13 juin 1989 - Seul le prononcé fait foi
Interview de M. François Mitterrand, Président de la République, accordé à la télévision polonaise le 13 juin 1989, sur les relations franco-polonaises, la construction européenne et l'ouverture à l'Europe de l'est.
QUESTION.- Monsieur le Président, les relations entre nos deux pays, même si elles ont pu connaître quelques moments difficiles, bénéficient de traditions exceptionnelles. Comment voyez-vous leur avenir ?
- LE PRESIDENT.- Je pense, en effet, que ces traditions restent dominantes. Les difficultés ou les oppositions ont été importantes, mais elles relèvent des circonstances. Le fond des relations entre la Pologne et la France, c'est l'amitié et une bonne compréhension instinctive de nos populations. De plus, nous avons été associés profondément dans l'histoire, dans des moments difficiles. De ce fait, je suis convaincu que cet élément-là, c'est-à-dire la tradition, un riche passé et tout ce qui se produit pour l'instant qui nous a rapprochés, mon voyage lui-même qui s'inscrit comme un hommage au peuple polonais et le désir de mieux le connaître, la manière dont votre pays fonctionne, de mieux connaître ses dirigeants, de mieux connaître ses paysages, tout cela pourra normalement contribuer à faire que nous allons entrer - nous avons commencé d'entrer - dans une nouvelle période où nous devrions normalement retrouver les lignes de fond de l'histoire et bâtir en commun ce qui se passera pour les années futures.\
QUESTION.- Monsieur le Président, la France, la Pologne appartiennent à l'Europe qui, un jour, a été divisée. Aujourd'hui elle est beaucoup plus ouverte. Croyez-vous à la perspective de ce que l'on appelle la maison commune européenne dans un avenir proche ?
- LE PRESIDENT.- L'expression maison commune est une belle expression, elle est de M. Gorbatchev. Elle dit bien ce qu'elle veut dire, en ce sens que, c'est vrai, l'Europe est un continent géographique, l'Europe dispose en dépit de ses multiples querelles d'une certaine forme de civilisation commune - et même si l'on veut bien tracer l'histoire à très grands traits -, d'une certaine réalité politique vraiment commune. Nous nous connaissons tous, même quand on s'oublie au passage, de temps à autre. Donc, j'accepte cette expression.
- Une question de ce type m'avait déjà été posée et j'avais eu l'occasion de répondre. Oui, la maison commune, c'est bien, encore faut-il savoir où l'on loge. Il ne faut pas qu'il y ait des peuples qui soient réservés pour la cave ou pour le grenier. Comment on la meuble ? Le travail pratique de tous les jours à faire, c'est-à-dire quel contenu va-t-on donner à cette Europe que j'appelle de mes voeux ? Nous sommes, nous, déjà membre de la Communauté européenne des Douze, c'est une construction grandiose, ardue, à laquelle je me suis beaucoup appliqué. Je présiderai la Communauté dans quelques jours, c'est à dire le 1er juillet de cette année et j'aurai donc à tenter de résoudre ou prendrai part d'une façon importante à la réponse qu'il convient de donner aux mille et un problèmes qui nous assaillent. Mais nous avançons. Nous avons une volonté d'unité économique, sociale, politique. Nous devons même imaginer déjà de quelle manière cette Europe pourrait avoir un jour la capacité d'assurer elle-même sa propre sécurité. Mais il ne faut pas que cette Europe-là soit fermée. Nous faisons ce que nous pouvons là où nous sommes. Mais il faut que cette Europe dite injustement de l'Ouest puisse garder un langage ouvert avec l'Europe appelée inexactement l'Europe de l'Est. En tout cas ce qui est vrai, c'est qu'il y a deux systèmes, que ces deux systèmes, même s'ils ont tendance davantage à se rejoindre aujourd'hui, font que sur beaucoup de plans, l'évolution historique de ce dernier demi-siècle a été extrêmement différente. Mais il faut tout faire pour que nous retrouvions un mode de langage, des échanges, une compréhension, parce qu'en fin de compte tous nos efforts, là où nous sommes doivent tendre vers cette construction de l'Europe aussi unie que possible. Quand on voit de quelle manière sur d'autres continents naissent des forces considérables, de quelle façon les populations s'étoffent, les grands nombres sont désormais en dehors de l'Europe, il faut penser que nous devons examiner en commun une sauvegarde commune. Donc, c'est un concept, que j'accepte, en tout cas à condition qu'il soit précisé.\
QUESTION.- Croyez-vous, monsieur le Président, que la Pologne compte sur la France, sur ses partenaires du Club de Paris et de la Communauté européenne dans la solution de nos problèmes, de notre crise économique actuelle ?
