Troisième étape de la visite du Président de la République dans les Outre-mer de l’océan indien : La Réunion.

(Re)voir la déclaration du Président Emmanuel Macron à son arrivée à l’île de La Réunion :

25 avril 2024 - Seul le prononcé fait foi

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DÉCLARATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE À L’AÉROPORT DE SAINT-DENIS, LA RÉUNION

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux d’arriver à l’instant donc à La Réunion après un peu plus d’une journée passée à Mayotte et ce passage ce matin à Grande Glorieuse. Ce déplacement à La Réunion est pour moi l’occasion d’abord de dire que tout le gouvernement, et à son côté le Président de la République, sont ici aux côtés des Réunionnaises et Réunionnais.

Je sais toutes les difficultés qu’il y a eu et parfois la colère qui s’est exprimée sur ce territoire. Mais je veux dire aux Réunionnaises et aux Réunionnais que non seulement nous croyons en leur avenir mais que nous allons continuer d’agir fortement et avec cœur pour les aider, accompagner les initiatives et améliorer la vie au quotidien. Beaucoup de choses ont été faites, et j’y reviendrai, en matière de lutte contre la pauvreté et d’écoles. Nous sommes ici sur un territoire, c’est les vacances scolaires, mais sur l’un des territoires qui est l’un des premiers bénéficiaires du plan pauvreté et où par exemple les petits déjeuners à l'école ont été un véritable succès qui ont permis de pallier ce qui est un véritable scandale : des enfants qui arrivent à l'école et qui ne peuvent pas apprendre parce qu'ils n'ont pas le ventre plein. Nous sommes dans un territoire où le dédoublement de CP, CE1 a commencé à produire ses effets, qu'on peut mesurer. Là où il y avait, selon les estimations du rectorat, 25 enfants sur une classe de 30 qui ne maîtrisaient pas bien l'écriture, la lecture et le calcul à l'entrée en classe de CE2, dans les tests qui ont été faits cette année sur la même classe, il y en avait trois. Donc les choses sont en train de bouger, parce qu'on a investi dans la jeunesse, parce qu'on a décidé justement de les bouger. Alors il y a beaucoup de difficultés qui persistent, je sais, et nous sommes là pour les résoudre et c'est ce que je m’emploierai à faire.

D'abord la vie chère. Sur la vie chère il n'y a pas de recette miracle, j'y reviendrai à plusieurs reprises et j'ai d'ailleurs demandé à ce que l'Autorité de la concurrence puisse revenir dans quelques semaines. On va renforcer le dispositif et être absolument intraitable. J'y reviendrai à plusieurs reprises. Si la vie est chère c'est parce qu'on n'a pas suffisamment développé la production locale et parce qu'il y en a quelques-uns, en quelque sorte, qui ont tout pris pour eux, ne nous mentons pas. Et donc qu'il s'agisse des transports, des BTP, l'agro-alimentaire ou la distribution je veux que nous redoublions d'efforts pour lutter contre ce fléau. Sur ce point nous engageons des forces, l'État et c’est l’ordre public économique qui doit ici présider aussi et je sais que c'est attendu par nos concitoyens. Ensuite j'ai une priorité : réinvestir dans le développement économique et la création d'emplois. Je vous parlais de l'école et de la formation, nous avons aussi le plan d'investissement dans les compétences et derrière il faut que les emplois soient là. Beaucoup a été fait par la ministre des Outre-mer pour l'exonération des charges avec un plan et, vous le savez, il y avait ce qu'on appelle une clause de revoyure. Nous y sommes et nous allons étendre jusqu'à deux Smic ces exonérations dans les secteurs qui étaient attendus, en particulier aussi celui de la presse, parce que ça crée de l'emploi, parce que c'est efficace et que les évaluations ont permis justement de montrer qu'il fallait aller dans ce sens. Avoir une politique en faveur de l'emploi c'est aussi apporter des solutions concrètes sur ce territoire de la République où sévit un niveau de chômage, un taux de chômage qui est absolument inacceptable en particulier pour nos jeunes. Dès demain après-midi, j’annoncerai là aussi une série de mesures très volontariste que je souhaite que nous développions pour accélérer encore la création d'emplois, en particulier pour nos jeunes ou nos moins jeunes qui viennent des quartiers les plus en difficulté.

