Le Président Emmanuel Macron s'est rendu au Gabon les 23 et 24 novembre 2025.

Cette visite d'État avait pour objectif de renforcer le partenariat entre le Gabon et la France dans les domaines économiques, culturels et de protection de la forêt.

À son arrivée, le chef de l'État a été accueilli par le Président de la République du Gabon, Brice Oligui Nguema. 

Ils ont ensuite échangé avec des acteurs économiques puis ils ont fait une déclaration conjointe en fin de journée avant de se retrouver pour un dîner d'État.

Revoir la déclaration conjointe :

23 novembre 2025 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration conjointe du Président de la République avec le Président de la République du Gabon.

Emmanuel MACRON

Merci beaucoup Monsieur le Président, merci. D'abord permettez-moi de vous dire que je suis heureux de revenir au Gabon. J'ai un souvenir encore très présent de ma visite de 2023 et particulièrement heureux d'être là à vos côtés aujourd'hui dans ce moment.

Le 30 août 2023 a été un tournant dans l'histoire politique du Gabon et vous avez ouvert une nouvelle ère fondée sur le renouveau, l'inclusivité, la pluralité des opinions que nos deux pays partagent profondément. C'est pour cette raison que la France a dès les premiers instants soutenu la transition. Vous avez voulu une transition ouverte à toutes les forces politiques, à toutes les sensibilités. Vous vous êtes donné des délais et vous les avez respectés.

Je veux le dire ici avec beaucoup de force, c'est ce que je dis partout où il y a des situations déstabilisées, je donne le Gabon en exemple et ce que vous avez su faire. C'est ce chapitre que vous êtes en train de clore en cette fin d'année de transition politique. Mais à chaque fois que vous avez pris des engagements vis-à-vis des Gabonaises et des Gabonais, vis-à-vis de la communauté internationale, vous les avez respectés. Vous avez également souhaité que cette transition soit rapide, en effet. Et c'est le peuple gabonais qui, le 12 avril dernier, vous a apporté largement à la tête de l'Etat, faisant de vous le premier président de cette nouvelle République, après en avoir changé les constitutions et les termes. Vous l'avez rappelé, les échéances nationales qui restent et locales vont permettre de parachever dans les semaines qui viennent tout le processus. C'est aussi pour cela que je souhaitais être à vos côtés aujourd'hui.

Je veux féliciter l'ensemble des Gabonaises et des Gabonais pour avoir écrit les premières pages de cette nouvelle histoire et vous dire notre gratitude pour cela. Ce nouveau Gabon, il est visible. Libreville se transforme, avance. Demain, nous aurons l'occasion de voir plusieurs aspects de cette transformation. La France est pleinement disponible pour accompagner cette ambition. Je vous le dis ici aussi, dans la philosophie que nous avons portée ces dernières années, vous avez eu l'amitié de citer le mot que j'ai eu à Dakar, mais au fond, depuis ce que j'ai dit à Ouagadougou dès la fin de l'année 2017, je crois dans un partenariat réinventé et en effet dans une relation qui soit respectueuse, où nous devons être exemplaires les uns et les autres et où les situations doivent amener à des partenariats gagnants-gagnants.

Je soutiens totalement ce que le président de la République vient de dire, c'est-à-dire que l'Afrique ne peut plus être un continent, de simple extraction des ressources. On doit réussir à construire des nouveaux modèles, mais ce qui suppose des investissements énergétiques, des transformations de pratiques, mais où on valorise ou on transforme ces ressources de manière accrue. Donc nous accompagnons ce partenariat gagnant-gagnant, respectueux des intérêts de chacun, nous faisons sur un chemin critique qui doit être aussi cohérent et compétitif. C'est exactement les discussions que nous avons eues avec nos entreprises sur le financement, et on a fait avancer ensemble beaucoup de choses, c’est pour ça, pardonnez-nous, que nous vous avons fait attendre.

Mais nous on souhaite accompagner en effet l'ambition que vous avez en matière d'eau. Donc on va avancer pour aller plus vite. On souhaite accompagner votre ambition en matière de gestion des déchets. Là aussi on va avancer plus vite. En termes d'infrastructures, là aussi on va avancer plus vite, on a trouvé le cadre. En matière de trains, c’est contrat à l’instant qui a été signé entre le ministre et l'Agence française de développement qui va permettre d'avoir, grâce à l'Union européenne et à la France, un accompagnement financier qui permette de développer ce projet qui est extrêmement structurant. Et puis, en matière de manganèse, avec les engagements que nous avons trouvés et ce cheminement qu'on va d'ailleurs suivre ensemble tous les deux mois pour réussir à transformer davantage et créer plus de richesses dans votre pays.

