En marge de la visite d'État au Royaume d'Arabie saoudite et de la COP16 sur la lutte contre la désertification, le chef de l’État a participé au One Water Summit à Riyad le 3 décembre 2024.

Co-présidé par la France, le Kazakhstan, la Banque Mondiale en partenariat avec l’Arabie Saoudite, le One Water Summit avait pour objectif de porter la question de l’eau au plus haut niveau politique, afin qu’elle soit intégrée dans toutes les politiques transversales.

Ce sommet constitue une plateforme internationale essentielle pour échanger sur les solutions durables et innovantes en matière de gestion des ressources en eau, dans un contexte marqué par l’amplification des défis climatiques.

Revoir le discours introductif du Président : 

3 décembre 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Discours du Président de la République à l’occasion du One Water Summit à Riyad.

Monsieur le Prince héritier d'Arabie saoudite, cher Mohammed Ben Salmane, je vous remercie du fond du cœur pour votre accueil chaleureux à Riyad. 
Monsieur le président de la République du Kazakhstan, cher Kassym-Jomart TOKAÏEV, Messieurs les chefs d'État, 
Messieurs les Premiers ministres, 
Monsieur le président de la Banque mondiale, cher Ajay, 
Mesdames et Messieurs les ministres, 
Mesdames et Messieurs les envoyées spéciales, envoyés spéciaux, 
Ambassadrices et ambassadeurs, 
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales du monde de la science, des entreprises et de la société civile, 
Merci d'être avec nous aujourd'hui pour ce One Water Summit qui se déroule à Riyad alors que la COP16 désertification vient également de commencer. 
Votre Altesse Royale, je tiens ici en votre présence à remercier du fond du cœur sa Majesté le Roi pour son hospitalité, et sa vision très claire en nous accueillant dans son pays aujourd'hui. 

Dans la lutte contre le changement climatique et ses impacts, l'eau a été jusqu'ici trop souvent traitée comme un enjeu secondaire, une question technique, et c'est là, oublier non seulement des chiffres, mais des réalités. Je veux ici les rappeler. Dans 9 cas sur 10, les enjeux d'adaptation sont liés à l'eau, sa rareté ou son excès, sa disponibilité ou sa qualité et au bouleversement de son cycle qui rend l'approvisionnement plus aléatoire. Et donc, partout où on a un agenda d'adaptation, l'eau est centrale. Chaque année, 12 millions d'hectares de terres sont dégradés. Lorsque ces terres ne sont plus exploitables, elles perdent leur capacité à nous nourrir, forcent la conversion des forêts en terres agricoles et renforcent les grandes crises du climat et de la biodiversité. Et donc, à cet égard, le combat pour l'eau est totalement jumeau de celui de la lutte contre la désertification. 60 % des ressources en eau douce sont transfrontalières. Le sujet de l'eau ne peut donc pas être réglé simplement à l'échelle nationale. Il suppose, par nature, parce que, précisément, la nature et nos frontières n'épousent pas les bassins parfaitement de la coopération. L'accès, la gestion de l'eau, doit être traité comme un bien commun, et de nombreux conflits existants ou à venir seront liés à l'eau. 

Enfin, aujourd'hui, une personne sur quatre n'a pas accès à une eau potable de qualité, une personne sur deux connaît au moins un mois de pénurie d'eau chaque année, alors que l'accès à l'eau est normalement un droit fondamental. Et évidemment, une fois encore, les populations les plus vulnérables sont, comme toujours, les plus touchées. 200 millions d'heures par an, c'est le temps passé par les femmes et les jeunes filles à collecter l'eau partout dans le monde. Et donc, partout où il y a un manque d'eau, il y a une inégalité qui s'accroît pour les jeunes filles et les jeunes femmes encore par rapport au reste. Ces chiffres montrent à quel point tenir cette conférence sur l'eau relevait de l'évidence. 

