Le Président Emmanuel Macron, le Président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez et le Premier ministre portugais António Costa ont lancé le projet H2Med à Alicante. 

Lors d'une déclaration conjointe, en présence de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, les contours de ce corridor énergétique ont été précisés. Il doit d'abord relier le Portugal à l’Espagne, puis l’Espagne à la France de Barcelone à Marseille. Ce projet répond aux objectifs écologiques, mais aussi aux objectifs de souveraineté énergétique de l’Europe. 

Revoir la déclaration conjointe : 

9 décembre 2022 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRÉSIDENT EMMANUEL MACRON.

Merci beaucoup, d’abord, cher Pedro, Monsieur le président du gouvernement espagnol, de l’accueil, pour ce sommet et cette réunion que nous venons de tenir, juste avant. Merci à Madame la présidente de la Commission européenne, chère Ursula, d’être avec nous. Et évidemment, merci Antonio pour, à la fois les mots que tu viens d’avoir sur ce projet et aussi le rôle actif dans celui-ci. 

Les présentations ont été faites, et je veux simplement dire, ici, que ce projet H2Med est pour nous très cohérent avec la stratégie collective que nous portons. Au fond, nous recherchons à atteindre trois objectifs. Un objectif pour le climat, donc baisser nos émissions et donc sortir progressivement du fossile et en particulier du fossile le plus émetteur ; et aller vers l'électrification du continent européen et substituer l'hydrogène au gaz fossile. Le deuxième objectif est un objectif d'industrialisation, d'innovation de notre continent, et donc cela suppose d'être compétitifs sur la production et le transit de cette énergie. Le troisième objectif est un objectif de souveraineté, d'autonomie stratégique qui suppose de produire au maximum sur notre sol. Et, dans le même temps, comme l'a dit à l’instant le Premier ministre du Portugal, de diversifier. 

C'est à cet égard que le projet H2Med répond, à mes yeux, aux trois objectifs, car il va nous permettre, et c'est le fruit d'ailleurs de l'accord politique que nous avions trouvé en octobre dernier ensemble à Bruxelles, de bâtir une interconnexion, ce qui était le but initial, mais de prendre acte des grandes difficultés qu'il y avait à traverser les Pyrénées et donc prendre un chemin par la Méditerranée, et de parier sur cette technologie d'avenir qu'est l'hydrogène et de pouvoir ainsi souscrire aux projets européens et à leurs financements. Et donc, nous aurons deux interconnexions importantes, Celorico-Zamora et Barcelona-Marseille, qui vont permettre l'interconnexion de nos trois pays. 

Cela permettra aussi, ensuite, sans doute, d'autres interconnexions européennes vers d'autres pays qui voudront avoir cet hydrogène. Et donc, nous candidatons ensemble pour que ces interconnexions et ce projet H2Med puissent faire partie des projets d'intérêt commun, bénéficier des financements européens et puissent être parachevés, d'ici à 2030, et il s'inscrit dans notre stratégie hydrogène. La présidente l’a rappelé : dix millions de tonnes produites sur le sol européen, dix à importer, et cette volonté d'avoir de l'hydrogène bas carbone, de l’hydrogène propre, qui peut être fait soit avec le renouvelable, soit avec le nucléaire, et qui peut être produit sur notre sol ou importé de pays qui sont pour nous clés. 

Cette nouvelle interconnexion, enfin, va compléter notre dispositif d'ensemble, et comme l'a fait le Premier ministre, je veux insister sur notre ambition en matière d'électricité. Nous avons, aussi, un accord sur un autre projet de coopération en matière d'énergie, qui est la nouvelle interconnexion électrique dans le golfe de Gascogne, qui est la huitième interconnexion qui entrera en fonction en 2027 et qui accroît notre capacité d'échange transfrontalier, et qui fait que nous avons multiplié ces dernières années, ensemble, les interconnexions électriques entre la France et l'Espagne, la France et le Portugal, évidemment, le Portugal et l'Espagne. Ce qui est aussi une manière d'avoir un réseau électrique intégré européen, ce qui est pour nous une très bonne chose également, pour utiliser le mieux possible nos capacités de production électrique en particulier, évidemment bas carbone, ce qui est de l'intérêt de nos trois pays et de l'Union européenne. 

Voilà les quelques mots que je souhaitais ajouter. Merci beaucoup et merci Madame la Présidente, d'être venue aujourd'hui, à nos côtés, pour parachever le travail que nous avons commencé. Et je voudrais vraiment remercier tous nos Ministères et nos équipes qui travaillent d'arrache-pied, ces dernières semaines. 

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