Il y a 80 ans, le 9 février 1943, le général de Gaulle créait à Londres un ordre appelé à marquer l’histoire d’un sceau de droiture et de bravoure, la Médaille de la Résistance française.

Le Général pérennisait ainsi la reconnaissance de la Nation envers « les actes remarquables de foi et de courage » qui rappelèrent la France à elle-même, à l’esprit de résistance propre à notre peuple. 

Sous l’égide de la croix de Lorraine, De Gaulle assembla cette armée de l’ombre qui se dressait autour de lui, formée de tous ceux qui refusaient de courber l’échine, de renoncer à leur idéal, et qu’on reconnut dès lors comme tel aux couleurs de leur combat, rouge du sang, noir du deuil.

Aux côtés des figures qui marquaient leur temps par leurs dons, les lettres avec René Char et Louis Aragon, la scène avec Joséphine Baker, la science avec Pierre Brossolette, ou bien leur don d’eux-mêmes avec l’abbé Pierre, la Résistance compta des dizaines de milliers de membres héroïques que l’oubli aurait pu ensevelir, mais dont l’Ordre a cultivé la mémoire.

Ils furent 65 068 femmes et hommes de tous âges, de toutes conditions, Français parmi d’autres Français, mais animés par le simple amour de la patrie, et mus par cette volonté ardente : résister donc agir. Résistant de l’intérieur ou Français libre, sur notre sol comme à l’étranger, depuis les profondeurs des maquis comme de celles des institutions, chacun d’entre eux traça son chemin d’honneur.

Certains n’avaient pas dix ans, mais ils avaient déjà saisi le sens de l’Histoire, et le rôle qu’il leur appartenait d’y jouer. Certains n’étaient pas français, mais ils avaient opté pour le choix du cœur et du sang versé, prenant fait et cause pour la libération d’un pays dont ils savaient qu’il aurait toujours quelque chose à dire au monde.

Beaucoup, hélas, payèrent cet engagement de leur vie, si bien qu’un grand nombre de ces distinctions fut décerné à titre posthume. À titre collectif également : la Médaille de la Résistance récompensa non seulement l’engagement d’individus, mais aussi de villes, de stations radio, d’équipages de navires ou de sous-marins, de régiments, de couvents, d’hôpitaux, d’écoles, de scouts qui avaient tiré leur force de leur union. 

Par cet ordre, le Général instaurait une confrérie, à leur intention. Et il créait un exemple, à notre intention.

La Médaille de la Résistance Française, inséparable de la Croix de la Libération dont elle est la sœur cadette, nous engage à garder vivantes les valeurs de la Résistance, à attiser ses braises, pour qu’elles continuent à éclairer notre temps, et les défis qui s’ouvrent devant nous.

Elle nous invite à mesurer nos pas à l’aune de ces 65 000 médaillés français et étrangers, nos aînés et nos guides, dont le Président de la République honore le souvenir et salue l’héritage.

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