J'en ajouterai un seul pour convaincre tout le monde qu'il ne faut pas simplement avoir des mots, mais investir sur le sujet. Pour un dollar investi dans la résilience hydrique, ce sont quatre dollars d'économies qui sont réalisées, notamment grâce à la baisse des dépenses de santé et l'augmentation de la productivité. Donc, investir pour l'eau et l'accès à l'eau potable, l'accès à l'irrigation, c'est un investissement très rentable. Pour cela, donc, nous devons agir, et nous ne pourrons le faire que collectivement, compte tenu de ce que j'évoquais. La France a commencé à s'engager sur ce chemin. Nous avons mis en place un plan national pour réduire de 10 % notre consommation à horizon 2030, qui s'est appuyé sur la science, les modèles climatiques pour anticiper tous les scénarios, y compris les plus dégradés, et pour, là aussi, mobiliser tous les leviers, la sobriété, l'innovation, la technologie, au service de tous les secteurs. Et cette action, nous la poursuivons au niveau international à travers l'Agence Française de Développement, qui a déjà engagé plus de 10 milliards de dollars dans le secteur de l'eau, dont près de 2 milliards de dollars uniquement en 2023. 

Alors à l'échelle planétaire, il y a plusieurs chantiers qui sont à mener et je voudrais très rapidement ici couvrir les cinq principaux à mes yeux. Le premier, c'est celui de la connaissance. Le changement climatique modifie profondément et rapidement le cycle de l'eau, ainsi, avoir les bonnes données est vital. C'est ce qui permet ensuite d'avoir les bons modèles et du coup, de prendre les bonnes décisions pour les gouvernements, pour les municipalités, pour l'ensemble des communautés. Je me réjouis donc du lancement aujourd'hui, et je remercie vraiment nos envoyés qui ont fait tout le travail, de la One Vision Alliance, qui réunira une trentaine d'instituts de recherche, d'organisations internationales, pour agir en ce sens, en particulier grâce à l'observation satellitaire et au partage de données. Premier aspect, la science, la science ouverte, indépendante et partagée. 
Le deuxième chantier, c'est le développement des technologies et leur diffusion, en particulier pour les deux technologies clés, que sont : dessalement d'un côté et réutilisation de l'eau de l'autre, qui permettent d'éviter beaucoup de tensions sur les réserves d'eau douce. Notre capacité, vraiment, à stabiliser, à continuer à innover sur ces deux techniques et à les diffuser au plus vite partout dans le monde est un enjeu fondamental. C'est au cœur du projet, pour n’en citer qu’un, National Water Conveyor, développé par la Jordanie, que nous soutenons, aux côtés d'autres partenaires. L'accès à l'eau est en effet essentiel aussi pour notre agriculture et pour notre sécurité alimentaire. Le Programme Alimentaire Mondial en atteste ô combien et conditionne tout le reste. Et c'est ce qui est aussi au cœur du projet Inga porté par la République démocratique du Congo. Et je veux redire ici le soutien à ces deux grands projets qui sont présentés. Et donc, deuxièmement, les technologies, un bouquet de technologies stabilisées qu'on diffuse. 
Le troisième chantier, c'est celui d'une utilisation plus responsable de l'eau par tous les acteurs, y compris le secteur privé. Je veux ici saluer l'engagement des entreprises qui ont travaillé avec nous pour préparer ce Sommet. Nous devons consommer moins et mieux, et donc tout ce qui est justement de la réutilisation, mais la fermeture du cycle, la capacité à lutter contre le gaspillage est fondamentale, à améliorer la gestion de l'eau dans nos villes et pour nos campagnes et tout ce qui permet aussi d'investir pour limiter la pollution des ressources en eau. Et alors même que les négociations du traité plastique, dont le 5ème cycle vient de se clore à Busan, n'ont été qu'une étape, on sait qu'on doit aller beaucoup plus loin, la mobilisation de tous sur la question du plastique est vitale si on veut préserver l'eau. 
Quatrième chantier, c'est avoir une attention toute particulière et une prise en compte des populations les plus vulnérables. La France s'est engagée en ce sens. En 2023, nous avons signé l'appel à l'action, la WASH RoadMap, pour accroître notre action en matière d'accès à l'eau, d'assainissement, d'hygiène dans les environnements de fragilité, de conflit, de violence. Et l'un des objectifs de cet appel était la création d'un envoyé spécial de l'ONU pour l'eau, ce qui est chose faite, avec Madame Retno MARSUDI. Cet engagement est très important, cette tâche est essentielle. 
Et puis enfin, vous l'avez évoquée, Votre Altesse Royale, c'est la question de la gouvernance internationale de l'eau. Elle doit se construire avec tous les acteurs, États, organisations internationales, secteurs privés. Alors, je veux en particulier saluer la Water Finance Coalition du réseau Finance in common, qui regroupe aujourd'hui plus de 60 banques publiques de développement en 2024. Et ce réseau a déjà engagé plus de 50 milliards de dollars sur l'eau. À celui-ci, je voudrais qu'on puisse associer maintenant et installer véritablement une alliance très concrète, la New Water Coalition, c'est-à-dire une alliance qui permette de mettre autour de la table les États, les communautés, communes, gouvernements locaux, les grandes entreprises et les technologies et ces grands financeurs qui ont déjà mobilisé 50 milliards d'euros, pour avoir un bouquet de solutions qui permettent, d'une part, d'identifier la cartographie des besoins, en particulier sur les questions de désalinisation, de réutilisation, de stabiliser l'offre technologique qui existe et de la rendre disponible et accessible, et de mobiliser les financements au plus vite pour développer ces solutions de manière très concrète sur le terrain d’autre part. À l'échelle du Royaume du Maroc, c'est ce qui a été fait avec les autoroutes de l'eau, qui est un exemple formidable, je crois, de ce succès. Vous avez réussi à mobiliser toutes les techniques et face aux défis et à la fois de l'irrigation et des défis urbains, vous avez montré que les choses étaient possibles. Cette New Water Coalition, nous avons besoin, nous, Arabie Saoudite, Kazakhstan, France, aux côtés de la Banque Mondiale, de vous mobiliser tous. Et donc, à l'issue de ce sommet, je souhaite qu'on puisse bâtir véritablement cette coalition concrète d'action, la New Water Coalition, avec l'ensemble des parties prenantes qui seront prêtes à la rejoindre, pour précisément apporter des solutions concrètes à tous. 
J'appelle de mes vœux donc cette coalition des bonnes volontés, aussi, pour qu'en 2025, alors que nous célébrerons les 10 ans de l'accord de Paris, nous puissions travailler à tous ces objectifs, faire avancer ces cinq chantiers et faire de la question de l'eau un véritable succès collectif. 
Merci pour votre attention. Merci encore pour votre accueil, Votre Altesse Royale.

