Déplacement du Président en Ouzbekistan.

Merci beaucoup Monsieur le Président. 
Cher ami, 
Mesdames, Messieurs les ministres, 
Mesdames et Messieurs les dirigeants d’entreprise. 

Je vais essayer de ne pas répéter, mais de partager au fond une conviction commune. D'abord, je voulais vous remercier pour l'accueil que vous nous réservez, Président, ici à Samarcande pour ce Forum d'affaires franco-ouzbek et, plus largement, pour l'extraordinaire hospitalité dans cette ville marquée par l'histoire, la culture, plusieurs civilisations, mais où le commerce joue un rôle particulier et a toujours contribué justement au croisement de toutes ces dernières. 

Monsieur le Président, je vais être très simple et très direct. Depuis 7 ans, vous avez entrepris une politique qui est claire. C'est une politique d'apaisement et de stabilité régionale et une politique d'ouverture et de modernisation de votre économie. Et cette politique, nous y croyons, nous la soutenons, nous voulons l'encourager et nous voulons y participer. C'est ce qui fait que, d'ailleurs, vous êtes venu l'année dernière à Paris, je vous ai reçu à l'occasion de deux expositions historiques qui se sont tenues alors à Paris entre le Louvre et l'Institut du monde arabe. Nous avons avancé. Nous avions signé en 2021 une feuille de route qui avait permis déjà à beaucoup de projets de se faire et qui avaient scandé ce chemin. Et nous avons pris la décision tout à l'heure avec Monsieur le Président de bâtir un partenariat stratégique entre nos deux pays, qui sera préparé par les ministres d'ici la fin de l'année. - Tout ça ayant été préparé, je l'en remercie, par le ministre du Commerce qui s'est rendu ici même en mai dernier. Donc il y a beaucoup de travail derrière nos rencontres et la décision que nous avons prise de ce partenariat stratégique. - Celui-ci va conduire à renforcer donc nos liens et à accompagner, surtout à donner un cadre à tout le travail qui est fait par nos entreprises.

Ceci parce que, je le disais au Président, quand je regarde les chiffres, nous ne sommes pas au niveau où nous devrions être. Et il faut aussi beaucoup de lucidité. Si, en termes de relations commerciales, nous sommes dans le top 10, la France n'est que le 16ème fournisseur. Et donc, nous devons nous donner comme objectif de passer dans les 10 premiers l'année prochaine et les 5 premiers dans 2 ans. C'est faisable si nous mettons simplement en place l'agenda que nous nous sommes donné. 

Maintenant, c'est une question d'exécution. Ceci est possible grâce, non pas simplement à la feuille de route de 2021, mais ce que nous sommes en train de décider, à votre travail collectif, et je tiens à cet égard à saluer la création d'une chambre de commerce et d'industrie franco-ouzbek qui apportera, j'en suis sûr, aussi beaucoup de développement et permettra d'accompagner tout ce qui est en train d'être fait. 

Alors, vous l'avez très bien dit, Président, il y a plusieurs secteurs clés. Je ne serai pas ici exhaustif par définition, et il y a le secteur minier. L'entreprise Orano, via sa coentreprise locale, a lancé un projet pilote pour l'extraction d'uranium en étroite collaboration avec les autorités ouzbèkes. Nous souhaitons faire beaucoup plus pour valoriser les ressources minières, permettre véritablement aussi de le faire en plein respect avec la création de valeurs dans votre pays, et à travailler ensemble à une feuille de route en la matière - le BRGM pouvant jouer un rôle clé à cet égard. 

Nous souhaitons, là aussi, avancer avec vous en matière de développement durable sur la production d'énergie renouvelable. TotalEnergies prévoit d’étendre ses capacités de production photovoltaïque dans la région de Samarcande. D'autres entreprises comme Voltalia développent des projets très innovants dans le domaine de l'agri-voltaïsme et du stockage, par exemple. Et EDF, très présente ici, a fait le choix de se développer dans des grands projets de haut niveau qui supposent, nous le savons là aussi, un suivi tout particulier et je vous remercie de votre engagement. Mais de l'hydroélectrique, en passant par les centrales à gaz ou les centrales thermiques, c'est un engagement fort du groupe et du pays. 

