5 février 1999 - Seul le prononcé fait foi

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Allocution de M. Jacques Chirac, Président de la République, sur l'amitié franco-portugaise et sur l'attachement des communautés portugaise et française à leur identité culturelle, Porto le 5 février 1999.

Monsieur le Maire,
Monsieur le Maire de Bordeaux,
Monsieur le Maire, merci de vos propos, merci de les avoir largement prononcés en français, ce qui souligne d'ailleurs l'incapacité qui est la mienne de m'exprimer en portugais. Croyez que je le regrette profondément. Je suis l'un des militants pour l'enseignement du portugais en France et hélas je ne parle pas votre langue.
Merci aussi pour avoir parlé avec le coeur. J'observe qu'il y a deux catégories de propos, ceux qui viennent du coeur, et qui ont été écrits à la main, ce sont les plus rares et naturellement les plus sincères, puis ceux qui sont purement et simplement tapés à la machine parce que, probablement, écrits par quelqu'un d'autre.
Et j'ai remarqué, tout à l'heure, que M. le Maire de Porto, avait écrit lui-même à la main ce qu'il voulait dire. Et il l'a dit avec beaucoup de chaleur et de générosité, j'y ai été très sensible.
Enfin M. le Maire, merci pour l'accueil que votre ville nous a réservé, à ma délégation et à moi-même. Nous avons été profondément touchés. Je savais par votre collègue Maire de Bordeaux, jumelée avec votre ville, qu'ici la chaleur, la générosité, l'hospitalité étaient toujours très fortes. J'ai eu tout à l'heure l'occasion de m'en apercevoir.
J'ai été, nous avons été, très touchés par cet accueil et notamment par ces si nombreux habitants de Porto, hommes ou femmes, qui me disaient : "Vous savez M. Chirac, j'ai vécu vingt ans à Paris, j'ai travaillé pendant vingt-cinq ans à Paris", Paris, je le rappelle, troisième ville portugaise du monde et qui a l'avantage et le privilège d'avoir une communauté exemplaire de vos compatriotes, qui apportent le meilleur d'eux-mêmes dans le domaine matériel, culturel, spirituel et qui, tout en restant profondément attachés et fidèles à leur identité, à leur langue, à leur tradition, à leur pays, sont totalement intégrés en France, et sont probablement l'un des plus beaux symboles de l'Europe. La caractéristique de l'Europe de demain, c'est cette capacité à garder son identité, tout en étant parfaitement chez soi ailleurs.
Alors, M. Le Maire, je voudrais vous dire combien j'ai été sensible. Vous avez une superbe cité, un magnifique Hôtel de Ville, vous serez en 2001 la capitale de la culture pour l'Europe, c'est tout à fait légitime, et je voudrais vous en féliciter et vous remercier.
Alors vous voyez, moi, j'avais un discours écrit, mais comme vous avez prononcé le vôtre avec tellement de gentillesse et de cordialité, alors j'ai préféré vous dire simplement ce que j'avais sur le c¿ur plutôt que de lire mon propre discours.
Merci M. le Maire, au nom de ma délégation, en mon nom, merci et merci à tout vos compatriotes de Porto qui nous ont reçus avec tant de générosité et de gentillesse.\