Monsieur le Prince héritier d'Arabie saoudite, cher Mohammed Ben Salmane, je vous remercie du fond du cœur pour votre accueil chaleureux à Riyad.

Monsieur le président de la République du Kazakhstan, cher Kassym-Jomart TOKAÏEV, Messieurs les chefs d'État,

Messieurs les Premiers ministres,

Monsieur le président de la Banque mondiale, cher Ajay,

Mesdames et Messieurs les ministres,

Mesdames et Messieurs les envoyées spéciales, envoyés spéciaux,

Ambassadrices et ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les représentants des organisations internationales du monde de la science, des entreprises et de la société civile,

Merci d'être avec nous aujourd'hui pour ce One Water Summit qui se déroule à Riyad alors que la COP16 désertification vient également de commencer.

Votre Altesse Royale, je tiens ici en votre présence à remercier du fond du cœur sa Majesté le Roi pour son hospitalité, et sa vision très claire en nous accueillant dans son pays aujourd'hui.

 

Dans la lutte contre le changement climatique et ses impacts, l'eau a été jusqu'ici trop souvent traitée comme un enjeu secondaire, une question technique, et c'est là, oublier non seulement des chiffres, mais des réalités. Je veux ici les rappeler. Dans 9 cas sur 10, les enjeux d'adaptation sont liés à l'eau, sa rareté ou son excès, sa disponibilité ou sa qualité et au bouleversement de son cycle qui rend l'approvisionnement plus aléatoire. Et donc, partout où on a un agenda d'adaptation, l'eau est centrale. Chaque année, 12 millions d'hectares de terres sont dégradés. Lorsque ces terres ne sont plus exploitables, elles perdent leur capacité à nous nourrir, forcent la conversion des forêts en terres agricoles et renforcent les grandes crises du climat et de la biodiversité. Et donc, à cet égard, le combat pour l'eau est totalement jumeau de celui de la lutte contre la désertification. 60 % des ressources en eau douce sont transfrontalières. Le sujet de l'eau ne peut donc pas être réglé simplement à l'échelle nationale. Il suppose, par nature, parce que, précisément, la nature et nos frontières n'épousent pas les bassins parfaitement de la coopération. L'accès, la gestion de l'eau, doit être traité comme un bien commun, et de nombreux conflits existants ou à venir seront liés à l'eau.

