25 janvier 2005 - Seul le prononcé fait foi
Déclaration de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur l'action de la francophonie pour la paix, la démocratie et le développement, à Paris le 25 janvier 2005.
Monsieur le Président, Secrétaire Général de la Francophonie, Cher Abdou Diouf,
Monsieur le Président du Haut Conseil de la Francophonie, Cher Boutros Boutros-Ghali,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Opérateurs,
Mesdames et Messieurs les membres du Haut Conseil,
Mesdames, Messieurs,
C'est toujours évidemment avec beaucoup de plaisir que je retrouve les membres de votre Conseil, des femmes et des hommes éminents à tous égards, intellectuellement et moralement, des femmes et des hommes épris de dialogue, et qui, dans un esprit d'amitié, se réunissent pour offrir à la Francophonie la force de leur réflexion et la richesse de leur expérience.
Votre Conseil tient aujourd'hui sa deuxième session. Héritier du Haut Conseil de la Francophonie, de ses traditions d'ouverture, de sa vocation académique de protection et de transmission d'un patrimoine, il incarne aussi désormais les nouvelles ambitions et les nouvelles missions de la Francophonie.
La Francophonie avance. En moins de dix ans, elle s'est imposée dans les enceintes internationales comme un acteur nécessaire pour le dialogue entre les peuples et entre les cultures. En moins d'une décennie, nous, Francophones, avons pris conscience de cette force qui pouvait être la nôtre si nous savions organiser, fédérer en une institution agissante et représentative, le lien affectif qui nous unit.
Nous avons entrepris de conjurer la menace d'un choc des civilisations et des cultures, en offrant au monde l'exemple de la diversité.
La Francophonie a montré qu'elle formait une grande famille démocratique au sein de laquelle chacun a sa place et joue son rôle, à égalité avec les autres. Elle a montré que son combat était, bien sûr, celui du français et de la culture francophone mais que l'enjeu allait bien au-delà. En défendant et en promouvant cette culture que nous avons en partage, nous défendons une certaine idée de l'homme et une certaine exigence pour notre monde.
Il y a tout juste deux mois, à Ouagadougou, nous avons réaffirmé le sens de notre action commune, le rôle éminemment politique que nos pays assignent à notre Organisation : la paix, avec l'engagement déterminé de la Francophonie, en liaison étroite avec les Nations Unies et les Organisations régionales, dans des processus de médiation, de sortie de conflits, d'appui aux élections. II règne, entre les membres de la Francophonie, un climat de confiance et d'amitié qui permet de se dire les choses et d'entreprendre comme finalement peu d'Organisations peuvent le faire.
Avec la paix, nous travaillons à enraciner parmi nous la démocratie et l'Etat de droit, à conjuguer l'universalité des droits de l'homme et le particulier de chaque peuple, de chaque histoire, dans le respect de l'autre mais vous avez consacré vos débats à cette question et c'est avec le plus grand intérêt que je prendrai connaissance de vos réflexions et de vos conclusions, dont je sais qu'elles sont marquées au coin de la générosité et de la sagesse.
Enfin, la Francophonie a placé le développement au coeur de ses missions, pour briser le cercle de la pauvreté et mettre les succès économiques et le progrès à la portée des peuples qui en demeurent hélas exclus.
C'est maintenant une véritable exigence qui s'impose aux Etats et à tous les acteurs de la vie internationale. Une exigence mise en lumière par la tragédie qui a frappé, voici tout juste un mois, le Sud-Est asiatique. La distance ne signifie plus, comme naguère encore, la relative indifférence des opinions publiques. Cette exigence pressante de solidarité, nous devons y répondre. Et c'est précisément le rôle de la Francophonie qui s'est donnée à Ouagadougou les moyens de ses ambitions.
A mesure qu'elle progresse, qu'elle gagne en audience et en responsabilité, qu'elle acquiert, au-delà de l'autorité morale, une stature, une influence et une véritable capacité d'action, la Francophonie a besoin de voir loin. Elle a besoin que des esprits, venus de tous les horizons - politique, économique, scientifique, culturel, associatif - et de tous les continents, l'aident et éclairent son chemin.
Une nouvelle fois, je veux remercier et féliciter notre Secrétaire Général, le Président Abdou Diouf, et son prédécesseur, notre ami Boutros Boutros-Ghali, qui ont su convaincre tant de personnalités éminentes et diverses de mettre leurs talents et leurs connaissances au service de la Francophonie. Distinguer le sens profond des choses, dessiner et baliser la route, c'est la vocation magnifique de votre Conseil £ libre des contraintes et des carcans qui pèsent souvent sur les relations entre les institutions et entre les Etats £ loin de l'agitation et de l'écume des jours £ en gardant ce cap de solidarité, de justice, de dignité, de respect mutuel et de fraternité que nous fixe depuis quarante ans notre rassemblement francophone.
Voilà rappelée, en quelques mots, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, la haute mission prospective qui est la vôtre, et tout ce que la Francophonie et les peuples qui la composent attendent et espèrent de vos travaux.
Avant que nous prenions ensemble le verre de l'amitié, je veux vous exprimer une nouvelle fois notre gratitude, la mienne et celle de tous les Francophones, et tout le plaisir que me donne notre rencontre. Je veux aussi, à l'aube de cette année 2005, vous redire les voeux très chaleureux et très fraternels que je forme à votre intention et à celle de ceux qui vous sont chers.
