24 mai 2013 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la politique de défense de la France, à Paris le 24 mai 2013.


Je veux commencer par un moment fort, celui que jai vécu le 15 mai dernier. Je présidais à Bruxelles la conférence pour le Mali au niveau des chefs dEtat. Plus de 100 délégations venant du monde entier ont salué l'intervention de la France. J'ai pu une nouvelle fois mesurer l'influence de notre Nation, le respect quelle suscite et les attentes qui sont placées en elle. Elle les doit à ses militaires et aux personnels civils qui les soutiennent. Leur professionnalisme, leur efficacité, leur dévouement sont reconnus par tous. Et dabord par nos concitoyens.
Plus que jamais, la France a besoin dune défense forte.
Dabord, pour rester ce quelle est : un pays indépendant, un allié fiable, une puissance dont les armées sont sollicitées sans discontinuer depuis une dizaine dannées.
Ensuite, pour appréhender le nouveau contexte géopolitique.
En effet, les États-Unis se désengagent des théâtres sur lesquels ils sétaient impliqués ces dernières années. LEurope est confrontée à une récession qui conduit plusieurs de ses membres à réduire leur effort de défense.
Dans le même temps, les ambitions des puissances émergentes saffirment à mesure que leur poids économique se renforce. Ainsi, les dépenses militaires de la région Asie Pacifique, viennent de dépasser celles de lUnion européenne.
Les révolutions arabes qui avaient suscité de grands espoirs soulèvent désormais de légitimes inquiétudes. En Libye, linstabilité menace non seulement ce pays mais aussi les voisins immédiats, mais aussi lEurope toute proche. Ensuite en Syrie, où le conflit a aujourdhui pris une ampleur qui nous oblige, avec nos alliés, à n'écarter aucune option, si l'usage des armes chimiques était bien établi. Cest lenjeu de la prochaine conférence de Genève.
Quant à lAfrique, elle est confrontée, malgré un développement économique incontestable, à une insécurité grandissante. A ce titre, il me parait tout-à-fait pertinent que lInstitut des Hautes Études de Défense Nationale, ait choisi cette année, comme thème détude, ce grand continent.
La France a besoin dune défense forte parce que le monde nest pas plus sûr quhier.
La prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs met en péril léquilibre de régions entières, comme nous le constatons avec lIran et la Corée du Nord. Le terrorisme sen prend à nos ressortissants, frappe nos intérêts nous avons encore une illustration ces dernières heures et outrage partout nos valeurs. Les trafics de drogue grand enjeu à mon sens des relations internationales , les trafics darmes souvent liés et le blanchiment dargent qui accompagnent les autres trafics se conjuguent pour affaiblir des États et surtout pour déstructurer les sociétés.
Dois-je ajouter quil y a maintenant de nouveaux risques ? Celui de cyber attaque avec des capacités informatiques offensives particulièrement redoutables. Notre dépendance à légard des systèmes dinformation nous rend plus vulnérables à des risques de paralysie, voire de destruction à distance des réseaux dimportance vitale sur le plan économique et même militaire.
Face à ces menaces, la France doit se donner un objectif, un seul : à tout moment assurer sa sécurité, répondre aux attentes de ses partenaires comme de ses alliés, et préserver la paix dans le monde.
La France y a vocation parce que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, elle a cette responsabilité.
La France y a vocation parce quelle est un pays fondateur de lUnion européenne, elle porte un idéal de paix entre les nations.
La France y a vocation parce quelle est dépositaire par son histoire, dune capacité militaire et diplomatique, quelle met au service de ses propres intérêts et nous devons les revendiquer et du droit international.
Chef de l'État, chef des armées, il me revient de définir les orientations dune politique de défense qui réponde à ces obligations.
Cette charge, je lassume pleinement depuis les premiers jours de ma prise de fonction.
Cest elle qui ma conduit à prendre la décision de retirer dès la fin de lannée dernière nos troupes combattantes dAfghanistan. On me disait que cétait impossible, dangereux même ! Cest fait depuis le 15 décembre 2012. Je veux en féliciter tous ceux qui ont contribué à ce retrait dans des conditions de sécurité rigoureuses pour nos soldats et en pleine concertation avec nos alliés. Nous navons maintenant que les effectifs en Afghanistan qui correspondent aux missions qui sont prévues par le traité damitié et de coopération que nous avons paraphé avec lAfghanistan.
