20 décembre 2012 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur les relations franco-algériennes, à Alger le 20 décembre 2012.

Monsieur le Président du Conseil de la Nation,
Monsieur le Président de lAssemblée populaire nationale,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires.
Vous me faites grand honneur en me recevant ici, en maccueillant, comme le peuple algérien la fait hier. Je mesure limportance de lévénement, mais aussi la grandeur de lenjeu ouvrir un nouvel âge dans la relation entre la France et lAlgérie. Ma visite vient dans un moment chargé de sens et de symboles, il y a cinquante ans, lAlgérie accédait à lindépendance, elle sarrachait à la France, après une guerre longue de huit ans.
Elle devenait la République algérienne libre et souveraine. Elle conquérait ce droit, ce droit inaliénable, ce droit de pouvoir disposer pour un peuple de lui-même. Cinquante ans, cest court à léchelle de lhistoire, et pourtant, quel chemin a été parcouru par lAlgérie depuis 1962. LAlgérie est aujourdhui un pays respecté sur la scène internationale, qui compte, qui pèse, lAlgérie est un pays dynamique, dont les ressources sont considérables, dont léconomie est en développement, et je mesure ces étapes chaque fois que je viens en Algérie, depuis 1978, lorsque jeune fonctionnaire français, jétais pour huit mois à lambassade de France à Alger.
LAlgérie est un pays jeune, dont la moitié de la population a moins de 26 ans, et donc plein de promesses, lAlgérie est un pays courageux, il la prouvé dans son histoire, il la prouvé encore plus récemment face à lépreuve terroriste quil a traversée ce pays avec dignité et unité. A cette Algérie, fière de son passé, consciente de ses forces, la France, à travers moi, adresse des vux de prospérité et de réussite.
Mais la question qui est posée à nos deux pays, lAlgérie et la France, elle est simple, elle est grave : sommes-nous capables décrire ensemble une nouvelle page de notre histoire ? Je le crois. Je le souhaite. Je le veux. Nous ne partons pas dailleurs de rien, puisque nous pouvons nous appuyer sur les liens humains que vous avez rappelés, Monsieur le Président, linguistiques, je parle une langue, le français, que vous connaissez et que vous parlez, des liens économiques, qui unissent aussi nos deux pays.
Mais cette amitié, pour vivre, pour se développer, elle doit sappuyer sur un socle, ce socle, cest la vérité. Cette vérité, nous la devons à tous ceux qui par leur histoire, par leur histoire douloureuse, blessés, veulent ouvrir une nouvelle page. Nous la devons à la jeunesse, à toutes les jeunesses, qui veulent avoir foi en leur avenir, et donc qui veulent savoir doù elles viennent. Rien ne se construit dans la dissimulation, dans loubli, et encore moins dans le déni. La vérité, elle nabîme pas, elle répare, la vérité, elle ne divise pas, elle rassemble.
Alors, lhistoire, même quand elle est tragique, même quand elle est douloureuse pour nos deux pays, elle doit être dite. Et la vérité je vais la dire ici, devant vous. Pendant 132 ans, lAlgérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, ce système a un nom, cest la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, il y a eu les massacres de Sétif, de Guelma, de Kherrata, qui, je sais, demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français. Parce quà Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles.
La vérité, elle doit être dite aussi sur les circonstances dans lesquelles lAlgérie sest délivrée du système colonial, sur cette guerre qui, longtemps, na pas dit son nom en France, la guerre dAlgérie. Voilà, nous avons le respect de la mémoire, de toutes les mémoires. Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la torture. Connaître, établir la vérité, cest une obligation, et elle lie les Algériens et les Français. Et cest pourquoi il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives, et quune coopération dans ce domaine puisse être engagée, poursuivie, et que progressivement, cette vérité puisse être connue de tous.
