Philippe Madrelle, sénateur et grande figure du socialisme dans le sud-ouest, s’est éteint hier. Il laisse dans toute la région bordelaise la marque puissante de son engagement et de son action.
Cet ancien professeur d’anglais a eu l’une des plus longues carrières politiques de la Ve République grâce à une fidélité jamais démentie à l’égard de sa famille politique, le Parti socialiste, de son territoire, la Gironde, et de ses habitants, qu’il n’aura jamais cessé de servir avec passion et qui n’auront jamais cessé, eux, de lui renouveler leur confiance.
Il avait été élu pour la première fois en 1965 comme conseiller municipal à Ambarès-et-Lagrave, près de Bordeaux. Trois ans plus tard, à seulement 31 ans, il devenait député de la 4e circonscription de la Gironde suite au décès de René Cassagne dont il était le suppléant. Elu puis réélu par la suite, il siégea au Palais Bourbon durant 12 ans, jusqu’en 1980.
Tout le parcours politique de Philippe Madrelle fut ainsi jalonné de succès électoraux : depuis 1968, il s’était présenté à 25 élections sans jamais connaître de défaite.
Élu conseiller général du canton de Carbon-Blanc dans la banlieue nord-est de Bordeaux en 1969 puis conseiller municipal de la ville, il en était devenu le maire en 1976.
En 1980, il fut aussi élu sénateur, un mandat qu’il occupait encore puisqu’il fut systématiquement réélu à son fauteuil. Cela faisait ainsi près de 40 ans qu’il représentait notre Nation au Palais du Luxembourg. Au total, Philippe Madrelle connut plus d’un demi-siècle de vie parlementaire, sous huit Présidents de la République.
Il fut également Président du conseil général de Gironde durant 35 années et Président du conseil régional d’Aquitaine pendant 4 ans.
Il y a peu de hasard en politique. La longévité et la variété de ses mandats sont la preuve de son engagement inlassable à servir ses compatriotes et de l’efficacité de cet engagement. Elles témoignent aussi de la puissance et de la constance de ses convictions : humaniste, socialiste et grand promoteur de la décentralisation, Philippe Madrelle avait le souci constant de la justice sociale et de l’équité territoriale. Toujours présent sur le terrain, au plus proche des Girondins et de leurs préoccupations, il était attentif et bienveillant avec tous.
Toute sa vie, Philippe Madrelle a œuvré à améliorer celle de ses concitoyens et de son territoire. Il était de ceux qui donnent au travail politique son sens le plus noble. Son abnégation, son énergie, son attachement passionnel à sa région, sa connaissance intime des réalités quotidiennes de ses administrés manqueront beaucoup aux Girondins et à la vie politique française.
Le Président de la République adresse à sa famille, ses proches et à tous les Girondins ses plus sincères condoléances.
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