25 novembre 2004 - Seul le prononcé fait foi

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Déclaration de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur le rôle de l'Association internationale des maires francophones dans la coopération décentralisée, à Ouagadougou le 25 novembre 2004.


Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Secrétaire Général, Très Cher Président Abdou Diouf,
Monsieur l'Administrateur associé du PNUD,
Monsieur le Maire de Ouagadougou,
Monsieur le Président de l'AIMF et Maire de Paris,
Très chers amis, membres de notre Association,
Vous savez combien, comme vous toutes et vous tous, je suis attaché à notre Association, à tout ce qu'elle représente : une amitié forte, une solidarité, l'efficacité dans l'action au service de nos concitoyens, le souci des plus démunis d'entre eux. Elle incarne, avec humanité et dévouement, la solidité et la vocation du lien francophone. Pour moi comme pour chacun d'entre vous, je le sais, nos rendez-vous sont autant de moments précieux, des moments de joie qui nous permettent de nous retrouver. De retrouver en particulier les amis de la première heure, la poignée de celles et de ceux qui, un jour de 1977, ont eu l'idée de l AIMF. Beaucoup sont parmi nous, et je les salue très chaleureusement. Quelques-uns, hélas, nous ont quittés, et nos pensées affectueuses vont naturellement vers eux.
Notre Association fête ses vingt-sept années d'existence. C'est-à-dire une génération durant laquelle l'AIMF a profondément évolué en même temps qu'elle grandissait et s' affirmait sur la scène internationale comme un acteur de premier plan de la Francophonie. Preuve a été faite que notre intuition de départ était la bonne, que c' est en travaillant sur le terrain, au contact et à l'écoute de nos concitoyens et de leurs élus que l'on fait le mieux bouger les choses. L'AIMF s'est développée, accueillant sans cesse de nouveaux membres. Elle a pris valeur d'exemple. Elle s'est révélée pionnière des coopérations décentralisées qui sont aujourd'hui reconnues comme un élément fondamental de la coopération internationale.
Cette réussite est naturellement collective. Nous en avons porté l'idée avec conviction et détermination. Elle est le fruit d'une coopération étroite entre collectivités locales. Vous, les Maires, y mettez, je le sais, tout votre coeur, en nourrissant des ambitions pour vos villes et pour notre Association, en lui donnant aussi les moyens d'exister et de grandir.
Mais dans notre réussite, certains d'entre nous ont une part singulière. Je veux parler de toutes celles et de tous ceux qui font vivre notre Association jour après jour. Nos responsables et membres de notre bureau au premier rang desquels notre Président, Monsieur le Maire de Paris, qui a pris très à coeur le devenir de l'AIMF et qui soutient pleinement ses actions, ce dont je me réjouis.
Aujourd'hui, je veux rendre un hommage particulier, après Abdou DIOUF, à notre Secrétaire permanent, notre ami Pierre FIGEAC, qui a dirigé, depuis l'origine, cette Association. Je tiens à lui dire, en notre nom à toutes et à tous, nos remerciements très chaleureux pour son action et nos voeux très affectueux pour le succès de ses projets futurs.
Je tiens aussi à rendre hommage à toute son équipe dont nous connaissons et dont nous apprécions l'engagement et l'efficacité.
Mes chers amis,
L'AIMF reste une idée d'avenir. Construire des liens entre les peuples et les cultures par la coopération et le dialogue des élus locaux. Bâtir le développement au sein d' un mouvement à la fois solidaire et fraternel. Inviter, par la voix de leurs élus les plus proches, des femmes et des hommes à s'engager et à prendre en main leur destin.

L'AIMF peut être fière des projets qu'elle conduit. Car le développement, ce sont d' abord l'éducation, la santé, les équipements hospitaliers, l'assainissement et l'accès à l'eau, l'approvisionnement en énergie, la maîtrise de l'urbanisme, les transports et la mobilité des marchandises et des hommes. Ce sont précisément ces domaines, ceux du développement économique et social, qui depuis plus d'un quart de siècle maintenant constituent le champ d'action privilégié de notre Association. Ce sont eux qui lui ouvrent aujourd'hui le partenariat d'organisations internationales, tel le PNUD qui apporte maintenant un financement important à notre Association. Et permettez-moi d'en remercier encore son représentant. Je veux, en votre nom à toutes et à tous, remercier les représentants, tous les représentants qui nous font aujourd'hui l' amitié de leur présence.
L'action de notre Association s'inspire et participe d'une philosophie moderne du développement. Celle du NEPAD pour l'Afrique, qui veut substituer une culture de partenariat à la vieille culture d'assistance. Celle de la coopération de la France, qui entend soutenir davantage des programmes d'ampleur modeste mais beaucoup plus nombreux, développés en liaison étroite avec les populations concernées et mobilisant des moyens nouveaux tels que ceux de la micro-finance qui a si bien réussi dans certaines régions du monde. Une coopération mieux coordonnée, plus ouverte à tous les acteurs du développement : organismes locaux, nationaux et internationaux, instances multilatérales et ONG présentes sur place et si nécessaires.
Ce n'est plus, comme dans les vieux schémas, le Nord qui offre et le Sud qui reçoit mais un partenariat de tous nos experts, de tous nos ingénieurs, de toutes nos municipalités, dans un esprit de bonne gouvernance.

Car l'AIMF fait, sans aucun doute, progresser la démocratie. La commune, la collectivité locale, les associations de villes, les agglomérations urbaines auxquelles elle s'ouvre désormais, constituent le premier niveau de la vie démocratique. Pour que des projets voient le jour, pour qu'ils soient menés à leur terme, pour qu'ils apportent sur place une meilleure qualité de vie, il est nécessaire de consulter et d'entendre les citoyens.
L AIMF s'affirme aussi comme un promoteur de la parité dans nos sociétés. Même les démocraties les plus établies ont encore des progrès à faire pour reconnaître la place des femmes alors que celles-ci s'engagent de plus en plus nombreuses, partout dans l'action locale, qu'il s agisse de la vie associative, de celle des quartiers ou des municipalités. Cette question est aujourd'hui au coeur même de l'action de l' AIMF et je m'en réjouis.
Enfin, notre Association milite activement pour le dialogue entre les peuples, ce qui est la vocation même, cher Abdou DIOUF, de la Francophonie. Le dialogue dont le monde a tellement besoin et qu'il a tant de peine à trouver, à instaurer, à développer. C'est vrai, la Francophonie est une solidarité originale, un lien à la fois puissant, indéfectible, respectueux des traditions, des valeurs, des langues, de l'âme de chacun de ses membres. Et notre Association apporte sa touche originale, celle de rassembler des élus locaux, guidés par le souci de l'efficacité, le pragmatisme, une culture de résultat, ainsi que par le goût et la curiosité de l'autre, le respect de l'autre, la volonté de tisser, par delà les frontières, des liens entre les peuples et entre les hommes.
Voilà pourquoi notre Association, demeure pleine de promesses et d'avenir.
Mes chers Amis
Je voudrais, en notre nom à tous, remercier très chaleureusement notre pays hôte, le Burkina Faso, et la cité de Ouagadougou, dont la vie culturelle rayonne dans l'Afrique tout entière. Ils organisent avec succès et un sens de l'hospitalité que nous apprécions le Sommet de notre famille francophone. Merci au Président Blaise COMPAORÉ, merci à M. Simon COMPAORÉ, Maire de Ouagadougou et aux élus de la ville. Et à toutes et à tous, mes chers amis, une fois encore, un grand merci pour votre enthousiasme et pour votre dévouement.
Je vous remercie.