Fait partie du dossier : L'économie, atout français.

Le Président de la République Emmanuel Macron s'est rendu sur le site de l'usine CAF à Bagnères-de-Bigorre. Près de 150 personnes sont employées ici et travaillent à la rénovation des rames du RER A et à la construction de matériel ferroviaire pour la Régie autonome des transports parisiens (RATP). L'entreprise a également été choisie par la SNCF pour remplacer les Intercités de plusieurs lignes. 

 

 

Le Président a rappelé les bons chiffres en matière d'emplois et de réindustrialisation. Ils sont le fruit des différentes réformes engagées depuis le début de son mandat. 

Pour la première fois depuis plus de 20 ans, la France a recréé de l’emploi industriel. 

Revoir la rencontre du Président avec les salariés :

16 juillet 2021 - Seul le prononcé fait foi

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RENCONTRE AVEC LES SALARIÉS DE L’USINE DU CONSTRUCTEUR DE MATERIELS ROULANTS CAF.

Merci beaucoup pour ces mots, ces engagements et puis je dirais le plan d’ambition que vous avez décrit à toutes et tous. Merci beaucoup de nous accueillir parmi vous aujourd’hui. Je suis très heureux d’être à Bagnères. 

Je voudrais remercier Monsieur le maire qui nous accueille dans sa commune, Monsieur le député, Monsieur le Président du Conseil départemental, Monsieur le Président de la Communauté de communes, merci à tous les élus ici présents, à notre préfet dont vous avez salué le travail, et puis, je veux remercier le Président du groupe pour son engagement français. Je crois que CAF a en effet obtenu beaucoup d'importants contrats, on l'évoquait : RER B, trains Intercités. Vous donnez la preuve que maintenant, il y a un engagement industriel sur le sol de France et vous venez d'en décrire la réalité. Donc merci pour cela. 

Je voulais juste dire quelques mots, dire pourquoi je crois en la stratégie qu'on vient d'évoquer, pourquoi, surtout à mes yeux, on est en train de conjurer quelque chose qui apparaissait comme une fatalité dans notre pays et en particulier dans ce territoire. Il se trouve que je connais ce site depuis longtemps et je connais aussi l'histoire qui a fait que, dans notre région et même dans notre ville, il s'est passé dans les années 80-90 des choses très dures qui ont fait qu’on se disait : ce que nos parents, grands-parents ont vécu ne sera plus possible. Les délocalisations industrielles et la chute du textile, qui étaient en quelque sorte les deux grandes locomotives, sans mauvais jeu de mots, de la vallée, ont créé beaucoup de chômage, beaucoup de désespoir, et à un moment, ont mis, il faut bien dire, Bagnères à l'arrêt, dans une situation très dure. Je ne pense pas qu'on puisse faire l'histoire en marche arrière. On ne va pas refaire ce qui a été le succès de la croissance des années 60-70. Par contre, ce qui est sûr, c'est que nous pouvons redevenir une grande nation industrielle et nos territoires peuvent redevenir des territoires d'industrie qui sont cohérents avec nos choix et ce dont on a besoin pour la nation. Les projets que vous avez évoqués, les choix qui sont en train d'être faits, ils sont à la croisée des chemins de deux grandes stratégies qu'on poursuit depuis maintenant 4 ans. 

La première, c'est de dire : le climat, on n'a plus le choix. On doit absolument répondre à ce défi. Et donc, on doit décarboner, comme on dit, notre économie. La clé pour y répondre, c'est évidemment d'avoir de la mobilité, des solutions de mobilité qui soient moins carbonées, qui vont vers l'hydrogène ou autres ; mais surtout c’est d’encourager la modernisation du parc existant, un nouveau parc, qui consomme moins, et de développer celui-ci partout pour avoir des solutions de mobilité collectives là où on laissait les gens circuler, en camion, avec des véhicules privés. Et donc, les autobus, les trams, les trains, qu’il s’agisse des trains d’équilibre du territoire ou autres, ont un avenir et donc toute la filière ferroviaire, et la filière industrielle sur le transport en commun et les mobilités, a un avenir, c'est clair. On y a mis beaucoup du plan de relance. On va y mettre une des priorités du plan d'investissement en sortie d'été, parce que c'est comment, avec de l'industrie, de la création d'emplois et du progrès, répondre à un défi dont on a besoin : apporter des solutions et si possible, créer des emplois en France. 

