Le Président Emmanuel Macron s'est rendu au Proche-Orient le mardi 24 et le mercredi 25 octobre 2023.
Durant son déplacement, le Président de la République s'est rendu en Israël pour exprimer au peuple israélien toutes les condoléances, l'émotion et la solidarité des Français. Il a également rappelé que la France était liée à Israël par le deuil, à travers nos 30 compatriotes assassinés le 7 octobre dernier et nos 9 autres portés disparus ou retenus en otage.
Le chef de l'État a donc rencontré les familles des victimes pour leur redire le plein soutien de la France.
Nous sommes liés à Israël par le deuil.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 24, 2023
Trente de nos compatriotes ont été assassinés le 7 octobre. Neuf autres sont encore portés disparus ou retenus en otage.
À Tel-Aviv, auprès de leurs familles, j'ai exprimé la solidarité de la Nation. pic.twitter.com/d62qT7e8US
Le Président Emmanuel Macron, aux côtés du Président d'Israël Isaac Herzog et du Premier ministre Benyamin Netanyahou a également exprimé la solidarité de la France dans la lutte contre le terrorisme tout en rappelant que celle-ci doit se faire dans le respect du droit humanitaire et la protection des civils.
Revoir la déclaration conjointe :
24 octobre 2023 - Seul le prononcé fait foi
Conférence de Presse du Président de la République et de Benyamin Netanyahou, Premier ministre de l’Etat d’Israël.
Thank you very much, Mr. Prime Minister, dear Bibi, thank you for your words. And I want to thank you for the discussion we had together in tête-à-tête and with our delegation. I'm here to express our support, our solidarity, and our support for today, tomorrow, in all the different fields of this battle against terrorism.
If you will allow me, I will say a few words in French. I don't know if there is a translation, but I will make sure that you understand.
Monsieur le Premier ministre,
Je suis venu en effet ici exprimer au peuple israélien toutes les condoléances de la France. Ces condoléances sont celles d’un pays ami, apeuré devant l’acte terroriste plus terrible de votre histoire et saisi par votre chagrin et votre douleur. Ces condoléances sont celles d’une nation qui comme vous, a pleuré des jeunes vies, des vies ordinaires, des vies heureuses, fauchées par la sauvagerie du terrorisme. Ces condoléances sont celles de millions de femmes et d'hommes, nos compatriotes qui ont été sidérés par le degré inouï de violence pure et de cruauté, et qui pensent aux familles endeuillées, aux familles brisées, aux familles angoissées.
Les actes que vous avez subis dépassent tout entendement. Comme toutes les victimes du terrorisme, ces morts n'ont pas d'autre mobile que la haine pure. Le 11 janvier 2015, vous étiez avec nous, Monsieur le Premier ministre, lorsque nous marchions dans les rues de Paris et que nous pleurions nos morts. Vous nous disiez la solidarité des Israéliens. Je vous apporte aujourd'hui l'émotion et la solidarité des Français. Nos deux pays sont liés par le même deuil. 30 ressortissants français ont été assassinés par le Hamas. Et c'est pour mon pays l'attaque terroriste la plus meurtrière subie depuis 2016. C'est une page noire de notre propre histoire.
Nous partageons aussi avec Israël une terrible épreuve, celle des otages. Plus de 200 Israéliens sont retenus. 9 Français le sont. C'est plus que nous n'en avions dans le monde entier jusqu'à présent. Et vous savez, nous savons, combien est insupportable pour un pays d’imaginer la captivité de certains de ces enfants.
J’ai tenu à voir les familles des victimes et des otages dès mon arrivée, et j’ai voulu partager leur détresse, leur redire le plein soutien de la France. Nous ne négligerons rien pour la sécurité de nos compatriotes, à vos côtés. Nous employons, avec Israël et d'autres partenaires, à obtenir la libération de tous les otages détenus à Gaza. Ils doivent tous être libérés. C'est pour la France une priorité et pour cela, nous devons tout faire pour obtenir du Hamas la libération de tous, sans complaisance. Et je veux ici remercier tous ceux qui nous aident à conduire ces discussions.
Je suis aussi venu vous dire la solidarité de la France dans la lutte contre notre ennemi commun, le terrorisme ; rappeler devant tous le droit légitime d'Israël de se défendre face à ceux qui œuvrent à sa destruction. Cette cause est juste. Point final. Le Hamas est un groupe terroriste dont l'objectif même est la destruction de l'État d'Israël. C'est aussi le cas de Daesh, d'Al Qaïda, de ceux qui leur sont associés dans l'action et dans l'intention.
