Fait partie du dossier : Paris 2024 : ouvrons grand les jeux !

Le Président Emmanuel Macron s'est rendu ce lundi à l’ouverture de la 142e session du Comité International Olympique, qui s'est tenue à la fondation Louis Vuitton à Paris.

Après avoir accueilli les membres du CIO en France, terre olympique où s’est tenu le premier congrès en 1894 et qui porte les valeurs de l’olympisme, le Président de la République a assisté à la cérémonie d’ouverture de cette nouvelle session.

À cette occasion, le chef de l’État a rappelé les ambitions de la France pour ces Jeux 2024 et la tenue des engagements pris pour leur bonne organisation.

Il est également revenu sur le rôle du sport et de l’olympisme dans l’atteinte des objectifs suivants :

  • développement durable ;
  • promotion de la paix ;
  • dialogue entre les États.

Revoir les prises de parole :

22 juillet 2024 - Seul le prononcé fait foi

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Discours du Président pour l'ouverture de la 142e session du CIO.

Majesté, monsieur le Président du CIO, cher Thomas, madame la ministre, messieurs les préfets, madame la maire, madame la présidente du Conseil régional, monsieur le président du Conseil départemental, monsieur le président de la métropole, mesdames et messieurs les maires et élus, mesdames et messieurs les membres du CIO, mesdames et messieurs les présidents de fédérations internationales, monsieur le président du Comité olympique français, monsieur le président de Paris 2024, chers amis en vos grades des qualités, c'est avec beaucoup d'enthousiasme et de fierté que nous nous retrouvons à Paris pour l'ouverture de votre session en cette veille du début de nos Jeux olympiques 2024. Alors, bienvenue en France, bienvenue à Paris et merci, cher Bernard ARNAULT, de nous accueillir pour cette session en cette magnifique fondation. Alors, vous allez ici évidemment découvrir notre patrimoine, nos paysages, notre culture, notre histoire, sa gastronomie aussi, son art de vivre et ses traditions, un pays tout entier rassemblé pour ces Jeux. Tony l'a rappelé tout à l'heure, David aussi juste avant moi, c'est l'aventure de toute une nation. J'ai encore en mémoire, il y a 7 ans, quand nous sommes venus avec l'ensemble des élus ici présents, l'équipe du COJO et toutes celles et ceux qui portent cette ambition, c'était il y a 7 ans presque jour pour jour, pour essayer de vous convaincre et obtenir ces Jeux. Nous avons pris des engagements et nous avons tout fait depuis 7 ans pour les tenir. Vous avez décidé, quelques semaines plus tard, en septembre 2017, d'accorder votre confiance pour organiser des Jeux qui seraient tout à la fois beaux, surprenants, mais également engagés et exemplaires. Alors, nous avons voulu des Jeux profondément utiles à notre pays, des Jeux qui nous permettent de conforter ou d'accélérer des transformations profondes comme la décarbonation de nos transports, la rénovation de quartiers entiers, la place du sport dans notre pays, l'inclusion des personnes en situation de handicap, l'égalité femmes-hommes. 7 ans plus tard, ces Jeux n'ont rien perdu de cet esprit et de ce sur quoi nous nous sommes engagés. Alors avant de dire en quoi, je veux avoir un mot tout spécifique, David l'a fait à l'instant, pour nos amis chinois pour les Jeux olympiques d'hiver, mais je n'oublie pas nos amis japonais parce qu'ils ont eu en quelque sorte à nous passer le relais dans une période qui était si difficile et où le Covid, arrêtant tout, aurait pu en quelque sorte briser la continuité de cet élan. Je veux les remercier très profondément d'avoir eu le courage, le professionnalisme de tenir ces Jeux de Tokyo auxquels nous étions et de nous permettre de nous retrouver aujourd'hui à Paris. Alors, oui, nous y sommes parvenus dans le respect des délais et des budgets et en atteignant le niveau d'ambition fixé en matière sociale, environnementale et d'héritage, et en ayant gardé intacte cette petite touche française d'audace. Nous avons tenu nos engagements et nous sommes prêts. Vous avez fait confiance à la France. Nous en étions honorés et, je dois le dire, nous en serons à nouveau honorés, je l'espère, pour ce qui est des Jeux d'hiver 2030, mais nous aborderons avec la même humilité, la même détermination la compétition dans quelques jours. Alors, si nous sommes au rendez-vous de nos engagements pour Paris 2024, c'est qu'il y a eu une équipe qui a, ensemble, porté ce grand projet avec les acteurs du sport français. Cher Tony, bravo à toi et à toutes les équipes du COJO qui ont, durant toutes ces