La disparition d’Antoni Martí, survenue le 6 novembre, est celle d’un homme d’État, d’un homme d’engagement et de dévouement, d’une grande figure de l’histoire andorrane. 

Né le 30 juillet 1963, dans une famille accoutumée à l’engagement public, Antoni Martí se tourna très tôt vers la politique. Conseiller général d’Andorre sous les couleurs du Parti Libéral à 31 ans, de 1994 à 2003, il devint à l’issue de ce mandat consul majeur, c’est-à-dire maire, de sa ville natale d’Escaldes-Engordany. Pendant huit ans, jusqu’en 2011, Antoni Martí consacra ses jours et ses nuits à l’intérêt général et à l’amélioration de la vie locale. 

En 2011, à la tête de la coalition de centre-droit, il remporta les élections nationales et prit la tête du gouvernement d’Andorre. Homme de modération et de résolution, Antoni Martí engagea des transformations profondes qui changeront le visage du pays. Sous sa conduite, Andorre entreprit une vaste réforme fiscale permettant sa pleine ouverture économique et son inscription dans les standards européens et internationaux. Il pesa de tout son poids pour négocier et entreprendre la ratification d’un accord avec l’Union européenne. Renforçant le rayonnement d’Andorre, comme son rôle face aux grands défis communs, Antoni Martí fit de la principauté l’un des premiers Etats signataires de l’Accord de Paris pour la protection de notre climat. Maire pendant huit ans, chef du gouvernement pour la même durée, Antoni Martí occupa les deux fonctions avec la même attention et la même disponibilité pour ses concitoyens. Sous son gouvernement, fut ainsi également initiée une réforme des services sociaux visant à accroître la protection de ses concitoyens les plus vulnérables. Réélu en 2015, ce chef du gouvernement de trois Présidents de la République française, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, co-princes successifs au même titre que Joan-Enric Vives i Sicília, fut toujours un ami fidèle de notre pays.

Antoni Martí était architecte. Diplômé de l’école nationale supérieure de Toulouse, c’était sa profession avant et pendant ses mandats électifs, ce fut aussi celle qu’il retrouva en 2019, après son départ du gouvernement. Aménager l’espace pour marquer le temps, bâtir pour les autres et se dévouer à une œuvre lente et pérenne, son métier disait tout, aussi, de son rapport à la chose publique.

Le Président de la République et son épouse saluent la mémoire d’un homme d’Etat, qui, en raison de son action ambitieuse et proche à la fois, en raison de ses qualités humaines, a marqué l’Histoire de son pays, des relations franco-andorranes et de l’Europe. Ils adressent à sa famille et à ses proches, comme à tous les Andorrans, leurs condoléances émues.

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