Cette « année de Gaulle » est l’occasion de célébrer l’esprit de Résistance, l’esprit de la République et l’esprit de la Nation incarnés par la figure du Général.
Le premier temps fort a eu lieu le dimanche 17 mai 2020, dans les communes de Dizy-le-Gros et La-Ville-aux-Bois-les-Dizy où le Président Emmanuel Macron a participé à la cérémonie de commémoration du 80ème anniversaire de la bataille de Montcornet. L’occasion de revenir sur cet épisode méconnu de la Bataille de France qui est pourtant un fait d’arme militaire du futur Général.
17 mai 1940 : la première grande offensive militaire française de la Seconde Guerre mondiale a lieu dans l’Aisne
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique et déferlent sur les frontières nord-est de la France. C’est le début de ce que l’on appellera « la bataille de France ».
Ils avancent à une vitesse fulgurante, perçant une à une les défenses françaises. Notre pays essuie une lourde défaite militaire. Nos armées sont certes battues mais elles luttent jusqu’au bout avec honneur et courage pour infliger des pertes à l’ennemi et retarder son avancée.
Charles de Gaulle est alors colonel. Il prend dès le 11 mai 1940 le commandement de la 4e division cuirassée de réserve.
Alors que les panzers de la Wehrmacht progressent sur le territoire français, mission lui est confiée de bloquer leur avancée vers Paris.
Le 17 mai 1940, au beau milieu de la nuit, ses troupes lancent une contre-attaque à Montcornet, commune située dans le département de l’Aisne.
L’armée allemande subit dans un premier temps des pertes humaines et doit ralentir sa progression vers Paris. Mais la Wehrmacht contre-attaque, aidée par l’appui aérien de la Luftwaffe. Les Français font face à des difficultés techniques et à l’absence de moyens de communication. La 4ème division cuirassée n’a pas d’autre choix : elle doit se replier face à l’ennemi.
Si la France ne sortira pas victorieuse de cette bataille, le moral des troupes en ressortira meilleur : pour la première fois depuis le début de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands ont subi des pertes et les Français ont réussi à les faire reculer, même si ce ne fut que temporaire. Un esprit de résistance se lève dans le pays qui par la suite animera celles et ceux qui combattront l’occupant et ses collaborateurs.
Quant à Charles de Gaulle, il écrira dans ses mémoires de guerre que c’est au cours de cet affrontement que s’est forgée sa conviction qu’il fallait poursuivre le combat et entrer en Résistance.
« Au spectacle de ce peuple éperdu et de cette déroute militaire, au récit de cette insolence méprisante de l’adversaire, je me sens soulevé d’une fureur sans bornes. Ah, c’est trop bête ! La guerre commence infiniment mal. Il faut donc qu’elle continue. Il y a, pour cela, de l’espace dans le monde. Si je vis, je me battrai, où il faudra, tant qu’il faudra, jusqu’à ce que l’ennemi soit défait et lavée la tache nationale. Ce que j’ai pu faire par la suite c’est ce jour-là que je l’ai résolu. »
Charles de Gaulle, « Mémoires de guerre. L’appel, 1940-1942 »
Une bataille que le Président de la République a commémoré le 17 mai 2020
Dimanche 17 mai 2020, le Président Emmanuel Macron s'est rendu tout d’abord à Dizy-le-Gros, lieu de la première offensive allemande dans l’Aisne, puis à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy, où la 4ème division cuirassée du colonel De Gaulle lança la contre-offensive. Ce fait d’arme fondateur fut également l’un des premiers actes de résistance militaire. L’esprit de résistance et le refus de la résignation, inséparables de cet esprit français dont procède notre Art d’être Français, ont été à cette occasion salués par le Président de la République.
Ce déplacement a permis également de commémorer les Soldats qui ont livré des combats héroïques dans des situations inextricables en mai-juin 1940. Le Président a ainsi rendu hommage aux 58 829 tués au combat, aux 123 000 blessés et aux 2 000 000 de prisonniers qui ont livré la bataille de la France.
Les prochaines commémorations honorant le Général de Gaulle auront lieu le 18 juin pour les 80 ans du célèbre appel et en novembre à Colombey-les-Deux-Eglises où repose le Général.