La deuxième chose, c'est que la France est un formidable marché, mais on s'était habitué à l'idée que ce qu'on utilise était produit ailleurs. Ça a été longtemps une réalité. On a laissé filer les machines-outils en Allemagne, beaucoup de l’industrie ailleurs. Maintenant, on se rebat ; on a fait des réformes pour cela, qui parfois ne paraissent pas populaires. Je fais toujours la défense de celles-ci, mais j'essaie de remettre tout dans une cohérence. Quand on réforme la taxation du capital qui est investi - la fameuse réforme de l'impôt sur la fortune qu'on a laissé que sur l'immobilier - c'est pour que les gens viennent investir chez nous. Pourquoi les gens étaient partis depuis 30 ans ? Parce qu’ils comparaient ce qu'ils payaient comme impôt quand ils investissaient en France et ce qu'ils investissaient en Allemagne, en Belgique ou ailleurs. Donc, quand on a fait, il y a 4 ans, la réforme de la fiscalité sur les gains de capitaux et sur l'ISF, quand on a fait la baisse de l'impôt sur les sociétés qui passe à 25 %, la réforme du travail, tout ça, c'est ce qui nous rend compétitif pour un investissement. Ce que nous n'étions pas il y a 4 ans ou 5 ans. Je le dis parce que souvent, on est content des conséquences, mais on ne veut pas faire au début le boulot. Ce n'est pas un hasard si les gens réinvestissent. 

Cette stratégie d'attractivité française qu'on mène depuis 4 ans, elle a des résultats. Pour la deuxième année consécutive, nous sommes le pays d'Europe le plus attractif en termes d'investissements. L'équipe de Business France est là, Madame la Directrice générale est avec nous, et merci de cela ; on l'a encore vu au Choose France de cette année, et vous avez d'ailleurs à ce moment-là annoncé cet investissement. Mais ce sont des choses, ça paraît toujours très lointain quand on dit tout ça, on a l'impression que ce sont des réformes. Mais les gains concrets de ces réformes, on les a là. C'est qu'il n'y a pas d'industrie, s’il n'y a pas d'investissements. Et il n'y a pas d'investissements si cet investissement n'a pas une rentabilité, c'est-à-dire s'il n'y a pas un marché. Mais des femmes et des hommes qui montrent qu'ils ont les compétences, des règles qui sont adaptées à la concurrence internationale et des règles qui font qu'on est compétitif par rapport au voisin. On l'est redevenu. 

Puis la clé, c'est la force qui est la vôtre, parce que, je disais que je connais ce site, je sais que beaucoup d'entre vous, en interrogeant les uns et les autres, j'ai vu les parcours, il y a des jeunes qui sont là depuis quelques mois ou quelques années, et puis, il y en a certains qui, en effet, sont des anciens de CFD et qui ont vécu les années difficiles, les années d'angoisse, la peur de la reprise, le moment où on avait plutôt des mauvaises nouvelles sur le site : vous avez tenu et vous avez un savoir-faire, et nos régions ont un savoir-faire. Cette région elle a un savoir-faire industriel dans le ferroviaire, dans l'aéronautique, ça a été très bien dit. Ça, il faut le valoriser, c'est une force, c'est une compétitivité. Et donc, à la croisée de ces chemins, on va pouvoir avoir des projets comme celui qui est officialisé aujourd'hui, mais qui avait été annoncé, sur lequel vous vous êtes engagés auprès de moi le 28 juin dernier. 