Cest cette même responsabilité qui ma convaincu dengager la France au Mali. Pourquoi ? Parce que nous étions appelés par un pays ami, représenté par son Président légitime ? Oui. Parce quil y avait une menace terroriste qui pouvait soumettre le Mali à une emprise dangereuse ? Oui. Parce quil y avait un risque pour le Sahel tout entier ? A lévidence. Mais parce quil y avait aussi une menace pour notre propre sécurité.
Jai donc répondu le premier, au nom de la France, parce que nous étions le seul pays disposant de moyens militaires pouvant agir immédiatement, à côté de nos amis africains. Nous ne sommes pas intervenus à la place des Africains, mais avec les Africains, permettant maintenant quune opération de maintien de la paix puisse être menée dans des conditions de légitimité internationale, dune part, et defficacité dautre part.
Nous resterons, là encore, avec des effectifs moindres dans les prochains mois. Mais nous resterons au Mali et autour du Mali. Parce que nous nen avons pas terminé avec le terrorisme. Jai évoqué ce qui sest passé au Niger, hier, où nos intérêts ont été directement visés, où des Nigériens parce quils nous avaient appuyés, soutenus ont été lâchement assassinés. Jexprime ma solidarité à légard du Président ISSOUFOU et de la population du Niger. Mais cest une preuve supplémentaire que le combat que nous engageons contre le terrorisme, cest un combat dans lequel tous les pays doivent, à un moment ou à un autre, être partie prenante, dès lors quils portent les valeurs qui sont les nôtres. Notamment en Afrique, nous devons apporter toute notre solidarité, tout notre soutien, tout notre appui, aux pays de lAfrique de lOuest qui sont confrontés à ce fléau du terrorisme. Nous continuerons à le faire.
Cest toujours ma responsabilité que de présenter aux Français un nouveau Livre blanc qui sera prolongé par une loi de programmation militaire qui fixera les moyens à consacrer à notre défense, autour de trois priorités : la protection, la projection et la dissuasion.
Notre territoire et nos concitoyens, dans lhexagone et en outre-mer doivent être protégés. Cest notre premier devoir. Pour y parvenir, il exige des disponibilités permanentes de surveillance et de réaction terrestres, aériennes et maritimes. Des moyens doivent pouvoir être mobilisés à tout moment pour intervenir aux côtés des forces de sécurité intérieure et de sécurité civile lorsque cest nécessaire.
Parallèlement, la France doit être en mesure de projeter des forces préparées et équipées, à son initiative ou dans le cadre dune coalition. Dans cet esprit, au-delà du volume de forces projetables, jai souhaité que soit encore améliorée lefficacité opérationnelle de nos armées. Elles disposeront de 66 000 soldats projetables organisés en brigades terrestres. Elles pourront intervenir à partir du groupe aéronaval autour du porte-avions Charles-de-Gaulle. Elles auront aussi des capacités amphibies et sous-marines. Les moyens aériens nous donneront la possibilité dappréciation de situation et de frappe dans la profondeur. Voilà lensemble de notre dispositif de projection. Jajoute que les personnels engagés bénéficieront d'une protection juridique élargie. Les ministères de la Défense et de la Justice doivent y travailler. Des mesures seront présentées en ce sens notamment dans le cadre de la loi de programmation militaire.
Enfin, la France doit assurer la crédibilité de sa dissuasion. Dois-je rappeler son caractère stratégique ? Elle nous protège de toute agression ou de tout chantage qui menacerait nos intérêts vitaux. Cest sa raison dêtre. Elle préserve notre liberté daction et notre souveraineté. Elle convainc tout adversaire de ne pas sen prendre à la France au risque de dommages considérables pour son territoire.
Notre doctrine est fondée sur le principe de stricte suffisance. Cela permet à la France de montrer lexemple en matière de désarmement nucléaire.
De cette garantie ultime, certains dénoncent régulièrement le coût pour nos finances publiques. Je veux leur répondre. La dépense affectée à la dissuasion représente aujourdhui 11% du budget annuel de la défense. 11% est-ce trop pour sanctuariser la sécurité de notre pays ? Je ne le pense pas. Dautant plus que linnovation et la recherche nous ont permis de réaliser des économies substantielles sur les programmes. Jai donc pris la décision de conserver les deux composantes, océanique et aéroportée. Le récent échec de lessai dun missile M51 après cinq succès, nous rappelle que la mobilisation de nos technologies est une conquête exigeante et nécessite une vigilance permanente. Je tirerai toutes les conclusions de lenquête en cours.
Aujourdhui, je tiens à renouveler ma confiance dans les personnels exceptionnels qui assurent, en toute circonstance, en tout point du monde, notre dissuasion.
