Le président de la République a appris avec tristesse le décès de Bernard Stalter, président des Chambres de Métiers et de l’Artisanat d’Alsace, du Grand Est et de France, qui a succombé au coronavirus. Sa mort endeuille l’artisanat français, qui avait trouvé en lui l’un de ses défenseurs les plus passionnés.
Ce coiffeur alsacien avait débuté son apprentissage à 14 ans, s’échauffa sur la tête des hommes avant de s’exercer aux mises en plis et aux couleurs pour pouvoir aussi sublimer la chevelure des femmes. D’abord coiffeur dans l’armée, il ouvrit son premier salon en 1993 à Brumath, sa ville de naissance, à quelques encablures de Strasbourg. Au fil des ans, il était devenu propriétaire de deux autres salons de coiffure, employait une soixantaine de collaborateurs, et avait formé pas moins de soixante-dix apprentis aux règles de son art, dont son fils Benjamin, champion d’Europe de coiffure en 2009, qui a dignement repris le flambeau.
Bernard Stalter avait de l’or dans les mains et ne raccrocha jamais les ciseaux, mais depuis plus de vingt ans il se démultipliait pour faire de sa passion un combat collectif : redorer le blason de l’apprentissage et donner toutes ses lettres de noblesse à l’artisanat. Depuis son élection comme président de la fédération de coiffure du Bas-Rhin, en 1998, il n’avait plus cessé en effet de porter haut les couleurs de l’artisanat, chaque jour et partout, depuis Brumath jusqu’à Paris, de l’Alsace à l’Europe, et à tous les niveaux – syndicaux, administratifs, politiques.
Il officia à la présidence de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Alsace, qu’il marqua de son empreinte en y étant réélu par trois fois, et avait pris les rênes de celle de la région Grand Est et du réseau national de ces chambres en 2016. A la tête de plusieurs organisations syndicales comme la CNAMS (Confédération Nationale de l'Artisanat des Métiers et des Services) et l’U2P (l’Union des Entreprises de proximité), un temps membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), il était encore Conseiller à la Région Grand Est, délégué à l’artisanat. Sa voix portait jusqu’à Bruxelles, où il était vice-président de l’Union européenne de l’artisanat et des PME (UEAPME).
Sur le terrain, au plus près des artisans, dans toutes les agoras, et jusqu’aux sommets de l’Etat et de l’Union européenne, il était devenu le meilleur avocat de la corporation ancestrale des artisans, le chantre de ce secteur qui constitue le plus grand pourvoyeur d’emplois en France, plaidant avec ardeur pour la revalorisation de l’apprentissage, œuvrant au rayonnement de ces métiers de tradition et d’excellence, et cherchant par tous les moyens ces dernières semaines encore à contribuer au sauvetage des petites entreprises durement ébranlées par la crise que nous traversons.
Reconnaissable entre mille à ses belles bacchantes blanches, il aura été jusqu’au bout un emblématique et infatigable ambassadeur des savoir-faire de notre pays et de tous ceux qui en sont les dépositaires, défendant leurs intérêts en homme de dialogue, très écouté et toujours lui-même à l’écoute, en homme d’action aussi, et en homme de cœur surtout, car on devient d’abord coiffeur quand on a du talent dans les mains et qu’on aime les gens, être avec eux, prendre soin d’eux ; quand on a, en somme, de l’esprit et du cœur jusqu’au bout des doigts.
Le Président de la République salue son engagement inlassable pour l’artisanat français et tient à adresser ses condoléances à son épouse Agnès, sa famille, ses proches, ses collaborateurs, ainsi qu’à tous les artisans de France.
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