai 2013.

LE PRESIDENT : « Mesdames et messieurs, jai reçu cet après-midi Angela MERKEL et nous allons encore passer le dîner ensemble dabord, pour visiter lexposition au Louvre, une très belle exposition sur les peintres allemands.
Ensuite, pour étudier le rapport qui avait été commandé, le rapport CROMME-BEFFA, et qui porte sur la croissance et la compétitivité, du point de vue des industriels allemands et français. Ce rapport insiste dailleurs sur des propositions, notamment sur lénergie, sur la concurrence, sur linnovation. Nous avons demandé aux participants de poursuivre leurs travaux, notamment sur les questions de lénergie et des projets concrets que nous pourrions mener à bien, Français et Allemands, avec les industriels concernés.
Lautre partie de notre discussion a porté sur la contribution franco-allemande pour le Conseil européen et même, au-delà du Conseil européen, pour lUnion économique et monétaire. Cétait une contribution que nous avions voulu rédiger ensemble à loccasion du 50ème anniversaire du Traité damitié entre la France et lAllemagne. Mais nous voulons donner à cette amitié un sens européen.
Nos propositions consistent à prendre en compte la situation de lEurope telle quelle est aujourdhui, cest-à-dire une Europe à larrêt sur le plan économique. Même si elle est sortie de la crise financière, elle nest pas sortie de la crise et nous vivons encore même si la situation est différente selon les pays : une croissance faible pour certains, nulle pour dautres et même une récession.
Donc lenjeu, cest de pouvoir donner plus de confiance à lEurope dans cette situation où le chômage atteint des niveaux historiques. Confiance, dabord, aux jeunes : une grande partie de notre travail a consisté à mobiliser les fonds européens qui sont prévus pour la période 2014/2020 et danticiper même sur le dispositif. 6 milliards deuros ont été dégagés dans le cadre financier européen. Nous allons faire en sorte que ces fonds puissent être dépensés dans les meilleurs délais et pour les meilleurs dispositifs.
Cela sera dailleurs le sens de la réunion qui se tiendra à Berlin le 3 juillet. Nous y serons, bien sûr, avec le Président BARROSO, avec la présidente lituanienne. Nous veillerons à évaluer tous les dispositifs qui existent dans chacun des pays et à faire en sorte que les meilleures pratiques puissent être mises en uvre au plan national et au plan européen.
Notre proposition, cest aussi de favoriser laccès des PME au crédit et notamment à la Banque européenne dinvestissement. Là aussi, nous ferons en sorte que, de manière rapide, de manière concrète, la BEI puisse apporter de la liquidité, du crédit, aux entreprises des pays les plus touchés par la crise et, dune manière générale, aux entreprises innovantes.
Nous avons également souhaité quil y ait une meilleure application de lUnion bancaire au sens où, les principes ayant été définis, nous puissions maintenant mettre en place le Conseil de résolution, le dispositif de soutien privé, le dispositif de soutien public. Là encore, cest très important que la France et lAllemagne aient pu se retrouver sur un calendrier et sur des mécanismes, sans quil soit besoin de changer les traités.
Sur la gouvernance économique, il y a dabord des objectifs que nous pouvons porter lharmonisation fiscale, la convergence des systèmes fiscaux et également donner une dimension sociale avec la proposition de mettre en place des salaires minimaux qui puissent être définis, soit au niveau national, soit au niveau des branches industrielles, par des conventions collectives.
Nous sommes daccord aussi pour quil puisse y avoir des contrats de compétitivité, cest-à-dire que les pays qui engagent des politiques de compétitivité puissent être encouragés à le faire et quil puisse même y avoir des fonds qui puissent leur être apportés. A cet égard, nous avons également conclu sur lopportunité de dégager des ressources propres pour la zone euro à travers un fonds qui pourrait être à sa disposition £ un fonds alimenté par des contributions, par exemple la taxe sur les transactions financières. Mais nallons pas trop vite sur les ressources qui pourraient être dégagées ! Lidée, cest davoir un fonds qui puisse être directement utilisé par la zone euro, pour ces contrats de compétitivité ou, même, pour la lutte contre le chômage et notamment celui des jeunes.
Enfin, sur lorganisation de cette gouvernance économique, nous sommes daccord pour quil y ait plus de sommets de la zone euro avec un Président à temps plein de lEurogroupe. Il aurait des moyens renforcés et il pourrait être aussi mandaté par des ministres de la zone euro pour favoriser laction dans le domaine de lemploi ou dans le domaine de la recherche et de lindustrie. Nous serons attentifs à inviter le Parlement européen à contrôler les mécanismes que nous mettons nous-mêmes en uvre et enfin à associer aussi les partenaires sociaux.
