Ce vendredi, le Président Emmanuel Macron s'est rendu à Annecy suite à l'attaque au couteau qui a fait 6 blessés dont 4 enfants âgés de 22 à 36 mois. 

Le Chef de l'État a exprimé sa gratitude et sa fierté pour toutes celles et ceux qui sont intervenus avec beaucoup de courage : citoyens, agents municipaux, policiers, soignants et sapeurs-pompiers.

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9 juin 2023 - Seul le prononcé fait foi

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Prise de parole du Président de la République.

Merci de nous accueillir Monsieur le préfet, et je le dis devant tous les parlementaires et les élus du territoire, tous ceux qu'on vient toucher, 
Monsieur le maire, 
Madame la présidente d’agglomération, 
Mesdames et Messieurs les parlementaires, les élus ;

D'abord, vous dire la solidarité de la Nation. Nous sommes évidemment tous et toutes derrière les victimes et leurs familles. J'ai eu l'occasion, avec mon épouse, à Grenoble, puis à Annecy, d'être aux côtés de plusieurs de ces familles, des familles françaises, mais aussi des familles britanniques. Je sais que notre ambassade a pu aussi être au contact de la famille néerlandaise qui est à Genève. Nous sommes évidemment en pensée, en émotion, en solidarité derrière ces enfants, ces adultes qui ont été touchés. Une des victimes est parmi nous, celle qui va le mieux et je salue notre compatriote qui a pu sortir de l'hôpital et qui est à nos côtés aujourd'hui. 

Le sens de ma présence aujourd'hui était évidemment d'apporter le soutien de la Nation tout entière à ces enfants et ces familles, au premier chef à Annecy, à ses habitants, au département, à la région qui ont été touchés aussi dans leur chair. Je sais combien ces traumatismes restent et durent. Et donc, nous sommes là à leurs côtés, à vos côtés. 

Le sens de ma présence, c'est aussi de vous remercier tous et toutes parce que dès les premières minutes de ce drame et de ce qui reste une barbarie ; je ne veux pas, moi, qualifier les choses et je veux que la justice puisse faire son travail avec sérénité et professionnalisme. Je remercie nos magistrats, nos forces de police qui sont mobilisés et l'ensemble des sections à Annecy, à Lyon et à Paris qui se sont mobilisées immédiatement pour pouvoir faire advenir la vérité. 

S'attaquer à des enfants est l'acte le plus barbare qui soit. Et je crois que c'est ça qui nous a tous bouleversés et qui vous a bouleversé, vous qui êtes intervenus dès les premières minutes. Si au moment où je vous parle, avec la plus grande prudence et il ne m'appartient pas de faire des bilans médicaux, mais ce que m'ont dit vos confrères d'Annecy et de Grenoble et ce que nous avons compris de vos confrères de Genève, c'est que nous pouvons vraiment nourrir le grand désespoir pour les enfants et les adultes qui ont été touchés et que normalement, les choses vont continuer d'aller en s'améliorant ; c’est parce que vous avez été, chacune et chacun, à votre poste et dans votre rôle, et toutes et tous remarquables de professionnalisme et d'efficacité. 

D'abord, des citoyens, et je vous rends hommage à ceux qui sont ici présents, qui sont intervenus avec beaucoup de courage pour s'interposer sans se poser de questions et qui, dans une actualité qui parfois nous fait voir le pire des visages de l'humanité, nous disent ô combien avoir reçu une éducation, porter des valeurs et savoir trouver en soi les ressorts de ce qui nous tient debout et les plus belles valeurs, permet de faire des grands gestes. 

Et donc, mon colonel, Messieurs, Madame, merci infiniment d'avoir su intervenir avec beaucoup de courage et avec la force d'une évidence quand vous le décrivez, mais ça n'a rien d'une évidence. Je veux aussi saluer les agents municipaux qui étaient à vos côtés et qui ont eu le même réflexe, les agents de propreté qui avec le même sens du devoir, ont voulu s'interposer. Et puis je veux remercier toutes les forces qui sont arrivées sur le site, police municipale, police nationale, pour tout de suite intervenir et éviter que d'autres agressions et peut-être d'autres crimes, ne soient commis. C'est là aussi votre courage, votre rapidité d'intervention qui a évité cela. 

