Fait partie du dossier : Marseille en grand.

Du 26 au 28 juin 2023, le Président de la République était en déplacement à Marseille.

Lutter contre l'habitat insalubre

Pour lutter contre les copropriétés dégradées, le Président Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire évoluer la loi et accélérer les travaux d'urgence.

À Marseille, 11 opérations spécifiques sur les copropriétés les plus dégradées seront menées en priorité.

Garantir une meilleure éducation pour nos enfants

Le Président de la République s'est également rendu à l'école Saint André la Castellane pour échanger avec les acteurs de l'école sur l'avancement du Plan écoles de Marseille.

Il a notamment évoqué la réussite des écoles innovantes qui font partie d'un dispositif expérimental rejoint par 82 établissements. Ces écoles disposent aujourd'hui de plus d'autonomie, plus de moyens, plus de responsabilités et plus de confiance pour permettre à des projets d'être portés par les personnes sur le terrain (enseignants, directeurs d'établissements, parents d'élèves...).

Le Président Emmanuel Macron a aussi souligné la nécessité de l'investissement sur le volet bâtimentaire et fait un point sur l'avancement des projets de rénovation

Améliorer l'offre de soins

Le Président Emmanuel Macron s'est rendu à l'hôpital d'instruction des armées Laveran à Marseille afin de rencontrer le personnel médical qui agit au quotidien au service des militaires mais aussi des Marseillaises et Marseillais.

Le Chef de l'État, qui a rappelé son attachement au modèle français de santé, a annoncé le doublement de l'effort financier de l'État pour la rénovation en profondeur des locaux de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille pour un total de 479 millions d’euros.

Il a également annoncé la création d'un nouvel hôpital militaire dans le quartier de Sainte-Marthe :

Revoir le discours : 

27 juin 2023 - Seul le prononcé fait foi

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PRISE DE PAROLE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEPUIS L’HOPITAL D’INSTRUCTION DES ARMEES LAVERAN.

Monsieur le ministre, 
Monsieur le directeur du service de santé des armées, 
Mesdames et Messieurs les préfets, 
Monsieur le président de région, 
Madame la présidente de métropole, 
Madame et Messieurs les officiers généraux, 
Monsieur le maire, 
Mesdames et Messieurs les élus, 
Mesdames et Messieurs les soignants, 
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualité, 
Chers amis. 

D'abord, merci de nous accueillir ici. Je suis très heureux d'être parmi vous dans cet hôpital qui, je le sais aussi, a eu à traverser des moments difficiles et a vécu des drames. J'ai donc une pensée pour vous tous et pour les familles. Je le fais à un moment donné, où plusieurs des officiers généraux à la fois à la tête de cet hôpital et dans la région auront à changer de fonction, pour les remercier pour leur engagement et l'action menée à votre tête. Vous pouvez être fiers de l’action qui est conduite ici à l'hôpital et j'y reviendrai. 

Je voudrais saisir cette occasion pour évidemment parler de la santé de manière plus large et puis revenir sur l'activité de l'hôpital également. En effet, l'hôpital Laveran a cette spécificité de soigner nos militaires, je viens de le voir avec plusieurs de nos légionnaires en rééducation ; mais de soigner aussi pour une bonne partie, les Marseillaises et les Marseillais et tous nos compatriotes plus largement, de ce bassin de vie ; et donc de travailler en étroite coopération avec l'Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, l'AP-HM. Je remercie son directeur général, comme le directeur général de l'ARS d'être à nos côtés. 

Alors avec « Marseille en Grand », nous avons d'abord voulu soutenir fortement l'AP-HM et la Santé à Marseille. L'AP-HM joue un rôle absolument majeur dans l'organisation de l'offre de soins, dans la lutte que nous menons sans relâche contre les inégalités de santé et en matière aussi de recherche clinique et de recherche. Ce modèle français, nous y tenons ô combien avec le ministre et je salue aussi la présence du Doyen à nos côtés. Et donc, premier engagement pris d'ordre structurel, c'est la rénovation en profondeur des locaux qui, dans l'état actuel, ne correspondait plus aux conditions d'accueil et de travail que les patients comme les professionnels sont en droit d'attendre. 