La paix des mémoires, à laquelle jaspire, repose sur la connaissance et la divulgation de lhistoire. Mais la nôtre est aussi une histoire humaine, car au-delà des blessures, au-delà des deuils, demeure la relation exceptionnelle nouée entre les Français et les Algériens £ les Français dAlgérie, instituteurs, médecins, architectes, professeurs, artistes, commerçants, agriculteurs qui, avec le peuple algérien, avaient su nouer, dans des conditions difficiles, intolérables parfois, des relations tellement humaines.
Je me rendrai à Tlemcen, la ville de Messali HADJ, lun des fondateurs du nationalisme algérien, qui évoque lui-même, dans ses mémoires, les Français dAlgérie, en rappelant lamitié et la confiance, en évoquant ses relations simples, quotidiennes, naturelles dont le souvenir nous appartient. Je noublie pas non plus tous ces coopérants qui étaient venus après lindépendance de lAlgérie, à la fois par conviction, et par souci de promotion du savoir et de la connaissance, et qui voulaient rendre service à la République, la jeune République algérienne.
Notre histoire, cette histoire, cest aussi celle de grandes consciences françaises, qui ont su sélever contre linjustice de lordre colonial, Georges CLEMENCEAU, dès 1885, trouvât les mots pour dénoncer labus pur et simple de la force pour sapproprier lhomme et ses richesses. André MANDOUZE, moins connu, et pourtant, tellement militant, qui, toute sa vie, fut fidèle à ses valeurs dans la résistance, mais également dans la conscience de lindépendance algérienne. Germaine TILLION, qui fut la militante inlassable du dialogue entre les hommes et les femmes, entre les peuples, lécrivain François MAURIAC, qui sut rappeler dans les moments difficiles la véritable grandeur dun peuple qui ne repose pas sur sa force brutale, mais sur la puissance de son message universel.
Et puis, notre histoire, lhistoire de la France, cest aussi Alger, qui fut la capitale dans les moments les plus sombres de la France libre, parce que cest ici que sétait réfugié lhonneur de la France, à Alger, avec le Général De GAULLE à sa tête.
Voilà tout ce qui nous rassemble, nous réunit et nous permet après avoir regardé lhistoire, le passé, de pouvoir construire lavenir. Je nai pas dautres mots que ceux quemployaient le président BOUTEFLIKA le 8 mai dernier à Sétif, qui appelait à une lecture objective de lhistoire loin des guerres de mémoires et des enjeux conjoncturels afin daider les deux parties à transcender les séquelles du passé et daller vers un avenir où puisse régner confiance, compréhension, respect mutuel, partenariat. Eh bien ces mots-là sont les miens encore aujourd'hui.
La proximité entre lAlgérie et la France nest pas une incantation prononcée à chaque voyage dun président de la République française en Algérie, la proximité dont je parle nest pas une abstraction, nest pas une construction elle est une réalité. Elle se fonde sur des liens intimes, profonds, uniques pour la France comme pour lAlgérie. Sur 900.000 Algériens qui résident à l'étranger, 700.000 vivent en France et je ne peux pas compter tous ces Algériens venus à travers plusieurs générations donne leur force de travail pour permettre à la France dêtre ce quelle est aujourd'hui.
Je pense aussi à ces jeunes Français nés de parents algériens qui sont pleinement Français, qui doivent être regardés toujours comme tels et qui en même temps sont en famille ici, chez vous en Algérie. Ces jeunes Français se sont engagés dans tous les domaines de léconomie, de la culture, du cinéma, de la littérature, du théâtre, du sport et même de la politique. Et nous avons attendu dailleurs trop longtemps ce moment, enfin les assemblées parlementaires françaises comptes désormais des élus dorigine algérienne.
Il y a aussi tous ces Français nés en Algérie et qui sont partis dans les conditions que chacun connait et avec le déchirement dont ils ne se sont pas remis mais qui portent toujours je vous lassure, lAlgérie dans leur cur. Je ne vais pas faire de comptabilité mais il y a des millions de mes concitoyens en France qui ont vis-à-vis de lAlgérie un fonds commun de références, de passion, démotions et qui loin daffaiblir la France, renforce encore cette passion dêtre ce quelle est aujourd'hui.