Remercier aussi nos soignants et nos sapeurs-pompiers. Vous avez su, avec une parfaite organisation, une unité de mission, intervenir - et je le disais à l'équipe du SAMU qui était présente comme à vos collègues et je le disais aussi à nos sapeurs-pompiers : vous avez été remarquables de professionnalisme et d'humanité. Ce que toutes les familles nous ont dit depuis ce matin, c'est à quel point elles avaient été touchées par le soin immédiat que vous avez pris d'elles. Et la première chose que m'ont dit vos confrères que je félicitais à Grenoble, c'est que s'ils sont sauvés, c'est parce que dans les premières minutes, vos confrères sont intervenus et ont fait les bons gestes. On vous doit beaucoup, beaucoup. 

Je veux aussi dire que c'est ce qui donne du sens au travail qui est le vôtre tout au long de l'année, de tous vos collègues, qu'ils agissent dans le cadre d'urgences ou de soins programmés, nos soignants, nos sapeurs-pompiers aux côtés desquels j'étais il y a quelques jours Vous faites un travail remarquable, et je veux redire ici le soutien de la Nation, pas simplement aujourd'hui, mais dans la durée.

Et puis, je veux remercier nos forces de sécurité civile qui ont permis le transfert ensuite vers Grenoble et vers Genève ; remercier nos gendarmes qui sont venus en appui de leurs collègues policiers immédiatement ; remercier nos militaires, les 27 qui ont été là tout de suite pour là aussi, sécuriser la zone et venir en appui avec une complémentarité parfaite. Je veux remercier avec beaucoup de force l’ensemble des personnels de la préfecture, leurs collègues du conseil départemental, leurs collègues, évidemment, de la ville, de toutes les collectivités, qui se sont mobilisés. 

Tout ça nous dit une chose : c'est que nos services publics, c’est que ce qui tient la puissance publique quand il y a une crise et que le pire advient, se tient comme un tout organique et que ce qui est parfois critiqué quand on lit les choses, qu'on voudrait nous décrire comme étant trop lent, mal organisé dans ce moment-là, est une force qui s'organise avec une réactivité absolument extraordinaire pour protéger, venir en aide, accompagner. Et donc, je voulais aujourd'hui, avec beaucoup de gratitude, devant tous vos élus, vous dire les remerciements de la Nation pour ce que vous avez fait. 

Ces remerciements ne sont pas les remerciements d'un jour, mais ils sont aussi les remerciements d'un moment très particulier. Je veux aussi que maintenant, vous pensiez un peu à vous parce que, surtout pour celles et ceux qui ont été exposés dans les premières minutes, vous avez vécu des moments très durs, traumatisants et il faut que vous acceptiez également d'être accompagnés dans la durée parce que ce sont d'autres blessures et il faut savoir les regarder pour pouvoir les traiter, les accompagner, et qu'elles ne se rouvrent pas ensuite.

Et à ces mots de gratitude, je voudrais conclure en ajoutant des mots de fierté. En tant que Président de la République, je suis très fier de vous, très fier de ce qui a été fait par des compatriotes qui, simplement, étaient là et très fiers de la place et du rôle que chacun a pris, le vôtre et donc le nôtre. Vous avez fait votre devoir, et en faisant chacune et chacun votre devoir, vous avez fait beaucoup plus. Cela me rend extrêmement fier. 

Je pense que ce visage de la France que vous avez offert, est une France qui sauve, qui intervient, qui interpelle, qui va à la recherche de la vérité, qui soigne, qui accompagne avec efficacité et humanité, c'est celui dans lequel nous croyons et qui justifie où que nous soyons autour, dans cette salle aujourd'hui, qui justifie notre engagement. Et donc vous avez ma gratitude et ma fierté pour cela. 

Vive la République et vive la France ! 

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