Il reste que la défense nationale est un investissement lourd pour la Nation.
Cest pourquoi je suis attentif à ladéquation de nos ressources budgétaires rares à nos objectifs impérieux, surtout dans cette période. Aussi, les miens reposeront sur un seul critère : lintérêt national. Car je dois préparer notre pays à relever les défis, pour les 15 prochaines années, qu'il peut rencontrer.
Ce qui ne signifie pas « dépenser plus » au nom dune couverture de tous les risques possibles, ni « dépenser moins » au nom dun abaissement de notre ambition. Il faut « dépenser juste », le bon niveau, pour à la fois sécuriser nos objectifs et en même temps maîtriser nos comptes publics et dire, à tout moment, la vérité aux Français.
Georges Clemenceau avait une belle formule : « Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire £ quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire ». Les lois de programmation militaire de ces dernières décennies nont pas appliqué à la lettre le principe de Georges Clemenceau. Non pas que la Nation nait pas dit ce quelle voulait, elle laffirmait et ces textes étaient des références utiles. Non pas quelle navait pas le courage de dire. Mais elle navait pas toujours la possibilité de faire. Nous devons donc faire en sorte dassurer, à la fois, la souveraineté de notre pays pour ses décisions stratégiques et, en même temps, garantir la souveraineté de notre pays pour assurer la maîtrise de nos comptes publics et ne pas dépendre de lextérieur et notamment des marchés pour le financement de notre dette souveraine.
Jai donc décidé comme réaliste de maintenir à son niveau actuel leffort pour notre défense. Le budget sera fixé en 2014 à 31,4 milliards deuros c'est-à-dire exactement le même montant quen 2012 et en 2013. Pour lensemble de la période 2014-2025, nos forces disposeront de 365 milliards deuros, dont 179,2 milliards deuros pour la période 2014-2019.
Dans le passé, les objectifs ambitieux annoncés dans nos lois de programmation nont pas pu être tenus. Je naurai pas la cruauté de rappeler les précédents. Lécart entre les engagements et la réalité n'a cessé de saccroître £ ce qui nous a conduit à une impasse qui doit désormais être intégrée dans lexercice à venir, car lon ne peut jamais oublier la continuité de lEtat et faire comme si tout pouvait recommencer. Nous sommes forcement comptables de ce qui na pas été payé hier.
Ainsi, il y aura des conséquences. Nous avons voulu avec le Premier ministre et les ministres concernés les maitriser. Au terme de la loi de programmation militaire 2014/2019, les effectifs du ministère seront réduits de 24 000 hommes supplémentaires pour atteindre de lordre de 250 000 personnels de la défense. Ce chiffre, je veux que chacun lait à lesprit : cest leffectif le plus important dEurope. Nous sommes le pays qui dispose, non seulement, de la dissuasion nucléaire, mais qui dispose, sur la plupart des équipements, des matériels pouvant offrir une capacité daction et dintervention £ et le pays dEurope qui a leffectif en termes de personnels militaires et civils le plus important. Cela renvoie donc à nos responsabilités. Mais cela nous permet aussi dêtre un pays influent, un pays actif, un pays qui peut parler parce quil a les moyens aussi de pouvoir se faire respecter.
Deuxième conséquence, par rapport aux sites dimplantation militaire dans lhexagone. Sujet toujours sensible pour les personnels concernés, pour les élus des territoires. Jai demandé quune attention particulière soit portée pour que nous puissions maintenir une présence partout sur le territoire et éviter des fermetures de site. Mais je suis aussi attentif à ce quen outre-mer, nous puissions également assurer notre présence.
Nos équipements, doivent être ajustés à la réalité des menaces daujourdhui et de demain.
Nos forces seront dotées à lhorizon 2025 2030 de matériels modernes et performants, prenant en compte lévolution des modes de confrontations armées. Je pense aux drones de surveillance et de combat, dont la décision de les commander a été trop longtemps différée, au risque dêtre amenés dans certaines interventions à demander et à solliciter lappui de nos alliés. Nous avons donc lobligation aujourdhui de commander ces matériels. Nous avons aussi la volonté dengager les commandes des avions de transport A 400 M et de ravitaillement en vol MRTT, aux missiles anti-navires légers ou encore aux frégates multirôles FREMM et aux véhicules blindés VBMR.
Pour faire face également aux nouvelles menaces que jai évoquées cyber-attaques, terrorisme les crédits consacrés au renseignement, à la police et à la justice seront augmentés. Je tiens aussi à relancer la politique spatiale avec les satellites d'observation MUSIS et d'interception électromagnétique CERES.