Le besoin de l'AP-HM n'est plus à démontrer et l'Etat a ainsi apporté un soutien considérable à ce projet pour un montant de 239 millions d'euros. Je veux saluer aussi la spécificité du modèle marseillais où les collectivités locales et la ville, la métropole, le département, la région sont là autour de la table, apportent un soutien à hauteur de 130 millions d'euros, avec un très beau partenariat avec tous les acteurs du territoire, l'ensemble des collectivités dans cet engagement. Au total, collectivités et Etat, c'est un financement de 369 millions d'euros dont a pu bénéficier l’AP-HM. Pour autant, cet investissement étant ajouté à l'ensemble des mesures qui figurent aussi dans le Ségur et ce qui a pu être décidé ; les réformes conduites sous l'autorité du ministre ; il est clair que le contexte que nous connaissons, les coûts qui augmentent, l'accélération des besoins nous ont conduits à revoir les choses et c'est pourquoi j'ai décidé d'octroyer une aide supplémentaire de 240 millions d'euros à l’AP-HM. 

Au total, l'État investira 479 millions d'euros pour le projet de modernisation de l’AP-HM, soit un doublement de l'effort financier de l'Etat en trois ans. C'est un financement à hauteur de 83 % du montant total qui sera assumé par l'État, ce qui est à un niveau exceptionnel. Sous le contrôle du directeur général de l'AP-HM, il n'y a qu’Outre-mer qu'on a ce type d'efforts avec ces montants. Monsieur le ministre, vous me le confirmez. Donc tout ça pour dire que « Marseille en Grand », c'est une fois encore un investissement inédit qui doit passer par une série de rénovations très concrètes. Ces nouvelles aides permettront le démarrage et la première phase des travaux pour la reconstruction du SAMU, avec une livraison prévue fin 2025. Les autres opérations pourront également démarrer et concerneront les aménagements de conception en 2026, le bâtiment parents-enfants dont la livraison est prévue fin 2028, et la Timone et le site Nord en 2030. 

Les élus qui sont là, je pense, se souviennent comme moi de la visite que nous avions effectuée ensemble sur ces sites et je veux vraiment à nouveau remercier les collectivités qui s'y engagent à nos côtés. Donc vous le voyez, nous continuons d'avancer, de moderniser, d'accompagner, parce que la situation de l’AP-HM était critique, avec en particulier un niveau d'endettement qui était très important. Et c'est aussi pour ça que nous accompagnons, je veux le dire ici avec beaucoup de force, la réorganisation qui est faite de l’AP-HM et qui est absolument indispensable. Parce que tout ça est aussi le fruit d'une situation qui s'était enkystée, qui était un sous-investissement chronique, une mauvaise tarification qui touche, il faut bien le dire aussi, l'activité de plusieurs de ces centres, et une organisation qui devait être améliorée. 

A ce titre, la feuille de route que j'ai donnée en début d'année doit être déclinée avec plus de flexibilité sur le terrain : retrouver le sens justement au niveau du service, revoir l'organisation du temps de travail, d'avoir plus de souplesse et d'agilité. C'est aussi pour ça que j'ai demandé au ministre de la Santé de parachever ses efforts avec un calendrier précis, et pour ce qui est de l’AP-HM, d'avoir aussi la contractualisation d'un plan de soutien financier par lequel l'Etat apportera de nouvelles aides en accompagnant justement ces changements d'organisation. Je veux saluer aussi les efforts qui ont été faits et le déploiement de ce que j'avais annoncé au moment de Marseille en Grand, puisque l’AP-HM est aux côtés des quartiers nord, et déploie, on l'évoquait hier d'ailleurs tous ensemble, une maison de santé directe qui est pilotée par l’AP-HM qui a commencé à jouer et qui va jouer de manière croissante, un rôle très important aux côtés de la médecine libérale pour déployer un pivot de l'hôpital et compléter l'offre de soins dans les quartiers les plus en difficulté pour parachever le « aller vers », comme on dit, des populations qui sont les plus précaires, les plus en difficulté, améliorer la prévention et l'organisation de notre offre de soins. Dans ce contexte-là, le rôle que vous jouez est évidemment essentiel. 

