26 mars 2009 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, sur les relations entre la France et la République démocratique du Congo, à Kinshasa le 26 mars 2009.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers amis,
Merci pour votre générosité, merci pour votre accueil, merci pour votre amitié.
Cela faisait donc 25 ans qu'un Chef d'Etat français ne s'était pas rendu ici, à Kinshasa ! J'ai beau chercher le meilleur terme pour qualifier cette longue parenthèse, un seul s'impose : c'est une anomalie. Je le dis comme je le pense : il n'est pas normal que nous ayons attendu si longtemps pour nous retrouver au Congo. Il fallait mettre un terme à une aussi longue attente.
C'est dire tout le plaisir qui est le mien d'être parmi vous aujourd'hui. Monsieur le Président, je suis venu car je suis votre ami, et parce que la France est amie de la République Démocratique du Congo.
Je suis aussi venu avec foi. Je l'ai dit devant votre Parlement. Je le redis devant vous : la France a foi en l'avenir du Congo, la France a foi dans sa capacité à bâtir, à redresser ce pays, à lui rendre sa juste place.
J'évoquais ce matin la victoire des Léopards. Finalement, j'ai foi en la victoire du Congo mais cette fois-ci, dans le championnat des Nations, tout court !
Monsieur le Président,
Le peuple congolais est libre, il est souverain. Votre souveraineté, souvent attaquée dans le passé, est pour vous une valeur sacrée. C'est pourquoi la France la défendra à vos côtés chaque fois que ce sera nécessaire.
Sans un Congo stable, solide et prospère, c'est toute l'Afrique qui est ralentie dans sa renaissance.
Naturellement, tout le monde connaît les difficultés qui sont les vôtres. « Être optimiste, c'est voir une chance derrière les calamités », CHURCHILL parlait en spécialiste. Lorsque la tempête fait rage, que les craintes sont plus fortes, les défis plus nombreux que jamais, c'est le propre des hommes d'Etat de conduire leur peuple vers des temps meilleurs.
Monsieur le Président, il me plaît de souligner les remarquables progrès accomplis sous votre autorité ces dernières années. Il y a quelques semaines à peine, face aux menaces qui à nouveau se levaient, dans une des provinces orientales, vous avez fait preuve de courage, vous avez fait preuve de détermination, tout est possible. La France salue l'engagement personnel du président KABILA pour rétablir la paix à l'Est et restaurer l'autorité de l'Etat. Vous avez tout mon soutien.
Nous serons à vos côtés pour vous aider à construire votre avenir dans une région pacifiée. Dans cette salle, il se trouve beaucoup de Français que je salue, qui veulent accompagner la renaissance du Congo, renforcer chaque jour davantage les liens qui nous unissent.
Nous serons à leurs côtés pour faire grandir notre patrimoine commun, notre langue française. C'est elle qui fera toujours de nous des amis indéfectibles et des partenaires naturels. C'est elle qui fait que nous sommes parents au sein de la grande famille francophone. Peut-être avons-nous le droit d'ainesse, mais nous souhaitons au jeune frère qu'il dépasse son aîné.
Monsieur le Président, nous avons pris des décisions importantes ce matin, Christine LAGARDE a négocié avec votre ministre un accord de protection des investissements qui rassurera les investisseurs échaudés par les dramatiques évènements du passé. Je salue tout particulièrement l'accord qui a été signé en matière d'exploitation minière par AREVA, d'autres entreprises s'engageront dans la reconstruction de votre pays.
Monsieur le Président, Cher ami,
Avec le gouvernement qui vous entoure, vous avez la tâche, exigeante mais passionnante, de conduire votre grande Nation sur la voie du développement et de la prospérité.
J'espère vous avoir convaincus que la France a confiance en vous £ et que si la France est France c'est parce qu'elle vous aime. On est franc qu'avec ceux qu'on aime et avec ceux que l'on respecte.
Alors Monsieur le Président, Cher ami,
Qu'il me soit permis de lever à mon tour mon verre en votre honneur, en l'honneur de votre famille, en l'honneur du peuple congolais, en l'honneur de la République démocratique du Congo et dans l'espoir de cet avenir qui va faire que nos routes vont se croiser plus fréquemment. Et je n'attendrai pas 25 ans avant de revenir, Monsieur le Président, parce que je crains, compte tenu des impératifs démocratiques, que cela ne soit trop tard.