Tous ces investissements indispensables à la préparation du futur sajouteront aux programmes déjà lancés : Rafale, hélicoptères d'attaque Tigre et de transport NH-90, sous-marins Barracuda et le système Félin. Aucun programme lancé ne sera arrêté, à la fois, pour des raisons de capacité, defficacité, mais aussi parce que jentends préserver notre industrie de défense.
Jen connais les atouts dabord sur le plan des effectifs, de lemploi, de sa présence sur le territoire. Il y a là de grandes entreprises que nous connaissons bien et qui nous connaissent bien. Mais il y a aussi un tissu de plusieurs milliers de PME et de PMI. Nous avons lune des premières industries de défense en Europe. Nous devons encore améliorer son niveau.
Leffort de recherche et de développement sera maintenu à haut niveau. Cest essentiel pour garantir à nos armées les matériels dont elles auront besoin demain. Cest indispensable pour exporter et pour avoir limpact le plus fort sur lindustrie civile.
La diversification fait aussi partie de nos atouts. La modernisation de notre appareil de production se poursuivra. Les participations détenues par l'État évolueront. Des alliances industrielles nouvelles seront nouées notamment à l'échelle européenne. Et les salariés devront être formés en même temps quils seront associés à l'avenir de leur entreprise et de leur savoir-faire.
Cest un enjeu de compétitivité mais aussi de souveraineté.
La souveraineté, ce nest pas lisolement. Cest aussi dêtre capable dagir avec les autres.
Les opérations militaires récentes ont montré combien nous devons travailler avec lUnion européenne pour être en mesure de répondre aux crises.
Cest pourquoi la France veut ouvrir une nouvelle étape de l'Europe de la défense. Plusieurs facteurs nous y conduisent.
La nécessité partagée de redresser nos finances publiques nous invite à mutualiser des capacités, à prendre davantage dinitiatives et à nous appuyer sur les matériels fabriqués en coopération, en tenant compte des savoirs faire de chacun.
Cest ce que la France fait déjà avec le Royaume Uni, pour construire notamment une force dintervention conjointe.
Cest aussi ce que la France veut faire avec lAllemagne, y compris pour des opérations militaires extérieures. De même, je souhaite poursuivre nos partenariats avec la Belgique, l'Italie ou l'Espagne et associer les nouveaux membres de l'Union européenne à cette démarche. A commencer par la Pologne et les pays du groupe de Visegrad car lEurope de la défense, cela doit être lEurope toute entière, y compris celle qui hier était de lautre côté.
Je ferai des propositions dici le Conseil européen de décembre 2013.
Elles porteront sur nos présences dans les Balkans, en Méditerranée, au Proche-Orient, en Asie. Partout, lEurope doit agir de façon mieux coordonnée. Réfléchit-elle à ce que nous pourrions faire mieux et peut-être moins cher ?
Elles concerneront aussi nos coopérations dans les domaines du transport aérien, des satellites dobservation, du ravitaillement en vol, des drones pour ne citer que quelques exemples.
Les échecs du passé ne doivent pas nous décourager mais au contraire nous inviter à persévérer. Notre ambition, cest de promouvoir, pour lindustrie de défense européenne, des champions européens. Cest déterminant pour le maintien dune base industrielle et technologique compétitive.
Le grand sujet pour lEurope nest pas simplement davoir un grand marché, davoir une zone monétaire stable. Cela ce sont des conditions. Cest davoir aussi une politique industrielle. Et dans la politique industrielle, il y a lenjeu de la défense.
La France est dans lEurope mais elle agit aussi dans le cadre de lOTAN. Le rapport présenté par Hubert Védrine je le remercie pour ses réflexions m'a conduit à confirmer notre présence dans le commandement militaire intégré de lAlliance atlantique, tout en intensifiant notre influence en son sein.
Mais il ne sagit pas de perdre notre liberté de décision et daction et encore moins de diluer le caractère national de notre défense.
Mesdames, Messieurs,
La France a toujours eu un lien singulier avec son armée. Jentends parfois dire que cette relation se serait distendue, avec la professionnalisation de ces personnels et avec la disparition de toute menace vitale à nos frontières. Eh bien, je ne le crois en aucune façon. Je ne constate rien de tel. Le soutien apporté par nos concitoyens à nos soldats est la preuve de lattachement des Français à leur défense.
