Incontournable figure politique du département de la Loire et de la droite républicaine, Pascal Clément, qui fut député pendant plus de 30 ans, garde des Sceaux et ministre de la Justice, s’est éteint aujourd’hui.

Fils d’un philosophe, Pascal Clément avait le goût des idées et du dialogue. Mais il avait plus encore la soif d’agir, l’envie de servir. Après avoir fait son droit sur les bancs de Sciences-Po, sans jamais se départir de sa passion de la philosophie et des belles lettres, il débuta sa carrière comme chef du service marketing d’une société américaine. Mais Pascal Clément préférait convaincre que séduire, aussi choisit-il d’endosser la robe noire d’avocat à la Cour d’appel de Paris avant de revêtir bientôt la toge rouge du juge à la Haute Cour de justice.

Des causes particulières à plaider aux combats collectifs à mener il n’y a souvent qu’un pas, très tôt franchi par cet homme de droit et de droite, passionné par les débats politiques et l’action publique. Elu maire de Saint-Marcel-de-Félines en 1977, une commune de 800 âmes à quelques encablures de Roanne, il officia à ce poste d’édile pendant 24 ans. Son engagement local ne fut jamais remis en cause par les responsabilités nationales qu’il s’était vu confier par la suite. Conseiller général de la Loire, puis président de ce conseil, président de la communauté de communes de Balbigny, toujours conseiller municipal de sa commune après avoir rendu son écharpe de maire, Pascal Clément a servi son territoire sans discontinuer pendant plus de trente ans, contribuant notamment à son désenclavement routier et au développement de son attractivité économique et touristique.

Parallèlement, il fut élu député en 1978 et constamment réélu à son siège par la suite. C’est ainsi que l’ancien ténor du barreau devint peu à peu l’une des grandes voix de l’hémicycle. Tant et si bien qu’il fut par deux fois appelé au Gouvernement.

Haute figure de la chambre basse, il fut d’abord nommé ministre délégué aux Relations avec l'Assemblée nationale dans le gouvernement d'Édouard Balladur de 1993 à 1995, sous la présidence de François Mitterrand.

Il présida ensuite la commission des lois de l'Assemblée nationale entre 2002 et 2005, s’illustrant alors par son combat pour la laïcité à l’école.

Enfin, garde des Sceaux et ministre de la Justice entre 2005 et 2007, sous Jacques Chirac, il défendit le projet de loi sur la récidive qui déboucha sur la loi de 2005 instaurant le placement sous surveillance électronique mobile qui permet à la fois de lutter contre les récidives et de réduire la population carcérale. Il renforça aussi les dispositifs du FJAAISV (Fichier Judiciaire Automatisé des Auteurs d'Infractions Sexuelles ou Violentes) et du FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) qui limitent également les risques de récidive et facilitent l’identification des criminels et des délinquants. Il fit voter l’inscription dans la Constitution de l’interdiction de la peine de mort, une cause qu’il avait auparavant combattue avant de la rallier avec ferveur. Et c’est encore à Pascal Clément que nous devons la mise en œuvre du dispositif Alerte-Enlèvement qui a sauvé de nombreuses vies d’enfants.

Le Président de la République salue un inlassable serviteur du département de la Loire, de la justice et de la République française. Il adresse à ses proches, ses anciens collègues, sa famille politique ainsi qu’à tous les Ligériens ses condoléances respectueuses.

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