9 septembre 2010 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, sur les internats de l'excellence, à Marly-le-Roi (Yvelines) le 9 septembre 2010.
Mesdames et Messieurs,
Je vais vous parler sans discours parce que c'est mieux. Je voudrais saluer le ministre de l'Education nationale, Luc CHATEL, la ministre des Universités et de la Recherche, Valérie PECRESSE, la Ministre de la Ville, Fadela AMARA. Je voudrais saluer les parlementaires, notamment Pierre LEQUILLER chez qui nous sommes, le président du Conseil général des Yvelines, les sénateurs, les députés, les autorités de l'inspection, du rectorat.
Et je voudrais vous parler très librement et très franchement -- aux parents, comme aux élèves --, d'un projet qui me tient très à coeur, qui est celui de l'internat de l'excellence. On est à Marly, mais il faut que vous sachiez qu'à la minute où je parle il y a onze internats d'excellence qui ont d'ores et déjà été ouverts, douze avec Sourdun que nous avions ouvert l'année dernière. Que ce sont 6 280 enfants qui ont la chance d'être à la rentrée dans un internat d'excellence et que nous ferons en sorte que, le plus tôt possible, j'espère dès l'année prochaine, on passe à 20 000.
Pourquoi nous avons voulu faire cela ? Nous avons voulu faire cela d'abord pour réconcilier les familles de France et les élèves de France avec l'idée de l'internat. L'internat n'est pas une punition, et j'ai voulu que les internats d'excellence soient, Monsieur le maire de Marly, au coeur de nos villes, c'est très important. Je parle aux parents. C'est très important, l'internat cela ne consiste pas à prendre une fille ou un garçon de Trappes et à l'envoyer sur le plateau du Larzac. L'internat doit être au coeur de la ville. Ce n'est pas un exil, c'est une chance que l'on donne à vos enfants d'avoir une chambre, d'avoir un équipement informatique, d'avoir un environnement qui favorise l'appétit pour les études. Cela est le premier élément de la stratégie que nous avons retenu.
Deuxième élément : ces internats d'excellence s'adressent à des enfants, à des élèves, à des adolescents, à des jeunes méritants. Je veux m'expliquer sur ce mot : « méritant ». « Méritant », cela ne veut pas dire que pour les internats d'excellence, nous nous adressons seulement aux premiers de la classe. Je veux que cela soit bien clair entre nous. Les internats d'excellence ce n'est pas une machine ou l'on prend les meilleurs pour en faire les supers-meilleurs. C'est un lieu où tous les jeunes qui veulent s'en sortir, qui veulent réussir et font des efforts, on va leur donner une chance supplémentaire. Même -- peut-être surtout -- s'ils ne sont pas premiers. Est-ce que je me fais bien comprendre ? L'élève méritant n'est pas simplement celui qui a des bons résultats à l'école. Cela peut être lui, tant mieux. Mais c'est aussi celui qui, face à des difficultés immenses, continue à se battre, ne renonce pas, ne baisse pas les bras : celui-là, à mes yeux, a autant de mérite que le premier de la classe. Et il n'y avait pas dans notre appareil scolaire un lieu pour ces enfants, « méritants », vu avec cet esprit. Je veux dire que l'on peut ne pas avoir la moyenne et être très méritant, avoir un potentiel.
La troisième chose que je voudrais dire sur les internats d'excellence, c'est qu'ils s'adressent exclusivement à des familles dont la vie quotidienne est difficile. Qui ont du mal à « joindre les deux bouts ». Les internats d'excellence, ce n'est pas fait pour des enfants qui ont dans l'appartement des parents, une chambre à eux, un appareil informatique à disposition. Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ? Je ne veux stigmatiser personne, je décris une situation. Vos parents travaillent dur, se battent, les salaires sont petits, la vie est difficile et tout le monde n'a pas de quoi avoir un appartement avec une chambre pour chacun des enfants, équipée pour chacun des enfants. Il y a beaucoup de familles monoparentales, quand on est en famille monoparentale, c'est en général la mère qui garde les enfants, il faut travailler et on ne peut pas être là quand le garçon ou la fille rentre de l'école. Eh bien, les internats d'excellence sont faits pour ces familles.