On a créé des dispositifs, il faut maintenant les accélérer, les intensifier. Développer l'activité économique c'est aussi tirer de La Réunion toutes les opportunités que nous pouvons. Nous sommes dans une région qui est pleine de potentiels, celle de l'océan Indien. C'est pour cela que j'ai souhaité que nous ayons cette initiative, ce sommet « Choose La Réunion » dans lequel je me rendrai dans quelques instants, où nous avons convié des responsables politiques et gouvernementaux de tout l'océan Indien au sens large c'est-à-dire des dirigeants de la région, de Madagascar, des pays africains frontaliers mais aussi de l'Inde et des chefs d'entreprises, des grands investisseurs de cette région pour leur montrer les potentialités de La Réunion, la capacité à investir, venir créer de l'emploi ici là où ils bénéficient d'une sécurité économique, de règles qui sont celles de la France et d'infrastructures de qualité quand je compare à tout le reste de la région. De la même manière c'est un moyen pour aider les chefs d'entreprise et l'économie de La Réunion à rayonner dans toute sa région, à obtenir de nouveaux marchés et ce faisant à embaucher davantage. Vous le voyez la création d'emplois, le développement de filières est pour moi très important parce que je pense qu'il permet de répondre de manière la plus efficace, la plus pérenne à la crise que nous avons traversée, à la légitime colère.

Tout cela, nous le compléterons aussi par plusieurs autres initiatives, vendredi matin je me rendrai sur une exploitation agricole avant un pique-nique et nous porterons aussi une action volontariste en soutien à nos agriculteurs. Je sais combien ils souffrent partout dans notre pays mais à La Réunion il y a des dispositifs très particuliers que nous voulons prendre. Et cela participe de cette stratégie extrêmement volontariste que nous avons de produire davantage localement ce qui favorise à la fois le circuit court et nos ambitions alimentaires et environnementales, ce qui favorise la création d'emplois à La Réunion et ce qui favorise la baisse des prix parce que cela limite l'importation. Nous aurons aussi l'occasion de promouvoir les actions qui ont été prises en matière de politique de la ville et de rénovation des logements. L'ANRU est ici avec moi et c'est là aussi une action extrêmement forte qui a été conduite sur le sol et que nous allons encore intensifier et accélérer.

Voilà quelques-uns, quelques-unes des priorités que je souhaite porter mais au fond ce que je voulais vous dire, c’est qu’il y a eu, c'est peut-être d'ailleurs à La Réunion, qu'il y a eu au moment de ce qu'on a appelé la crise des gilets jaunes la plus grande colère qui s'est exprimée, parfois avec beaucoup de force contre les élus locaux que nous avons toujours défendus, protégés parce que nous croyons dans la démocratie représentative et je sais combien les élus de la Réunion savent et se souviennent que la ministre des Outre-mer a été là pour s'engager à leurs côtés lorsqu'ils étaient insultés et combien le ministre de l'Intérieur a été engagé à leurs côtés pour les protéger parfois. Cette colère, elle avait des explications : ce sont les difficultés du quotidien. Je veux ici dire à toutes les Réunionnaises et tous les Réunionnais que le Gouvernement est engagé tout entier, leurs élus et le Président de la République pour apporter des réponses concrètes. Cela ne se fera pas en un jour mais nous allons réussir et nous pouvons le faire. Vous pouvez compter sur moi comme je compte sur vous. Mais surtout vous pouvez compter sur mon engagement et mon attachement à cette part de la République au milieu de l'océan Indien qui est une force de notre histoire, de notre présent et je le sais aussi de notre avenir. Je tiens à ce bout de France et je suis attaché à ce que chacune et chacun y vivent mieux et donc vous m’aurez à vos côtés. Merci beaucoup.

La journée en images :

Suivez la visite du Président Emmanuel Macron à Mayotte, à l'Île de Grande Glorieuse et à La Réunion :

Déplacement dans les Outre-mer de l’océan indien

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