Plus largement, nous avons acté aussi que sur ces sujets et sur le développement du nouveau Tachkent, les entreprises françaises ont un rôle tout particulier à jouer. Et nous souhaitons être à vos côtés sur le déploiement de l'eau, du chauffage urbain. On a des grandes entreprises qui sont déjà présentes. Suez, Veolia, Alstom, Aegis et plusieurs autres. J'ai noté votre volonté aussi d'étendre cette participation. Nous serons là pour être véritablement à vos côtés. 

C'est le même engagement que vous trouverez chez les entreprises françaises sur les questions de transport et d'aéronautique, Airbus hélicoptères, ADP, de logistique, SEMMARIS, ça a été évoqué, ou de tourisme durable, avec le projet d'aménagement de Chimgan et MND. Et je me félicite des bons développements des dernières heures. 

Au-delà de cela, nous avons acté aussi pour les entreprises de défense plusieurs éléments extrêmement stratégiques dans nos discussions. Et les ministres se verront dans les prochains mois. 

En matière agricole, agroalimentaire, qui sont des filières d'excellence, là aussi, nous souhaitons continuer le partenariat. Il est déjà fort. Plusieurs entreprises m'accompagnent, les semenciers, le secteur de l'élevage, Lactalis et plusieurs autres groupes. Nous souhaitons poursuivre les partenariats existants, nous engager très fortement. Et sur la question de la performance de votre agriculture, de la gestion de l'eau, là aussi, nous avons décidé d'accroître les partenariats en la matière, de même que de développer la filière agroalimentaire et la logistique. Et vous avez vous-même cité, je l'ai évoqué, SEMMARIS. 

Plus largement, la question de l'eau, pas simplement sur les sujets agricoles et structurants. Nous avons donc décidé que nous tiendrons un sommet franco-ouzbek en la matière, c'est à la fois une question stratégique régionale. Et donc nous travaillerons à vos côtés pour sécuriser ces éléments. C'est une question agricole, c'est aussi une question d'amélioration de l'approvisionnement en eau potable. Je citais SUEZ déjà présent dans plusieurs grandes villes, mais pour lequel vous avez souhaité qu'il y ait une extension de la présence sur tout le pays et nous serons, là aussi, à vos côtés. C'est un élément stratégique et nous le développerons. 

Le tourisme et la préservation du patrimoine sont aussi des éléments clés. Nous avons signé une feuille de route entre nos grands acteurs sur la préservation du patrimoine qui est tout à fait importante. Mais le savoir-faire français va continuer de se déployer à vos côtés pour mettre en valeur l'héritage culturel et naturel de l'Ouzbékistan à vos côtés. 

La France, vous le voyez, mobilise tous les secteurs. Elle va aussi mobiliser ses moyens financiers pour accompagner ces démarches, comme le démontre d'ailleurs le vaste portefeuille de projets et programmes soutenus par l'Agence française de développement, également la mobilisation de financement direct de l'Etat tel que le fonds FASEP ou les prêts du Trésor français. Et nous avons acté aussi des partenariats entre le fonds souverain ouzbek et la Banque publique d'investissement française pour accompagner cet effort. 

Tout ça viendra dans le cadre de ce partenariat stratégique, mais sera aussi soutenu par un renforcement des échanges humains. Et je veux vous remercier, Président, d'avoir tenu parole. Le français aujourd'hui est de plus en plus enseigné. Vous avez fait ce choix, vous êtes en soutien véritablement de cet effort. Et je veux ici vous dire que nous l'accompagnerons. Nous avons décidé d'un forum éducatif qui se tiendra l'année prochaine, à Tachkent, qui va soutenir cet effort d'enseignement du français dans vos établissements, qui s'accompagnera aussi de ce que nous avons décidé, et nous serons tout à l'heure à l'Alliance française de Samarcande pour accompagner aussi cet investissement, de ce qu'on fera ensemble dans l'enseignement supérieur. Et je me suis engagé aussi à ce qu'on puisse former davantage d'enseignants en français pour que vous puissiez avoir les ressources nécessaires et permettre d'accompagner aussi cet effort que nous faisons dans le domaine économique. C'est la même chose que nous continuerons de faire en matière culturelle, en matière éducative, en matière d'enseignement supérieur. 