Votre hôpital a un rôle clé dans le cadre de nos OPEX. Beaucoup d'entre vous sont projetés, et je vous en remercie, dans nos territoires d'Outre-mer comme sur les territoires d'opérations. Vous l'avez été en zone Sahélo-saharienne ces dernières années et ailleurs, et vous continuerez de le faire et d’accueillir nos militaires les plus gravement blessés après des prises en charge sur le terrain par vous-même ou vos confrères. Dans le cadre de la loi de programmation militaire, des scénarios ont été pilotés par la direction, des exercices aussi auxquels plusieurs d'entre vous ont pu contribuer, d'une guerre de haute intensité qui peut revenir. Il est clair que votre hôpital jouera un rôle clé en cas de guerre de haute intensité pour pouvoir accueillir plus de militaires en opération qui seraient frappés par des blessures très graves. 

Dans ce contexte-là, nous voulons réenvisager le dimensionnement et c’est le fruit du travail de toutes les équipes que je salue et notre service des santés des armées, redimensionner l'hôpital. Et puis l'hôpital s'inscrit complètement dans l'offre de soins de Marseille avec un rôle clé en complémentarité avec l’AP-HM, et là aussi, doit faire face à un besoin croissant. C'est pourquoi nous allons construire un nouvel hôpital militaire. 

L'Hôpital d'instruction des armées Laveran, c'est 60 ans d'activité qui ont permis de faire tout ce que vous portez, qui ont contribué, en particulier dans ces arrondissements et dans les quartiers nord, à beaucoup d’avancées. Mais l'actuel hôpital militaire, par endroits, ne répond plus aux normes standard de soins ou de sécurité. Il ne permet pas les évolutions nécessaires pour répondre à terme. Sa rénovation est très difficile, voire impossible à certains égards. Elle serait trop chère, elle perturberait l'offre de soins. Elle n'est pas tout à fait adaptée aux projections qui ont été pensées. Et face justement à cette programmation et aux enjeux stratégiques du service de santé des armées, il faut un nouvel hôpital d'instruction des armées repensé. 

C'est pourquoi, dans le prolongement de mes annonces sur Marseille en grand, je suis venu ici vous annoncer ma décision de construire un nouvel hôpital militaire. Cet hôpital de nouvelle génération devra répondre aux besoins que nos armées auront pour les décennies à venir. Il sera un concentrateur et un incubateur de compétences. Il sera un véritable outil de défense en pleine autonomie pour pouvoir mieux nous engager au combat et mieux recevoir nos blessés. Conjuguant sciences médicales, spécificités militaires, cet établissement sera encore plus agile, plus modulaire, adaptable aux différentes situations sanitaires du temps de paix comme du temps de crise. 

Ici à Marseille, en cohérence avec l'hôpital Sainte-Anne de Toulon qui lui est complémentaire, -et je veux saluer aussi toutes les équipes de Sainte-Anne qui font un travail remarquable- ; l'Hôpital militaire assure et assurera le soutien santé de la communauté de défense de la première zone militaire de France. Ici, nous avons 34 % des effectifs du ministère des Armées et ils sont activement engagés en opérations directement ou indirectement, et donc nous garderons ici un soutien santé robuste garantissant dans la durée le soutien médical de tous les types d'opérations militaires. 

La chirurgie de guerre, la prise en charge des blessés physique et psychique de la phase initiale à leur réhabilitation, les risques radiologiques et infectieux, les risques nucléaires, radiologiques, biologiques, chimiques, la gestion de la crise et la prise en charge des afflux massifs sont tous les pôles d'excellence et d'expertise incontournables qui sont d'ores et déjà portés, mais qui seront complétés et seront confiés à ce nouvel hôpital. Ce nouvel hôpital s'inscrira dans la continuité de la base aérienne d'Istres, par laquelle les flux aériens pourraient conduire à la prise en charge de blessés français mais également alliés. Ce nouvel hôpital aura aussi pour fonction de participer au soutien hospitalier du flanc sud de l'Alliance atlantique. 


Vous le voyez, c'est une inscription dans l'offre de soins de Marseille. C'est une inscription dans l'offre de soins militaires de toute la zone, mais aussi dans les plans d'urgence qui sont pensés pour notre pays et au sein de notre Alliance. Cet hôpital est militaire mais fidèle à l'histoire de Laveran. Il sera ouvert à l'ensemble de la population qui pourra s'y faire soigner. Et non seulement, nous allons construire un hôpital nouveau qui correspondra aux besoins des armées, mais je veux aussi qu'il contribue à répondre encore mieux aux besoins de santé de la population. C'est donc près des quartiers nord de Marseille que nous le construirons sur le camp de Sainte-Marthe.