- LE PRESIDENT.- J'ai déjà eu l'occasion d'en parler avec le Premier ministre polonais lorsqu'il est venu me voir il y a quelques mois. Nous avons échangé de nombreux propos, j'avais eu l'occasion de le rencontrer à Bonn au cours d'une cérémonie commune et ensuite nous avons eu un entretien à Paris. La France entend être l'un des avocats de la Pologne pour contribuer à son redressement. C'est un pays qui a connu et qui connaît des jours difficiles pour des raisons multiples qu'il est inutile d'analyser. Mais le peuple polonais est un peuple vaillant, un peuple travailleur, l'administration et la direction polonaises ont des compétences. Il n'y a pas de raison que ce pays n'ait pas devant lui l'espérance et la réalité de cette espérance. Pour les raisons que je vous ai dites tout à l'heure, puisque vous m'avez interrogé, la France a un devoir particulier à l'égard de la Pologne et j'entends que ce devoir soit assumé. Donc, en tant que membre de la Communauté internationale, nous resterons sur ce terrain-là des amis pratiques de la Pologne et dans les relations bilatérales, je pense que les mesures qui seront prises par le gouvernement français iront dans le même sens.\
QUESTION.- Monsieur le Président, puis-je m'adresser plutôt à l'homme de lettres, à l'écrivain qu'à l'homme d'Etat. De quelle façon pourrons-nous évaluer ce XXème siècle qui touche à sa fin et comment notre monde actuel va entrer au XXIème siècle ?
- LE PRESIDENT.- C'est une question bien vaste qu'il me sera difficile de traiter en peu de mots je vais donc m'en tenir à quelques idées simples.
- D'abord puisque nous parlions de l'Europe, restons-y. Le XXème siècle cela a été la grande déchirure : deux guerres mondiales qui ont eu l'Europe pour terrain principal, la coupure de l'Europe en deux, le désastre de ces millions de morts, le désastre de ces destructions, des destructions qui ont atteint l'histoire artistique, la vie de la cité telle qu'elle s'était affirmée depuis au moins dix siècles dans de nombreux pays chargés d'histoire. Pour l'Europe, je dirai que le XXème siècle a été l'époque de la déchirure, il faut que le XXIème siècle soit l'époque de la reconstruction. Il s'agit maintenant de réunir les parties déchirées. Cela se dessine déjà à la fin de ce siècle et je m'en réjouis.
- Sur le plan mondial, je pense que l'on pourrait constater que ce XXème siècle a été la fin des empires coloniaux, ce qui est un grand événement et donc l'apparition sur la scène du monde d'une multitude de peuples devenus indépendants et souverains qui ont leur mot à dire et qui le disent mais qui n'ont pas d'une façon générale réussi à surmonter les difficultés économiques de la longue période qu'ils ont vécue et de celle qu'ils vivent aujourd'hui, faute pour eux de disposer des moyens de tirer profit des richesses dont ils disposent. Puis, il y a dans le monde une certaine disposition économique un peu néo-coloniale, c'est-à-dire que le mouvement financier qui va des pays pauvres vers les pays riches continue d'être au détriment des pays pauvres alors que le devoir des pays riches c'est de faciliter le développement des pays pauvres. Nous manquons en somme d'un vaste plan qui permette l'intensification et la multiplication des échanges entre l'ensemble des pays de la planète en raison du fossé trop large qui sépare les uns des autres. J'y travaille et je pense que le siècle prochain devrait être l'occasion de donner aux échanges mondiaux leur véritable sens en dehors de tout sentiment, de toute réalité de puissance ou de domination de l'un sur l'autre.\
QUESTION.- Je me dois, monsieur le Président, de vous poser cette dernière question avec votre permission. Quels espoirs et dans quel esprit commencerez-vous votre visite officielle ?