Quand on songe à ce quétait limage de larmée il y a 30 ou 40 ans dans un contexte différent de guerre froide, de décolonisation. Ce quétait le lien parfois contesté, y compris à travers la conscription. Et ce quest aujourdhui le lien, je considère que la relation sest confortée mais, dun certain point de vue, la fin de la conscription a été aussi un éloignement et une forme dacceptation dune assurance passée, généralement considérée comme coûteuse, sans que lon sache exactement le prix. Mais une forme de délégation de la responsabilité et dignorance de la réalité de ce quest linstitution militaire. Cest la raison pour laquelle nous devons renforcer le lien.
Comment ?
En associant davantage la société française dans toute sa diversité à la connaissance de linstitution militaire. Cest le rôle que joue notamment lInstitut des Hautes Études de Défense Nationale, dont je salue laction ici. Pas simplement en accueillant des professions brillantes, ce que lon pense être lélite du pays qui sy retrouvera. Mais en sadressant au-delà, à toute la nation, à la jeunesse en particulier. Celle qui se sent peut-être moins concernée et qui, pourtant, doit être également protégée par rapport à un certain nombre de fléaux, de menaces que jindiquais comme étant susceptibles de renforcer encore nos outils et nos protections.
Cest la responsabilité aussi du Parlement. Jai tenu à ce que le gouvernement respecte pleinement ses droits, en matière dinformation et de délibération sur les opérations dans lesquelles sont engagées nos forces.
Jai aussi souhaité que la politique dexportation darmement fasse lobjet de rapports annuels débattus devant les commissions compétentes des assemblées. Là aussi, ne craignons rien de la transparence doit encore progresser. Nous veillerons à traiter, en particulier, la situation des intermédiaires.
Car chaque État doit se montrer rigoureux dans le contrôle de ses exportations darmement comme nous y incite le traité sur le commerce des armes conventionnelles que la France a contribué à faire adopter notamment aux Nations Unies.
Le contrôle du Parlement sera également amélioré en matière de renseignement. Loin daffaiblir notre sécurité, linformation confirme la légitimité et lefficacité de nos dispositifs.
Le lien entre la Nation et son armée, cest aussi les réserves opérationnelle et citoyenne. Je veux les saluer. Nous y ajouteront une branche nouvelle pour la cyber défense dont lobjectif sera de mobiliser de jeunes techniciens et informaticiens intéressés par les enjeux de sécurité.
Dune manière générale, rien nest plus important que dencourager les jeunes générations à prendre conscience du destin singulier de notre pays, de son histoire. D'où l'importance des célébrations de l'année prochaine le ministre délégué aux Anciens combattants y travaillera : le centenaire de la Première Guerre mondiale, le 70ème anniversaire du débarquement puis de la Libération.
Il y aura des manifestations importantes sur le plan international. Nous inviterons tous ceux qui ont été belligérant. Nous ferons en sorte de pouvoir donner, là encore, tout lesprit qui sattache à ces célébrations. Cest-à-dire de bien comprendre ce qui sest produit, de bien analyser ce que furent ces conflits, ces guerres qui se sont produites à léchelle internationale, même la Première, avec des destructions considérables.
Nous veillerons aussi à en faire des évocations citoyennes pour que les jeunes sachent bien ce quest la guerre, pour mieux apprécier ce quest la paix.
La défense de la France, cest une grande histoire. Cest aussi notre avenir.
La défense de la France, cest la sécurité de lEurope.
La défense de la France, ce sont des moyens au service de la préservation de la paix.
La défense de la France, ce sont des femmes et des hommes, militaires et civils, dont je veux saluer ici le dévouement.
Encore cette année 2013, nous avons eu des morts au Mali. Et en 2012, y compris avec le retrait, nous avons eu des morts en Afghanistan. Je noublie pas aussi les militaires en opération qui ont pu payer de leur vie, notamment en Guyane. Je noublie pas non plus les gendarmes, jassocie également les policiers victimes de linsécurité et de la lutte contre tous les trafics. Dans ces moments où nous saluons leffort de la Défense, où nous revendiquons un certain nombre dobjectifs, je pense aux familles aujourdhui de ces soldats, de ces gendarmes, de ces policiers.
« Les grands pays le sont pour lavoir voulu » disait le Général de Gaulle. La France veut toujours être une grande Nation. Non pas pour elle-même, non ! Pour porter les valeurs de la République. Merci à tous dy contribuer.
Je veux donc ici, redire lengagement qui est le mien, la conviction que nous préparons lavenir, et vous exprimer ma gratitude pour contribuer à la défense de notre pays.