années, contre vents et marées, tenu bon, au président du CNESF, Denis, Brigitte, puis David, du CPFF, Emmanuel, puis Marie-Amélie, et j'ai une pensée, évidemment, comme vous l'avez eue, pour Bernard LAPASSET en cet instant, avec également tous les services de l'État, sous l'égide de la ministre des Sports, chère Amélie, et de ses prédécesseurs, du ministre de l'Intérieur, de l'ensemble des ministères qui sont concernés, du DIJOP, cher Michel, et des préfets, qu'il s'agisse du préfet de région Île-de-France, du préfet de police et de l'ensemble de leurs collègues qui, à travers le territoire, se sont engagés, et puis avec tous les élus locaux, Stéphane pour le département, Patrick pour la métropole, Valérie pour la région et Anne, bien entendu, pour la ville, avec à leurs côtés aussi l'ensemble des élus des autres villes qui recevront des événements et de nombreux athlètes. Je veux tous les saluer ici chaleureusement et les remercier pour leur engagement au service du sport, de leur territoire et de la France, et ce malgré les obstacles dans notre préparation, du Covid au retour de la guerre sur le sol européen et d'un contexte économique d'inflation inédit. Oui, ils ont porté cette espérance pour permettre d'arriver à ce résultat. Alors, durant toute cette période, nous avons construit ce que nous nous étions engagés à construire. Nous l'avons fait d'une manière durable grâce à des architectes, des entreprises, beaucoup de collaboratrices et de collaborateurs, de compagnons, et puis nous avons transformé des paysages et des villes, et en le faisant dans le droit respect de ce que nous nous étions engagés à faire : permettre à ce département le plus jeune, l'un des plus pauvres de France, plein de défis, d'avoir une vie pour demain transformée avec un centre aquatique olympique, des stations de gare que vous allez fréquenter qui vont permettre de retisser l'espace, avec un village olympique, un village aussi pour les médias unique qui va permettre demain de livrer des logements. Ça a été fait, je le disais, grâce à la Solideo, que je veux saluer, dans le budget, avec des matériaux durables et en pensant la ville et la vie de demain. Il en est de même, et vous aurez à le voir, avec cette cérémonie d'ouverture inédite qui va mettre Paris au centre du monde, ces paysages, notre histoire, et qui va vous permettre d'assister, je le crois, à un spectacle inédit. Mais derrière les Jeux, il y aura eu aussi, grâce aux épreuves, la baignabilité de la Seine et de la Marne, un défi lui aussi centenaire qui n'avait jamais été tenu jusque-là et qui permettra à des centaines de milliers d'habitants de la région d'avoir aussi un quotidien différent. De la même manière que nous avons complètement changé dans le département le nombre de bassins pour apprendre à nager, je remercie aussi le département et tous les maires qui nous y ont aidés avec la région et la métropole, il y aura le long de la Seine et de la Marne des enfants franciliens qui pourront apprendre à nager et des loisirs qui pourront se construire aussi grâce au jeu dans la durée. Vous allez voir des sites exceptionnels du château de Versailles où vous aurez les épreuves de cross, de CSO, de dressage, de pentathlon moderne jusqu'à Marseille et le centre aquatique en passant par la vague à Tahiti, des paysages inédits, des lieux transformés. Tout ça, c'est grâce aux Jeux et cette mobilisation. Et donc, je veux remercier vraiment tous les artisans, Je n'en ai cité que quelques-uns, mais je pense à tant d'entreprises, de compagnons, de jeunes qui ont trouvé un travail pour la première fois grâce à ces Jeux et à leur préparation. Je veux aussi remercier l'ensemble des forces de sécurité intérieure, l'ensemble des prestataires et de la sécurité privée qui va vous permettre, durant ces Jeux olympiques et les Jeux paralympiques, d'assister en toute sécurité aux événements. Il y a plus de 250 000 de nos fonctionnaires qui ont renoncé à leurs vacances, à leurs congés d'été pour pouvoir assurer la sécurité de ces sites. Qu'ils en soient ici remerciés. Et puis, monsieur le président, vous avez tout dit du programme immense qui est le vôtre, qui sera celui de cette session et qui est le défi du monde olympique, du monde paralympique, on aura à l'accueillir fin août, et de nos nations. Mais au-delà de tout ce que je viens de dire, il y a également évidemment l'héritage que nous allons laisser, ces infrastructures, ce sport qui est au cœur aujourd'hui de la nation française devenue nation sportive, de son école à son collège, en passant par la vie de la