Maintenant que les contrats ont été gagnés, et vous allez en gagner, j’en suis sûr, d'autres, le choix concret, ce que vous avez décrit, c'est quand même considérable, c'est 25 millions d'euros d'investissements du groupe ; c'est 200 à 250 emplois dans les 2-3 ans qui viennent. Plus, vous avez donné des perspectives à 2027. Ce sont des choses très concrètes. C'est la consolidation de l'équipe que vous formez aujourd'hui. Mais c'est une équipe qui va faire plus que doubler aussi grâce à vos innovations maison et grâce justement, à toutes ces transformations. Mais ce que je veux faire toucher du doigt, nous faire toucher du doigt collectivement, c'est que ce n'est pas le fruit du hasard. C'est le fruit de votre engagement à vous pendant des années, parce que vous avez tenu quand c'était dur et vous avez montré vos compétences pour acquérir des marchés. C'est le fruit de votre innovation et de ce que vous nous avez montré à l'instant. C'est le fruit de vos décisions de groupe, et c'est le fruit de nos décisions collectives, du site France, pour redevenir compétitif et faire des choix collectifs. 

Pendant la crise, on a accompagné CAF avec 700 000 euros de plan de relance pour justement aider à investir. On a mis aussi en place des dispositifs qui ont permis de résister à la crise pour, je dirais, tous les grands sites de production et on continuera de le faire. Ce que vous produisez ici, c'est au cœur du plan d'investissements d'avenir de notre pays. Parce que c'est ce qui va nous permettre de réussir à créer de l'emploi, à remettre de l'industrie sur nos terres, ce qui est possible, en relevant le défi, justement, du changement climatique. 

Et puis, vous l'avez évoqué à l'instant, vous avez parlé d'un dernier sujet de territoire, la ligne Bagnères-Tarbes. Sur ce sujet aussi, on sera au rendez-vous. Nos élus que j'évoquais sont là aussi. Je veux vraiment remercier la commune, la communauté de communes, le département et la région parce que tous sont prêts à s'investir dans le projet. L'Etat y mettra 8 millions d'euros, parce qu'on croit aussi à ces lignes. Vous m’avez souvent entendu parler des petites lignes ferroviaires. On a vu votre thésard qui est prêt aussi à leur donner de nouvelles vocations. C'est comment on réinvente des lignes qu'on a toujours connues, qui semblaient être sorties de notre histoire, mais avec de nouveaux usages industriels et des innovations qu'on va mettre dessus. Ça mérite des investissements. Voilà les quelques mots que je voulais vous dire. 

Nous sommes dans un moment, nos masques le montrent, qui est encore difficile. On sort d'une crise historique, que les générations qui nous ont précédés n'ont pas connu, mais ce moment a accéléré beaucoup de choix et il faut le prendre comme tel. C'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'il fallait maintenant aller au bout de nos décisions et ne plus attendre. Parmi ces choix, il y a celui de retrouver de l'indépendance française. Je l'ai dit il y a quelques jours à l'ensemble de nos compatriotes. Pour moi, c'est une des principales leçons de la crise. On s'est vu d'un seul coup démuni parce qu'on avait laissé produire très loin de chez nous des choses qui nous paraissaient ne plus avoir de valeur. On peut coopérer, mais on a besoin de reproduire chez nous pour nous-mêmes aussi. Et donc, tous ces choix procèdent aussi de cette idée, d'indépendance. Vous êtes au cœur de cette histoire, de tous les grands changements, du plan d'investissement, de notre volonté de retrouver de l'indépendance industrielle. Une fois que j'ai dit tout ça, ça ne tient que parce qu'il y a des femmes et des hommes qui aiment leur métier, qui continuent à se former, toujours à inventer, des chefs qui décident et qui veulent améliorer leur site et le rendre encore plus productif, ce qui permet de convaincre des investisseurs de choisir la France et en particulier pour aujourd'hui Bagnères. Merci de ça, parce qu’on vous le doit. Ça ne marche pas s’il n’y a pas les femmes et les hommes derrière qui s'engagent, qui mettent le travail au-dessus de tout, le mérite, la volonté d'innover et d'aller de l'avant. Donc, merci infiniment pour votre engagement durant toutes ces années. Vous l'avez compris, nous, on sera à vos côtés pour que cette belle histoire et ces belles annonces d'aujourd'hui continuent dans la durée, permettent à la France de réussir et surtout, qu'elle continue à transformer tout le territoire parce que nous en avons besoin. 

Merci à vous !
 

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