 

Enfin, aujourd'hui, une personne sur quatre n'a pas accès à une eau potable de qualité, une personne sur deux connaît au moins un mois de pénurie d'eau chaque année, alors que l'accès à l'eau est normalement un droit fondamental. Et évidemment, une fois encore, les populations les plus vulnérables sont, comme toujours, les plus touchées. 200 millions d'heures par an, c'est le temps passé par les femmes et les jeunes filles à collecter l'eau partout dans le monde. Et donc, partout où il y a un manque d'eau, il y a une inégalité qui s'accroît pour les jeunes filles et les jeunes femmes encore par rapport au reste. Ces chiffres montrent à quel point tenir cette conférence sur l'eau relevait de l'évidence.

 

J'en ajouterai un seul pour convaincre tout le monde qu'il ne faut pas simplement avoir des mots, mais investir sur le sujet. Pour un dollar investi dans la résilience hydrique, ce sont quatre dollars d'économies qui sont réalisées, notamment grâce à la baisse des dépenses de santé et l'augmentation de la productivité. Donc, investir pour l'eau et l'accès à l'eau potable, l'accès à l'irrigation, c'est un investissement très rentable. Pour cela, donc, nous devons agir, et nous ne pourrons le faire que collectivement, compte tenu de ce que j'évoquais. La France a commencé à s'engager sur ce chemin. Nous avons mis en place un plan national pour réduire de 10 % notre consommation à horizon 2030, qui s'est appuyé sur la science, les modèles climatiques pour anticiper tous les scénarios, y compris les plus dégradés, et pour, là aussi, mobiliser tous les leviers, la sobriété, l'innovation, la technologie, au service de tous les secteurs. Et cette action, nous la poursuivons au niveau international à travers l'Agence Française de Développement, qui a déjà engagé plus de 10 milliards de dollars dans le secteur de l'eau, dont près de 2 milliards de dollars uniquement en 2023.

 

Alors à l'échelle planétaire, il y a plusieurs chantiers qui sont à mener et je voudrais très rapidement ici couvrir les cinq principaux à mes yeux. Le premier, c'est celui de la connaissance. Le changement climatique modifie profondément et rapidement le cycle de l'eau, ainsi, avoir les bonnes données est vital. C'est ce qui permet ensuite d'avoir les bons modèles et du coup, de prendre les bonnes décisions pour les gouvernements, pour les municipalités, pour l'ensemble des communautés. Je me réjouis donc du lancement aujourd'hui, et je remercie vraiment nos envoyés qui ont fait tout le travail, de la One Vision Alliance, qui réunira une trentaine d'instituts de recherche, d'organisations internationales, pour agir en ce sens, en particulier grâce à l'observation satellitaire et au partage de données. Premier aspect, la science, la science ouverte, indépendante et partagée.

Le deuxième chantier, c'est le développement des technologies et leur diffusion, en particulier pour les deux technologies clés, que sont : dessalement d'un côté et réutilisation de l'eau de l'autre, qui permettent d'éviter beaucoup de tensions sur les réserves d'eau douce. Notre capacité, vraiment, à stabiliser, à continuer à innover sur ces deux techniques et à les diffuser au plus vite partout dans le monde est un enjeu fondamental. C'est au cœur du projet, pour n’en citer qu’un, National Water Conveyor, développé par la Jordanie, que nous soutenons, aux côtés d'autres partenaires. L'accès à l'eau est en effet essentiel aussi pour notre agriculture et pour notre sécurité alimentaire. Le Programme Alimentaire Mondial en atteste ô combien et conditionne tout le reste. Et c'est ce qui est aussi au cœur du projet Inga porté par la République démocratique du Congo. Et je veux redire ici le soutien à ces deux grands projets qui sont présentés. Et donc, deuxièmement, les technologies, un bouquet de technologies stabilisées qu'on diffuse.

