18 novembre 1988 - Seul le prononcé fait foi

Télécharger le .pdf

Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur le sport automobile et la construction du circuit international de Magny-Cours, vendredi 18 novembre 1988.

Mesdames et messieurs,
- Je suis heureux d'avoir pu visiter le circuit de Magny-Cours, dans l'état d'avancement très sérieux où il se trouve. J'ai pu comparer les différentes phases de ce vaste projet devenu réalisation, réalité, depuis l'époque qui paraîtra lointaine à beaucoup où je venais voir mes amis Bernigaud, et où Jean Bernigaud rêvait de quelque chose comme cela qui n'atteignait quand même pas, même dans son imagination, qui était riche, et sa capacité de travail, qui était immense, qui n'atteignait pas cet horizon qu'aujourd'hui nous apercevons.
- Donc c'est véritablement la réussite d'une volonté à l'origine, et d'un talent, assurés par de nombreux relais que je remercie en ce jour, de relais de toutes sortes, la disparition prématurée de Jean Bernigaud, la ténacité de sa famille, les risques encourus et puis l'ensemble des professionnels de tous ordres, les responsables de la fédération internationale, bref ceux qui aiment le sport automobile, avec tout ce que cela signifie de courage, d'énergie, d'initiative, ainsi que les implications industrielles de toutes sortes qui feront de Magny-Cours un jour et de l'ensemble neversois un centre - comme on dit - technopole dont j'attends beaucoup.
- Alors je tiens vraiment à remercier celles et ceux qui ont pris part à cette réalisation qu'il faudra maintenant mener à bien. Le Conseil général de la Nièvre a montré l'exemple, lui aussi a accepté des financements, lui d'abord, a accepté des financements qui pouvaient paraître incertains, je veux dire dont l'avenir pouvait paraître incertain. Je puis dire à mes anciens collègues et à mes amis de ce Conseil général de la Nièvre qu'ils trouveront des concours et de plus en plus de concours, et que moi-même j'entends bien, au cours des années prochaines, apporter tout le soutien désirable pour la réussite du grand circuit international de Magny-Cours.
- Je ne m'arrêterai pas à tel ou tel d'entre vous, ce n'est pas une distribution de prix, ni même d'encouragement. Mais le fait qu'il y ait de grands pilotes parmi les plus grands, français et du monde, qui ont été formés ici, dans les écoles de pilotage, avec aussi le karting £ tous ceux qui ont commencé à mettre la main à la pâte, en étendant le circuit 100 mètres par 100 mètres, en améliorant les conditions techniques £ ceux qui ont pris aussi le risque industriel £ tout cela montre une capacité française de réussite qui vaut bien toutes les comparaisons que l'on peut faire dans le monde. Mais nous ne sommes qu'à mi-chemin. La suite, à nous de l'assurer. A vous, qui êtes là, élus de ce département mais aussi représentants de toutes les formes d'activités qui peuvent concourir à la réussite du circuit. J'y ajoute, pour ce qui me concerne, ma volonté de voir aboutir ce projet jusqu'au terme que l'on doit espérer. Il faut prendre rang dans le monde, et sans vouloir en quoi que ce soit gêner l'activité des autres circuits français. Chacun mérite d'être remarqué, et chacun mérite d'être soutenu, mais puisqu'il faut bien que la France dispose d'un équipement particulièrement remarquable, toutes les données sont ici réunies. Et je le répète, je veillerai là où je suis à ce que les efforts soient coordonnés, à tous les niveaux pour que nous réussissions. Ce ne sera pas seulement votre réussite, mesdames et messieurs, la réussite du Conseil général de la Nièvre, ce sera une réussite française. Voilà je vous en remercie.\