On est en ville, ce sont des enfants méritants dans le cadre de familles modestes à qui on va donner une chance supplémentaire. Dans l'internat d'excellence, j'ai dit cela au Ministre de l'Education Nationale, il n'y a aucune dimension disciplinaire. Il y a de la discipline, mais ce n'est jamais une sanction que d'arriver dans un internat d'excellence. C'est une chance, c'est une récompense, c'est une promotion, c'est une opportunité, chère Fadela, une opportunité. Jamais une sanction. Je tiens beaucoup à cela, parce que je ne laisserai jamais dériver cette idée des internats d'excellence que j'ai portée toute ma campagne présidentielle, à laquelle je crois tellement, vers la sanction. C'est la récompense. Même si j'ai défini précisément ce qu'était l'excellence.
Je veux également m'adresser aux équipes d'enseignants et d'encadrants, aux assistants d'éducation. Je voudrais leur dire deux choses.
La première c'est que ce que nous faisons avec les internats d'excellence nous allons le développer. Donc vous n'avez pas pris de risque en vous passionnant pour ce projet passionnant, ce n'est pas une impasse. Je crois que c'est très, très important, c'est quelque chose que nous allons décliner dans la durée et qui va rayonner en France. Le pari que vous avez fait, vous avez bien fait de le faire, vous n'allez pas retrouver dans une impasse, on ne vous demandera pas dans deux ans « qu'est-ce que tu fais? Je suis enseignant en internat d'excellence, il n'y en a plus ». Non, c'est un effort de long terme.
La deuxième chose que je voudrais dire aux enseignants, c'est qu'avec Luc CHATEL nous n'avons pas voulu un cadre normatif figé. Je souhaite que, pendant un ou deux ans, les internats d'excellence prennent leur place. Ce n'est qu'après que l'on fera la circulaire. Je ne verrais que des avantages, de mon point de vue, à ce que les internats d'excellence ne soient pas organisés de la même façon partout en France. A Sourdun, le premier, il y a 150 hectares au milieu des champs -- c'est une ancienne caserne que j'ai récupéré et affecté à l'Education nationale. Ici, à Marly, c'est magnifique, mais les enfants vont au collège ou au lycée ailleurs. Gardons à tout prix une souplesse : je préfèrerais pas de circulaire du tout plutôt que trop de circulaires. Laissez vivre l'expérience, laissez la se développer, il y a peut-être des choses que l'on a raté, et je le dis à l'excellent Recteur qui a toute ma confiance, mais laissons vivre tout ça et vous, les enseignants, vous nous ferez remonter les échanges d'expériences. On organisera à la fin de l'année une rencontre de tous les enseignants, de tous les encadrants des internats d'excellence et on verra ce qui a fonctionné ici, ce qui a raté là et ce que l'on va pouvoir développer. Vous voyez à quel point j'attache de l'importance aux internats d'excellence.