Bref, la contribution franco-allemande népuise pas tous les sujets, mais elle prend en compte lEurope telle quelle est et telle que nous voulons la faire évoluer dans un délai court. Nous voulons quelle soit plus attentive à la situation de lemploi et notamment de lemploi des jeunes £ quelle soit plus rapide dans la mise en place de lUnion bancaire £ quelle soit plus efficace dans la gouvernance économique £ quelle soit plus harmonieuse dans les systèmes fiscaux £ et quelle mette en uvre des politiques de croissance et de compétitivité avec un cadre cohérent.
Voilà le sens des travaux que nous avons menés aujourdhui. Nous allons adresser notre contribution à lensemble des pays membres de lUnion européenne. Nous souhaitons quils soient nombreux à sassocier à la démarche que nous engageons. Nous aurons à y revenir au Conseil européen pour une part de ce que nous avons pu conclure aujourdhui et nous aurons aussi cette rencontre au début du mois de juillet avec les ministres du Travail et de lEmploi des 27, voire même des 28 pays membres.
Je pense que ce que montrent, une nouvelle fois, la France et lAllemagne, cest que nous sommes capables, non pas dimposer nos vues aux autres, mais compte-tenu de nos responsabilités, compte-tenu de la place de nos économies, demmener lensemble des Européens vers les voies que nous considérons les meilleures : celle de la cohérence, celle de la solidarité, celle de la croissance et notamment pour créer plus demplois. Merci.
LA CHANCELIERE : « Merci beaucoup, merci davoir rendu possible cette rencontre à Paris. Merci davoir eu la possibilité de visiter cette exposition. Je voudrais également remercier les auteurs du rapport BEFFA-CROMME qui nous ont communiqué leurs conclusions.
Aujourdhui, nous tenons une promesse que nous avons faite concernant lamitié franco-allemande dans le cadre du traité de lElysée, à savoir une contribution dactualité pour développer lUnion économique et monétaire. Cest une contribution dans la perspective du Conseil européen du mois de juin. Il sagit également de contribuer au développement des principes nous permettant de rendre lEurope plus compétitive, de créer de la croissance et par conséquent de recréer des emplois durables.
Nous avons beaucoup accompli en Europe. Pourtant, on a parfois le sentiment que les efforts se relâchent rapidement les efforts pour mettre lEurope sur une base durable. Il ne faut pas quil y ait ce relâchement. Cest la conviction qui est traduite dans ce rapport, dans cette contribution. Parce que les faits le chômage, le chômage des jeunes montrent bien que nous devons faire plus, si nous voulons préserver, dans la durée, la prospérité.
Cette contribution sarticule de la façon suivante. Dans une introduction, nous rappelons nos principes, nous saluons les nouvelles règles du pacte de stabilité et de croissance cest dailleurs la première fois que nous travaillons sur la base de ces nouvelles règles et nous reconnaissons que lassainissement budgétaire et la croissance sont les deux faces dune même médaille et ne sont, en rien, contradictoires.
Nous disons que les problèmes sont nombreux et urgents. Il faut agir vite, il faut trouver de nouvelles voies pour agir. Cela nous le montrons à travers différents exemples. Les thèmes sur lesquels nous travaillons ont été évoqués par François MITTERRAND. Il sagit daméliorer, de stimuler la compétitivité, lemploi, la croissance. Le chômage des jeunes, bien sûr, a une importance tout à fait capitale dans notre projet. François HOLLANDE pas François MITTERRAND ! François HOLLANDE a déjà évoqué ces aspects.
Il ne sagit pas simplement davoir ces 6 milliards pour le prochain cadre financier, mais il faut que ces sommes puissent être dépensées rapidement pas une répartition équilibrée, égale sur toutes les années, non ! Il faut que lon puisse utiliser ces fonds sur deux ans.
Le 3 juillet, nous voulons avoir des échanges tout à fait concrets. Ce que nous demandons, cest que le pacte pour la croissance et lemploi, de juin dernier, soit le plus vite possible opérationnel. Là, la BEI a un rôle particulier à jouer. Souvent, on nous demande : « bah, quest-ce que cela a donné ? Vous avez évoqué 120 milliards, mais quest-ce que cela donne concrètement ? » Une question que lon pose souvent ! Voilà pourquoi nous avons besoin durgence du cadre financier pluriannuel. Je suis heureuse que les négociations progressent avec le Parlement européen.
Nous demandons également à la Commission de nous soumettre un plan dinvestissement sur les prochaines mesures. Où voulons-nous utiliser concrètement cet argent à compter de 2014 ? Comment pouvons-nous améliorer les conditions pour linvestissement privé pas simplement sur le plan national mais également sur le plan européen , réduire la bureaucratie, avoir également un droit de la concurrence adapté qui renforce lEurope et ne laffaiblisse pas ? Cest ce que lon voit également dans le rapport CROMME-BEFFA.