- LE PRESIDENT.- Beaucoup d'intérêt, un intérêt passionné, beaucoup de curiosité. Je ne connais pas la Pologne et pour un Français, un Français responsable cela paraît extraordinaire. Je serai très intéressé par le fait que je rencontrerai les principaux dirigeants actuels de la Pologne. J'ai déjà eu l'occasion de recevoir ici même votre Président, il y a quelques années. J'ai suivi de près naturellement les évolutions, les situations assez spectaculaires, tout ce qui se déroule dans votre pays et qui montre, je compte le dire, une maturité politique et un sens de la responsabilité assez rares. Mais en même temps c'est une entreprise très difficile, donc c'est pour moi très intéressant sur place que de pouvoir juger, apprécier, entendre les opinions des uns et des autres car si je suis très intéressé par la rencontre que j'aurai avec les dirigeants polonais, je le serai aussi par les perceptions qui me sont données sur l'état de l'opinion qui se manifeste au travers de vos élections et par la marche vers des formes d'expression de liberté, vers le pluralisme, l'affrontement des opinions ce qui est une bonne chose dès lors que chacun est guidé par le patriotisme et le désir de préserver l'unité de la Nation dans le respect des libertés.
- Pour un Français, c'est je le crois une occasion assez exceptionnelle. Mon voyage a été prévu à une époque ou l'on ne savait pas qu'il n'y aurait des élections à tel et tel moment, donc cela n'a aucun rapport mais il se trouve que je viendrai en Pologne entre les deux tours de vos élections, raison supplémentaire pour prendre sur le vif un certain nombre d'observations qui me seront communiquées par les représentants du pouvoir, par ceux de l'opposition, par l'ensemble des mouvements de pensée qui occupent actuellement en profondeur votre pays.
- Je voudrai profiter de votre question pour dire au peuple polonais dans son ensemble et dans son unité, l'amitié que la France lui porte et que je veux moi-même lui démontrer en lui apportant le témoignage que les liens ne sont pas coupés et qu'au contraire j'attends de nos rencontres que ces liens se renforcent.\
- LE PRESIDENT.- Je pense, en effet, que ces traditions restent dominantes. Les difficultés ou les oppositions ont été importantes, mais elles relèvent des circonstances. Le fond des relations entre la Pologne et la France, c'est l'amitié et une bonne compréhension instinctive de nos populations. De plus, nous avons été associés profondément dans l'histoire, dans des moments difficiles. De ce fait, je suis convaincu que cet élément-là, c'est-à-dire la tradition, un riche passé et tout ce qui se produit pour l'instant qui nous a rapprochés, mon voyage lui-même qui s'inscrit comme un hommage au peuple polonais et le désir de mieux le connaître, la manière dont votre pays fonctionne, de mieux connaître ses dirigeants, de mieux connaître ses paysages, tout cela pourra normalement contribuer à faire que nous allons entrer - nous avons commencé d'entrer - dans une nouvelle période où nous devrions normalement retrouver les lignes de fond de l'histoire et bâtir en commun ce qui se passera pour les années futures.\
QUESTION.- Monsieur le Président, la France, la Pologne appartiennent à l'Europe qui, un jour, a été divisée. Aujourd'hui elle est beaucoup plus ouverte. Croyez-vous à la perspective de ce que l'on appelle la maison commune européenne dans un avenir proche ?
- LE PRESIDENT.- L'expression maison commune est une belle expression, elle est de M. Gorbatchev. Elle dit bien ce qu'elle veut dire, en ce sens que, c'est vrai, l'Europe est un continent géographique, l'Europe dispose en dépit de ses multiples querelles d'une certaine forme de civilisation commune - et même si l'on veut bien tracer l'histoire à très grands traits -, d'une certaine réalité politique vraiment commune. Nous nous connaissons tous, même quand on s'oublie au passage, de temps à autre. Donc, j'accepte cette expression.
