4 février 2000 - Seul le prononcé fait foi

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Lettre de M. Jacques Chirac, Président de la République, adressée à M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République algérienne, sur les relations franco-algériennes et la reprise de la coopération économique, culturelle et diplomatique entre les deux pays, Paris le 4 février 2000.

Monsieur le Président,
J'ai été très sensible au message que M. Youcef Yousfi m'a remis de votre part lors de sa visite à Paris. Vous voulez bien y souligner l'importance que vous attachez aux relations entre nos deux pays et je m'en félicite.
La qualité du dialogue politique qui s'est établi entre la France et l'Algérie depuis votre élection, ainsi que les riches perspectives ouvertes à notre coopération, sont autant de signes d'espoir pour nos deux peuples. Ils témoignent aujourd'hui de la volonté commune des autorités françaises et algériennes de travailler à la refondation de nos relations bilatérales. Le séjour à Paris du ministre algérien des Affaires étrangères est ainsi venu confirmer cet objectif. Il a marqué le départ d'une démarche concrète, visant à traiter sérieusement, dans un esprit constructif et déterminé, l'ensemble des dossiers dont dépend l'avenir de notre coopération.
Je me réjouis que les interlocuteurs de M. Yousfi aient pu procéder avec lui à un tour d'horizon très complet des grandes questions que vous avez bien voulu évoquer dans votre message. Je partage votre souci de voir nos échanges économiques et culturels prendre un tour nouveau, en liaison avec la mise en oeuvre du programme de réformes annoncé par votre gouvernement. Les nombreux projets de coopération abordés par M. Yousfi et M. Védrine méritent d'être approfondis et précisés.
Je souhaite donc que des contacts entre ministres français et algériens soient prochainement organisés et je me félicite que le ministre de l'Economie et des finances, M. Christian Sautter, ait invité son homologue algérien, M. Abdelatif Benachenhou, à se rendre en France. D'autres visites de ministres et de hauts fonctionnaires devront être très prochainement programmées.
Il importe par ailleurs que les dossiers en suspens puissent être rapidement réglés au niveau technique approprié. Je pense, en particulier, à la question de la réouverture du consulat d'Annaba et au retour d'Air France. Je ne doute pas que les difficultés qui subsistent encore pourront être surmontées afin de permettre à chacun de se consacrer pleinement aux grands enjeux qui attendent la France et l'Algérie.
Il nous faut désormais veiller à la mise en oeuvre du programme de travail dont la visite de M. Yousfi a permis de dessiner les orientations et les priorités, afin de préparer dans les meilleurs conditions votre visite d'Etat en France.
Notre rencontre permettra également à nos deux pays d'exprimer avec force leur vision du partenariat euro- méditerranéen. La France et l'Algérie, que tout rapproche, doivent aujourd'hui unir leurs efforts afin de favoriser l'émergence d'un espace régional de prospérité et de stabilité en Méditerranée. Je sais que c'est aussi votre aspiration et je m'en réjouis.
Dans l'attente de vous rencontrer, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.