Dautre part que reste-t-il à faire. Cest lintégration des marchés financiers, supervision bancaire et tout ce que cela implique. Cest tout à fait essentiel. Nous avons présenté un plan très clair sur notre conception de la suite à donner tant en ce qui concerne lassainissement et la résolution détablissements financiers, également les système de garantie des dépôts il y là également une directive en cours dexamen qui doit être finalisée et outre la supervision, on peut également voir comment la recapitalisation directe peut se faire dans une cascade détapes avec une recapitalisation nationale des contributions propres des banquiers et en dernier ressort, un soutien européen.
Ensuite, il y a une nouvelle proposition, nouvelle par sa qualité, à savoir « Quid de lavenir de la coordination économique ». Nous constatons que le pacte de stabilité et de croissance ne produit ses effets quune fois que les déséquilibres sont déjà là, quune fois quon se rapproche de procédure de déficit mais, ne constitue pas encore de base solide et durable nous permettant déviter de nous retrouver dans des situations de déséquilibre ou de procédure de déficit. Voilà pourquoi nous avons besoin de davantage de coordination de la politique économique.
Cela a une introduction institutionnelle, par une meilleure coopération notamment au sein de leuro-groupe, de la part de tous ceux qui veulent y apporter leur concours. Ceci a aussi une traduction en termes de procédure. Il faut savoir ce qui est important pour la compétitivité.
La compétitivité, cest un terme mais quest-ce que cela veut dire ? Nous ne sommes pas seuls à pouvoir en décider. Il faut toujours se comparer aux meilleurs dans le monde. Il y a un certain nombre de domaines qui sont tout à fait importants, que nous énumérons. Cest la question du marché de lemploi, cest la question de linnovation, les dispositions sociales, les systèmes fiscaux, la question même des institutions publiques.
Autant daspects dont nous devons parler et si nous nous sommes mis daccord au niveau européen sur ces paramètres, nous pourrons alors passer à une seconde étape et dire oui.
Ensuite nous voulons conclure des arrangements contraignants. La commission aura là un rôle de pilotage, bien sûr il faut que les Parlements nationaux soient associés aux décisions afin que sur cette base contraignante, nous puissions avoir plus de cohérence dans la compétitivité de la zone euro mais également pour les autres Etats membres que cela intéresse. Tout cela doit avoir un cadre institutionnel, François Hollande la évoqué.
Comment pouvons-nous renforcer lEurogroupe, nous réunir dans de meilleures conditions et plus fréquemment entre membres de la zone euro au Conseil Européen ? Comment est-ce que nos différents ministres peuvent être chargés de préciser ces missions et ces tâches ?
Si nous voulons faire progresser lintégration budgétaire avec davantage de coopération dans le secteur bancaire et si nous voulons faire progresser la coordination des politiques économiques, si nous avons des instruments de solidarité et si chaque pays fait ce quil a à faire de son côté, nous avons à ce moment-là un tableau global.
Je crois que cette contribution nous permet utilement douvrir la discussion avec nos partenaires européens et nous aimerions faire rapport là-dessus au Conseil Européen de juin. Merci.
QUESTION : Madame la Chancelière, Monsieur le Président. Vous rappelez vos efforts pour une meilleure coordination économique. En même temps le Président de la République a déclaré hier quil nentendait pas se laisser dicter par la Commission Européenne comment faire des réformes en France. Comment pouvez-vous dun côté prendre des engagements contraignants et dire en même temps « ma souveraineté va aussi loin que je ne me laisserai dicter par personne ce que jai à faire ». Est-ce que ceci ne sappliquerait pas à lAllemagne ?
LE PRESIDENT : Je crois comprendre que la question sadresse plutôt à la France. La coordination des politiques économiques, elle est dans un cadre qui peut être celui de lEuro-groupe, qui peut être également celui de la Commission pour notamment faire respecter des engagements qui sont pris. Pour linstant nous sommes dans le pacte de stabilité. Nous avons, la France, à respecter les engagements budgétaires que nous avons pris, pour faire retour à léquilibre des finances publiques, pour le déficit structurel à lhorizon 2017. La commission nous donne un délai et, en même temps, nous fixe un calendrier. Nous entendons respecter ce que la marche vers le retour à léquilibre des finances publiques exige.
Il y a des réformes à faire, je les ai moi-même annoncées.
Des réformes structurelles pour améliorer notre compétitivité, certaines sont dailleurs engagées : la réforme du marché du travail, le pacte de compétitivité. Il y en a dautres qui nous attendent, qui attendent dabord les partenaires sociaux sur lindemnisation du chômage, qui attendent le gouvernement et les partenaires sociaux sur les retraites, qui exigent aussi de lEtat, des collectivités locales un effort de simplification. Nous avons également une concurrence à faire respecter pour un certain nombre de professions, même si cela na pas été fait depuis des années. Enfin, toutes ces réformes nont pas été faites depuis des années, sinon nous naurions pas à les mener à bien.
