À l’été 2022, la fonte des glaces et une importante mousson, deux phénomènes aggravés par le changement climatique, ont entraîné de graves inondations au Pakistan.

Plus de 1700 personnes ont perdu la vie, 900 000 maisons ont été détruites et 33 millions d’habitants ont été affectés.

Face à cette catastrophe majeure, le Président de la République a immédiatement demandé la mise en place d’une opération d’aide d’urgence en faveur des populations touchées. Elle a permis d’acheminer des pompes de très forte capacité, un pont de secours, des équipements d’hébergement et du matériel de survie et d’hygiène. La France a également apporté un appui financier à plusieurs ONG françaises actives sur place ainsi qu’au Croissant-rouge pakistanais.

Puis, lors d’un entretien avec le Premier ministre de la République islamique du Pakistan, le 20 septembre dernier à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le chef de l’État a annoncé la disponibilité de la France à poursuivre son soutien humanitaire et matériel, et à mobiliser la communauté internationale en faveur du Pakistan pour l’aider à se relever et reconstruire son économie sur une base durable.

Ce lundi 9 janvier 2023, le Président de la République a participé par visioconférence à la Conférence internationale pour un Pakistan résilient au changement climatique, coorganisée par le Pakistan et les Nations unies à Genève.

La prise de parole du Président Emmanuel Macron :

9 janvier 2023 - Seul le prononcé fait foi

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INTERVENTION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A L’OCCASION DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE POUR UN PAKISTAN RÉSILIENT.

Bonjour à toutes et tous, 
Monsieur le Secrétaire général des Nations unies, 
Monsieur le Premier ministre, Shehbaz SHARIF, 
Mesdames et Messieurs, les chefs d'État et de gouvernements, 
Mesdames et Messieurs les ministres, 
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et représentants permanents, 

Merci d’avoir organisé cette conférence, et de me permettre de prendre la parole devant vous, pour témoigner le soutien de la France au Pakistan. Nous l'avons fait dès l'été dernier, lorsque le pire est arrivé, et je veux, après les images que nous avons vues, après les mots que vous avez eus, Monsieur le Premier ministre, et les témoignages du Secrétaire général, dire la grande estime, l'admiration et la solidarité du peuple Français à l'égard du peuple Pakistanais. 

Votre peuple, votre gouvernement se sont mobilisés avec beaucoup de force et de courage, après les effets directs du changement climatique que vous avez subis. Et je souhaite également saluer le travail de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement, du PNUD, de l'Union européenne et du gouvernement pakistanais pour la qualité du rapport dit “4RF”, qui constitue la matrice de l'effort de reconstruction et d'adaptation dans lequel s'engage le Pakistan avec l'aide de la communauté internationale. 

Monsieur le Secrétaire Général, Monsieur le Premier ministre, vous avez décrit aussi précisément que nécessaire, l'impact de ces inondations sur la population, sur l'économie, les infrastructures, l'habitat et au fond, le défi qui est le nôtre est de répondre à l'urgence, de bâtir la résilience, et d'en tirer les conséquences à long terme sur notre organisation internationale. 

L'urgence, nous avons tenté d'y répondre dès les premiers jours. La France s'est mobilisée avec l'envoi de matériel et de personnel au plus près des populations touchées. L'Union européenne a mobilisé un total de 14 millions d'euros. Des dizaines d'autres pays et agences internationales se sont mobilisés en ce sens. Pourtant, à ce jour, seuls 30 % de l'appel d'urgence lancé par l'ONU ont été couverts. Or, des besoins humanitaires importants demeurent, d’abord sur le plan alimentaire, et ils deviennent d’autant plus pressants avec la chute des températures durant les mois d’hiver. Je veux ici vous dire que la France va prendre sa part de responsabilité, en ajoutant une nouvelle contribution de 10 millions d’euros à cet appel d’urgence. 