Le troisième chantier, c'est celui d'une utilisation plus responsable de l'eau par tous les acteurs, y compris le secteur privé. Je veux ici saluer l'engagement des entreprises qui ont travaillé avec nous pour préparer ce Sommet. Nous devons consommer moins et mieux, et donc tout ce qui est justement de la réutilisation, mais la fermeture du cycle, la capacité à lutter contre le gaspillage est fondamentale, à améliorer la gestion de l'eau dans nos villes et pour nos campagnes et tout ce qui permet aussi d'investir pour limiter la pollution des ressources en eau. Et alors même que les négociations du traité plastique, dont le 5ème cycle vient de se clore à Busan, n'ont été qu'une étape, on sait qu'on doit aller beaucoup plus loin, la mobilisation de tous sur la question du plastique est vitale si on veut préserver l'eau.

Quatrième chantier, c'est avoir une attention toute particulière et une prise en compte des populations les plus vulnérables. La France s'est engagée en ce sens. En 2023, nous avons signé l'appel à l'action, la WASH RoadMap, pour accroître notre action en matière d'accès à l'eau, d'assainissement, d'hygiène dans les environnements de fragilité, de conflit, de violence. Et l'un des objectifs de cet appel était la création d'un envoyé spécial de l'ONU pour l'eau, ce qui est chose faite, avec Madame Retno MARSUDI. Cet engagement est très important, cette tâche est essentielle.

Et puis enfin, vous l'avez évoquée, Votre Altesse Royale, c'est la question de la gouvernance internationale de l'eau. Elle doit se construire avec tous les acteurs, États, organisations internationales, secteurs privés. Alors, je veux en particulier saluer la Water Finance Coalition du réseau Finance in common, qui regroupe aujourd'hui plus de 60 banques publiques de développement en 2024. Et ce réseau a déjà engagé plus de 50 milliards de dollars sur l'eau. À celui-ci, je voudrais qu'on puisse associer maintenant et installer véritablement une alliance très concrète, la New Water Coalition, c'est-à-dire une alliance qui permette de mettre autour de la table les États, les communautés, communes, gouvernements locaux, les grandes entreprises et les technologies et ces grands financeurs qui ont déjà mobilisé 50 milliards d'euros, pour avoir un bouquet de solutions qui permettent, d'une part, d'identifier la cartographie des besoins, en particulier sur les questions de désalinisation, de réutilisation, de stabiliser l'offre technologique qui existe et de la rendre disponible et accessible, et de mobiliser les financements au plus vite pour développer ces solutions de manière très concrète sur le terrain d’autre part. À l'échelle du Royaume du Maroc, c'est ce qui a été fait avec les autoroutes de l'eau, qui est un exemple formidable, je crois, de ce succès. Vous avez réussi à mobiliser toutes les techniques et face aux défis et à la fois de l'irrigation et des défis urbains, vous avez montré que les choses étaient possibles. Cette New Water Coalition, nous avons besoin, nous, Arabie Saoudite, Kazakhstan, France, aux côtés de la Banque Mondiale, de vous mobiliser tous. Et donc, à l'issue de ce sommet, je souhaite qu'on puisse bâtir véritablement cette coalition concrète d'action, la New Water Coalition, avec l'ensemble des parties prenantes qui seront prêtes à la rejoindre, pour précisément apporter des solutions concrètes à tous.

J'appelle de mes vœux donc cette coalition des bonnes volontés, aussi, pour qu'en 2025, alors que nous célébrerons les 10 ans de l'accord de Paris, nous puissions travailler à tous ces objectifs, faire avancer ces cinq chantiers et faire de la question de l'eau un véritable succès collectif.

Merci pour votre attention. Merci encore pour votre accueil, Votre Altesse Royale.

Les engagements du One Water Summit :

Rehausser l'ambition pour l'eau au plus haut niveau

Le « One Water Summit » a mis en valeur des initiatives et des coopérations internationales lancées pour s’attaquer au problème de l’eau, qui requiert une action collective avec des approches globales.