- Une question de ce type m'avait déjà été posée et j'avais eu l'occasion de répondre. Oui, la maison commune, c'est bien, encore faut-il savoir où l'on loge. Il ne faut pas qu'il y ait des peuples qui soient réservés pour la cave ou pour le grenier. Comment on la meuble ? Le travail pratique de tous les jours à faire, c'est-à-dire quel contenu va-t-on donner à cette Europe que j'appelle de mes voeux ? Nous sommes, nous, déjà membre de la Communauté européenne des Douze, c'est une construction grandiose, ardue, à laquelle je me suis beaucoup appliqué. Je présiderai la Communauté dans quelques jours, c'est à dire le 1er juillet de cette année et j'aurai donc à tenter de résoudre ou prendrai part d'une façon importante à la réponse qu'il convient de donner aux mille et un problèmes qui nous assaillent. Mais nous avançons. Nous avons une volonté d'unité économique, sociale, politique. Nous devons même imaginer déjà de quelle manière cette Europe pourrait avoir un jour la capacité d'assurer elle-même sa propre sécurité. Mais il ne faut pas que cette Europe-là soit fermée. Nous faisons ce que nous pouvons là où nous sommes. Mais il faut que cette Europe dite injustement de l'Ouest puisse garder un langage ouvert avec l'Europe appelée inexactement l'Europe de l'Est. En tout cas ce qui est vrai, c'est qu'il y a deux systèmes, que ces deux systèmes, même s'ils ont tendance davantage à se rejoindre aujourd'hui, font que sur beaucoup de plans, l'évolution historique de ce dernier demi-siècle a été extrêmement différente. Mais il faut tout faire pour que nous retrouvions un mode de langage, des échanges, une compréhension, parce qu'en fin de compte tous nos efforts, là où nous sommes doivent tendre vers cette construction de l'Europe aussi unie que possible. Quand on voit de quelle manière sur d'autres continents naissent des forces considérables, de quelle façon les populations s'étoffent, les grands nombres sont désormais en dehors de l'Europe, il faut penser que nous devons examiner en commun une sauvegarde commune. Donc, c'est un concept, que j'accepte, en tout cas à condition qu'il soit précisé.\
QUESTION.- Croyez-vous, monsieur le Président, que la Pologne compte sur la France, sur ses partenaires du Club de Paris et de la Communauté européenne dans la solution de nos problèmes, de notre crise économique actuelle ?
- LE PRESIDENT.- J'ai déjà eu l'occasion d'en parler avec le Premier ministre polonais lorsqu'il est venu me voir il y a quelques mois. Nous avons échangé de nombreux propos, j'avais eu l'occasion de le rencontrer à Bonn au cours d'une cérémonie commune et ensuite nous avons eu un entretien à Paris. La France entend être l'un des avocats de la Pologne pour contribuer à son redressement. C'est un pays qui a connu et qui connaît des jours difficiles pour des raisons multiples qu'il est inutile d'analyser. Mais le peuple polonais est un peuple vaillant, un peuple travailleur, l'administration et la direction polonaises ont des compétences. Il n'y a pas de raison que ce pays n'ait pas devant lui l'espérance et la réalité de cette espérance. Pour les raisons que je vous ai dites tout à l'heure, puisque vous m'avez interrogé, la France a un devoir particulier à l'égard de la Pologne et j'entends que ce devoir soit assumé. Donc, en tant que membre de la Communauté internationale, nous resterons sur ce terrain-là des amis pratiques de la Pologne et dans les relations bilatérales, je pense que les mesures qui seront prises par le gouvernement français iront dans le même sens.\
QUESTION.- Monsieur le Président, puis-je m'adresser plutôt à l'homme de lettres, à l'écrivain qu'à l'homme d'Etat. De quelle façon pourrons-nous évaluer ce XXème siècle qui touche à sa fin et comment notre monde actuel va entrer au XXIème siècle ?
- LE PRESIDENT.- C'est une question bien vaste qu'il me sera difficile de traiter en peu de mots je vais donc m'en tenir à quelques idées simples.