Le détail, les procédures, les manières de faire relèvent de la responsabilité du gouvernement et de lEtat sinon il ny aurait pas de souveraineté possible. La souveraineté doit être dans la mise en uvre, dans la bonne manière de faire adhérer une société à des objectifs. La Commission je rappelle donne des recommandations, elle ne dit pas à la place des Etats ce quils doivent faire. Je crois que la bonne compréhension de ce que nous avons à faire, cest de respecter nos engagements, respecter nos objectifs, faire nos réformes et pouvoir les mener à bien parce que les Français y auraient adhéré. Parce que la méthode que jai souhaitée pour mon pays, cest la méthode du dialogue de la concertation et de la décision. En matière de décision, il y en a eu beaucoup qui ont été prises depuis un an pour que la Commission européenne ait toute confiance dans ce que nous avons à faire.
LA CHANCELIERE : En ce qui me concerne, je dirais que nous nous sommes longtemps battus pour la reformulation du pacte de stabilité et de croissance. Rappelez-vous la rencontre de Deauville où par exemple on nous a reproché de tout affaiblir. En fait, à lépoque, nous avons à dessein, pris des décisions pour agir avec vigueur et pour donner un rôle tout à fait important à la Commission. Voilà pourquoi lAllemagne a reçu des recommandations nationales, et voilà pourquoi les pays touchés par une procédure de déficit ont reçu des recommandations très spécifiques. Nous devrons décider mais dabord, les pays devront prendre position.
De ce que jai entendu aujourdhui et ce que dit également notre document, à savoir que nous acceptons sans réserve ce pacte, cest le reflet de notre conviction à lun comme à lautre. Nous savons que nous avons tous quelque chose à faire pour nous améliorer et le président de la République a expliqué ce quil y a à faire en France. Ce qui est également important, cest quil faut ensuite une mise en uvre au plan national. Cest pourquoi le chemin vers une coordination des politiques économiques où nous commençons très en amont à discuter entre pays et commissions des modalités possibles de mise en uvre, de quels sont les paramètres importants. Voilà pourquoi cette approche est importante, avec une nouvelle étape pour lavenir.
Alors aujourdhui si lon a des procédures de déficit, il faut respecter les règles et les procédures mais je crois quil apparaîtra clairement dans les discussions des prochaines semaines que cest le souhait et la responsabilité de chacun.
QUESTION : Une question pour chacun de vous : Monsieur le président, je reviens sur les recommandations. Vous avez mal réagi et vous venez de vous en expliquer. Est-ce à dire que la Commission a évoqué des sujets qui sont peut-être tabous en France comme la réforme des régimes spéciaux de retraite, louverture à la concurrence de certains secteurs et que vous estimiez que ce nétait pas à la Commission daborder ces sujets tabous.
LE PRESIDENT : « Il ny aucun sujet tabou. Aucun. Toutes les réformes qui doivent être menées le seront. Que cela touche la concurrence, que cela touche les retraites. Mais sur les choix, sur les modalités, il nous appartient cest ma responsabilité, celle du gouvernement, celle du Parlement car il y a un Parlement, il y a des partenaires sociaux, de savoir comment nous allons nous y prendre.
Sur les régimes spéciaux, je rappelle quil y a déjà eu une réforme des régimes spéciaux. Je pensais que cétait donc déjà accompli ou alors on mexpliquera que cela na pas été fait. Sur les retraites, je pourrais dire quil y a déjà eu une réforme des retraites mais je pense quil en faut une autre puisquil y a des déficits : 20 mds deuros en 2020. Ma responsabilité cest de pouvoir régler cette question et faire cette réforme dici la fin de lannée. Il ny a donc aucun sujet et la Commission est parfaitement dans son rôle quand elle donne un certain nombre de domaines dans lesquels nous devons agir.
Mais lEtat, le gouvernement est parfaitement dans sa responsabilité quand il évoque, lui, la manière de faire, la méthode et même les différentes options qui souvrent pour aboutir aux résultats souhaités. Mon objectif est de réduire les déficits publics dans les délais donnés par la Commission européenne parce que cest lengagement que la France a pris. Pas simplement vis-à-vis de la Commission, mais vis-à-vis de ses partenaires. Mais jai un autre objectif qui est également de redresser la compétitivité parce que le problème français est un problème de compétitivité. Quand nous avons 60 Mds de déficit de notre balance commerciale, lAllemagne a 160 Mds dexcédents de sa balance commerciale. Il y a donc une vraie question qui est la compétitivité de léconomie française et nous devons donc agir. Et jai, avec le gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, déjà agi. Ai-je besoin de rappeler ce que nous avons fait sur le marché du travail, sur le pacte de compétitivité et que nous allons continuer à faire. Mais la méthode, les mesures cest de la responsabilité de la France ».
QUESTION : « Excusez-moi, javais une question pour Madame la Chancelière également : Le fait que la Commission accorde des délais supplémentaires à plusieurs pays pour assainir leurs finances et la récession qui touche lEurope, vous incite t-elle à un changement de cap ?
