Jacques Higelin vient de disparaître : il laisse en France comme à l’étranger un public esseulé et un sentiment de vide étrange.

Bercé tout petit sur les mots et les mélodies de Charles Trenet, Jacques Higelin commence très tôt à aiguiser sa plume et à affûter sa voix. Mais c’est le cinéma et le théâtre qui ouvrent d’abord à cet assoiffé de scène ses écrans à crever et ses planches à brûler. Après son passage par le cours Simon, il joue au cinéma dans des films d’Yves Robert, de Julien Duvivier et de Jean Becker.

Mais, très vite, dès le début des années 1960, il revient de plus en plus résolument vers la chanson. Les Français découvrent alors la sauvage élégance et la suave éloquence de cet expérimentateur de verbes et de voix au répertoire poétique et politique.

Dans les années 70 et 80, le chanteur prend un virage rock et un visage punk avec les albums BBH 75 et Irradié qui laissent éclater son gout de la provocation et des performances fiévreuses.

Véritable bête de scène, il avait du mal à la quitter. Lui qui parlait en chantant, chantait en parlant, lui qui aimait crier et susurrer ses paroles, réciter et déclamer des textes, n’aimait rien moins que se taire.

20 albums, plus de 200 chansons et des centaines de concerts ont scandé son demi-siècle de carrière. Auteur, compositeur, interprète, il était un artiste intégral, un style, une silhouette, une voix, une indignation sensible.

L’amour de la scène et du spectacle brûlait si fort en lui qu’il a transmis cette flamme en héritage à ses 3 enfants, tous artistes : le chanteur Arthur H, l’acteur et metteur en scène Kên et la chanteuse Izïa Higelin.

Le Président de la République salue un poète de la chanson française et adresse ses condoléances à sa famille et à ses proches.

À consulter également

Voir tous les articles et dossiers