Je voudrais dire aussi qu'ils ne sont pas la seule nouveauté de la rentrée. Demain, le ministre CHATEL inaugurera à Tende le premier établissement de réinsertion scolaire. Là, nous sommes dans une dimension totalement disciplinaire, je dirais exclusivement disciplinaire. Il y aura une vingtaine d'établissements de ce type que nous allons créer. Ce sont des établissements qui s'adressent à des jeunes entre 13 et 16 ans, des jeunes qui se sont mis en situation d'échec total dans le système habituel de l'Education nationale. Pour parler clair, ce sont des jeunes qui rendent la vie des autres impossible, qui se rendent la vie impossible à eux aussi. La République, c'est celle qui doit promouvoir celui qui le mérite et qui doit sanctionner celui qui le mérite : les droits et les devoirs. Dans le même temps où nous créons plus de 6.000 places d'internats d'excellence, pour vous et vos enfants, nous créons des établissements de réinsertion scolaire pour sortir des établissements les jeunes dont plus personne ne veut. Je prends des exemples : celui qui a été exclu de plus de 4 établissements, celui qui a manqué plusieurs trimestres parce qu'il ne va pas à l'école, au collège ou au lycée, celui qui ne comprend pas ce que signifient les mots : autorité, respect, discipline, enseignant, enseignement. Donc nous les mettrons pendant un an sur la base pas du tout du volontariat, il n'aura pas le choix, dans des établissements à encadrement très renforcé pour les remettre, pour les préparer à la réintroduction dans le système éducatif. Est-ce que je me fais comprendre là aussi ? Je ne laisserai pas gâcher la scolarité des autres parce qu'il y a une infime minorité qui ne comprend pas que c'est une chance d'être dans une société où les études sont gratuites. Je le dis, je ne veux pas laisser faire ça. Si le système marche, on fera en sorte qu'il y ait au minimum un établissement de réinsertion scolaire dans chaque académie.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je tenais à vous dire. Je voudrais terminer, sous le contrôle de Fadela AMARA, en vous disant ceci : la République doit moins parler de l'égalité des chances et plus la faire vivre. La question n'est plus maintenant celle du discours, elle est celle des faits. Les jeunes -- quand j'ai parlé avec vous, j'ai vu d'où vous venez : Trappes, Etampes, Villiers-le-Bel, Nanterre, enfin bref, vous m'avez tous donné vos villes d'origine, très bien. Vous devez être fiers de vos origines, fiers du quartier d'où vous venez, fiers de votre parcours. Et pour la République, vous recevoir ici, c'est une façon de vous considérer, de considérer les efforts que vous faites et les efforts que font vos familles. Parce que c'est trop facile de dire « parce que je vis dans tel quartier, parce que j'ai telle origine, parce que j'ai tel problème social », c'est trop facile de dire : « je renonce ». Vos parents ne renoncent pas, vous ne renoncez pas. C'est pour cela que l'on vous aide. Personne ne peut s'en sortir s'il n'est pas décidé à faire un effort pour lui-même, et pour ses enfants, et pour sa famille. Cet effort, vous le faites, la République vous répond. Je veux que l'on sorte de ce discours misérabiliste de fatalité, de renoncement, qui consiste à assimiler origine, quartier et échec. Ce que vous vivez ici, c'est : origine, quartier, excellence. Et quand dans le quartier on vous vous demandera : « Où est scolarisé votre enfant ? » Vous répondrez : « dans un internat d'excellence ». J'ai voulu ce mot : excellence. Vous comprenez ? Il y a trop de gens qui veulent tirer tout le monde vers le bas et nous, notre projet, c'est de tirer tout le monde vers le haut. C'est pour cela qu'ici se joue une partie extraordinairement importante, pour vous les parents comme pour vous, les enfants, ou les jeunes. Je veux que vous soyez fiers de cet établissement, fiers de votre famille pour les enfants, fiers de vos enfants pour les familles. Déjà, avoir été retenu pour être ici, c'est une victoire. Vous le comprenez ? C'est un succès. Et pour nous, avoir vos enfants, c'est une joie parce que cela va permettre de montrer que vos enfants, c'est une richesse pour la République.
Vous savez, je ne suis pas quelqu'un qui dit des choses qu'il ne pense pas. Je dis quand ça ne va pas, je dis quand ça va bien. J'ai dit que je ne laisserai pas les quartiers dériver dans le trafic de drogue, dans le n'importe quoi, que la police était chez elle partout et qu'il fallait respecter la loi. Mais quand les enfants de ces quartiers sont la fierté de la République, alors on va leur donner plus de chance que les autres, parce que l'égalité, ce n'est pas de donner la même chose à tout le monde, c'est de donner plus à ceux qui ont moins. Et c'est très exactement pourquoi j'ai voulu cette inauguration et j'ai voulu ce projet.
J'espère que vous avez compris que l'internat d'excellence de Marly, je vais le suivre de très près, et que vous pourrez toujours compter sur moi si vous avez besoin de quoi que ce soit.