On vous a beaucoup reproché, on a beaucoup reproché à lAllemagne la marche forcée vers une certaine discipline budgétaire. Est-ce quaujourdhui, vous pensez quil est peut-être temps dassouplir et de ralentir le mouvement ? Merci Madame. »
LA CHANCELIERE : « Non je ne crois pas. Nous avons adopté un pacte de stabilité et de croissance que nous voulons respecter, que la Commission respecte et cest sur cette base que la Commission a formulé ses recommandations. Et lAllemagne a dit très clairement quil y a deux choses. Premièrement, nous avons tout à fait accepté que la Commission ait accordé deux ans de plus à la France pour respecter le seuil de 3%. Mais ceci est lié à une perspective que des réformes soient entreprises. Et le Président la confirmé. Les deux choses sont liées.
On peut beaucoup mieux réduire les déficits si on augmente en même temps la compétitivité. La compétitivité nest pas une fin en soi. La compétitivité sert à créer plus demplois, sert à davantage exporter, sert à une amélioration de la situation. Autrement dit, la Commission, et elle la dit clairement dans ses recommandations, pas simplement à ladresse de la France. Pour chaque pays, il y a des recommandations spécifiques. Il est clair que pour des pays couverts par une procédure de déficit, le caractère contraignant est plus grand que pour les pays qui nont pas de procédure de déficit. Mais il y a des recommandations spécifiques pour chaque pays. Il appartient à chaque pays de réagir à ces recommandations et nous sommes totalement dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance convenu. Et si vous regardez les programmes en Espagne, qui ont eu lieu en Italie, en Grèce, au Portugal, en Irlande, ce ne sont pas simplement des programmes dassainissement et de consolidation budgétaires. Ce sont des programmes massifs de réformes structurelles qui transforment en profondeur les pays. Là où cela va plus loin, cest en Grèce avec un nouveau système fiscal, un nouveau système de santé, une nouvelle administration. La France et lAllemagne ont des responsabilités propres pour ces réformes en Grèce. Cest également réformer le marché de lemploi, renforcer les institutions étatiques et cest aussi louverture de certaines professions. Ce nest pas facile en Allemagne non plus. Il ny a pas très longtemps, seules les pharmacies en Grèce pouvaient vendre du lait maternisé. Alors les pharmaciens étaient ravis. Mais pour le prix du lait maternisé, ce nétait pas très favorable. Autrement dit, il y a une grande quantité de réformes structurelles qui ont été entreprises. Lassainissement des budgets nest pas une fin en soi. Mais tout le monde nous dit que la croissance est plus efficace si les déficits baissent et pas si les déficits augmentent.
QUESTION : « Madame la Chancelière, Monsieur le Président, Helmut SCHMIDT et Valéry GISCARD dESTAING, qui se sont vus hier, une rencontre très émouvante, ont dit quil y avait une erreur au départ, à savoir au moment de la création de leuro, à savoir quil ny a pas une politique financière et économique commune. Alors, depuis un an, vous essayez de surmonter durablement la crise de leuro, vous essayez de rattraper ce manque. Mais apparemment, vous vous heurtez à un obstacle. Alors les Allemands disent : on peut imaginer une plus grande solidarité financière que si lon a une politique financière budgétaire contraignante dont personne ne peut sexonérer. Et la France dit : nous ne laissons pas porter atteinte à notre souveraineté et éventuellement si il y a plus de solidarité européenne ou des eurobonds. Quand pensez-vous que vous aurez surmonté ces obstacles ?
LA CHANCELIERE : A mon sens, il ny a pas de contradiction. Là où des décisions peuvent être prises, cest là où doit être la responsabilité pour les risques qui sen suivent. Je ne peux pas mettre un système, un mécanisme de solidarité au niveau européen et ensuite chacun fait son budget comme il a envie de le faire. Cela ne sera pas possible sans certains abandons de souveraineté.
La contribution que nous vous présentons en est un exemple tout à fait remarquable. Cela montre que nous sommes prêts à le faire étape après étape. A vous entendre, on se retrouverait sur un point. Lun met plus laccent sur un aspect en acceptant un autre aspect. Lautre mettrait plus laccent sur un abandon de souveraineté mais accepterait la solidarité. Pour moi, ce nest pas un problème. Ce qui est important, cest que là où les décisions sont prises, les risques soient assumés et quil ny ait pas de dichotomie entre les deux. Ce ne serait pas une bonne gouvernance. Cela ne peut pas marcher chez nous en Allemagne et dans les Länders, cela ne peut marcher nulle part si lun doit gérer les risques et lautre peut dépenser largent. Cela nest pas possible. Ceci ne remédierait pas au péché originel de la création de la zone euro.
