Premier mandat - 14 mai 2017
M. François Hollande a accueilli au Palais de l'Élysée, à 10 heures le dimanche 14 mai 2017, M. Emmanuel Macron, élu le 7 mai 2017 Président de la République.
Après s’être entretenu près d’une heure avec M. François Hollande, M. Emmanuel Macron l’a raccompagné à sa voiture avant de se diriger vers le Salon des ambassadeurs où il a reçu les insignes de grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur. Comme le veut la tradition, il a ensuite fait son entrée dans la Salle des Fêtes où le Président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius, a proclamé les résultats officiels de l’élection présidentielle.
En début d’après-midi, le Président de la République a quitté le Palais de l’Élysée pour remonter les Champs-Élysées jusqu’à l’Arc de Triomphe à bord d’un véhicule léger de l’armée, escorté par 140 chevaux et 48 motards de la Garde républicaine. Après avoir ravivé la flamme du Soldat inconnu, il s’est rendu à l’hôpital militaire Percy afin de se rendre au chevet des soldats blessés au combat. Pour finir, il a été reçu par Madame Anne Hidalgo à l’Hôtel de ville de Paris.
« Je veillerai à ce que notre pays connaisse un regain de vitalité démocratique. Les citoyens auront voix au chapitre. Ils seront écoutés. »
Emmanuel Macron, le 14 mai 2017.
Second mandat - 7 mai 2022
Emmanuel Macron a été officiellement investi Président de la République, pour un second mandat le samedi 7 mai 2022.
La cérémonie a eu lieu dans la salle des fêtes du Palais de l'Élysée à 11 heures.
Laurent Fabius, Président du Conseil constitutionnel, a proclamé officiellement les résultats du scrutin du 24 avril 2022. Benoît Puga, Général d'armée et Grand chancelier de la Légion d'honneur, a remis au chef de l’État le grade de grand maître de l’ordre de la Légion d’honneur.
Le Président Emmanuel Macron a ensuite prononcé un discours dans lequel il a insisté sur sa volonté « d'agir » et de « servir », en s’engageant pour le climat, la paix, l’Europe ou encore la jeunesse.
À l’issue de son discours, le Président Emmanuel Macron est allé à la rencontre de ses invités : anciens Présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, membres du Gouvernement, forces vives de la Nation, femmes et hommes engagés...
La cérémonie s'est poursuivie à l’extérieur par la revue des troupes militaires par le Président. En parallèle, une salve de 21 coups de canons a été tirée par des jeunes engagés volontaires de l'armée de terre de la section d’artillerie des Écoles militaires de Draguignan.
7 mai 2022 - Seul le prononcé fait foi
Discours du Président de la République lors de la Cérémonie d’investiture.
Mesdames et Messieurs,
A l'heure où les Français me confient à nouveau la plus haute charge, la conscience de la gravité des temps m'accompagne. Du retour de la guerre en Europe à la pandémie, en passant par l'urgence écologique et tant de crises que vous venez, Monsieur le président, à l'instant d'évoquer, rarement, notre monde et notre pays n'avaient été confrontés à une telle conjonction de défis.
Là où de nombreux peuples ont décidé le repli, cédé parfois à la tentation nationaliste, à la nostalgie du passé, aux sirènes d'idéologies dont nous pensions avoir quitté les rives au siècle précédent, le peuple français a fait le choix d'un projet clair et explicite d'avenir. Un projet républicain et européen, un projet d'indépendance dans un monde déstabilisé, un projet de progrès scientifique, social et écologique, un projet fidèle à l'esprit qui, depuis les Lumières, n'a cessé de souffler sur nos terres, tournant le dos aux démagogies faciles. Ce choix s'inscrit dans l'histoire de notre République et la présence ici de mes deux prédécesseurs, que je remercie pour cela, en témoigne. Ce choix souverain m'oblige, car c'est bien le peuple français, celui qui désigne ses représentants et en particulier le Président de la République qui m’investit de ce mandat en ce jour.
Oui, le peuple français n'a pas prolongé le mandat qui s'achève, commencé le 14 mai 2017. Ce peuple nouveau, différent d'il y a 5 ans, a confié à un Président nouveau un mandat nouveau. Le temps qui s'ouvre sera celui d'une action résolue pour la France et pour l'Europe.
Agir d'abord pour éviter toute escalade suite à l'agression russe en Ukraine, aider la démocratie et le courage à l'emporter, bâtir une nouvelle paix européenne et une nouvelle autonomie sur notre continent.
Agir pour faire de notre pays une puissance agricole, industrielle, scientifique et créative plus forte en simplifiant nos règles et en investissant pour cette France de 2030.
Agir pour bâtir une société du plein emploi et d'un juste partage de la valeur ajoutée car la France a besoin de continuer de produire et d'innover davantage.
