26 octobre 2018 - Seul le prononcé fait foi

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Transcription de la conférence de presse conjointe du Président de la République avec le Premier ministre Tchèque

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.

Prague Villa Kramar – vendredi 26 octobre 2018

Merci beaucoup.

Merci, Monsieur le Premier Ministre.

Merci à toi, cher Andrej, de m’accueillir ici.

Je suis très heureux d’être à Prague ce soir avec vous et de pouvoir échanger.

En effet, nos pays ont un lien fort et le centenaire que vous vous apprêtez à fêter en est la trace. La France est non seulement le premier pays à avoir reconnu l’armée tchécoslovaque, vous êtes venu le fêter à Paris et Darney le 30 juin dernier, avec votre collègue slovaque. Mais la France est aussi ce pays pour lequel plusieurs milliers de vos soldats se sont battus à plusieurs reprises de notre Histoire commune. Ce pays qui, tôt, vous a reconnus et ce pays qui a accompagné tous les mouvements de libération menés par la République tchèque.

C’est cette histoire de liberté et cette ambition commune qui nous lient profondément et qui nous obligent et qui fait qu’en France, il y a quelques mois encore, on admirait KUPKA et qu’on parle des mêmes héros.

Ce lien bilatéral a aujourd’hui une preuve évidente, ce sont nos relations l’un avec l’autre, sur le plan culturel, vous l’avez évoqué, je souhaite comme vous qu’elle se développe davantage, sur le plan économique, là, nous avons aussi des projets industriels, de nombreux projets communs à venir, sur le plan de la défense, sur le plan de la coopération académique et technologique, nous avons beaucoup de choses à faire ensemble.

Ce lien, c’est aussi celui que nous voulons créer, renforcer à travers notre politique européenne. De Conseil en Conseil, nous le voyons, nous œuvrons ensemble et, sur beaucoup de sujets, portons une vision commune.

C’est parce que nous avons su avancer ensemble que sur plusieurs sujets nous avons fait progresser l’Europe. Moi, je crois très profondément comme vous à une Europe pragmatique, plus simple pour nos concitoyens et nos entreprises et une Europe qui protège.

Nous avons su trouver un accord, par exemple, sur le travail détaché, à plusieurs, il y a un an. Nous saurons le trouver sur le transport et je sais combien c’est important pour vous.

Je crois aussi à une Europe où les dirigeants se parlent directement et tiennent leurs engagements. Le 30 juin dernier, nous avions pris des engagements mutuels. Ils ont été tenus. Je sais combien, Monsieur le Premier Ministre, vous teniez à l’auto-liquidation de la TVA, pour éviter les fraudes que vous aviez à de nombreuses reprises dénoncées. Après trois ans de blocage, parce que nous avons coopéré ensemble, nous avons levé ces blocages et pris les bonnes décisions.

J’avais pris les engagements sur le cadre financier pluriannuel, sur des partenariats défense, ils ont été, là aussi, scrupuleusement tenus.

Je crois que l’Europe avance quand on prend des engagements mutuels et qu’on les tient. C’est ce que nous avons fait durant ces derniers mois.

Donc, je souhaite qu’ensemble, République tchèque et France puissent faire avancer dans les prochains mois l’Europe. D’abord, pour montrer qu’il n’y a pas de division entre l’Est et l’Ouest. Il y a une Europe unie, unie par cette Histoire et des ambitions communes. C’est parce que nous serons unis que nous saurons trouver, apporter des solutions concrètes au manque d’investissement en matière d’innovation, à la trop faible croissance en Europe, mais aussi au défi migratoire qui est le nôtre comme au défi écologique qui est le nôtre.

Je souhaite que d’ici la fin de l’année, sur nombre de ces sujets, nous puissions avancer par des décisions communes et nous allons y travailler ce soir.

Je crois à une Europe qui porte une ambition pour nos concitoyens, qui protège davantage et qui soit plus souveraine. C’est aussi pour ça que je veux qu’ensemble, nous avancions en matière de défense, c’est un sujet qui me tient à cœur. Mais l’Europe sera elle-même si partout dans ses frontières, elle protège ses concitoyens face aux grands risques. Elle ne s’en remet pas à telle ou telle puissance pour faire le travail essentiel qu’on attend de la souveraineté.

Voilà ce que je suis venu vous dire, en vous souhaitant bon anniversaire et en vous disant combien la France, comme il y a cent ans, se tient aux côtés de la République tchèque. Parce que comme il y a cent ans, nous sommes des peuples fiers, qui croyons dans notre avenir, qui croyons dans la liberté et qui croyons dans la force d’un continent que nous chérissons. Parce qu’il n’est jamais facile de chérir une idée forte. Parce que cela suppose beaucoup d’engagement. Nous en aurons.

Alors, merci, Monsieur le Premier Ministre, pour votre accueil, je serai heureux ce soir de partager ce dîner avec vous et demain matin de partager un peu de cette expérience commune de l’Europe dans Prague.

A nouveau, je suis heureux d’être là en ce 100ème anniversaire.

Merci à vous.

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