nation. Et puis, il y a ce que nous allons essayer de faire à vos côtés pour rendre le monde plus apaisé. Vous avez défini votre agenda sur l'intelligence artificielle. Je n'y reviendrai évidemment pas. Simplement vous dire que nous essaierons de poursuivre à notre place ces réflexions en accueillant en février prochain à Paris le Sommet international pour l'intelligence artificielle, après nos amis britanniques et coréens du Sud, mais aussi et surtout parce qu'à vos côtés, nous avons cherché à faire de ces Jeux un moment de paix et de trêve, d'espérance. Vous l'avez fait ce matin de manière admirable avec beaucoup d'athlètes, rassemblant de manière inédite, dans un moment si compliqué du monde, des athlètes israéliens, palestiniens, ukrainiens et du monde entier. Nous l'avons fait en poussant une résolution aux Nations Unies appelant à la trêve olympique et en rassemblant beaucoup de nations autour de cet objectif, et nous allons chercher à le faire en bâtissant des solutions concrètes dans plusieurs endroits du globe. On le fera jeudi après-midi au Louvre à travers une conférence internationale qui permettra de rassembler les fédérations internationales sportives, les nations présentes autour du CIO et des grands objectifs des Nations unies. Nous le ferons aussi à travers quelques théâtres de guerre où nous chercherons à obtenir une trêve. Le roi Priam avait demandé à son vainqueur, Chypre, de lui rendre le corps de son fils Hector. Et c'est ce moment d'humanité où il s'exprime : « Souviens-toi de ton père. » Et Achille, frappé par ces mots, leur sens, consent et déclare les Jeux ouverts et la trêve olympique. Et au fond, il y a dans l'olympisme, vous l'avez dit, ces valeurs, mais il y a le geste du pardon, quelque chose qui fait que là où rien n'était possible, parce que les Jeux doivent commencer, la trêve doit se faire. Et au fond, le miracle qui fait qu'Achille accepte la demande de Priam, c'est ce moment où chacun doit s'élever au-dessus de lui-même et c'est ce que les Jeux olympiques et paralympiques permettent de faire. Dans un monde aussi compliqué que vous l'avez parfaitement décrit, cher président, cher Thomas, c'est une chance pour la France d'accueillir les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Je veux dire à tous ceux qui ont préparé cette cérémonie qui vous accueillera vendredi, ces Jeux qui, pendant toutes ces semaines, vont vous accueillir, à tous ces athlètes qui sont là, qu’ils représenteront à chaque fois un peu plus qu’eux-mêmes, cet esprit qui s'élève aux valeurs de l'olympisme, celles que le baron Pierre DE COUBERTIN a su renouer aux temps modernes. C'est ce que les Jeux de Paris veulent signifier : nous retrouver dans la paix, célébrer la liberté, l'égalité, la fraternité. Et il y aura, dans le parcours de vendredi, quelque chose au fond d'une métaphore de ce chemin, le long d'un parcours entre des lieux qui peuplent notre imaginaire, commençant vers la Bastille, lieu de notre Révolution, et se terminant près du Palais de Chaillot, où la Déclaration universelle des droits de l'homme fut signée en 1948, comme l'inscription en quelque sorte sur le fleuve de nos combats et de nos valeurs. Alors, chers amis du sport mondial, vous êtes les gardiens d'un trésor auquel nous allons essayer d'offrir le plus bel écrin, la plus belle des compétitions où se mêlent pacifiquement les nations du monde entier. Vous êtes, ce faisant, les dépositaires d'une grande responsabilité pour la paix, car le sport transcende tous les conflits et les différends, pour les générations futures, car le sport est le ferment de tant de solutions pour lutter contre les inégalités, et pour l'éducation. Alors, sur une terre olympique qui a vu naître le CIO et qui en chérit les valeurs, une terre de sport où l'on veut non seulement le pratiquer, mais le mettre au cœur du défi de la nation, je suis très heureux que, sous les ponts de la Seine, d'autres ponts, au fond, puissent être tissés entre les nations, les générations, les disciplines et les femmes et les hommes du monde entier à l'occasion de ces Jeux. C'est pourquoi nous sommes si fiers, 7 ans après avoir acquis votre confiance, d'essayer de nous montrer à la hauteur de celle-ci et de vous accueillir enfin pour ces Jeux, de le faire avec tous ceux qui l'ont rendu possible, et de déclarer en leur nom et au nom de toutes les Françaises et de tous les Français, de déclarer ouverte la 142ᵉ session du Comité international olympique. Vive l'olympisme, vive la République et vive la France !

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