Agir pour faire de notre pays la grande puissance écologique qu'il a à être par une transformation radicale de nos moyens de produire, de nous déplacer, de vivre en métropole comme dans nos Outre-mer.
Agir pour continuer de nous attaquer aux inégalités à la racine en refondant notre école et notre santé. Une école toujours plus inclusive, formant aux savoirs fondamentaux et forgeant des esprits républicains. Une école ouvrant à la culture et aux sports, nous qui aurons à accueillir les Jeux Olympiques en 2024. Une santé accessible partout sur le territoire en formant, en améliorant les conditions de travail et en prévenant mieux les maladies.
Agir pour continuer de construire des progrès pour chacun et œuvrer à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Agir pour continuer de protéger nos compatriotes par une armée forte, engagée, sur tous les continents, et en luttant contre les insécurités du quotidien, du terrorisme qui rôde toujours et des nouvelles menaces comme le cyber.
Agir enfin pour réunir, rassembler nos territoires, des ruralités aux quartiers populaires, des métropoles à nos Outre-mer.
Oui, agir sans relâche avec un cap, celui d'être une Nation plus indépendante, de vivre mieux et de construire nos réponses françaises et européennes aux défis de notre siècle. Cette action, nous le savons tous, s'inscrit à un moment de la vie de notre Nation où les peurs sont là, nombreuses, autant que les fractures.
Agir ne signifiera donc pas d’administrer le pays, enchaîner des réformes comme on donnerait des solutions toutes faites à notre peuple. L'action, en ces temps, est jumelle du rassemblement, du respect, de la considération, de l'Association de tous.
C'est pourquoi il nous faut tous ensemble inventer une méthode nouvelle, loin des rites et chorégraphies usées par laquelle nous pourrons seul bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique. Car rassembler et pacifier ne saurait signifier accepter de ne plus rien faire ou oublier nos responsabilités. En partageant les objectifs, les ambitions, les responsabilités au niveau national, en faisant travailler ensemble le Gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et en associant partout à travers le pays l'ensemble des forces vives politiques, économiques, sociales et culturelles pour décider et faire, en planifiant, en réformant, en associant, je suis sûr que notre pays peut en même temps décider de grandes ambitions nationales et libérer la créativité et les initiatives partout dans le pays. Surtout, ce sera là le fondement de la renaissance démocratique dont notre pays a besoin. Elle sera bien entendu aussi institutionnelle et politique, mais elle doit être en acte et dans la pratique de chaque jour et chacun aura sa part de responsabilité.
Mesdames et Messieurs, notre passé en est l'ardent témoignage. C'est dans les temps les plus difficiles que la France révèle le meilleur d'elle-même. C'est lorsque se lève le vent du tragique que nous, Français, trouvons la force de nous hisser au-delà de nous-mêmes pour écrire l'histoire à l'encre de l'universel. Nous en sommes là, à ce moment où le siècle bascule et où, dans le grand dérèglement planétaire, nous avons ensemble à tracer un chemin et à montrer une voie. Ma conviction est faite. Ayons le courage de regarder le réel en face pour mieux concrétiser notre idéal plutôt que de nous laisser aller à d’illusoires chimères.
Soyons fidèles aux valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité, de laïcité qui nous font depuis 1789 et que nous avons collectivement choisi le 24 avril.
Chérissons en bloc cette histoire millénaire qui nous lie les uns aux autres, cette culture à part, cette langue dont l'abbé Grégoire disait qu'elle est l'idiome de l'universel.
Continuons d'aimer la République et tout ce qu'elle en porte. La prééminence de la volonté générale sur les intérêts particuliers, la reconnaissance du verdict des urnes, le respect de la loi comme clef de voûte du contrat social.
Aimons notre patrie, comme ce trésor de géographie et de paysages où depuis le plateau de Gergovie jusqu'aux confins des Marquises, depuis les Pyrénées de mon enfance jusqu'à mes plaines picardes, on sent battre le cœur de ce vieux peuple enraciné qui a offert au monde les rêves les plus fous : l'humanisme, les lumières, les droits de l'homme.
Alors oui, la France n'aura pas fini d'inspirer le monde. De la confiance accordée par le peuple français, je me sais redevable. Cette confiance toujours fragile, chaque matin remise en cause, est le socle de notre régime de liberté.
Chaque jour du mandat qui s'ouvre, je n'aurai qu'une boussole : servir.
Servir notre pays, miracle de la volonté et de la liberté des hommes. Servir nos concitoyens dont le sens du devoir et l'amour de la patrie sont nos plus sûrs atouts. Servir nos enfants et notre jeunesse vers lesquels mes pensées vont en cet instant et à qui je fais le serment de léguer une planète plus vivable et une France plus vivante et plus forte.
Vive la République et vive la France !
Biographie d'Emmanuel Macron
Les investitures de la Cinquième République
Mis à jour le : 14 décembre 2022