Comme Laveran, il comprendra un service d'urgences, sera ouvert 24/24 h. Comme Laveran, il appartiendra au Groupement hospitalier de territoire des Hôpitaux de Provence et s'intégrera dans le projet régional de santé comme nous l'évoquions tout à l'heure avec plusieurs d'entre vous et avec la présidente de l'Association des usagers. Il s'intégrera dans l'offre de santé marseillaise avec une offre médico-chirurgicale adaptée à la patientèle des quartiers nord et des zones de périphérie, notamment les urgences, les soins critiques, l’infectiologie. Et pour ce qui concerne l'aspect militaire, il comprendra différents pôles de compétences comme le suivi des blessés, les aptitudes, l'innovation, la formation et la simulation. 

Sainte-Marthe, nous en sommes convaincus et nous l'avons évoqué avec les élus, est le bon endroit. En périphérie du 14ᵉ arrondissement, accessible par la route comme par les transports en commun routiers et ferroviaires, ce projet permettra de prendre en compte les évolutions des normes pratiques et médicales. Il intégrera les normes environnementales avec un coût de possession et une empreinte carbone maîtrisée et il tiendra compte des attentes du voisinage en matière d'intégration dans le paysage. L'acceptabilité pour les riverains sera recherchée parce que nous voulons que cet hôpital s'intègre dans l'âme du quartier. 

Le nouvel hôpital sera attractif pour la patientèle qui bénéficiera d'une offre du meilleur standard intégrant les innovations en santé et il sera aussi un puissant levier de motivation pour les personnels du service de santé des armées, en particulier ses soignants grâce à la dynamique apportée par le projet et les meilleures conditions d'exercice de leur mission. Cet investissement massif de l'ordre de 300 millions d'euros va faire naître une nouvelle offre de soins au début de la prochaine décennie, sans désorganiser l'activité du site actuel. C'est, comme je vous le disais, l'une des raisons du choix d'un autre site. Cet hôpital neuf permettra de diminuer les coûts de maintien de l'infrastructure actuelle et de générer des gains d'exploitation. Le projet d'un nouvel hôpital militaire sur le camp de Sainte-Marthe complète mes engagements pour « Marseille en Grand ». 

C'est aussi pourquoi j'ai demandé au ministre des Armées, avec l'appui du préfet, des autorités sanitaires locales et tout particulièrement des collectivités territoriales, de s'engager dans ce projet qui répondra aux besoins que j'ai présentés. La loi de programmation militaire porte évidemment les crédits et au bon rythme de cet investissement. Mais ce succès ne pourra être que collectif. Les armées ont à cet égard, besoin de l'aide de l'ensemble des acteurs pour que cette réalisation, qui représente assurément un des investissements programmés les plus élevés des prochaines années pour la ville, soit un plein succès. C'est un investissement à la hauteur de l'ambition auquel nous croyons. C'est un investissement et je terminerai par-là qui, je crois, est à la hauteur du mariage profond de nos armées avec Marseille. 

Nos sapeurs-pompiers, notre brigade de marins à Marseille est parfaitement intégrée. La BSPM joue un rôle essentiel, elle l'a joué en crise Covid, elle continue de le jouer au quotidien. Le service de santé des armées joue ce rôle essentiel pour Marseille et toute la région ; mais nos armées en général jouent un rôle absolument fondamental, au-delà de leurs fonctions, pour la ville. Mon général, au moment où vous êtes appelé à une nouvelle vie, je voulais vous remercier d’avoir véritablement veillé à ce que l'ensemble de nos armées puissent pleinement rayonner à cet égard. Vous avez ici bien fait, avec l'ensemble des officiers généraux, tous les militaires, et tous les personnels civils du ministère des Armées, de l'ensemble aussi des contractuels, pour qu'il en soit ainsi. Et c'est aussi pourquoi cet investissement et ce choix est, à mes yeux, si important. 

Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais partager avec vous aujourd'hui ; ce choix qui vient récompenser aussi plus de 60 ans d'engagement et qui vient ouvrir une période nouvelle et plus ambitieuse encore.  

Vive la République et vive la France !

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