Le Président Emmanuel Macron s’est entretenu, par téléphone, avec le Premier ministre de l’État d’Israël, Benyamin Netanyahou, ce dimanche.

Le Président de la République a réaffirmé sa solidarité avec le peuple israélien à la suite des attaques terroristes du 7 octobre 2023 et l’attachement de la France à la sécurité d’Israël. Il a rappelé que la libération de tous les otages reste une priorité absolue pour la France et a notamment évoqué les trois otages français encore retenus.

Le Président de la République a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza et exprimé sa plus vive inquiétude face aux opérations menées depuis lundi par l’armée israélienne dans le complexe hospitalier d’Al-Shifa. Il a marqué à nouveau sa ferme opposition à une offensive israélienne sur Rafah. Il a rappelé que le transfert forcé de populations constituait un crime de guerre au sens du droit international et que l'avenir de Gaza ne pouvait se jouer que dans le cadre d'un futur Etat palestinien et sous la responsabilité de l'Autorité palestinienne.

Les deux dirigeants ont ensuite évoqué le bilan et la situation humanitaire inacceptables à Gaza et l'urgence absolue qu'il y avait à garantir une entrée massive d'aide humanitaire face au risque imminent de famine et à la privation des biens les plus essentiels imposée à la population gazaouie. Conformément à la demande de la Cour de Justice internationale à Israël, le Président de la République a insisté pour qu’Israël ouvre sans délai et sans condition tous les points de passage terrestres existant vers la bande de Gaza – notamment le point de passage de Karni, avec une voie terrestre directe depuis la Jordanie, ainsi que le port d'Ashdod. Le nombre de camions entrant devait faire l'objet d'une communication transparente en coordination avec les Nations unies. La France était mobilisée pour apporter davantage d'aide et se montrait disposée à travailler à une coordination accrue.

En ce mois de fêtes religieuses, le Président de la République a également appelé à éviter toute mesure qui conduirait à un embrasement de la situation à Jérusalem et en Cisjordanie. Il a rappelé l’importance de préserver le statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem.

Le Président de la République a aussi fermement condamné les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation, contraires au droit international. Le chef de l’État a rappelé que des premières mesures avaient été prises contres des colons coupables de violences sur des civils palestiniens à titre national et européen, et que la France envisageait d’autres mesures, en concertation avec ses partenaires.

Le Président de la République a ensuite fait part au Premier ministre israélien de l’intention de la France de porter au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution pour appeler à un cessez-le-feu immédiat et durable et poser les bases d’un règlement politique durable du conflit. La solution à deux États restait la seule solution à même de répondre aux besoins de sécurité d’Israël et aux aspirations légitimes des Palestiniens. Cette solution implique la création d’un État palestinien, incluant Gaza, mais aussi un engagement volontaire et courageux des responsables politiques israéliens et palestiniens en faveur de la paix.

Les deux dirigeants ont enfin évoqué la situation régionale. Le Président de la République a souligné la nécessité d’avancer vers une solution diplomatique et d’éviter toute escalade entre Israël et le Liban – notamment à travers la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. La France continuera de passer des messages de retenue aux acteurs régionaux, dont l’Iran, pour éviter un embrasement régional.

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