Merci à tous.
Je vais vous parler sans discours parce que c'est mieux. Je voudrais saluer le ministre de l'Education nationale, Luc CHATEL, la ministre des Universités et de la Recherche, Valérie PECRESSE, la Ministre de la Ville, Fadela AMARA. Je voudrais saluer les parlementaires, notamment Pierre LEQUILLER chez qui nous sommes, le président du Conseil général des Yvelines, les sénateurs, les députés, les autorités de l'inspection, du rectorat.
Et je voudrais vous parler très librement et très franchement -- aux parents, comme aux élèves --, d'un projet qui me tient très à coeur, qui est celui de l'internat de l'excellence. On est à Marly, mais il faut que vous sachiez qu'à la minute où je parle il y a onze internats d'excellence qui ont d'ores et déjà été ouverts, douze avec Sourdun que nous avions ouvert l'année dernière. Que ce sont 6 280 enfants qui ont la chance d'être à la rentrée dans un internat d'excellence et que nous ferons en sorte que, le plus tôt possible, j'espère dès l'année prochaine, on passe à 20 000.
Pourquoi nous avons voulu faire cela ? Nous avons voulu faire cela d'abord pour réconcilier les familles de France et les élèves de France avec l'idée de l'internat. L'internat n'est pas une punition, et j'ai voulu que les internats d'excellence soient, Monsieur le maire de Marly, au coeur de nos villes, c'est très important. Je parle aux parents. C'est très important, l'internat cela ne consiste pas à prendre une fille ou un garçon de Trappes et à l'envoyer sur le plateau du Larzac. L'internat doit être au coeur de la ville. Ce n'est pas un exil, c'est une chance que l'on donne à vos enfants d'avoir une chambre, d'avoir un équipement informatique, d'avoir un environnement qui favorise l'appétit pour les études. Cela est le premier élément de la stratégie que nous avons retenu.
Deuxième élément : ces internats d'excellence s'adressent à des enfants, à des élèves, à des adolescents, à des jeunes méritants. Je veux m'expliquer sur ce mot : « méritant ». « Méritant », cela ne veut pas dire que pour les internats d'excellence, nous nous adressons seulement aux premiers de la classe. Je veux que cela soit bien clair entre nous. Les internats d'excellence ce n'est pas une machine ou l'on prend les meilleurs pour en faire les supers-meilleurs. C'est un lieu où tous les jeunes qui veulent s'en sortir, qui veulent réussir et font des efforts, on va leur donner une chance supplémentaire. Même -- peut-être surtout -- s'ils ne sont pas premiers. Est-ce que je me fais bien comprendre ? L'élève méritant n'est pas simplement celui qui a des bons résultats à l'école. Cela peut être lui, tant mieux. Mais c'est aussi celui qui, face à des difficultés immenses, continue à se battre, ne renonce pas, ne baisse pas les bras : celui-là, à mes yeux, a autant de mérite que le premier de la classe. Et il n'y avait pas dans notre appareil scolaire un lieu pour ces enfants, « méritants », vu avec cet esprit. Je veux dire que l'on peut ne pas avoir la moyenne et être très méritant, avoir un potentiel.
La troisième chose que je voudrais dire sur les internats d'excellence, c'est qu'ils s'adressent exclusivement à des familles dont la vie quotidienne est difficile. Qui ont du mal à « joindre les deux bouts ». Les internats d'excellence, ce n'est pas fait pour des enfants qui ont dans l'appartement des parents, une chambre à eux, un appareil informatique à disposition. Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire ? Je ne veux stigmatiser personne, je décris une situation. Vos parents travaillent dur, se battent, les salaires sont petits, la vie est difficile et tout le monde n'a pas de quoi avoir un appartement avec une chambre pour chacun des enfants, équipée pour chacun des enfants. Il y a beaucoup de familles monoparentales, quand on est en famille monoparentale, c'est en général la mère qui garde les enfants, il faut travailler et on ne peut pas être là quand le garçon ou la fille rentre de l'école. Eh bien, les internats d'excellence sont faits pour ces familles.