La priorité, votre priorité, mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France, est avec vous de vaincre ces groupes terroristes. Nous qui avons été frappés si durement par ces mêmes groupes, voulons vous dire une chose simple : « vous n'êtes pas seuls ». C'est pourquoi la France est prête à ce que la coalition internationale contre Daesh, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le Hamas.
Je propose à nos partenaires internationaux — je l'ai évoqué avec vous ce matin — que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous. Je pense que c'est l'intérêt d'Israël, de sa sécurité, celle aussi de plusieurs de vos voisins menacés par ces mêmes groupes ou des groupes voisins. La lutte doit être sans merci, mais pas sans règles, car nous sommes des démocraties qui luttons contre des terroristes ; des démocraties, donc qui respectent le droit de la guerre et assurent l'accès humanitaire, des démocraties qui ne prennent pas pour cible les civils, ni à Gaza, ni nulle part.
Le respect des populations impose en l’occurrence de permettre l'accès de l'aide, et nous en avons longuement parlé très en détail, de rétablir l'électricité pour les hôpitaux, pour les malades et les blessés, sans que cette électricité puisse être utilisée pour faire la guerre. Et nous allons bâtir des coopérations très concrètes sur ce sujet dans les tout prochains jours.
Nous sommes prêts à apporter une aide concrète à toutes les populations, comme nous l'avons fait ces dernières années, ces derniers mois, mais avec des solutions très pratiques et concrètes que nous avons discutées durant cet entretien, prêt aussi à le faire en nous engageant avec les principaux voisins pour bâtir ces solutions.
Cette lutte, nous devons aussi la conduire en veillant à éviter l'embrasement de toute la région. Je mets ici en garde le Hezbollah, le régime iranien, les Houthis au Yémen et l'ensemble des factions qui, dans la région, menacent Israël de ne pas prendre le risque inconsidéré d'ouvrir de nouveaux fronts. Ce serait ouvrir la porte à une conflagration régionale dont chacun sortirait perdant. C'est une nécessité pour tous les peuples de la région : faisons tout pour ne pas ajouter des larmes aux larmes et du sang au sang.
Plus près d'ici, je souhaite aussi appeler l'attention de chacun sur les actes de quelques-uns à l'égard de civils palestiniens dont la violence menace de propager le feu à la Cisjordanie aussi.
Enfin, la sécurité d'Israël ne peut être durable sans une relance décisive du processus politique avec les Palestiniens, nous l'avons aussi longuement évoqué.
Le Hamas, je l'ai rappelé, est un groupe terroriste, c'est pourquoi il ne porte pas la cause palestinienne. Il doit être combattu avec force. Et la cause palestinienne, elle, doit être entendue avec raison. La stabilité de la région, le retour à la normalisation qui s'annonçait ne seront garantis que si la réponse d'Israël à la violence est évidemment sécuritaire et implacable face aux groupes terroristes, mais aussi politique en acceptant le droit légitime des Palestiniens à disposer d'un territoire et d'un État en paix et en sécurité aux côtés d'Israël, parce qu'il aura intégré l'existence et la sécurité d'Israël comme une condition première.
La sécurité d'Israël, la lutte commune contre le terrorisme, le respect du droit humanitaire, l'ouverture d'un horizon politique, tous ces éléments sont indissociables. Il faut agir ici et maintenant en nous battant face au terrorisme et en offrant un espoir.
Encore une fois, Monsieur le Premier ministre, merci de votre accueil, merci pour votre temps, pour cet engagement face au terrorisme. Et dans les prochaines heures, nous continuerons d'avancer ensemble. Nous avons défini une liste d'actions.
J'aurai l'occasion de me rendre à Ramallah en fin de journée. Je serai demain avec plusieurs dirigeants de la région pour aussi très concrètement avancer sur l'agenda que nous nous sommes donnés.
I want to thank you, Mister Prime minister, not just for your time but because I’m lucid about the fact that this fight against terrorism is obviously a matter of existence for Israel. But it’s a matter of existence for all of us. This is why we discussed together and I just reminded this issue. But I consider that this is an international coalition in order to fight against this terrorist group that we have to build.
I just reminded my people in my language what we discussed about: fight against terrorism, humanitarian action, rules to be respected but as well the political process. And obviously I warned against any escalation and I warned Hezbollah and some other regimes not to be part of what's happening. We had a very precise discussion and I want to thank you for that.
Now, we will follow up this discussion. In the coming hours, in order to see what we can improve in the coming days, but I'm sure in the coming weeks and months. I know how committed you are.
Let me express once again my solidarity, my friendship and the fact that France stands with you in this awful terrorist act you had to experience, we are with your people.
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