Vous le savez, il y a 85 filiales françaises qui sont présentes ici. Des dizaines d'entreprises créées par des Français, souvent binationaux, qui représentent plus de 12 000 emplois, majoritairement gabonais. Toutes, dans ce nouveau cadre et ce nouveau Gabon, veulent investir encore davantage et adhérer dans cet esprit de respect mutuel à ce partenariat gagnant-gagnant. Voilà l'ambition que nous portons sur le plan économique, c'est s'inscrire dans le projet qui est le vôtre et le faire avec esprit de responsabilité, honnêteté et respect mutuel.

La sécurité est également un pilier historique de notre coopération. La récente escale du porte-hélicoptère amphibie Tonnerre dans vos eaux en témoigne, de même que la refonte de notre partenariat de défense. Vous le savez, j'avais annoncé cela il y a quelques années, on en a surtout parlé, et ces deux dernières années, nous avons totalement transformé notre partenariat de défense. Nous l'avons réinventé, comme partout sur le continent. Il repose maintenant sur une coopération réciproque, sur un travail de soutien, l'expression des besoins par les armées gabonaises. La France y répond, avec plus de formations, avec des programmes communs, des exercices communs, avec des programmes d'équipement. Nous avons réussi à complètement changer la philosophie. On a des programmes de formation au sein d'une base franco-gabonaise. Nous voulons faire du Gabon une référence régionale, notamment grâce à nos écoles nationales à vocation régionale, et à la création, que nous sommes heureux de confirmer, de l'Académie de protection de l'environnement et des ressources naturelles dédiée à la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal et à ce socle que nous avons décidé de bâtir ensemble.

L'avant-dernier point, que je voudrais faire, c'est sur la protection de l'environnement. C'est un axe fort que nous avons eu ces dernières années et c'est aussi toute l'ambition que la France porte dans la région, mais aussi en Amazonie ou dans l'Indo-Pacifique, de protection des forêts primaires. Nous avons en effet ce partenariat pour les forêts du bassin du Congo qui est important et nous en assurons la co-facilitation ensemble. La France affecte intégralement les revenus de l'accord de conversion de dettes, 60 millions d'euros, à la gestion durable des écosystèmes forestiers et au développement de la filière bois-forêt. C'est d'ailleurs grâce à ce que nous avons bâti ensemble, à cette facilitation, qu'on a pu lancer, lors de la COP 30 de Belém, cet appel de Belém pour les forêts d'Afrique centrale, qui a été vraiment consolidé par notre travail conjoint et que nous avons pu, compléter avec d'autres adhésions. En effet, le Gabon reste très riche de sa nature et nous voulons vraiment vous accompagner dans le travail exemplaire que vous avez toujours su mener.

Je veux finir par un dernier point. La vraie richesse du Gabon, c'est sa jeunesse, ce sont ses femmes et ses hommes. La créativité de ses artistes, l'énergie de sa jeunesse, l'inauguration aujourd'hui du nouvel institut français du Gabon, rénové après un an de travaux, illustre notre volonté de continuer à faire rayonner votre culture, et soutenir l'entrepreneuriat culturel.

Évidemment, l'éducation est aussi, pour nous, extrêmement importante. Avec Campus France, nous accompagnons des centaines de jeunes Gabonais qui poursuivent leurs études en France. Vous êtes plus de 5 700 à suivre au moment où je parle d'un cursus universitaire. Mais notre coopération, elle est aussi ici, avec la construction d'écoles, la formation, l'investissement dans la jeunesse.

Voilà, Monsieur le Président, ce que je souhaitais dire. La philosophie que vous venez d'exprimer, nous la partageons. Nous souhaitons nous inscrire dans cet esprit de responsabilité mutuelle. J'ai pu, tout à l'heure, à vos côtés, sentir la chaleur de l'accueil des Gabonaises et des Gabonais qui m'a profondément touché. Après ces deux ans de transition démocratique, vous allez ouvrir au fond complètement cette page du Nouveau Gabon avec, je le sais, volontarisme, vision et responsabilité. Sachez une chose, la France sera là, à sa juste place. C'est-à-dire celle d'un ami qui veut vous aider à réussir avec esprit de respect, considération et en partageant votre ambition. Je vous remercie.

Le lundi 24 novembre, les deux dirigeants se sont rendus à l'Institut français où ils ont visité plusieurs expositions et ont assisté à une séquence culturel et artistique avec des jeunes danseurs. 

Puis ils ont participé à la clôture d’une table ronde sur les initiatives de protection de la forêt dans le Bassin du Congo.

Revoir l'événement :

Le Président Emmanuel Macron a ensuite quitté le Gabon pour rejoindre l'Angola à l'occasion du 7e Sommet Union européenne – Union africaine.

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