Je vous remercie.
Monsieur le Président du Haut Conseil de la Francophonie, Cher Boutros Boutros-Ghali,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Opérateurs,
Mesdames et Messieurs les membres du Haut Conseil,
Mesdames, Messieurs,
C'est toujours évidemment avec beaucoup de plaisir que je retrouve les membres de votre Conseil, des femmes et des hommes éminents à tous égards, intellectuellement et moralement, des femmes et des hommes épris de dialogue, et qui, dans un esprit d'amitié, se réunissent pour offrir à la Francophonie la force de leur réflexion et la richesse de leur expérience.
Votre Conseil tient aujourd'hui sa deuxième session. Héritier du Haut Conseil de la Francophonie, de ses traditions d'ouverture, de sa vocation académique de protection et de transmission d'un patrimoine, il incarne aussi désormais les nouvelles ambitions et les nouvelles missions de la Francophonie.
La Francophonie avance. En moins de dix ans, elle s'est imposée dans les enceintes internationales comme un acteur nécessaire pour le dialogue entre les peuples et entre les cultures. En moins d'une décennie, nous, Francophones, avons pris conscience de cette force qui pouvait être la nôtre si nous savions organiser, fédérer en une institution agissante et représentative, le lien affectif qui nous unit.
Nous avons entrepris de conjurer la menace d'un choc des civilisations et des cultures, en offrant au monde l'exemple de la diversité.
La Francophonie a montré qu'elle formait une grande famille démocratique au sein de laquelle chacun a sa place et joue son rôle, à égalité avec les autres. Elle a montré que son combat était, bien sûr, celui du français et de la culture francophone mais que l'enjeu allait bien au-delà. En défendant et en promouvant cette culture que nous avons en partage, nous défendons une certaine idée de l'homme et une certaine exigence pour notre monde.
Il y a tout juste deux mois, à Ouagadougou, nous avons réaffirmé le sens de notre action commune, le rôle éminemment politique que nos pays assignent à notre Organisation : la paix, avec l'engagement déterminé de la Francophonie, en liaison étroite avec les Nations Unies et les Organisations régionales, dans des processus de médiation, de sortie de conflits, d'appui aux élections. II règne, entre les membres de la Francophonie, un climat de confiance et d'amitié qui permet de se dire les choses et d'entreprendre comme finalement peu d'Organisations peuvent le faire.
Avec la paix, nous travaillons à enraciner parmi nous la démocratie et l'Etat de droit, à conjuguer l'universalité des droits de l'homme et le particulier de chaque peuple, de chaque histoire, dans le respect de l'autre mais vous avez consacré vos débats à cette question et c'est avec le plus grand intérêt que je prendrai connaissance de vos réflexions et de vos conclusions, dont je sais qu'elles sont marquées au coin de la générosité et de la sagesse.
Enfin, la Francophonie a placé le développement au coeur de ses missions, pour briser le cercle de la pauvreté et mettre les succès économiques et le progrès à la portée des peuples qui en demeurent hélas exclus.
C'est maintenant une véritable exigence qui s'impose aux Etats et à tous les acteurs de la vie internationale. Une exigence mise en lumière par la tragédie qui a frappé, voici tout juste un mois, le Sud-Est asiatique. La distance ne signifie plus, comme naguère encore, la relative indifférence des opinions publiques. Cette exigence pressante de solidarité, nous devons y répondre. Et c'est précisément le rôle de la Francophonie qui s'est donnée à Ouagadougou les moyens de ses ambitions.
A mesure qu'elle progresse, qu'elle gagne en audience et en responsabilité, qu'elle acquiert, au-delà de l'autorité morale, une stature, une influence et une véritable capacité d'action, la Francophonie a besoin de voir loin. Elle a besoin que des esprits, venus de tous les horizons - politique, économique, scientifique, culturel, associatif - et de tous les continents, l'aident et éclairent son chemin.
Une nouvelle fois, je veux remercier et féliciter notre Secrétaire Général, le Président Abdou Diouf, et son prédécesseur, notre ami Boutros Boutros-Ghali, qui ont su convaincre tant de personnalités éminentes et diverses de mettre leurs talents et leurs connaissances au service de la Francophonie. Distinguer le sens profond des choses, dessiner et baliser la route, c'est la vocation magnifique de votre Conseil £ libre des contraintes et des carcans qui pèsent souvent sur les relations entre les institutions et entre les Etats £ loin de l'agitation et de l'écume des jours £ en gardant ce cap de solidarité, de justice, de dignité, de respect mutuel et de fraternité que nous fixe depuis quarante ans notre rassemblement francophone.
Voilà rappelée, en quelques mots, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, la haute mission prospective qui est la vôtre, et tout ce que la Francophonie et les peuples qui la composent attendent et espèrent de vos travaux.
Avant que nous prenions ensemble le verre de l'amitié, je veux vous exprimer une nouvelle fois notre gratitude, la mienne et celle de tous les Francophones, et tout le plaisir que me donne notre rencontre. Je veux aussi, à l'aube de cette année 2005, vous redire les voeux très chaleureux et très fraternels que je forme à votre intention et à celle de ceux qui vous sont chers.
Je vous remercie.