J'aurais pu citer beaucoup d'autres projets et beaucoup d'autres secteurs qui sont au cœur de notre relation et sur lesquels nous continuerons d'avancer. Évidemment, celui des infrastructures de transport, celui des infrastructures énergétiques et nucléaires sur lesquelles la coopération est exemplaire et sur lesquels nous continuerons d'agir, celui du ciment, etc. Tout ça, c'est ce dont vous allez discuter, ce sur quoi vous allez travailler. 

Mais je veux ici dire très solennellement devant nos entreprises qui sont à un niveau et dans un nombre inédit dans votre pays, que le Gouvernement français a confiance dans la stratégie qui est la vôtre et dire très clairement que leur investissement dans votre pays a une double garantie politique : celle de réformes qui vont continuer de se faire par le président ouzbek et son gouvernement et celle d'un accompagnement stratégique et d'un investissement stratégique inédit de la France dans la région. Aucun président français n'était venu dans la région depuis François Mitterrand - ça n'était pas tout à fait normal nous corrigeons cela - et donc ce faisant, vous avez raison de vous réintéresser, de vous intéresser ou de vouloir accroître votre présence dans ce pays. Il est en train de se transformer. Nous devons être au rendez-vous. 

Et je prends maintenant un engagement devant vous, Monsieur le Président, cher ami. Nous serons au rendez-vous. Vive l'amitié entre nos deux pays et bons travaux !

Merci Monsieur le Président. 
Je voudrais avoir un mot pour à mon tour vous remercier et remercier l’ensemble de ceux qui ont rendu possible l’ouverture de cette deuxième Alliance française dans votre pays. La première a été inaugurée en 2015 à Tachkent. 

Je voulais vous remercier, Président, parce que vous avez fait le choix de promouvoir le français comme une des langues étrangères principalement enseignées dans votre pays. C’est au cœur de la feuille de route que nous avons signée en 2021. C’est en train de se décliner dans votre système éducatif et nous voulons l’accompagner et cette Alliance française aura pour vocation d’être un des acteurs ici à Samarcande dans ce lieu de culture, de savoirs, d’être un des alliés de cette stratégie. Vous venez d’expliquer pour les enfants ouzbeks tout ce qui signifie apprendre une langue étrangère et je dirai tout particulièrement le français. Et je souhaite que vous puissiez ainsi, vous et vos successeurs, chanter la gloire de votre pays en langue française, car c'est une langue hospitalière. 

Il y a quelques jours, c'est comme un clin d'œil de l'histoire, nous avons rouvert un château français au nord de Paris, qui est celui où François Iᵉʳ, par une ordonnance, a fait du français la langue officielle pour ses textes. Et c'est comme ça qu'il a construit le royaume de France, puis l'État français. La République a ensuite repris le fil de cette histoire. La France est un pays qui s'est fait par la langue. Et en rouvrant ce château, on en a fait une cité internationale de la langue française et ce sera l'un des épicentres de nos alliances françaises. 

Et donc, je veux remercier le Président qui est là, toutes les équipes, notre ambassadrice, notre ambassade, conseillers culturels, mais aussi toutes celles et ceux qui contribuent au travail, au succès de nos Alliances françaises, ici même et partout à travers le monde. Parce que vous portez une langue qui a été la matrice, le ciment de la nation française, mais qui porte en elle toujours ce désir d'universel et de liberté. Et je crois qu'il va bien avec l’Ouzbékistan d'aujourd'hui et cette troisième renaissance avec laquelle vous inspirez. Merci beaucoup.