Voilà pourquoi nous sommes liés les uns aux autres mais la géographie aussi nous rapproche, la mer Méditerranée ne nous sépare pas elle nous unit mais elle nous confère aussi des responsabilités communes et exceptionnelles.
La Méditerranée cest un espace politique, économique, diplomatique et nous avons le devoir de développer des projets qui bénéficient directement aux populations des deux rives. Je souhaite et je le dis devant vous, représentants du peuple algérien, je souhaite que la France et lAlgérie travaillent ensemble pour le projet méditerranéen.
De même que la France et lAllemagne avaient été capables après une guerre tragique qui les avait opposé dêtre les moteurs de la construction européenne eh bien lAlgérie et la France peuvent construire aussi lunion, lunité méditerranéenne de demain.
Mais là aussi, non pas pour porter des projets chimériques mais des réalisations dans tous les domaines de lénergie, des transports, de léducation, de la connaissance et du développement. Je parle déducation, de connaissance, de savoir, de recherche. La langue peut également nous servir de lien. LAlgérie chérit la langue arabe mais elle a su aussi se nourrir du français, se lapproprier comme un butin de guerre mais surtout, comme un instrument de connaissance, de diversité, de liberté.
Tant décrivains algériens ont apporté à la langue française leur génie, Kateb YACINE, Mohammed DIB, hier, Assiad DJEBAR, Anouar BENMALEK, Yasmina KHADRA, aujourd'hui et cest Albert CAMUS, ce fils dAlger dont nous célébrons lan prochain lanniversaire, le centième anniversaire de la naissance, qui a évoqué le premier cette communauté franco-arabe formée par tous les écrivains algériens dans légalité la plus parfaite. Merci à lAlgérie de donner aussi à la langue française sa diversité.
Cest fort de ces liens là, de cette responsabilité là quaujourdhui à loccasion de ma visite ici en Algérie, nos deux pays peuvent ouvrir une nouvelle page, un nouvel âge, à travers un partenariat stratégique dégal à égal.
Cest ce que nous venons détablir avec le président BOUTEFLIKA, une déclaration damitié ici à Alger et également un document qui scellera notre relation dans tant de domaines pour ce partenariat. Cinq ans, cinq ans dactions communes si nous le voulons, si nous en décidons pour relever trois défis qui nous sont communs.
Le premier est économique, la France et lAlgérie doivent passer à la vitesse supérieure, doivent multiplier les échanges, les investissements, les réalisations communes. Oh nous connaissons les blocages, vous ici en Algérie, nous en France, nous savons les méfiances, les réticences mais nous savons aussi ce que nous pouvons faire ensemble.
Alors, faisons-le, dans le cadre de la transition énergétique, dans le cadre du partage des technologies, dans le cadre de la transition énergétique, dans le cadre du partage des technologies, dans le cadre de la formation des hommes et des femmes.
Nous pouvons partager nos savoir-faire, nos expériences, nos ressources, nous avons inventé parce que nous sommes la France, parce que vous êtes lAlgérie. Nous avons inventé de nouveaux modes de développement dans tous les domaines industriels, agricoles, et cest pourquoi nous avons signé de nombreux accords de coopération ensemble à loccasion de cette visite.
Je ne viens pas ici pour faire du commerce, je viens ici devant vous pour marquer un temps nouveau et en même temps 450 entreprises françaises, de grands groupes mais aussi des PME emploient directement 40.000 personnes, même 100.000 avec les emplois indirects en Algérie, nous pouvons faire davantage.
La France est le premier investisseur sur le territoire algérien, je men félicite mais nous pouvons faire encore mieux, elle est aussi son premier fournisseur, son troisième client, nous pouvons relever encore le niveau de nos échanges £ nous devons être prêts à aller plus loin et dans la délégation qui maccompagne il y a toutes sortes de personnalités économiques, culturelles, scientifiques, artistiques, mais je veux que léconomie soit également au cur de notre relation.