Notre problème cest que nous devons rattraper certains retards et Jacques DELORS lécrivait dans son rapport avant même linstauration de lUnion économique et monétaire. Et nous devons le faire alors que nous traversons une crise. En fait, du fait de la profonde crise financière, qui nest pas née en Europe mais qui est née en Amérique, nous avons vécu le premier choc de la zone euro et la zone euro nétait pas totalement armée face à ce choc. Il y a là des choses à rattraper. Ce nest certes pas facile dans un contexte économique mondial très difficile. Voilà pourquoi nous devons faire preuve de la plus grande sagesse et de la plus grande propension aux compromis. Mais cette contribution franco-allemande est précisément la réponse à ces défis. ».
LE PRESIDENT : « Helmut SCHMIDT et Valéry GISCARD dESTAING comme Jacques DELORS ont, depuis longtemps, évoqué ce qui manquait lors de la création de leuro cest-à-dire un Gouvernement économique, une coordination des politiques qui puissent permettre, au-delà de ce que la Banque centrale européenne est, par ses compétences, capable de faire, de donner de la cohésion à la zone euro. De lui donner un cadre, de lui permettre de résister davantage quelle ne la fait aux chocs et en même temps, de se préparer à la croissance de demain et dagir de manière solidaire.
Quest-ce que nous faisons ? Nous avons déjà adopté le pacte budgétaire. Je rappelle que la France a fait voter ce pacte budgétaire à lautomne dernier. Nous acceptions, puisque évitons les caricatures les engagements en matière de réduction des déficits, la Commission donne un délai à plusieurs pays tout simplement parce que ces pays, en tous cas la France, ont fait un effort budgétaire considérable. Et notamment depuis un an ici où nous avons réduit notre déficit structurel de 2%. Je parle du déficit structurel. Donne un délai aussi à des pays, parce que nous sommes dans une croissance tellement faible que nous ne pouvons pas atteindre, comme il était prévu, les objectifs dans la trajectoire initiale. Cela ne fait pas débat entre nous, cest le pacte budgétaire, ce sont des engagements.
Mais nous avons à faire mieux que cela. La gouvernance économique, la coordination des politiques économiques, ce nest pas simplement le pacte budgétaire. Ça doit aller dans le sens que nous indiquons, dans la contribution que nous venons de signer, cest-à-dire dharmoniser nos systèmes fiscaux, de faire en sorte que nous puissions améliorer notre compétitivité, notre capacité à créer de lemploi, davoir des investissements qui puissent préparer lEurope aux défis de demain, davoir une politique énergétique. Voilà ce que cest aussi quune politique économique à léchelle de lEurope.
Il y a donc trois éléments dans la gouvernance économique de la zone euro. Il y a ce qui a trait aux responsabilités budgétaires, au sérieux budgétaire, parce queffectivement, aucun pays ne peut accepter quun autre ne respecte pas des disciplines.
Il y a ensuite ce que nous devons faire pour la croissance, pour la compétitivité, pour lemploi, parce que nous avons besoin dêtre toujours la première puissance économique du monde.
Et puis, il y a ce qui a trait à la solidarité à certaines conditions. Et pour quil y ait la solidarité, il faut quil y a ait la responsabilité. Voilà le sens de ce que nous avons à faire. Et puis, il y a des mesures urgentes à décider. Nous venons den évoquer plusieurs pour lemploi des jeunes, pour laccès des entreprises aux crédits et aux financements.
Si nous agissons ensemble, cest parce que nous partageons ces objectifs. Il ny a pas de raison de mettre la France et lAllemagne en contradiction lune par rapport à lautre. Il ny a pas ceux qui sont conscients des responsabilités budgétaires et dautres qui voudraient ne parler que de la croissance. Les deux doivent être menées de pair.
QUESTION : au moment même où commençait cette conférence de presse, nous apprenions quil y avait 40 000 chômeurs de plus le mois dernier en France. Cette situation ne pourrait-elle pas vous conduire à accélérer encore davantage le tempo sans attendre lautomne pour engager des réformes en France et en Europe et plus particulièrement en France, dans la mesure où chacun connait ici, linertie des politiques européennes.
LE PRESIDENT : ces chiffres viennent hélas confirmer une tendance, qui depuis cinq ans en France est à laugmentation du chômage et de manière plus forte depuis deux ans, avec une cause : la récession à léchelle de lEurope. Mais également des raisons spécifiques à la France, qui tiennent au manque de solidarité à légard des jeunes et des seniors et également à un défaut de compétitivité.
Nous agissons dans les deux directions. Sur la compétitivité, tout ne viendra pas de lEurope. Nous avons donc prendre là aussi un certain nombre de responsabilités, ce que nous avons fait avec le pacte de compétitivité, que nous allons continuer autour de linvestissement. Jai évoqué une stratégie dinvestissement sur plusieurs années, mobilisant des financements privés et publics. Et nous aurons aussi à améliorer un certain nombre de dispositifs pour la recherche, linnovation, pour le soutien aux entreprises.