  • L’Arabie saoudite a invité la communauté internationale, notamment les États membres de l’ONU, les organisations internationales et le secteur privé à rejoindre l’Organisation mondiale de l’eau.
  • Le groupe de la Banque mondiale a souligné l’urgence de résoudre la crise de l’eau et la nécessité d’adopter une approche globale de toutes les questions liées à l’eau, qui sont in- terconnectées, et a informé les participants au sommet de l’adoption de sa nouvelle Stratégie mondiale sur l’eau, qui s’articule autour de trois axes: l’eau pour les populations, l’eau pour l’alimentation et l’eau pour la planète.
  • Les neuf banques multilatérales de développement se sont engagées à mobiliser davantage de financements pour le secteur de l’eau afin d’accroître les investissements, ainsi qu’à conjointement rendre compte des principaux résultats publiquement.
  • Une coalition d’entreprises a adopté une déclaration commune en s’engageant à accélérer l’action sur l’empreinte eau et l’impact eau pour parvenir à une utilisation durable de l’eau dans l’économie mondiale, à encourager d’autres entreprises à se joindre à cette dynamique et à mettre en valeur des mesures et initiatives cadres efficaces.
  • Le Kazakhstan a annoncé qu'il accueillerait en 2026 un sommet régional sur le climat en partenariat avec l’ONU et d’autres organisations internationales.
  • L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle se préparait à accueillir en 2027 la 11e session du Forum mondial de l’eau en coopération avec le Conseil mondial de l’eau.
  • Les Nations Unies ont exposé leur nouvelle vision pour prendre systématiquement en compte la question de l’eau dans tous les processus pertinents ainsi que son intérêt pour les recommandations et engagements énoncés dans le cadre du nouveau processus du « One Water Summit ».
  • La France a souligné les différents enjeux liés à l’eau et à l’adaptation et a appelé à une « New Water Coalition », réunissant les États, les communautés, les municipalités, les autorités locales, les entreprises, les porteurs de technologies et les organismes de financement, pour définir une gamme de solutions rendant possible, d’une part, le recensement des besoins et la stabilisation de l’offre actuelle de technologies, et, d’autre part, la mobilisation de financements dans les meilleurs délais pour mettre en œuvre ces solutions de manière concrète sur le terrain.

Partager et coopérer

Le « One Water Summit » a mis en avant le rôle que joue la coopération transfrontalière sur l’eau dans la gestion efficace et pacifique des ressources mondiales en eau, grâce à des instruments comme la Convention sur la pro- tection et l’utilisation des cours d’eau trans- frontières et des lacs internationaux, et à des annonces et le lancement de coalitions.

  • La Coalition pour la coopération dans le domaine des eaux transfrontalières a annoncé son intention de lancer une nouvelle plateforme d’échange des connaissances qui répertoriera, à l’échelle mondiale, des bonnes pratiques, des solutions et des informations concernant les moyens juridiques, techniques et financiers de développer la coopération transfrontalière dans le domaine de l’eau.
  • La coalition « One Water Vision », composée d’organisations internationales et d’instituts de recherche, a été lancée avec un nouveau consortium pour la recherche réunissant instituts de recherche et universités. Elle vise à renforcer les partenariats en matière d’observation de la Terre et d’échange des données pour une gestion intégrée des ressources en eau.
  • Les organisations membres de l’Observatoire spatial pour le climat ont signé une Charte dans le cadre de l’initiative « One Water Vision » où elles affirment leur détermination commune à prendre des mesures concertées aux niveaux national, régional et international afin d’appliquer à plus grande échelle les solutions liées à la gestion de l’eau mises au point dans le cadre des projets de l’Observatoire.
  • Le Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral (IFAS) a accepté de coopérer davantage avec l’Agence française de développement (AFD) pour faire face au stress hydrique pesant sur la région, en lançant un nouveau projet dans le cadre du quatrième Programme en faveur de la mer d’Aral, actuellement mis en œuvre.
  • Le Fonds pour l’environnement mondial a annoncé l’octroi d’une aide de 10,6 millions de dollars américains pour améliorer la gestion du bassin du Zambèze, afin de favoriser la résilience climatique et la santé de cet écosystème en apportant un soutien à la Commission du cours d’eau du Zambèze, qui est responsable de la gestion de ce bassin hydrographique, et aux huit pays concernés par le bassin.

Préserver et restaurer

L’adaptation ainsi que la préservation et la restauration des écosystèmes d’eau douce ont été mises en avant comme des solutions pour faire face aux enjeux croissants liés à l’eau à l’échelle mondiale.

