12 octobre 1987 - Seul le prononcé fait foi

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Interview de M. François Mitterrand, Président de la République, accordée à des enfants, notamment sur son rôle de Président, Paris, La Villette, lundi 12 octobre 1987.

QUESTION.- Je m'appelle Aurélie. Comment avez-vous eu l'idée d'être Président et pourquoi ?
- LE PRESIDENT.- Il en faut un d'abord. Et j'ai pensé que pour ce que moi je pensais avec beaucoup d'autres Français, il valait mieux que cette pensée soit représentée à la tête de l'Etat. Mais il y a d'autres idées, chacun représente un projet, une façon de voir le pays. Bien entendu, j'ai suivi ma voie dans ce sens-là.
- QUESTION.- Rosanie. Aimez-vous votre rôle de Président ?
- LE PRESIDENT.- Il m'intéresse en tout cas.
- QUESTION.- Bonjour monsieur le Président, je m'appelle Christian et je désire vous poser deux questions. La première est comment faites-vous pour gouverner la France et la deuxième est comment pouvez-vous aider les enfants du monde ?
- LE PRESIDENT.- Pour gouverner, il y a des institutions. Il n'y a pas que moi, il y a à travers toute la France et puis en particulier à la direction générale du pays, beaucoup de gens, beaucoup d'organismes, des milliers, des millions de gens, tous les Français participent à la vie de la France £ alors moi j'ai un rôle particulier, il faut rassembler tout cela un moment donné pour que cela devienne clair, et que la France ait un rôle dans le monde. Je suis chargé de rassembler tous ces éléments et de leur donner une forme, une explication, un sens.
- La deuxième question "Qu'est-ce que je peux faire pour les enfants du monde ?" Je fais ce que je peux d'abord, ensuite je commence par m'intéresser aux enfants dont j'ai la charge. Ceux de France, et comme la France est très vaste, j'ai commencé à m'intéresser à ceux de mon voisinage, dans la ville dont j'ai été maire, dans le département que j'ai dirigé et puis il y a beaucoup d'aspects particuliers dans la vie des enfants étrangers. Il y a des enfants de France qui n'ont pas besoin de moi, qui ont leurs parents, qui ont leur école, qui ont leurs associations. Il y en a qui ont besoin de moi, comme ils ont besoin du gouvernement et de l'Etat, parce qu'ils sont malheureux, parce qu'ils sont handicapés, parce qu'ils n'ont pas de parents, parce qu'ils ont besoin d'être soutenus. Alors j'essaie de comprendre leurs besoins, d'aller au devant de ces besoins.
- QUESTION.- Monsieur s'il vous plait, est-ce que je pourrais savoir si vous aimez le rock et Madonna ?
- LE PRESIDENT.- J'ai peur de tomber dans un courant déjà très établi, une approbation inconditionnelle. Oui j'aime le rock mais enfin je ne suis pour rien si pas loin d'ici il existe une salle qu'on appelle le Zénith, et ce n'est pas la seule qui existe en France, à la suite de tout un plan qui a été mis en état sous mon autorité, donc je m'intéresse à cette forme moderne de la musique. Quant à mon point de vue sur Madonna, c'est certainement une excellente artiste qui suscite l'admiration.\