Et puis il y a lurgence. Lurgence, cest dapporter le plus vite possible des solutions aux jeunes et aux moins jeunes. Parmi ces mesures, les emplois davenir. Je les évoquerai dailleurs à la réunion du mois de juillet car cest une solution qui peut convaincre dautres pays. Ces emplois davenir qui concernent le secteur associatif, local, nous voulons même lélargir aux entreprises. Jai évoqué deux secteurs : le tourisme et les services à la personne. Nous pouvons aussi aller chercher dautres branches qui pourraient être intéressées par ces emplois davenir parce quil ny a pas de temps à perdre.
Le contrat de génération vient dêtre adopté. Il a vocation à samplifier au cours des prochains mois. Cest pourquoi je maintiens, malgré ces chiffres, malgré ce quils représentent sur le plan individuel, familial pour beaucoup de Français, je maintiens lobjectif dinversion de la courbe du chômage avant la fin dannée. Et nous y mettrons tous les moyens pour ces dispositifs durgence.
Mais il nous faut aussi agir sur le marché du travail et sur la compétitivité.
Marché du travail : la réforme qui a été celle des partenaires sociaux puis traduite dans une loi nest toujours pas en vigueur parce quil y a eu un recours devant le conseil constitutionnel. Cest bien le droit de lopposition mais cela nous reporte au mois de juin. Tout jour perdu là-dessus est hélas un jour perdu dans la mobilisation contre le chômage.
Il y a donc des mesures de moyen terme en France et si lEurope peut amplifier ce mouvement, ce sera un plus. Et il y a ces mesures durgence que je veux encore accélérer pour atteindre lobjectif. Plus tôt la croissance reviendra, plus tôt nous pourrons avoir une diminution du chômage. Pour retrouver de la croissance, il nous faut et de la compétitivité et de la confiance. Cest la raison pour laquelle les mesures durgence contribuent à la confiance.
LA CHANCELLIERE : « Je voulais simplement ajouter que vous avez raison, certaines choses vont lentement en Europe, tout comme nous devons aller plus vite
Même en Allemagne, certaines choses avancent bien lentement et il faut laccepter. Toutes les institutions européennes doivent comprendre que nous nous trouvons dans une situation très particulière et lenjeu de ces années est de savoir si demain nous serons encore compétitifs à léchelle de la planète ou pas. Nous avons toutes les chances de notre côté mais cest une situation très particulière.
Je me souviens dune situation comparable à lépoque de lunification allemande et nous avions demandé à la Commission de statuer plus rapidement sur certaines demandes des nouveaux Länders. Nous avions également demandé davoir des dispositifs favorisant la création dentreprises. Peut-être faudrait-il revoir les procédures dappels doffres pour les réseaux haut débit lorsque lon demande des subventions européennes. Cest très très compliqué. En tous cas pour les maires allemands, cest très compliqué.
Au niveau de chacun qui travaille pour lEurope, que ce soit la Commission, dans un gouvernement national, dans un village, dans un gouvernement régional, il faut que chacun comprenne quil a une responsabilité spécifique. Et chaque fois que nous pouvons simplifier, chaque fois que nous pouvons accélérer, chaque fois que nous pouvons innover, apprendre les uns des autres, nous devons nous montrer prêts à le faire. Nous ne sommes pas dans une période normale en Europe et ce quexprime notre contribution, il faut aller plus vite. Les hommes et les femmes dEurope lattendent et en dépend aussi lacceptation de cette Europe, de cette Europe des citoyens et ses citoyens doivent comprendre les mesures. Voilà pourquoi, il faut que le message arrive à chacun et chacune.
QUESTION : Il y a beaucoup de voix en France qui sélèvent pour demander à ce que lAllemagne, par exemple, assouplisse ses positions sur les salaires, via un salaire minimum, réduise la précarité qui est un des problèmes. Est-ce que vous êtes prête à faire ces efforts pour relancer une forme de croissance en Europe ?
LA CHANCELIERE : Je pense quil y a parfois des malentendus. En Allemagne, les salaires, et notamment dans lindustrie exportatrice, les salaires sont fixés par les partenaires sociaux. Et ce sont de bons salaires dans la moyenne européenne. Là où parfois les salaires sont moins bons, cest dans le secteur des services. Mais les services ne sont pas exportés à létranger. Et puis nous avons emprunté une voie de réformes rappelez-vous il y a 10 ans, lAllemagne était lhomme malade de lEurope. Aujourdhui, la situation sest améliorée. Ce nest pas tombé du ciel. Cest lié à des réformes du marché de lemploi et la France dailleurs emprunte cette voie aujourdhui. Quel en a été leffet ? Nous avons aujourdhui des hommes et des femmes qui ont un emploi. Nous navons jamais eu autant de personnes qui ont un emploi mais cest vrai que parfois ils ne gagnent pas autant quils pourraient le souhaiter.
Ma réaction est de dire pour des domaines où les partenaires sociaux nont pas le dossier des salaires, nous devons contraindre les partenaires sociaux à définir ce type de salaire. Certains disent que cest à lEtat de fixer les salaires. Mais la situation de lAllemagne est celle que lon connaît parce que nous avons mis de la flexibilité dans le droit du travail. Alors, je vous pose la question : est ce quil vaut mieux quun jeune ait un emploi, mais avec une certaine flexibilité du droit du travail, ou bien vaut-il mieux ne pas avoir demploi du tout ?