  • L’initiative « Freshwater Challenge » aide les pays à préserver et à restaurer un réseau de 300 000 km de rivières et écosystèmes d’eau douce d’une superficie de 350 000 ha, qui sont essentiels au maintien du cycle mondial de l’eau. Le « One Water Summit » a permis d’accélérer cette initiative : deux nouveaux pays, l’Australie et le Kazakhstan, ont ainsi adhéré à ses principes, et le Fonds pour l’environnement mondial a annoncé un investissement de 5 millions de dollars américains pour aider les États à préserver et à restaurer ces écosystèmes essentiels.
  • La deuxième phase du Programme pour la « résilience intégrée au Sahel » du Programme alimentaire mondial a été lancée, mettant en évidence le rôle que jouent les so- lutions fondées sur la nature dans l’accélération de la production agricole et la résilience des régions désertiques, dans le cadre de la Grande muraille verte. Cette deuxième phase aura pour objectif de mobiliser 1,5 milliard de dollars américains d’investissements pour le Sahel au cours des cinq prochaines années, afin de venir en aide à 5 millions de personnes.
  • Le Kazakhstan a annoncé le lancement de la deuxième phase du projet de restauration de la partie septentrionale de la mer d’Aral, en partenariat avec la Banque mondiale. L’entreprise du secteur privé Kazakhmys Corporation s’est également engagée à financer à hauteur de 5 millions de dollars américains la préservation du lac Balkhach, dont les zones méridionales sont protégées par la Convention Ramsar sur les zones humides.
  • Le Kazakhstan travaillera avec des institutions et des partenaires de premier plan dans le cadre de « Water Towers Partnerships », afin de pallier aux immenses lacunes de la recherche sur les glaciers, qui approvisionnent 2 milliards de personnes dans le monde. L’objectif sera de soutenir et de renforcer la réalisation de recherches concrètes afin de combler les lacunes existantes et de formuler des recommandations relatives aux conditions de déglaciation, de favoriser l’intégration des connaissances locales au corpus de connaissances sur les glaciers et de soutenir les jeunes chercheurs désireux de consacrer leur vie à la science.

Innover et transmettre

Le « One Water Summit » a fourni l’opportunité de présenter de nouveaux partenariats innovants dans le domaine de l’eau.

  • Un mémorandum d’entente a été signé entre la Jordanie et la société Meridiam pour faire progresser le projet Aqaba-Amman, qui vise à remédier à la pénurie d’eau en Jordanie dans un contexte marqué par le changement climatique et une demande en eau de plus en plus forte alimentée par la croissance démographique et un afflux important de réfugiés. En plus de viser à améliorer la gestion des eaux usées et à favoriser une utilisation durable de l’eau, la Jordanie a également adopté une stratégie solide destinée à approvisionner 3 millions de personnes en eau potable tout en maintenant des prix abordables grâce à la mise en place de programmes de désalinisation et à l’amélioration de l’efficacité des services d’approvisionnement en eau.
  • La République démocratique du Congo a annoncé la relance du projet de développement du site hydroélectrique d’Inga, en partenariat avec la Banque mondiale, ouvrant de nouvelles perspectives économiques en matière de sécurité énergétique dans la région.
  • La création de Parlements des jeunes pour l’eau en France et au Kazakhstan a été annoncée, permettant à diverses parties prenantes de participer aux processus de prise de décision dans le domaine de l’eau.
  • Le projet « Adopte un fleuve » a été lancé pour promouvoir la mise en place d’aires éducatives autour des rivières et des zones humides dans le cadre du «Partenariat pour une éducation verte » de l’UNESCO, qui a développé la norme de qualité «École verte» et est chargée de sa certification. Des établissements scolaires pourront ainsi recevoir cette certification internationale et conclure des accords de jumelage afin de sensibiliser les élèves à l’importance de la préservation des zones fluviales pour un accès durable à une eau de qualité et la bonne santé des écosystèmes d’eau douce. Cette initiative a été adoptée par le Conseil exécutif de l’UNESCO en octobre 2024, en prévision du « One Water Summit ».

« One Water Summit » : vers un monde résilient dans le domaine de l’eau.

The One Water Summit toward a water resilient world.

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