On est en ville, ce sont des enfants méritants dans le cadre de familles modestes à qui on va donner une chance supplémentaire. Dans l'internat d'excellence, j'ai dit cela au Ministre de l'Education Nationale, il n'y a aucune dimension disciplinaire. Il y a de la discipline, mais ce n'est jamais une sanction que d'arriver dans un internat d'excellence. C'est une chance, c'est une récompense, c'est une promotion, c'est une opportunité, chère Fadela, une opportunité. Jamais une sanction. Je tiens beaucoup à cela, parce que je ne laisserai jamais dériver cette idée des internats d'excellence que j'ai portée toute ma campagne présidentielle, à laquelle je crois tellement, vers la sanction. C'est la récompense. Même si j'ai défini précisément ce qu'était l'excellence.
Je veux également m'adresser aux équipes d'enseignants et d'encadrants, aux assistants d'éducation. Je voudrais leur dire deux choses.
La première c'est que ce que nous faisons avec les internats d'excellence nous allons le développer. Donc vous n'avez pas pris de risque en vous passionnant pour ce projet passionnant, ce n'est pas une impasse. Je crois que c'est très, très important, c'est quelque chose que nous allons décliner dans la durée et qui va rayonner en France. Le pari que vous avez fait, vous avez bien fait de le faire, vous n'allez pas retrouver dans une impasse, on ne vous demandera pas dans deux ans « qu'est-ce que tu fais? Je suis enseignant en internat d'excellence, il n'y en a plus ». Non, c'est un effort de long terme.
La deuxième chose que je voudrais dire aux enseignants, c'est qu'avec Luc CHATEL nous n'avons pas voulu un cadre normatif figé. Je souhaite que, pendant un ou deux ans, les internats d'excellence prennent leur place. Ce n'est qu'après que l'on fera la circulaire. Je ne verrais que des avantages, de mon point de vue, à ce que les internats d'excellence ne soient pas organisés de la même façon partout en France. A Sourdun, le premier, il y a 150 hectares au milieu des champs -- c'est une ancienne caserne que j'ai récupéré et affecté à l'Education nationale. Ici, à Marly, c'est magnifique, mais les enfants vont au collège ou au lycée ailleurs. Gardons à tout prix une souplesse : je préfèrerais pas de circulaire du tout plutôt que trop de circulaires. Laissez vivre l'expérience, laissez la se développer, il y a peut-être des choses que l'on a raté, et je le dis à l'excellent Recteur qui a toute ma confiance, mais laissons vivre tout ça et vous, les enseignants, vous nous ferez remonter les échanges d'expériences. On organisera à la fin de l'année une rencontre de tous les enseignants, de tous les encadrants des internats d'excellence et on verra ce qui a fonctionné ici, ce qui a raté là et ce que l'on va pouvoir développer. Vous voyez à quel point j'attache de l'importance aux internats d'excellence.