Nous avons eu plus de cinq millions de chômeurs, nous discutons de ces questions et nous voulons voir comment nous pouvons avoir une action conforme aux intérêts des générations, cest-à-dire quil y ait un partage intergénérationnel. En Allemagne nous avons beaucoup de jeunes très bien formés, qui ont des CDD très courts, et qui se demandent : pourquoi est-ce que jai tellement investi dans ma formation, cest lAllemagne. Il y en a dautres qui se prévalent dacquis et il faut trouver un arbitrage, un équilibrage juste entre les générations. Je ne crois donc pas quil y ait lieu de changer le cap que nous suivons.
Lidée que si lAllemagne avait des salaires plus élevés, lEurope sen porterait mieux ça ne tient pas. Parce que si les salaires étaient trop élevés en Allemagne, lAllemagne nexporterait plus, si lAllemagne nexportait plus, le chômage augmenterait en Allemagne, ça ne rendrait service à personne. On peut donc considérer que nos partenaires sociaux font cela avec beaucoup de responsabilité.
Nous sommes un pays qui exporte énormément. Chez nous, les représentants des salariés vont très souvent en Inde, en Chine, au Brésil, au Vietnam, et ils regardent ce qui se passe dans ces pays, et ils regardent comment les entreprises allemandes travaillent dans ces pays, ils regardent également comment les entreprise locales travaillent. Et ils constatent : oui nous devons être meilleurs, faire plus dinnovation, faire plus de recherche. Et ceci doit être fait au travers dun effort commun, nous devons donc toujours avoir en ligne de mire lemploi ».
QUESTION : « Jusquà hier, il était question que vous repreniez trois ou quatre propositions du rapport de MM. CROMME et BEFFA pour présenter à vos partenaires européens. Vous navez pas listé ces propositions, faut-il comprendre que, concrètement vous nêtes pas daccord sur les mesures à prendre, puisque vous demandez juste à poursuivre les réflexions sur lénergie ? ».
LE PRESIDENT : « Cest parce que nous sommes daccord sur la plupart de ces propositions que nous avons demandé à M. CROMME et à M. BEFFA de poursuivre sur un sujet plus particulier, les autres étant déjà largement traités, qui est celui de lénergie.
Pourquoi lénergie ? Parce que là, il y a une vraie préoccupation, à la fois économique, de compétitivité donc, et environnementale. Et que nous devons agir, France et Allemagne pour ne pas décrocher. Ne pas décrocher par rapport à ce que si passe aux Etats-Unis, où le prix de lénergie a considérablement baissé, au risque pour nos industriels den être directement affectés. Ne pas décrocher non plus par rapport à nos objectifs environnementaux, parce que nous sommes, là aussi, engagés par un certain nombre dobjectifs que nous avons fixés.
Nous allons donc leur demander, non pas simplement de faire des propositions sur ce quil conviendrait de faire au niveau des Etats, mais ce qui pourrait être fait au niveau des entreprises pour agir ensemble et pour avoir les réponses appropriées. Mais vous voyez, cest toujours la même chose quand on parle de la France et de lAllemagne, on croit que nous ne sommes pas daccord. Et la plupart du temps nous le sommes. Il peut y avoir des nuances. Mais vous insistez sur les nuances en oubliant ce sur quoi nous nous sommes mis daccord, et encore aujourdhui à travers cette contribution.
Et pour nos amis allemands, journalistes, nos amis français sont déjà convaincus, je le sais bien, pour nos amis allemands, cessez de penser que la France voudrait échapper à ces disciplines budgétaires. Cela a pu être le cas dans le passé. Mais depuis un an nous y avons mis bon ordre. Et il nétait pas facile de prendre ces décisions.
Cessez de croire que nous ne voulons pas nous préoccuper du marché du travail, nous avons fait la réforme qui était attendue depuis des années. Cessez dimaginer que nous ne comprenons pas lexigence de la compétitivité, je suis le premier à avoir souligné la gravité dune situation où la France et lAllemagne ont des résultats en termes de balance commerciale radicalement opposés. Cela ne peut pas durer dans une zone euro. Il ne peut pas y avoir une telle distinction, une telle différence.
Mais en même temps, comprenez aussi, les chiffres du chômage ont été rappelés, que lobjectif de croissance, que lobjectif notamment de donner une espérance aux jeunes, parce que nous avons une démographie dynamique ce qui est aussi une différence par rapport à lAllemagne que cet objectif de croissance et demploi, nous pensons que cest par lEurope, dans lEurope que nous pouvons latteindre, avec des politiques que nous mettons en uvre à léchelle de notre pays. Merci ».
LA CHANCELLIERE : « Merci ».