Hier RENAULT a signé un important accord en vue de produire dans votre pays une voiture destinée au marché local mais aussi régional, et jallais dire même aussi international. Ce nest pas une délocalisation, aucune entreprise française nest venue sinstaller au détriment de lemploi français, cest une entreprise RENAULT qui vient construire des véhicules pour quil y ait plus demplois en Algérie et plus demplois en France.
Voilà un bel accord que nous avons été capables de conclure sur le plan économique et il sintégrera dans une déclaration de partenariat productif qui marquera cette idée de coproduction entre nos deux pays.
Le deuxième défi que nous avons à relever, en Algérie comme en France, cest celui de la jeunesse, la formation, léducation, cest une grande ambition de lAlgérie depuis lindépendance, la formation, léducation cest le grand message, cest le rêve français depuis sa propre révolution.
Parce que nous avons tous conscience que la jeunesse nest pas simplement un atout, une vitalité, cest aussi une ressource que nous devons accompagner, encadrer, valoriser. Et dans tous les accords que nous avons passés entre lAlgérie et la France au cours de cette visite, ce sont des accords de formation et jen ferai la démonstration à travers ce que nous allons faire pour des réseaux dinstitut denseignement supérieur de technologie.
Quatre centres vont être crées qui, ensuite, serviront de référence pour être généralisés sur le territoire algérien, si vous en décidez. Ils aideront les jeunes à acquérir, dans un cycle court, les connaissances, les compétences quattendent les entreprises et permettront plus facilement de leur trouver du travail.
Notre partenariat, celui dont je parle, notre déclaration damitié doit sadresser dabord aux jeunes pour répondre concrètement à leurs attentes. Je pense aussi aux universitaires, à ces vingt-cinq mille Algériens qui étudient en France mais aussi à tous ceux qui sintéressent en France à lAlgérie et qui veulent, là encore, nouer des relations à un niveau dexcellence, mais je veux que lon accueille mieux et davantage les étudiants algériens.
C'est pourquoi je propose que puisse se construire une maison de lAlgérie à la cité internationale universitaire de Paris pour accueillir ces étudiants.
Nous pourrions nous dire quau niveau de la Méditerranée, nous pourrions faire ce qui a été réalisé au niveau de lEurope, ces programmes déchange universitaire, ce quon appelle ERASMUS. On trouvera un autre nom, dun autre philosophe pour la Méditerranée mais cest le même projet : permettre les échanges, la circulation.
Jai parlé de circulation des personnes £ cest le troisième défi que nous avons à régler. Près de deux cent mille Algériens reçoivent chaque année un visa dans nos consulats. Cette politique est indispensable, je la rappelle ici.
Nous devons, pour lintérêt de lAlgérie et pour celui de la France, maîtriser les flux migratoires. Les jeunes que vous formez doivent trouver du travail ici, espérer faire leur vie ici, mais en même temps ils ont besoin aussi de circuler. Alors, nous ne devons pas faire de la demande dun visa un parcours dobstacle ou, pire encore, une humiliation. Au contraire ! Nous avons besoin que se poursuivent et même samplifient les allers-retours des étudiants, des entrepreneurs, des artistes, des familles. Bref, tout ce qui anime la relation entre la France et lAlgérie. Nous allons rester dans laccord de 1968, mais nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour accueillir mieux les demandeurs de visa et pour que les documents soient délivrés plus vite par nos consulats. C'est une affaire de respect et dintérêt mutuel. Dans le même temps, nous attendons de lAlgérie quelle ouvre plus largement ses portes aux Français qui souhaitent se rendre sur votre territoire, parce quils y ont des souvenirs, des attaches familiales, affectives ou des projets professionnels ou personnels à réaliser.
Enfin, le dernier défi que nous avons à relever, il est pour la paix et la sécurité dans le monde.
Nous portons les mêmes principes au plan international : lindépendance, la souveraineté, le respect des peuples.