Sur le plan de la santé, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, dont la France est le deuxième contributeur mondial ainsi, approuvait un financement d’urgence, là aussi de 10 millions de dollars, pour fournir aux Pakistanais des produits de santé vitaux, et assurer aux victimes de la catastrophe un accès au diagnostic et aux différents traitements. 

Le deuxième élément, je le disais, c'est la résilience. C'est donner la possibilité de reconstruire, en intégrant pleinement le risque climatique, parce que ces effets ne vont pas disparaître, malheureusement, à court terme. Nous devons donc démontrer que lorsqu'un pays est exposé à un choc de cette ampleur, la communauté internationale, et en particulier l'ensemble des institutions financières, sont capables de se mobiliser pour l'accompagner vers une reconstruction plus résiliente. En ce qui concerne la France, l’adaptation climatique est au cœur de l'action de l'Agence française de développement, et nous y consacrons ainsi 2 milliards d'euros par an, conformément à nos engagements internationaux, nécessité que le secrétaire général a rappelée à l'instant. Au Pakistan, nous avons donc décidé de mobiliser un total de 360 millions d'euros de projets qui vont être lancés, pour répondre au défi de la reconstruction résiliente, et donc de l'adaptation climatique. 

Enfin, l'objectif, je le disais, est de tirer toutes les conséquences de ce qui vient de se passer, et d'accompagner les autorités pakistanaises à procéder, justement, à toutes les réformes, et de les accompagner dans cette reconstruction en étant cohérent dans le cadre de la finance internationale. En effet, ce qui s'est passé illustre parfaitement la question des pertes et dommages que nous évoquions à Charm el-Cheikh il y a quelques semaines. Et je veux vous dire ici le soutien de la France à l’agenda de Bridgetown. 

Nous avons décidé avec la Première ministre de La Barbade d’œuvrer en ce sens, et je souhaite que nous puissions, justement, accompagner à court terme le Pakistan dans ses renégociations avec les agences financières multilatérales, mais plus largement, que nous puissions, pour le Pakistan et tous les pays qui sont plongés dans cette situation, au-delà du fonds qui a été décidé à Charm el-Cheikh sur les “loss and damages”, pouvoir tirer les conséquences et rebâtir un partenariat soutenable entre le Nord et le Sud. C'est l'objectif de la conférence que nous organiserons en juin prochain à Paris, qui a vocation à accompagner, à jeter les bases d'une rénovation profonde des règles, et de la Banque mondiale, et du FMI, mais plus largement, de nos règles de financement pour tirer toutes les conséquences de ces effets du climat. 

C'est aussi pourquoi la France s'engagera, dans le cadre de la COP 28, aux côtés des Émirats arabes unis, mais aussi au G7 et au G20, sur cet agenda. Voilà les trois éléments essentiels que je souhaitais apporter à cette conférence, en vous disant aussi que la France, évidemment, est prête à participer au Groupe international de soutien, qui permettra d'accompagner le Pakistan dans la mise en œuvre de l'aide internationale, et au-delà des engagements du jour, au-delà des engagements pris pour les prochains mois, vous dire que nous serons au quotidien, et dans la durée, par ces soutiens financiers, et l'expertise dont vous aurez besoin aux côtés du Pakistan pour sa reconstruction durable, pour l'aide d'urgence, et pour tirer toutes les conséquences de ce que vous venez de vivre. 

Monsieur le Premier Ministre, permettez-moi de vous dire de manière plus personnelle, notre soutien plein et entier, et vous demander de transmettre à votre peuple le soutien du peuple français. 

Merci à toutes et tous. 

Le Président de la République a annoncé deux nouvelles mesures de soutien :

  • Une contribution supplémentaire de 10 millions d’euros de la France pour l’aide d’urgence, en réponse à l’appel lancé par les Nations unies. Ils viendront s’ajouter à l’aide humanitaire mise en œuvre dès l’été 2022.
  • 360 millions d’euros de projets de l’Agence française de développement seront lancés pour la reconstruction du Pakistan et son adaptation au dérèglement climatique.
     

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