Je voudrais dire aussi qu'ils ne sont pas la seule nouveauté de la rentrée. Demain, le ministre CHATEL inaugurera à Tende le premier établissement de réinsertion scolaire. Là, nous sommes dans une dimension totalement disciplinaire, je dirais exclusivement disciplinaire. Il y aura une vingtaine d'établissements de ce type que nous allons créer. Ce sont des établissements qui s'adressent à des jeunes entre 13 et 16 ans, des jeunes qui se sont mis en situation d'échec total dans le système habituel de l'Education nationale. Pour parler clair, ce sont des jeunes qui rendent la vie des autres impossible, qui se rendent la vie impossible à eux aussi. La République, c'est celle qui doit promouvoir celui qui le mérite et qui doit sanctionner celui qui le mérite : les droits et les devoirs. Dans le même temps où nous créons plus de 6.000 places d'internats d'excellence, pour vous et vos enfants, nous créons des établissements de réinsertion scolaire pour sortir des établissements les jeunes dont plus personne ne veut. Je prends des exemples : celui qui a été exclu de plus de 4 établissements, celui qui a manqué plusieurs trimestres parce qu'il ne va pas à l'école, au collège ou au lycée, celui qui ne comprend pas ce que signifient les mots : autorité, respect, discipline, enseignant, enseignement. Donc nous les mettrons pendant un an sur la base pas du tout du volontariat, il n'aura pas le choix, dans des établissements à encadrement très renforcé pour les remettre, pour les préparer à la réintroduction dans le système éducatif. Est-ce que je me fais comprendre là aussi ? Je ne laisserai pas gâcher la scolarité des autres parce qu'il y a une infime minorité qui ne comprend pas que c'est une chance d'être dans une société où les études sont gratuites. Je le dis, je ne veux pas laisser faire ça. Si le système marche, on fera en sorte qu'il y ait au minimum un établissement de réinsertion scolaire dans chaque académie.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je tenais à vous dire. Je voudrais terminer, sous le contrôle de Fadela AMARA, en vous disant ceci : la République doit moins parler de l'égalité des chances et plus la faire vivre. La question n'est plus maintenant celle du discours, elle est celle des faits. Les jeunes -- quand j'ai parlé avec vous, j'ai vu d'où vous venez : Trappes, Etampes, Villiers-le-Bel, Nanterre, enfin bref, vous m'avez tous donné vos villes d'origine, très bien. Vous devez être fiers de vos origines, fiers du quartier d'où vous venez, fiers de votre parcours. Et pour la République, vous recevoir ici, c'est une façon de vous considérer, de considérer les efforts que vous faites et les efforts que font vos familles. Parce que c'est trop facile de dire « parce que je vis dans tel quartier, parce que j'ai telle origine, parce que j'ai tel problème social », c'est trop facile de dire : « je renonce ». Vos parents ne renoncent pas, vous ne renoncez pas. C'est pour cela que l'on vous aide. Personne ne peut s'en sortir s'il n'est pas décidé à faire un effort pour lui-même, et pour ses enfants, et pour sa famille. Cet effort, vous le faites, la République vous répond. Je veux que l'on sorte de ce discours misérabiliste de fatalité, de renoncement, qui consiste à assimiler origine, quartier et échec. Ce que vous vivez ici, c'est : origine, quartier, excellence. Et quand dans le quartier on vous vous demandera : « Où est scolarisé votre enfant ? » Vous répondrez : « dans un internat d'excellence ». J'ai voulu ce mot : excellence. Vous comprenez ? Il y a trop de gens qui veulent tirer tout le monde vers le bas et nous, notre projet, c'est de tirer tout le monde vers le haut. C'est pour cela qu'ici se joue une partie extraordinairement importante, pour vous les parents comme pour vous, les enfants, ou les jeunes. Je veux que vous soyez fiers de cet établissement, fiers de votre famille pour les enfants, fiers de vos enfants pour les familles. Déjà, avoir été retenu pour être ici, c'est une victoire. Vous le comprenez ? C'est un succès. Et pour nous, avoir vos enfants, c'est une joie parce que cela va permettre de montrer que vos enfants, c'est une richesse pour la République.
Vous savez, je ne suis pas quelqu'un qui dit des choses qu'il ne pense pas. Je dis quand ça ne va pas, je dis quand ça va bien. J'ai dit que je ne laisserai pas les quartiers dériver dans le trafic de drogue, dans le n'importe quoi, que la police était chez elle partout et qu'il fallait respecter la loi. Mais quand les enfants de ces quartiers sont la fierté de la République, alors on va leur donner plus de chance que les autres, parce que l'égalité, ce n'est pas de donner la même chose à tout le monde, c'est de donner plus à ceux qui ont moins. Et c'est très exactement pourquoi j'ai voulu cette inauguration et j'ai voulu ce projet.
J'espère que vous avez compris que l'internat d'excellence de Marly, je vais le suivre de très près, et que vous pourrez toujours compter sur moi si vous avez besoin de quoi que ce soit.
Merci à tous.