- D'abord puisque nous parlions de l'Europe, restons-y. Le XXème siècle cela a été la grande déchirure : deux guerres mondiales qui ont eu l'Europe pour terrain principal, la coupure de l'Europe en deux, le désastre de ces millions de morts, le désastre de ces destructions, des destructions qui ont atteint l'histoire artistique, la vie de la cité telle qu'elle s'était affirmée depuis au moins dix siècles dans de nombreux pays chargés d'histoire. Pour l'Europe, je dirai que le XXème siècle a été l'époque de la déchirure, il faut que le XXIème siècle soit l'époque de la reconstruction. Il s'agit maintenant de réunir les parties déchirées. Cela se dessine déjà à la fin de ce siècle et je m'en réjouis.
- Sur le plan mondial, je pense que l'on pourrait constater que ce XXème siècle a été la fin des empires coloniaux, ce qui est un grand événement et donc l'apparition sur la scène du monde d'une multitude de peuples devenus indépendants et souverains qui ont leur mot à dire et qui le disent mais qui n'ont pas d'une façon générale réussi à surmonter les difficultés économiques de la longue période qu'ils ont vécue et de celle qu'ils vivent aujourd'hui, faute pour eux de disposer des moyens de tirer profit des richesses dont ils disposent. Puis, il y a dans le monde une certaine disposition économique un peu néo-coloniale, c'est-à-dire que le mouvement financier qui va des pays pauvres vers les pays riches continue d'être au détriment des pays pauvres alors que le devoir des pays riches c'est de faciliter le développement des pays pauvres. Nous manquons en somme d'un vaste plan qui permette l'intensification et la multiplication des échanges entre l'ensemble des pays de la planète en raison du fossé trop large qui sépare les uns des autres. J'y travaille et je pense que le siècle prochain devrait être l'occasion de donner aux échanges mondiaux leur véritable sens en dehors de tout sentiment, de toute réalité de puissance ou de domination de l'un sur l'autre.\
QUESTION.- Je me dois, monsieur le Président, de vous poser cette dernière question avec votre permission. Quels espoirs et dans quel esprit commencerez-vous votre visite officielle ?
- LE PRESIDENT.- Beaucoup d'intérêt, un intérêt passionné, beaucoup de curiosité. Je ne connais pas la Pologne et pour un Français, un Français responsable cela paraît extraordinaire. Je serai très intéressé par le fait que je rencontrerai les principaux dirigeants actuels de la Pologne. J'ai déjà eu l'occasion de recevoir ici même votre Président, il y a quelques années. J'ai suivi de près naturellement les évolutions, les situations assez spectaculaires, tout ce qui se déroule dans votre pays et qui montre, je compte le dire, une maturité politique et un sens de la responsabilité assez rares. Mais en même temps c'est une entreprise très difficile, donc c'est pour moi très intéressant sur place que de pouvoir juger, apprécier, entendre les opinions des uns et des autres car si je suis très intéressé par la rencontre que j'aurai avec les dirigeants polonais, je le serai aussi par les perceptions qui me sont données sur l'état de l'opinion qui se manifeste au travers de vos élections et par la marche vers des formes d'expression de liberté, vers le pluralisme, l'affrontement des opinions ce qui est une bonne chose dès lors que chacun est guidé par le patriotisme et le désir de préserver l'unité de la Nation dans le respect des libertés.
- Pour un Français, c'est je le crois une occasion assez exceptionnelle. Mon voyage a été prévu à une époque ou l'on ne savait pas qu'il n'y aurait des élections à tel et tel moment, donc cela n'a aucun rapport mais il se trouve que je viendrai en Pologne entre les deux tours de vos élections, raison supplémentaire pour prendre sur le vif un certain nombre d'observations qui me seront communiquées par les représentants du pouvoir, par ceux de l'opposition, par l'ensemble des mouvements de pensée qui occupent actuellement en profondeur votre pays.
- Je voudrai profiter de votre question pour dire au peuple polonais dans son ensemble et dans son unité, l'amitié que la France lui porte et que je veux moi-même lui démontrer en lui apportant le témoignage que les liens ne sont pas coupés et qu'au contraire j'attends de nos rencontres que ces liens se renforcent.\