Nous connaissons les mêmes menaces : le terrorisme, et vous, vous savez ce quest le terrorisme. Nous avons aussi les mêmes valeurs démancipation £ nous avons le même besoin de vivre dans un environnement de paix et de stabilité. Or, chacun le voit, le monde est en plein changements. Parfois ils vont dans le bon sens, parfois dans le pire. Mais il y a eu ces peuples qui se sont soulevés contre la dictature, des révolutions ont apporté lespoir mais aussi, reconnaissons-le, soulevé des inquiétudes.
Chaque pays doit trouver sa propre voie et vous lavez montrée. Il ne peut pas y avoir de réponse unique aux aspirations des citoyens, mais la leçon de ce quon a appelé le printemps arabe cest que de toute manière, et partout dans le monde, les peuples entendent prendre en main leur destin.
Alors, le rôle de la France, celui de lAlgérie, cest de les accompagner dans la voie de louverture, de la démocratie, de la liberté. Le droit des peuples à disposer deux-mêmes ne se discute pas, ne se marchande pas. Il en est ainsi du droit du peuple palestinien et, aux Nations Unies, lAlgérie et la France ont voté ensemble la résolution qui confère à la Palestine le statut dÉtat non-membre observateur.
Mais nous ne pouvons pas en rester là. Nous voyons les risques aussi dun blocage, dune fermeture, dune violence.
Notre devoir, cest de favoriser la négociation permettant la reconnaissance des deux Etats qui pourraient vivre en pleine sécurité, sûreté, respect, tout simplement en paix.
Enfin, il y a la crise du Sahel. Elle nous oblige aussi, et là-dessus je me félicite de voir que la France et lAlgérie partagent des principes communs. Nous devons affronter cette crise, mais nous devons laisser les Africains décider souverainement des opérations de soutien pour permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale.
Nous avons deux volontés qui ne se discutent pas. La première, cest de favoriser la négociation politique, le dialogue pour que toutes les parties prenantes qui respectent lunité du Mali, qui nacceptent pas le terrorisme, puissent se retrouver ensemble avec des voix permettant aussi une certaine reconnaissance de la spécificité du nord-Mali.
Mais en même temps que nous poursuivons cet effort de négociation politique, nous devons montrer une détermination. Non pas la France, qui nest plus dans ces interventions dhier, mais la communauté internationale. Parce que si le conseil de sécurité en décide, et il en décidera, alors ce seront les Africains eux-mêmes qui voudront ou ne voudront pas et je sais quils le veulent engager une opération pour lintégrité du territoire malien.
Et je fais confiance à lAlgérie pour mener à sa place toutes les négociations, discussions politiques en plein accord avec la France.
Voilà tout ce que nous avons à faire, voilà ce qui nous rapproche, voilà ce qui nous unit, voilà ce qui peut pour de longues années je nose pas dire cinquante ans mais nous pouvons aussi penser que ce que nous pensons vaut bien plus que pour cinq ans. Parce quici, ce nest plus une question de personnes : cest la France, cest lAlgérie. Une déclaration damitié, je le disais, a été signée. Cest bien une déclaration, mais lamitié ça se prouve. Cest un beau sentiment.
Elle se fonde sur trois exigences, celles que jai rappelées devant vous. La reconnaissance du passé dans le respect des mémoires, de toutes les mémoires. La seconde exigence, cest la solidarité entre nos deux nations qui partagent tant de destins communs. Et enfin la troisième exigence, cest de lever lespérance. Lespérance pour la jeunesse, la jeunesse de lAlgérie, la jeunesse de la France, celle qui va demain décider du sort de nos deux nations.
Cest pour elle que nous formons cette déclaration damitié. Cest pour elle que nous engageons ce partenariat exceptionnel dégal à égal. Cest pour elle, cette jeunesse de France, cette jeunesse dAlgérie, que je suis venu ici, en visite comme chef de lÉtat, comme président de la République, pour vous dire combien je crois à lamitié entre la France et lAlgérie.
Merci.